Scandale du piratage téléphonique par News International

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Le Milliardaire Rupert Murdoch, directeur de News Corporation, à Davos (2007).

Le scandale du piratage téléphonique par News International[note 1] ou scandale des écoutes téléphoniques[note 2] aussi appelé Murdochgate[3] ou Rupertgate[4] est une vaste affaire politico-médiatique qui débute en au Royaume-Uni. Elle est considérée comme un des plus graves scandales de l'histoire du Royaume-Uni.

Tout commence par une enquête des journalistes du Guardian révélant que le tabloïd News of the World, média du milliardaire Rupert Murdoch, pirate les téléphones portables de la population.

Il cible en particulier les victimes de meurtres et de tragédies, ainsi que leurs familles, pour ensuite dévoiler le contenu de leur téléphone[5],[6]. D'autres journaux détenus par Rupert Murdoch, auraient eu recours à des méthodes semblables, y-compris contre la classe politique[7],[8].

Les révélations du Guardian créent une onde de choc dans la société britannique.

Elles entrainent la faillite du News of the World, la démission de plusieurs responsables, des poursuites criminelles, et une pluie d’enquête parlementaires et judiciaires. Elle vaut notamment aux membres de la famille Murdoch d’être convoqués par la justice à Londres pour être interrogés.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Cette affaire a été révélée la première fois en 2010 par Sean Hoare, retrouvé mort et décédé chez lui le , deux jours avant l'audition par la justice du chef et aussi magnat de la presse Rupert Murdoch[9],[10].

Le , le Premier ministre britannique David Cameron annonce au Parlement britannique qu'une enquête publique du gouvernement sera mise en place (voir Leveson Inquiry). Le même jour, News of the World annonce qu'il publiera pour la dernière fois le , après 168 ans d'existence[11].

Rebekah Brooks, éditeur en chef de News of the World à l'époque, démissionne le de News International, son employeur du moment, sous la pression des plaintes reçues[12]. Le même jour, Les Hinton, homme de confiance de Rupert Murdoch, démissionne de son poste de PDG de Dow Jones and Company, une filiale de News International[13]. Le , le chef du Metropolitan Police Service (police de Londres), Paul Stephenson, démissionne « en raison de ses liens avec un ancien rédacteur en chef de News of the World, Neil Wallis »[14]. Rebekah Brooks est arrêtée.

Rupert Murdoch, PDG et important actionnaire de News Corp., et son successeur présumé, son fils James Murdoch, ont reçu une citation à comparaître devant le Parlement britannique[15]. Devant la commission parlementaire, Rupert Murdoch a affirmé qu'il n'était pas au courant que, dans les années 2000, News Corporation avait versé jusqu'à 700 000 livres pour régler à l'amiable des poursuites judiciaires entamées par des personnes qui avaient la certitude d'être mises sur écoute[6].

Aux États-Unis, où News Corporation détient plusieurs médias importants, dont The Wall Street Journal et Fox News Channel ; le FBI a décidé de mener une enquête sur de telles activités envers des victimes des attentats du 11 septembre 2001[16],[17].

En , trois anciens éditeurs du News of the World sont arrêtés : Stuart Kuttner (en) le , Greg Miskiw (en) le et James Desborough (en) le .

En , la presse britannique révèle que des gens employés par News of the World ont procédé à l'écoute illégale de messages téléphoniques de personnalités politiques britanniques[18].

Le , la Metropolitan Police perquisitionne le siège londonien de News International et arrête un de ses policiers ainsi que quatre journalistes du Sun[19].

Le , The Sun est de nouveau frappé de plein fouet par l'arrestation de cinq employés, dont le rédacteur en chef adjoint Geoff Webster, le chef des reportages John Kay, le correspondant à l'étranger principal Nick Parker et le reporter John Sturgis[20]. Un policier, un militaire et un employé du ministère de la Défense sont également arrêtés.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Traduction de « News International phone hacking scandal ».
  2. D'autres journaux préfèrent « Scandale des écoutes téléphoniques »[1],[2].

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « News International phone hacking scandal » (voir la liste des auteurs).
  1. Mélissa Guillemette, « Scandale des écoutes téléphoniques - Le chef de Scotland Yard tombe : La protégée de Rupert Murdoch est arrêtée, puis libérée sous caution », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Le Monde, « David Cameron rattrapé par le scandale des écoutes téléphoniques », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Robert Marquand, « The metamorphosis of 'Murdochgate' », The Christian Science Monitor,‎ (lire en ligne).
  4. (en) BBC News, « Watergate journalist on 'Rupertgate' hacking scandal », BBC News,‎ (lire en ligne).
  5. (en) Don Van Natta Jr, Jo Becker et Graham Bowley, « Tabloid Hack Attack on Royals, and Beyond », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Associated Press, « Écoutes téléphoniques: Rupert Murdoch affirme ne pas être responsable », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Cahal Milmo, Martin Hickman et Louise Sheridan, « Now Met Police probes 'The Sun' after union chief raises concerns », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) CNN Wire Staff, « Ex-British prime minister 'shocked' by new hacking claims », CNN World,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Jean-Philippe Louis, « Affaire Murdoch et mort de Sean Hoare: le pire des thèses complotistes », Les inRocks, 26 juillet 2011
  10. France Info, « Un ancien journaliste de News of the World retrouvé mort », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  11. (en) Paul Owen, « News of the World to close on Sunday – live coverage », The Guardian, Londres,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « News boss Rebekah Brooks resigns over phone hacking scandal (VIDEO) : Rupert Murdoch's most senior newspaper executive in Britain quits. », Global Post - International News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Jane Martinson et Nicholas Watt, « Rupert Murdoch's bloody Friday as Rebekah Brooks and Les Hinton quit : Scandal claims first US News Corp casualty, while former News of the World editor also resigns », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Associated Press, « Scandale des écoutes: Cameron demande aux députés de repousser leurs vacances », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) BBC, « Phone hacking: Murdochs agree to appear before MPs », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Alex Spillius, « Phone hacking: FBI launches investigation into Rupert Murdoch's News Corp : The FBI has launched an investigation into allegations that Rupert Murdoch’s News Corp tried to hack the mobile phones of September 11 victims, it has been disclosed. », The Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) CNN Wire Staff, « FBI to probe Murdoch's company over Sept. 11 allegation », CNN News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Oliver Rochford, « Hacking Scandal Spreads to Government. Are You Four Digits Away From a Security Breach? », SecurityWeek,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Sun journalists and police officer arrested in corruption investigation », The Guardian,
  20. « Senior Sun journalists arrested in police payments probe », The Guardian,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]