Saint-Loup (écrivain)

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Saint-Loup
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marc Jean Pierre AugierVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Saint-LoupVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeances
Formation
Lycée Victor-Hugo (jusqu'en )
Université de Bordeaux (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
écrivain, journaliste, militant politique, officier politique de la Waffen-SS, explorateur, alpiniste
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Armes
Grade militaire
Conflit
Mouvements
Sports
Genre artistique
roman d'aventures, récit historique, biographie

Saint-Loup, nom de plume de Marc Augier, est un écrivain français, né le à Bordeaux et mort le à Ballainvilliers[1]. Collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale, engagé dans la LVF puis dans la Waffen-SS, il poursuit après-guerre une carrière d'écrivain et retrace dans plusieurs de ses livres l'engagement sur le front de l'Est.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Fils d'une famille bourgeoise, il suit sa scolarité au lycée Victor-Hugo où il passe son bac en 1926[2]. Il fait ensuite des études de droit à l'université de Bordeaux[2]. Il obtient une bourse pour apprendre à piloter. Il effectuera ainsi une vingtaine de vols avant un atterrissage en catastrophe à la suite d'une panne de carburant[2]. Il va se passionner également pour la moto, créant en 1928 le moto-club de Bordeaux[2]. Il abandonne alors ses études pour se consacrer à sa passion : Dunkerque-Perpignan en moins de 24 heures, rallye de Monte-Carlo, raid Paris-Athènes, traversée de l'Atlas marocain, etc.[2]. Il découvre en parallèle l'alpinisme.

Années 1930[modifier | modifier le code]

Grand sportif, skieur et alpiniste, il s'illustre dans les années 1930 par des expéditions en montagne et en Laponie. Il est l'un des responsables des Auberges de jeunesse en France et devient directeur du périodique Le Cri des Auberges de Jeunesse. Il entre en 1936 dans le cabinet de Léo Lagrange, sous-secrétaire d'État aux Sports dans le gouvernement du Front populaire[3].

Puis ce sympathisant socialiste, journaliste à La Dépêche du Midi et à Sciences et Voyages, séduit par l'Allemagne lors d'un voyage effectué en 1929, passe au national-socialisme après la lecture, juste avant la guerre, du livre La Gerbe des forces d'Alphonse de Châteaubriant[4]. Le national-socialisme apparaît à Augier comme le retour des peuples européens au paganisme des temps anciens, face au judéo-christianisme qu'il juge responsable de ce qu'il considère comme la décadence de l'Europe.

Collaboration[modifier | modifier le code]

Durant l'Occupation, Marc Augier dirige le mouvement Jeunes de l'Europe nouvelle, l'organe de jeunesse du Groupe Collaboration, et devient rédacteur en chef de l'hebdomadaire collaborationniste La Gerbe, dont le directeur de publication est Alphonse de Châteaubriant. Intégrant le Bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, il suit ensuite la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), en . Blessé et rapatrié, il édite en Le Combattant européen, journal de la LVF[5]. Il retourne en Allemagne en 1944 auprès de la Waffen-SS française sur le front de l'est, en tant que correspondant de presse attitré. À la fin de la guerre, il transite par le centre de formation de l'Allgemeine SS allemande à Hildesheim ; il est également responsable de la publication de Devenir, organe officiel de la Division Charlemagne. En , il est en Italie.

Il est condamné à mort par contumace le [6].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Figurant dès septembre 1944 sur la « liste noire » des intellectuels indésirables publiée par le CNE[7], il passe dans la clandestinité après 1945, puis publie sous le pseudonyme de M-A de Saint-Loup un roman, Face Nord (Arthaud, 1946). Les ventes du livre, qui remporte un succès d'édition en France, lui permettent de payer son voyage pour l'Argentine. Il est un temps instructeur dans l'armée argentine, et aurait donné des cours de ski à Eva Peron[8]. Il publie un roman, La Nuit commence au Cap Horn, qui manque de lui valoir le prix Goncourt avant que l'identité de l'auteur ne soit révélée par Le Figaro Littéraire ; parmi les jurés, seule Colette ne rétractera pas son vote à la suite de la polémique[8]. Revenu en France après huit ans d'exil il se constitue prisonnier en 1953. À son procès devant le tribunal militaire, il est défendu par son avocat Me Jean-Baptiste Biaggi qui lui obtiendra une condamnation à deux ans de prison, peine aussitôt effacée par la loi d'amnistie[9].[réf. incomplète]

