Sanglier du Japon

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Sus scrofa leucomystax • Inoshishi

Le sanglier du Japon (Sus scrofa leucomystax), aussi connu sous les noms de cochon à moustache blanche, Inoshishi (いのしし/イノシシ?) ou baleine de montagne (山鯨やまくじら, yama kujira?), est une sous-espèce de sanglier présente au Japon, sauf dans l'île de Hokkaidō et dans les îles Ryūkyū[2],[3].

Habitat et distribution[modifier | modifier le code]

Panneau avertissant les visiteurs de possibles passages de sangliers à Ashiya (préfecture de Hyogo).

Habitant les îles japonaises à l'exception des Ryūkyū et de Hokkaidō, l'espèce est souvent considérée comme envahissante. Les sangliers peuvent sortir de leurs habitats naturels, les forêts, et s'aventurer dans les champs. Ils peuvent aussi s'égarer dans les zones résidentielles. À certains moments, l'armée est mobilisée pour empêcher les incursions d'animaux sauvages comme le sanglier en installant des clôtures et des trappes[4]. Les sangliers attaquent parfois les humains, comme lors d'un incident en 2014 où un cadreur japonais est attaqué par un sanglier sauvage[5].

Génétique, morphologie et physiologie[modifier | modifier le code]

Le sanglier du Japon est une sous-espèce très petite du sanglier, presque dépourvue de crinière et muni de bacchantes blanches bien visibles, partant des coins de la bouche jusqu'aux joues. Son pelage est brun-jaunâtre. Il présente certaines ressemblances avec le cochon de Siam[2],[6]. Il mesure habituellement 120 centimètres de long et 70 centimètres de haut.

En 2021, l'analyse du génome de plusieurs sangliers sauvages de la région de Fukushima a montré qu'après la catastrophe de Fukushima, des hybridations entre le sanglier sauvage et des cochons domestiques abandonnés (30 000 porcs ont été abandonnés dans la nature) se sont produites[7],[8].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

L'inoshishi est une figure importante de la culture japonaise, représenté comme une créature redoutable et téméraire, au point que certaines expressions signifiant la témérité reprennent le mot pour le sanglier du Japon (猪). Dans le 'Zodiaque chinois, le sanglier est le dernier animal représenté, les personnes nées pendant l'année du Cochon sont considérées comme déterminées et impétueuses comme le sanglier. L'animal est aussi une source d'admiration pour les chasseurs japonais et certains montagnards n'hésitent pas à nommer leurs enfants avec un nom comportant le caractère pour sanglier.

Ils sont aussi considérés comme un symbole de fertilité et de prospérité, les habitants de certaines régions croient que le sanglier est attiré par les champs appartenant aux familles ou aux couples mariés dont la femme est enceinte. Les chasseurs dont la femme est enceinte étaient aussi considérés comme plus chanceux dans la chasse au sanglier. Il a notamment été utilisé sur le billet (en) de 10 ¥ émis pendant l'ère Meiji. Certains Japonais, pour augmenter leur chance, mettaient des poils de sanglier dans leur portefeuille[9].

L'animal est souvent utilisé comme sujet artistique par les sculpteurs de netsuke et est mentionné dans le Kojiki, la plus vieille chronique du Japon. L'inoshishi est aussi une figure de la poésie japonaise, apparu pour la première fois dans les poèmes de Yamabe no Akahito[3]. Son importance était telle qu'il a été exemptée du ban de viande par l'empereur Tenmu en 675[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) W. Chris Wozencraft (en) et Don E. Wilson, Mammal Species of the World: A Taxonomic and Geographic Reference, Baltimore, Johns Hopkins University Press, (ISBN 978-0-8018-8221-0, lire en ligne).
  2. a et b Philipp Franz von Siebold, « Fauna japonica sive Descriptio animalium qu, in itinere per japoniam suspecto annis 1823-1830 », Müller, , pp. 37.
  3. a et b De Garis, Sakai et Yamaguchi 2013.
  4. (vi) Ngyuoi lao dong (vi), « Nhật Bản huy động quân đội đối phó với thú hoang », sur nld.com.vn, (consulté le ).
  5. (vi) Do Quyen, « Các vụ lợn rừng cắn người gây hoang mang », sur Zing (vi), (consulté le ).
  6. (en) Colin Groves, Current views on the taxonomy and zoogeography of the genus Sus, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-920704-6), p. 15-29.
  7. Anne-Sophie Tassart, « Fukushima : des sangliers se sont reproduits avec des cochons abandonnés », sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
  8. (en) Donovan Anderson, Yuki Negishi, Hiroko Ishiniwa, Kei Okuda, Thomas G. Hinton, Rio Toma, Junco Nagata, Hidetoshi B. Tamate et Shingo Kaneko, « Introgression dynamics from invasive pigs into wild boar following the March 2011 natural and anthropogenic disasters at Fukushima », Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 288, no 1953,‎ (ISSN 0962-8452, e-ISSN 1471-2954, OCLC 9106310962, PMID 34187197, DOI 10.1098/rspb.2021.0874, lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) J. Knight, Waiting for Wolves in Japan: An Anthropological Study of People-wildlife Relations, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 0199255180), pp. 49-73.
  10. (en) Naomichi Ishige (ja), History Of Japanese Food, Abingdon-on-Thames, Routledge,‎ (ISBN 1136602550), pp. 53-54.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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