Sara Duterte
Sara Duterte | ||
Portrait officiel de Sara Duterte, en 2022. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Vice-présidente des Philippines | ||
En fonction depuis le (2 ans, 5 mois et 5 jours) |
||
Élection | 9 mai 2022 | |
Président | Ferdinand Marcos Jr. | |
Prédécesseur | Leni Robredo | |
Secrétaire à l'Éducation | ||
– (2 ans et 19 jours) |
||
Président | Ferdinand Marcos Jr. | |
Prédécesseur | Leonor Briones | |
Successeur | Sonny Angara | |
Maire de Davao | ||
– (6 ans) |
||
Élection | 9 mai 2016 | |
Prédécesseur | Rodrigo Duterte | |
Successeur | Sebastian Duterte | |
– (3 ans) |
||
Élection | 10 mai 2010 | |
Prédécesseur | Rodrigo Duterte | |
Successeur | Rodrigo Duterte | |
Vice-maire de Davao | ||
– (3 ans) |
||
Élection | 14 mai 2007 | |
Prédécesseur | Luis Bonguyan | |
Successeur | Rodrigo Duterte | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Sara Zimmerman Duterte | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Davao (Philippines) | |
Nationalité | Philippine | |
Parti politique | Hugpong sa Tawong Lungsod (en) Hugpong ng Pagbabago (en) (2018-2021) Lakas-CMD (depuis 2021) |
|
Père | Rodrigo Duterte | |
Profession | Avocate | |
|
||
|
||
Vice-présidents des Philippines | ||
modifier |
Sara Zimmerman Duterte-Carpio, dite Inday Sara, née le à Davao, est une femme d’État philippine, vice-présidente depuis le .
Fille de Rodrigo Duterte, président des Philippines de 2016 à 2022, elle lui succède en tant que maire de Davao de 2010 à 2013 et de 2016 à 2022, après en avoir été vice-maire de 2007 à 2010 aux côtés de son père. Elle est élue vice-présidente des Philippines comme colistière de Ferdinand Marcos Jr., lors des élections de 2022. Elle devient également secrétaire à l'Éducation.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et études
[modifier | modifier le code]Sara Zimmerman Duterte est la fille de Rodrigo Duterte, président des Philippines, et d'Elizabeth Zimmerman, hôtesse de l'air. Le couple divorce en 2000[1] mais reste en bons termes[2].
Dès sa jeunesse, Sara Duterte développe un caractère fort et indépendant[3]. Elle est proche de son père, celui-ci la considérant comme son enfant préférée, accordant une grande valeur à son éducation, tout comme pour ses frères[4].
Elle étudie au collège San Pedro, se spécialisant en thérapie respiratoire. Elle obtient son diplôme en 1999[5]. Lors de son premier discours comme maire de Davao, elle confie a posteriori qu'elle voulait initialement devenir pédiatre plutôt que femme politique[6]. En mai 2005, elle est diplômée en droit du collège San Sebastian de Recoletos. En 2006, elle devient avocate[7].
Elle est aussi officier de réserve dans les Forces armées des Philippines avec le grade de colonel[8].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Maire de Davao
[modifier | modifier le code]Sara Duterte-Carpio est la première femme à devenir maire de Davao et la plus jeune personnalité élue à ce poste. Elle est maire de 2010 à 2013, après avoir été vice-maire à partir de 2007 aux côtés de son père Rodrigo Duterte[9]. Lors du scrutin de 2010, elle bat Prospero Nograles (en), rival politique de son père et président de la Chambre des représentants, avec une avance de 200 000 voix. Ce dernier remet en cause les résultats et dépose une plainte auprès de la commission électorale à Manille, affirmant qu'il y a eu un complot des agents électoraux locaux[10].
En 2014, elle est l'un des neuf gouverneurs élus de la Croix-Rouge philippine (en)[11].
En octobre 2015, elle se rase la tête pour convaincre son père de se présenter à l'élection présidentielle philippine de 2016, malgré les réticences de ce dernier en raison d'un manque de moyens financiers et politiques pour mener campagne[12],[13]. Il finit par se présenter et devient président, tandis que sa fille, candidate à sa réélection, est reconduite en 2016 dans ses fonctions de maire de Davao.
Deux ans après le début de son mandat, le président Rodrigo Duterte déclare désirer que sa fille lui succède[14],[15],[16]. Peu après, Sara Duterte lance le mouvement « Tapang à Malasakit » (en français : « Courage et Compassion »), regroupant des partisans et des alliés de la dynastie Duterte. Bien qu'elle se défende de tout rapport avec une potentielle campagne nationale, les commentateurs estiment qu'il s'agit pour elle d'un moyen d'asseoir sa position politique en vue de futures échéances électorales et de rallier des personnalités comme le sénateur Antonio Trillanes (en)[17],[18],[19].