Saint-Loup poursuit ensuite une carrière d'écrivain et de journaliste, publiant plusieurs livres consacrés à la LVF (Les Volontaires) et à la Waffen-SS française (Les Hérétiques, Les Nostalgiques) ou belge (Les SS de la Toison d'or). Son œuvre est marquée par la recherche de l'aventure et du dépassement de soi ainsi que par l'hostilité à la philosophie chrétienne. Il se fait aussi le chantre des « patries charnelles » en publiant divers romans consacrés aux mouvements régionalistes et à la survie de l'homme en milieu sauvage. Il est pour Stéphane François l’un des principaux vecteurs du néopaganisme racial inspiré par le souvenir de la SS dans les années 1960[10].

En , il cofonde l'Association des amis du socialisme français et de la Commune[11].

Grand amateur de moto, il s'intéresse également aux véhicules motorisés en publiant notamment des biographies des constructeurs automobiles Louis Renault et Marius Berliet. Son dernier roman, La République du Mont-Blanc, synthétise ses thèmes de prédilection en dépeignant la survie, en pleine montagne, d'une communauté de Savoyards fuyant le « métissage » et la « décadence ».

En 1991, l'Association des amis de Saint-Loup édite le recueil Rencontres avec Saint-Loup, avec des contributions de Philippe Conrad, Savitri Devi, Robert Dun, Henri Fenet, Myron Kok (af), Jean-Paul Le Perlier, Éric Lefèvre, Bernard Lugan, Jean Mabire, Michel Marmin, Christine Mauduit, Jean-Jacques Mourreau, Goulven Pennaod, Bruno Racouchot, Olivier Racouchot, Philippe Randa, Éric Simon-Marienne, Jean-Claude Valla et Pierre Vial[12]. Saint-Loup est particulièrement cité en référence par certains auteurs et militants néo-païens, comme Pierre Vial ou Jean Mabire.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Le ski en Laponie finlandaise[modifier | modifier le code]

  • Solstice en Laponie (Marc Augier), Ed. du Contadour, 1940
  • Les skieurs de la nuit: un raid de ski-camping hivernal en Laponie finlandaise (Marc Augier), Éd. Stock, 1944 (Refonte de Solstice en Laponie)
  • Laponies 1938 – Solstice en Laponie / Les skieurs de la nuit, Les Amis de la Culture Européenne, 292 p., 2020 (rééditions)

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

  • Le dialogue franco-allemand : Jeunesses d'Europe unissez-vous ! (Marc Augier), groupe « Collaboration », 1941
  • Les jeunes devant l'aventure européenne (Marc Augier), groupe « Collaboration », 1941
  • J'ai vu l'Allemagne (Marc Augier), Éd. Sorlot, 1941 ; Éd. le Flambeau,1991 (suivi de Portrait d'Alphonse de Châteaubriant et de deux conférences données dans le cadre du groupe « Collaboration »)
  • Les copains de la belle étoile (Marc Augier), Éd. Denoël 1941 ; rééd. Le Flambeau, 1992 ; rééd. Les Amis de la Culture européenne, 2022
  • Les partisans, Éd. Denoël, 1943
  • Les volontaires, Presses de la Cité, 1963 ; Éd. du Trident, 1986; Éd. Auda Isarn, 2022
  • Les hérétiques, Presses de la Cité, 1965 ; Presses Pocket, 1972 ; Éd. du Trident, 1986 ; Éd. Auda Isarn, 2023
  • Les nostalgiques, Presses de la Cité, 1967 ; Presses Pocket, 1971 ; Éd. du Trident, 1986; Éd. Auda Isarn, 2023
  • Les voiliers fantômes d'Hitler : aventures vécues, Presses de la Cité, 1973
  • Les SS de la Toison d'Or : Flamands et Wallons au combat, 1941-1945, Presses de la Cité, 1975
  • La division Azul : croisade espagnole de Leningrad au Goulag, Presses de la Cité, 1978
  • Götterdämmerung - Rencontre avec la bête : témoignage 1944-1945, Art et histoire d'Europe, 1986, Ed. de l’Homme Libre, 2012
  • Sergent Karacho, Éd. le Flambeau, 1994 (annoncé en 1945)
  • Hitler ou Juda ? Un second procès de Nuremberg, Cercle du Chêne, 2007 (paru en 1977 en espagnol)

