Sas vélo
Un sas cyclable, sas vélo ou zone avancée pour cyclistes est un espace réservé aux cyclistes, entre la ligne d'arrêt des véhicules et un passage piéton à un carrefour à feux tricolores. Il permet aux cyclistes de se placer du côté de la chaussée vers lequel ils vont tourner et bien en vue devant les véhicules motorisés pour démarrer en toute sécurité (et ne pas respirer directement les gaz d'échappement). Il évite en particulier qu'un vélo reste caché dans l'angle mort d'un poids-lourd.
Sommaire
Description[modifier | modifier le code]
Ce sas est généralement matérialisé par un pictogramme « vélo » peint dans l'espace de quelques mètres (de 2 à 5) entre la ligne d'arrêt des véhicules et le passage piéton. Un feu spécifique aux vélos peut également marquer la limite avant du sas, le feu pour les autres véhicules étant alors à l'arrière du sas. La synchronisation des deux feux peut même être réglée de telle sorte que les cyclistes disposent d'un temps d'avance sur les autres véhicules pour démarrer.
Utilité[modifier | modifier le code]
Le sas cycliste a un intérêt multiple et permet de résoudre partiellement certains problèmes :
- il rend les cyclistes plus visibles en les plaçant devant les autres usagers, évitant ainsi les problèmes liés à l'angle mort des gros véhicules ;
- il réduit les dangers liés au démarrage après passage du feu au vert, en donnant une avance spatiale aux cyclistes, limitant en particulier la possibilité de dépassement sauvage par un mauvais conducteur ;
- il éloigne les cyclistes des pots d'échappement des véhicules motorisés ;
- il permet aux cyclistes souhaitant changer de direction — tourner à gauche — de se positionner sans risque sur le côté gauche de la chaussée, ce qui est autrement très dangereux voire impossible en l'absence de sas vélo ;
- il améliore la sécurité des piétons qui, grâce à une plus grande distance, sont eux aussi mieux visible pour les conducteurs.[1]
Respect[modifier | modifier le code]

Les Sas vélo sont prévus par l'article R415 - 15 alinea 2 du code de la route qui autorise la mise "en place sur les voies équipées de feux de signalisation communs à toutes les catégories d'usagers deux lignes d'arrêt distinctes, l'une pour les cycles, l'autre pour les autres catégories de véhicules. La ligne d'arrêt pour les cycles peut être autorisée pour les cyclomoteurs."
On constate qu'en France, les sas vélos sont peu respectés par les automobilistes[2] et encore moins par les deux-roues motorisés[3]. Un sas vélo plein de ces véhicules devient inutilisable pour les cyclistes et les met en danger. Ces infractions des motorisés qui occupent les sas vélo ne sont que très rarement sanctionnées bien que passibles de sanctions identiques à celles prévues pour le franchissement d'un feu rouge. Le CEREMA (ex CERTU) a mené en 2014 une campagne d'observation à Nantes et formulé des recommandations pour un meilleur respect des sas vélo[4].
Depuis le 31 décembre 2016, le non-respect des sas vélos est théoriquement verbalisable sur la base de vidéos ou de radars[5].
En 2017, une expérience est tentée à Nantes, avec l'installation d'un radar unique, pour détecter les autos et motos sur sas vélo. Il s'agit d'une première en France, et aucune verbalisation n'est envisagée, les autorités préférant « faire de la pédagogie »[6]. Une expérience est également menée à Rennes en novembre 2017, avec verbalisation des cyclistes qui passent au rouge, et simple information des véhicules qui ne respectent pas le sas vélo[7].
À Paris, des opérations de sensibilisation ont été menées par les agents de surveillance de la ville pendant l'été 2018. A partir de septembre 2018 les contrevenants seront verbalisés.[8]
Ligne d'arrêt de feu[modifier | modifier le code]
Le balisage des ligne d'arrêt de feu (donc aussi de celui des sas vélo) est règlementairement en France une ligne discontinue de 15 cm de large. Les autres pays utilisent des lignes continues de 50 ou 60 cm de large et sont beaucoup plus respectées, ce qui a été confirmé en France par une expérimentation à Rennes [9].
Répétiteurs de feu[modifier | modifier le code]
La présence systématique en France de 'répétiteurs de feux' de 90 mm en position basse est un autre facteur incitant les automobilistes à se rapprocher des feux au mépris des lignes d'arrêt [10],[11].
Références[modifier | modifier le code]
- Organisation de coopération et de développement économiques, « Scientific Expert Group on the Safety of Vulnerable Road Users (RS7), SAFETY OF VULNERABLE ROAD USERS », sur Federal Highway Administration, (consulté le 14 juin 2019), p. 169-170
- Les sas à vélos ne sont pas respectés, Le Parisien, 22 septembre 2010
- Emmanuel Marin, « Les sas cyclables de Paris », sur Sortir de Paris à vélo, (consulté le 27 avril 2015)
- Évaluation du taux de respect du sas vélo à Nantes, CEREMA, 6 août 2014
- Le non-respect des sas vélos est verbalisable sur la base de vidéos ou de radars
- « VIDEO. Nantes: Un radar pédagogique pour que les voitures arrêtent de squatter les «sas vélo» », sur www.20minutes.fr (consulté le 11 mars 2018)
- « Rennes : Des dizaines d’automobilistes verbalisés pour s’être garés sur les trottoirs et bandes cyclables », sur www.20minutes.fr (consulté le 13 juin 2018)
- « Sas vélo: contrôles renforcés à Paris à partir de septembre », sur BFM TV, (consulté le 6 septembre 2018)
- « Ligne d'effet en amont des passages piétons », Jacques Robin [1]
- « Suppression des répétiteurs de feu (pdf) », Jacques Robin [2]
- Suppression des répétiteurs de feu tricolores
Sources[modifier | modifier le code]
Lien vers le code de la route : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074228&idArticle=LEGIARTI000006842255&dateTexte=&categorieLien=cid
Voir aussi[modifier | modifier le code]
- Ligne d'effet de feux en France
- Signalisation routière horizontale
- Signalisation routière horizontale en France
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Aménagement cyclable » (voir la liste des auteurs).