En 2018, Sara Duterte annonce qu'elle se représentera à la mairie de Davao[20],[21]. Elle indique qu'elle n'a pas l'intention de quitter ses fonctions municipales pour briguer un poste national, comme l'avait fait son père avant d'être candidat à l'élection présidentielle de 2016[22]. Cependant, de nombreux commentateurs politiques évoquent des préparatifs pour une candidature au Sénat, voire pour la présidence du pays[23],[24].
Élections présidentielle et vice-présidentielle de 2022
[modifier | modifier le code]Le 9 juillet 2021, Sara Duterte déclare son intérêt pour l'élection présidentielle de 2022, précisant que sa décision n'est toutefois pas arrêtée[25]. Le 9 septembre, elle indique ainsi qu'elle ne sera pas candidate à la présidence puisque son père, le président Duterte, pourrait se présenter pour le poste de vice-président. Les deux ont en effet convenu qu'ils ne seraient pas candidats l'un contre l'autre[26]. Finalement, Rodrigo Duterte ne brigue pas cette fonction. Le 2 octobre 2021, Sara Duterte dépose sa candidature à sa réélection comme maire de Davao[27].
Le 9 novembre, elle retire sa candidature municipale[28]. Son frère Sebastian (en), vice-maire sortant de la ville, se présentera à sa place[29]. Le 11 novembre, elle démissionne de Hugpong ng Pagbabago (en), le parti qu'elle avait fondé en 2018, et rejoint le Lakas-CMD[30],[31], mouvement de l'ancienne présidente Gloria Macapagal-Arroyo. Soutenue par le Partido Federal ng Pilipinas (en), Sara Duterte devient la colistière de Bongbong Marcos Jr., sénateur et fils de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos[32], mettant fin aux rumeurs sur sa propre candidature à la présidence du pays, alors qu'elle était en tête des sondages, suivie par Bongbong Marcos. À noter qu'aux Philippines les élections du président et du vice-président sont des scrutins séparés. Pour sa part, Rodrigo Duterte, qui ne peut briguer un second mandat de président, laisse de nouveau entendre qu'il serait candidat à la vice-présidence contre sa fille, avant de se raviser et de finalement se présenter aux sénatoriales[33],[34].
Elle remporte l'élection haut la main, son père n'ayant pour sa part soutenu aucun candidat[35].
Vice-présidente des Philippines et secrétaire à l'Éducation
[modifier | modifier le code]Sara Duterte est investie vice-présidente des Philippines le , succédant à Leni Robredo. Elle devient également secrétaire à l'Éducation, jusqu'au .
Faisant l'objet d'accusations de corruption et de détournement de fonds publics, ses relations avec le président Bongbong Marcos Jr. se dégradent fortement en 2024, au point de se voir retirer son poste de secrétaire à l'Éducation en juillet, et de tourner à l'affrontement politique, au cours duquel des menaces de mort réciproques sont proférées en novembre de la même année[36].
Le 4 décembre 2024, des militants déposent une deuxième plainte en impeachment contre la vice-présidente philippine Sara Duterte pour détournement présumé de fonds publics[37].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Le 27 octobre 2007, Sara Duterte épouse son collègue avocat Manases « Mans » R. Carpio, qu'elle avait rencontré durant ses études[3]. Ils ont trois enfants : une fille adoptive, Mikhaila María, surnommée « Sharky », et deux fils, Mateo Lucas, surnommé « Stingray », et Marko Digong, surnommé « Stonefish »[38]. Neveu de l'ombudsman Conchita Carpio-Morales (en) et du juge de la Cour suprême Antonio Carpio (en)[39],[40], Manases Carpio est conseiller juridique de la Lapanday Foods Corporation[41],[42].
Le 18 avril 2016, en réaction à une déclaration de son père au sujet du viol, Sara Duterte révèle sur son compte Instagram en avoir déjà été victime[43]. Rodrigo Duterte réfute cette affirmation, qualifiant sa fille de « drama queen »[44]. En août 2018, son père fait remarquer les statistiques élevées de cas de viol à Davao[45], les expliquant en plaisantant sur le fait que la ville compte « beaucoup de belles femmes »[46]. Face à la polémique, Sara Duterte défend son père en demandant à ses détracteurs ce que, contrairement à sa famille, eux ont fait de bien pour Davao[47].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sara Duterte » (voir la liste des auteurs).
- « 'Philandering' Rodrigo Duterte cause of marriage annulment », Rappler, (consulté le ).
- Editha Caduaya, « Duterte and ex-wife: The ties that bind », Rappler, (consulté le ).
- Pia Ranada, « The Dutertes: A family in the national spotlight », Rappler, Manille, Philippines, Rappler Inc., (consulté le )
- Germelina Lacorte et Karlos Manlupig, « Digong in the eyes of Sara and Baste », Inquirer News, Davao, INQUIRER.net, (consulté le )
- San Pedro College Admissions Office, « [W]ith the alumna of San Pedro College... », sur Facebook, (consulté le ).