L'aviation[modifier | modifier le code]

La mer[modifier | modifier le code]

  • La mer n'a pas voulu - Histoires de naufrages heureux, Éd. Arthaud, 1978

La montagne[modifier | modifier le code]

  • Face nord, Éd. Arthaud, 1946; Art et histoire d'Europe , 1986
  • Monts pacifiques, de l'Aconcagua au Cap Horn, Éd. Arthaud, 1951
  • Le pays d'Aoste, Éd. Arthaud, 1953; F. Lanore , 1975
  • La montagne n'a pas voulu, Éd. Arthaud, 1953; Ed. Slatkin 1978
  • La peau de l'aurochs, Éd. Plon, 1954 (Grand prix biennal de littérature); Éd. de l'Homme libre, 1999
  • Montagne sans Dieu, Éd. Amiot-Dumont, 1955

L'industrie[modifier | modifier le code]

Les patries charnelles[modifier | modifier le code]

L'aventure[modifier | modifier le code]

  • La nuit commence au Cap Horn: un génocide de droit divin, Plon, 1952; Presses de la Cité, 1965; Avalon, 1986; Transboréal, 2014
  • Le roi blanc des Patagons, France Club, 1964; Éditions Godefroy de Bouillon, 1996
  • Une moto pour Barbara, Presses de la Cité, 1971 ; rééd. Auda Isarn, 2021.
  • La Montagne n'a pas voulu, la Mer n'a pas voulu, le Ciel n'a pas voulu, Ed. Gergovie, 1998 (Recueil regroupant les trois ouvrages précédemment publiés individuellement)

Le scoutisme[modifier | modifier le code]

  • L'enfant en plein air, Ed. Gergovie, 1998

L'armée[modifier | modifier le code]

Préfaces[modifier | modifier le code]

  • Les Commandos du Reich, Otto Skorzeny, Ed. Déterna, 2002
  • Opérations secrètes, Otto Skorzeny, Ed. Déterna, 2002

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francis Bergeron, Saint-Loup, collection "Qui suis-je?", Pardès, 2010.
  • Philippe Carrard, Nous avons combattu pour Hitler, Armand Colin, 2011.
  • Jérôme Moreau, Sous le signe de la roue solaire : Itinéraire politique de Saint-Loup, L'Æncre, 2002.
  • Pascal Ory, Les Collaborateurs, Seuil, 1980.
  • Jean-Félix Lapille, Une parousie européenne : La Gerbe (1940-1944), mémoire de Master, université Paris 1, 2016, 237 p

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Marc Jean Pierre Augier », sur MatchID.
  2. a b c d et e "Saint-Loup [quand les chemins de traverse conduisent au front de l'Est] par Patrick Rouveirol, dans Histoires(s) de la dernière guerre, no 16, , janvier-février 2012, pp. 72-75.
  3. Carrard, op. cité, p. 292.
  4. Saint-Loup, J'ai vu l'Allemagne, Le Flambeau, 1986.
  5. Carrard, op. cit., p. 293.
  6. AN Z/6/337, dossier n° 3627
  7. Les Lettres françaises, 16 septembre 1944, p. 1 — sur Retronews
  8. a et b Dominique Venner, Histoire de la Collaboration, Pygmalion, , 766 p. (ISBN 978-2-85704-642-4), p. 536
  9. Histoire interdite : nazis français, nazis allemands, de la fuite à la traque
  10. Stéphane François, Le nazisme revisité : l'occultisme contre l'histoire, Paris, Berg International, , 123 p. (ISBN 978-2-917191-08-8), p. 74
  11. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 425.
  12. Emmanuel Nadal, « Le versant de l’ombre : jeunesse, montagne et alpinisme chez Marc Augier (Saint-Loup). Une initiation politique », Babel. Littératures plurielles, no 8,‎ , p. 169–202 (ISSN 1277-7897, DOI 10.4000/babel.1316, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]