Aller au contenu

Sac de Magdebourg

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sac de Magdebourg
Description de l'image Magdeburg 1631.jpg.
Informations générales
Date
Lieu Magdebourg
Belligérants
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Ligue catholique
Blason de la Principauté archiépiscopale de Magdebourg Principauté archiépiscopale de Magdebourg
Commandants
Gottfried Heinrich von Pappenheim
Jean t'Serclaes de Tilly
Dietrich von Falkenberg (en)
Christian Wilhelm von Brandenburg
Forces en présence
24 000 hommes 2 400 hommes
Pertes
300 morts
1 600 blessés
25 000 civils massacrés

Guerre de Trente Ans

Batailles

Coordonnées 52° 08′ nord, 11° 37′ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Sac de Magdebourg
Géolocalisation sur la carte : Saxe-Anhalt
(Voir situation sur carte : Saxe-Anhalt)
Sac de Magdebourg

Le sac de Magdebourg désigne la conquête et le pillage de la ville de Magdebourg, le (selon le calendrier grégorien) par les troupes de la Ligue catholique. Il s'agit du plus grand massacre de la guerre de Trente Ans tant par l'étendue des pertes humaines que par la cruauté de la tuerie.

Contexte et déroulement

[modifier | modifier le code]
Illustration du Sax de Magdebourg, 1631 Atelier de Matthäus Merian

Comme ville protestante et ville hanséatique, Magdebourg, est assiégée par l'armée impériale de jusqu'au . Celle-ci résiste, bien fortifiée, et attend les renforts du roi de Suède, Gustave-Adolphe.

La ville de Magdebourg était placée depuis sous le blocus du comte de Pappenheim. Le , Tilly, à la tête des troupes de la Ligue catholique, entreprit de s'en emparer. Gustave Adolphe qui s'était déclaré protecteur de la cité envoya un de ses officiers, Dietrich von Falkenburg, prendre le commandement de la garnison. Les troupes de Tilly pourvues d'un important matériel de siège entreprirent d'abord d'investir les défenses extérieures, chose faite le , puis les faubourgs deux jours plus tard. La ville protestante, espérant l'arrivée des troupes de secours de Gustave Adolphe, refusa cependant de capituler.

Le , le comte de Pappenheim et le comte de Tilly s'emparent de la ville. Les soldats impériaux, échappant rapidement à leur commandement, massacrent les habitants et incendient la ville. Quelques milliers d’habitants se réfugient dans la cathédrale pendant les 3 jours que dure le sac de la ville. Ils sont épargnés sur l’ordre du maréchal de Tilly qui refuse d’outrager une maison de Dieu. Les actes de guerre et de pillage durent jusqu'au . Des 30 000 habitants (ce qui caractérise une ville majeure pour l'époque), seuls 5 000 survivent.

À la fin de la guerre de Trente Ans (en 1648, dix-sept ans plus tard), la ville ne compte plus que quelques centaines d'habitants. La ville de Magdebourg perd toute importance pendant des décennies. Ce n'est qu'au XIXe siècle que la ville retrouve un nombre d'habitants identique à celui d'avant le sac.

Postérité et expressions

[modifier | modifier le code]

Le sac de Magdebourg est désigné en allemand sous le terme de « mariage de Magdebourg », censé décrire le mariage forcé entre l'Empereur et la Vierge de Magdebourg, qui est représentée sur le blason de la ville.

La dévastation est si grande que l'expression « magdebourisation » (verbe magdeburgisieren[1]) reste pendant des décennies synonyme de destruction, de viol et de pillage. Pour les catholiques de l'époque, elle était la manifestation de la colère divine. Les termes « justice de Magdeburg » et « pitié de Magdeburg » ont également longtemps servi de prétexte aux protestants pour justifier l'exécution de catholiques.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Bruno Cabanes (Sous la direction de), Une histoire de la guerre : Du XIXe siècle à nos jours, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire » (no 584), (1re éd. 2018), 800 p. (ISBN 978-2-7578-9217-6), « Ouverture », p. 17

Bibliographie et sources

[modifier | modifier le code]
  • Rodolphe Reuss, « La destruction de Magdebourg et Tilly », Revue historique, t. 1,‎ , p. 202-227 (lire en ligne)
  • R.G Grant, Les 1001 Batailles qui ont changé le cours de l'Histoire, Flammarion, 2012

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]