- « Sara Duterte », MindaNews.com,
- Malou Mangahas et Floreen Simon, « The Duterte wealth: Unregistered law firm, undisclosed biz interests, rice import deal for creditor », Rappler, Manille, Philippines, Rappler Inc., (consulté le ).
- (en) « First Daughter Sara Duterte gets CA's nod as Army reserve force colonel », sur cnn (consulté le )
- « Who is Sara Duterte », Mabuhay City,
- « Nograles subject Duterte's daughter », SunStar,
- « Sara Duterte elected to Red Cross nat'l board », SunStar, .
- « Inday Sara shaves head in support of Duterte's presidential run », GMA News Online, (consulté le )
- Aries Joseph Hegina, « LOOK: Did Sara Duterte shave head to urge pa to run for president? », Inquirer, (consulté le )
- Edith Regalado, « Rody eyes daughter Sara as successor », philstar.com (consulté le )
- Rosette Adel, « Duterte backs political dynasties », philstar.com (consulté le ).
- Germelina Lacorte, « Duterte to anti-dynasts: Why not include Aquino? » (consulté le )
- Pathricia Ann V. Roxas, « Sara Duterte launches 'Tapang at Malasakit' to unite Filipinos » (consulté le ).
- Pathricia Ann Roxas, « Sara Duterte 'invites' Tindig Pilipinas to make PH 'a better one' », (consulté le ).
- « Tapang at Malasakit coalition calls for end to 'destructive politicking' », Rappler (consulté le ).
- « You are being redirected... », sur www.sunstar.com.ph (consulté le )
- « BASTE RUNS Mayor Sara picks younger brother Baste as VM bet - Edge Davao », sur edgedavao.net (consulté le ).
- « President's youngest son Baste joins Davao politics », Davao Today, (consulté le )
- « Why daughter of the Philippine president is one to watch », South China Morning Post (consulté le )
- « Sara Duterte hints at Senate run in 2019 polls | Philstar.com », sur philstar.com (consulté le ).
- Dale Israel, « Sara Duterte now 'open' to run for president in 2022 », CNN Philippines, (consulté le ).
- « Sara Duterte says she's not running for president », Rappler,
- (en) Cathrine Gonzales, « Davao City Mayor Sara Duterte files candidacy for reelection in 2022 », sur INQUIRER.net, (consulté le )
- (en) « Sara Duterte withdraws from Davao mayoralty race; Bong Go hints at changes in his VP bid », sur cnn (consulté le )
- (en) « Sara Duterte withdraws from Davao mayoralty race; Bong Go hints at changes in his VP bid », sur cnn (consulté le ).
- Jamaine Punzalan, « Sara Duterte quits regional party Hugpong ng Pagbabago », ABS-CBN News, (consulté le )
- Neil Arwin Mercado, « Inday Sara joins Lakas-CMD after HNP resignation », Philippine Daily Inquirer, (consulté le )
- Cathrine Gonzales, « PFP adopts Sara Duterte as Bongbong Marcos’ runningmate », (consulté le )
- « Philippines : Sara Duterte, la fille du président, est candidate à la vice-présidence du pays », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Aux Philipines, Duterte en lice pour le Sénat et non contre sa fille », sur latribune.fr, (consulté le ).
- « Aux Philippines, le retour de la famille Marcos, trente-six ans après la chute de la dictature », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Aux Philippines, la guerre des clans entre les Marcos et les Duterte tourne au film noir », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Activists file second impeachment complaint against embattled Philippine Vice President Duterte », AP News, (lire en ligne, consulté le )
- « It's a boy for Mayor Sara Duterte », sur SunStar,
- Manases Carpio's father, Lucas (Davao City Regional Trial Court), is the brother of Conchita. « Morales inhibits self from Dutertes' cases », Manila Standard Today,
- Jodesz Gavilan, « Presidential son-in-law: Who is Manases Carpio? », Rappler, (consulté le )
- Frances Mangosing, « Sara Duterte slams NPA: You think the world is all about you », newsinfo.inquirer.net, 1er mai 2017.
- Peter S. Goodman, « Philippine Peasants were Promised Land. Staking a Claim can be Deadly », nytimes.com, 27 décembre 2019.
- Michaela del Callar, « Sara Duterte says she too was raped; not offended by dad Digong's 'joke' », GMA, (consulté le )
- Charlie Campbell, « The Philippine Election Front-Runner Calls His Daughter a 'Drama Queen' for Saying She Was Raped », CNN, (consulté le )
- (en-US) « Davao City records highest number of rape cases in Q2, 2018 —PNP », GMA News Online (consulté le )
- (en-US) Dharel Placido, ABS-CBN News, « 'Many beautiful women': Duterte jokes about Davao City rape cases », ABS-CBN News (consulté le )
- (en-US) « Sara Duterte to rape joke critics: What have you done to help Davao? », ABS-CBN News (consulté le )