Sas vélo
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Un sas cyclable, ou sas vélo est un espace réservé dans un carrefour à feux tricolores à des usagers vulnérables, en particulier les cyclistes, entre deux lignes distinctes, la première étant au niveau des feux et la deuxième en amont marquant la ligne d'arrêt des automobiles. Il permet aux cyclistes de se placer du côté de la chaussée vers lequel ils vont tourner et bien en vue devant les véhicules motorisés pour démarrer en toute sécurité. Il évite en particulier qu'un vélo reste caché dans l'angle mort d'un poids lourd.
Le stationnement dans le sas est autorisé aux cyclomoteurs en France dans des situations particulières et aux motos dans certains pays.
Description[modifier | modifier le code]
Ce sas est généralement matérialisé par un pictogramme « vélo » peint dans l'espace de quelques mètres (de deux à cinq) entre la ligne d'arrêt des véhicules et le passage piéton à un carrefour à feux tricolores. Un feu spécifique aux vélos peut également marquer la limite avant du sas, le feu pour les autres véhicules étant alors à l'arrière du sas. La synchronisation des deux feux peut alors être réglée de telle sorte que les cyclistes disposent d'un temps d'avance sur les autres véhicules pour démarrer.
Utilité[modifier | modifier le code]
Le sas cycliste a un intérêt multiple et permet de résoudre partiellement certains problèmes :
- il rend les cyclistes plus visibles en les plaçant devant les autres usagers, évitant ainsi les problèmes liés à l'angle mort des gros véhicules ;
- il réduit les dangers liés au démarrage après passage du feu au vert, en donnant une avance spatiale aux cyclistes, limitant en particulier la possibilité de dépassement sauvage ;
- il permet aux cyclistes souhaitant changer de direction — tourner à gauche — de se positionner sans risque sur le côté gauche de la chaussée, ce qui est autrement très dangereux voire impossible en l'absence de sas vélo ;
- il améliore la sécurité des piétons qui, grâce à une plus grande distance, sont eux aussi mieux visibles pour les conducteurs[1] ;
- il évite aux cyclistes de respirer directement les gaz d'échappement des véhicules en démarrage.
En France[modifier | modifier le code]
Les sas sont codifiés par l'article R415 - 15 alinéa 2 du code de la route, qui n'utilise pas de terme particulier pour désigner ces « deux lignes d'arrêt distinctes »[2].
Bien que ne concernant pas ni à l'origine, ni aujourd'hui, uniquement les vélos, le terme "sas vélo" ou "sas à vélo"[3] a été popularisé en français à la différence de ce que l'on peut voir dans d'autres langues comme l'anglais, le catalan, le tchèque, voire l'espagnol où l'on parle plutôt d'un concept de "ligne de stop avancée" ("advanced stop line").
Historique[modifier | modifier le code]
Les sas sont apparus en France en 1998[4].
Ils concernaient initialement les vélos et cyclomoteurs, sans restriction.
En 2016, les cyclomoteurs en ont été exclus, sauf autorisation expresse de l'« autorité investie du pouvoir de police de la circulation »[5].
En 2019 ont été ajoutés les Engins de Déplacement Personnel (constitués principalement des trottinettes électriques), puis en 2022 les cyclomobiles légers (constitués principalement des Vélo à assistance électrique[5] bridés.
Respect de la réglementation[modifier | modifier le code]
Ici à Paris, rue Saint Jacques, en 2018.
On constate qu'en France, les sas à vélos sont peu respectés par les automobilistes[6],[7].
Pour remédier à cela, le CEREMA (ex-CERTU), sur base d'une campagne d'observation menée à Nantes en 2014, recommande de renforcer le marquage au sol par l'utilisation de couleur, d'installer des feux décaler pour les cyclistes, d'améliorer la communication à destination des automobilistes[6]. Certaines de ces mesures sont appliquées par la suite.
Depuis le , le non-respect des sas vélos est verbalisable sur la base de vidéos ou de radars[8].
En 2017, un radar expérimental unique est installé à Nantes, qui détecte les autos et motos stationnés sur un sas à vélos. Il s'agit d'une première en France et aucune verbalisation n'est envisagée, les autorités préférant « faire de la pédagogie »[9]. Une expérience est également menée à Rennes en , comprenant la verbalisation des cyclistes qui passent au rouge et l'information des véhicules qui ne respectent pas le sas[10].
À Paris, des opérations de sensibilisation ont été menées par les agents de surveillance de la ville pendant l'été 2018. À partir de , les contrevenants sont verbalisés[11].
Ligne d'arrêt de feu[modifier | modifier le code]
Le balisage des lignes d'effet de feu (donc aussi de celui des sas vélo) est réglementairement en France une ligne discontinue de 15 cm de large. Les autres pays utilisent des lignes continues de 50 ou 60 cm de large et sont beaucoup plus respectées, ce qui a été confirmé en France par une expérimentation à Rennes[12].
Répétiteurs de feu[modifier | modifier le code]
La présence systématique en France de répétiteurs de feux de 90 mm en position basse est un facteur incitant les automobilistes à se rapprocher des feux[13].
Extension du sas aux cyclomoteurs[modifier | modifier le code]
Le code de la route français donne la possibilité pour l'autorité de police de permettre aux cyclomoteurs de s'avancer dans les sas vélo (articles 415-2 et 415-15)[5],[2].
Les motocyclettes sont également autorisées à s'arrêter dans le sas dans d'autres pays : Espagne (Barcelone et Madrid), Indonésie, Taïwan, Malaisie (Kuala Lumpur) et des test positifs de cohabitation avec les cyclistes ont été menés au Royaume-Uni[14]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Ligne d'effet de feux en France
- Signalisation routière horizontale
- Signalisation routière horizontale en France
Références[modifier | modifier le code]
- (en) Organisation de coopération et de développement économiques, « Scientific Expert Group on the Safety of Vulnerable Road Users (RS7), SAFETY OF VULNERABLE ROAD USERS » [PDF], sur Federal Highway Administration, (consulté le ), p. 169-170.
- « Article R415-15 », sur Légifrance (consulté le ).
- « Le sas à vélo | Fédération française des usagers de la bicyclette », sur www.fub.fr (consulté le )
- « Sas vélo: au feu tricolore, chacun sa place... sous peine d'amende », sur BFM TV (consulté le ).
- « Article R415-2 », sur Légifrance (consulté le )
- Gilles Aboucaya, « Taux de respect des sas vélo à Nantes : taux de respect des sas vélos à Nantes », Cerema, (consulté le ).
- « Les sas à vélos ne sont pas respectés », Le Parisien, (version du sur Internet Archive).
- Le non-respect des sas vélos est verbalisable sur la base de vidéos ou de radars, Service-public.fr, 3 janvier 2017.
- « VIDEO. Nantes : Un radar pédagogique pour que les voitures arrêtent de squatter les « sas vélo » », sur 20 Minutes (France) (consulté le ).
- « Rennes : Des dizaines d’automobilistes verbalisés pour s’être garés sur les trottoirs et bandes cyclable s », sur 20 Minutes (France) (consulté le ).
- « Sas vélo: contrôles renforcés à Paris à partir de septembre », sur BFM TV, (consulté le )
- « Ligne d'effet en amont des passages piétons », Jacques Robin.
- « Suppression des répétiteurs de feu » [PDF], Jacques Robin.
- (en) Norfaizah Khaidir et al., « The effectiveness of advanced stop line (asl) for motorcycles at signalised intersection in kuala lumpur », Journal of Built Environment, Technology and Engineering, vol. 6, (ISSN 0128-1003, résumé, lire en ligne [PDF], consulté le ).
