Cité médiévale de Pérouges

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Cité médiévale de Pérouges
Cité médiévale de Pérouges
Vue aérienne de la cité médiévale de Pérouges en avril 2021. Au premier plan, la Porte-d'en-Bas.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ain
Ville Pérouges
Arrondissement Bourg-en-Bresse
Canton Meximieux
Paroisse Paroisse de Pérouges
Géographie
Coordonnées 45° 54′ 12″ nord, 5° 10′ 45″ est
Altitude 300 m
Localisation
Localisation de Cité médiévale de Pérouges
Carte du Vieux Pérouges
Géolocalisation sur la carte : France
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Cité médiévale de Pérouges

La cité médiévale de Pérouges ou encore le Vieux Pérouges est une ancienne ville médiévale fortifiée située à Pérouges dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses murailles datent des XIVe et XVe siècles et elle a conservé un grand nombre de maisons médiévales.

Ses quatre-vingts monuments historiques [1] et son classement parmi les Plus Beaux Villages de France[2] lui permettent d'être un site touristique très visité. En 2010, 268 720 visiteurs[3] ont visité le Vieux Pérouges, faisant ainsi de la cité médiévale le 2e site en taux de fréquentation du département de l'Ain, derrière la basilique d'Ars et devant le parc des oiseaux.

Localisation[modifier | modifier le code]

La cité médiévale de Pérouges est située dans le département français de l'Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes et appartient à l'aire urbaine de Lyon. Elle est bâtie sur le relief de la côtière à l’extrême sud du plateau de la Dombes, sur un éperon de tuf, à 286 mètres d'altitude, escarpé sur trois de ses côtés.

Historique[modifier | modifier le code]

Édouard Herriot, l'un des fondateurs du Comité du Vieux Pérouges.

Le château et la cité de Pérouges sont vers 1130 aux mains de Guichard d'Anthon, un vassal des comtes de Forez et de Lyon[4].

Dès 1167, la cité a un usage de forteresse ; le seigneur d'Anthon[5] s'y réfugie pour résister aux troupes de l'archevêque de Lyon. Au cours du XIIIe siècle, la cité prospère notamment grâce à l'artisanat du tissage[5].

En 1173, la permutation entre Guigues II, comte de Forez et de Lyon, et l’Église de Lyon, nous apprend que le comte a cédé, par-delà le Rhône et la Saône, tout ce qu'il possédait à l’Église de Lyon pour en jouir à perpétuité, dont le château de Pérouges, que Guichard d'Anthon possédait de lui en fief[Note 1].

Au XIIIe siècle, le château et la seigneurie échoient par mariage à la maison de Genève[6]. En 1319[4], Pérouges est acquis par les Dauphins de Viennois. Le , elle passe au royaume de France lors du transport du Dauphiné à la France à la suite du traité de Romans. Le (ancien style), le roi de France échange la cité avec le comte de Savoie à la suite du traité de Paris contre divers biens, et constitue ainsi un poste avancé du comté de Savoie[5].

Au XVe siècle[4], le château et la cité sont la possession du comte Philippe de Bresse, frère cadet d'Amédée IX de Savoie. En 1468[4], Pérouges résiste victorieusement aux deux mille hommes du sire de Comminges, gouverneur du Dauphiné, lors de l'envahissement de la Bresse. En récompense les habitants se verront, pour une durée de vingt ans, exempts de tailles, fouages, subsides et autres impositions, à charge de reconstruire l'église et de réparer les fortifications.

Le Traité de Lyon en 1601 adjoindra la cité médiévale à la France, à l'instar de plusieurs régions historiques ; la Dombes, la Bresse et le Pays de Gex. La vocation militaire de la cité médiévale disparaît alors[5].

À la fin du XIXe siècle, la population locale, soumise à l'exode rural, aurait vu sa population tomber à moins de dix habitants[5]. La cité médiévale devenant alors de plus en plus une ville vidée de ses habitants, un projet de démolition est envisagé au début du XXe siècle.

XXe siècle ou l'histoire d'une sauvegarde[modifier | modifier le code]

En 1909, la démolition de la cité médiévale est envisagée[5]. Celle-ci provoque l'opposition d'Anthelme Thibaut[5] qui amorce la coordination de la défense du site, en particulier en tentant d'alerter la presse[5].

En 1911, est créé à Lyon le Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges dont l'un des principaux fondateurs fut Édouard Herriot[5], alors maire de Lyon et dont l'objectif est la préservation du site. Le comité participe activement à la restauration des maisons médiévales de la cité et crée dès 1912[7] le musée du Vieux Pérouges, installé dans la Maison du Prince, qui inclut également la tour de guet et un hortulus.

