Sénaire iambique

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Le sénaire iambique est un type de vers latin, hérité du trimètre iambique de la versification grecque, composé de six pieds iambiques. Il est caractéristique de la versification dramatique, où il est le vers du dialogue parlé (diuerbium) ; on le trouve aussi bien chez les comiques (Plaute, Térence) que dans la tragédie (Sénèque).

Structure

Le sénaire[1] iambique comprend six pieds fondés sur l'ïambe, qui est composé d'une syllabe brève suivie d'une syllabe longue (schéma U —). Le deuxième temps du pied est un temps marqué et le sénaire iambique comporte donc six temps marqués.

Le dernier pied est obligatoirement pur, ce qui veut dire qu'il ne peut être qu'un ïambe[2]. Les autres pieds peuvent faire l'objet de diverses substitutions.

La césure la plus fréquente est penthémimère (après le cinquième demi-pied) ; dans ce cas, il y a deux temps marqués avant la coupe et quatre après. Mais on trouve aussi la coupe hephtémimère (après le septième demi-pied), avec trois temps marqués de chaque côté de la coupe.

Ce qui distingue le sénaire iambique de son modèle grec, le trimètre iambique, c'est que, dans le trimètre, on trouve trois mètres ou dipodies, qui sont des paires de pieds de statut inégal, dont le premier peut faire l'objet de substitutions tandis que le second est obligatoirement pur. La poésie dramatique latine a cassé le mètre et le sénaire iambique est constitué de pieds de même statut, qu'ils soient en position impaire ou en position paire.

Le sénaire iambique est donc nettement caractérisé par un rythme qu'on a qualifié d’ascendant : non seulement le temps fort est le deuxième temps du pied, mais, avec la césure penthémimère – la plus courante –, la deuxième partie du vers comporte quatre temps marqués contre deux seulement dans la première partie ; enfin, le seul pied obligatoirement pur et qui donne véritablement au vers sa couleur iambique est le dernier du vers.

Notes et références

  1. Du latin senarius, dérivé de sex, « six », qui signifie « composé de six ».
  2. En réalité, un ïambe ou un dibraque (UU), car la quantité de la dernière syllabe est indifférente, comme dans l'hexamètre dactylique. Mais la première syllabe du pied final est toujours brève.

Bibliographie

  • Louis Nougaret, Traité de métrique latine classique, Paris, Klincksieck, 3e éd., 1963, § 164.
  • Jean Soubiran, Essai sur la versification dramatique des Romains. Sénaire iambique et septénaire trochaïque, Paris, Presses du CNRS, 1988, 504 p. (ISBN 2-222-04041-8)

Articles connexes