Description[modifier | modifier le code]

Rue des Rondes.

L'enceinte de forme elliptique, des XIVe et XVe siècles[4], qui fait l'objet de plusieurs classements aux titres des monuments historiques[8],[9],[10], est formé par le front extérieur d'une rangée continue de maisons. Cet elliptique a pour grand axe une direction sud-est - nord-ouest. Sur cette face les maçonneries des maisons sont épaisses de plus d'un mètre. Il est en outre interdit, à moins d'une autorisation spéciale et le versement d'une taxe, de pratiquer des ouvertures dans ces mêmes maçonneries[Note 2]. Les décrochements assuraient le flanquement et les trous de boulins encore visibles de nos jours témoignent d'une défense verticale depuis des hourds.

Le tour complet de la cité se fait à l'intérieur, devant la première rangée de maisons, par la rue des Rondes. En outre la cité est traversée de part en part par une rue que ferme à chaque extrémité une porte ; au nord-ouest, la Porte d'En-Haut, et à l'opposé, au sud-est, la Porte d'En-Bas. Ces deux portes sont les seuls accès à la bourgade. Ouvertes en tiers-point et protégées chacune par une grosse tour carrée, celle du nord-ouest, qui est la porte principale, est double et a conservé l'un des vantaux médiévaux[11].

L'église fortifiée a l'un de ses murs gouttereaux intégré à l'enceinte. Il est percé d'archères. Le chemin de ronde qui court sur le sommet des courtines traverse la tribune de la façade et passe au-dessus des voûtes latérales.

Rue des Rondes[modifier | modifier le code]

Outre les remparts, un certain nombre de monuments historiques sont situés rue des Rondes : l'hôpital de Pérouges et plusieurs maisons dont la maison Bache, la maison Gerlier ou encore la maison Mandon.

Place de la Halle[modifier | modifier le code]

La place de la Halle, avec la maison du Petit-Saint-Georges au 1er plan et la maison du Cadran Solaire au fond.
Vue du tilleul bicentenaire, au centre de la place de la Halle.

La place de la Halle, nommée également « place du tilleul », constitue le cœur géographique[12] du Vieux Pérouges.

On y recense un certain nombre de monuments historiques parmi lesquels l'hostellerie du Vieux Pérouges, toujours en activité, la maison du Petit-Saint-Georges ou encore la maison du Cadran Solaire.

Au centre de la place, fut planté avant la Révolution française[réf. souhaitée], le tilleul de Pérouges, site naturel classé ; cela explique l'autre nom de la place notamment utilisé pour les adresses postales.

Place de l'église, Porte d'En-Haut[modifier | modifier le code]

La place de l'église est située au nord-ouest de la cité et accueille notamment la Porte d'En-Haut et l'église-fortifiée qui est depuis 1997, la principale salle de concert, du festival, le Printemps de Pérouges.

D'une porte à l'autre[modifier | modifier le code]

Porte d'En-Bas.
La maison du bel oiseau, rue du Prince.

Rue du Prince[modifier | modifier le code]

La rue du Prince, ou rue des Princes, est une rue qui relie[12] la place de l'église et la Porte d'En-Haut, à la place de la Halle. La maison du Prince et le Musée du Vieux Pérouges se trouvent dans cette rue.

À noter qu'une partie de la rue du Prince se nomme « rue Betuard »[13], Betuard étant le patronyme[13] d'une vieille famille de Pérouges.

Rue du Tambour[modifier | modifier le code]

La rue du Tambour est en quelque sorte le vis-à-vis de la rue du Prince[14] ; elle relie la place de la Halle à la Porte d'En-Bas. Ainsi la rue du Prince et la rue du Tambour, via la place de la Halle relient les deux portes de la cité ; à remarquer notamment la maison Sambet-Bailly.

Rue des Contreforts[modifier | modifier le code]

Immeuble de la rue des Contreforts, « Maison des peintres de Pérouges ».

Château de Pérouges[modifier | modifier le code]

Du château fondé au XIIe siècle[4] il ne subsiste qu'un bâtiment de la fin du Moyen Âge. Six couleuvrines seront achetées, en 1431[4], pour en assurer la défense. La tour de la salle du comte, la plate-forme de la tour supportant le haut maisonnement ainsi que la guette sont rebâtis en 1483[4].

Le Vieux Pérouges et la culture[modifier | modifier le code]

Gastronomie[modifier | modifier le code]

Une galette au sucre de Pérouges.

La galette au sucre de Pérouges (marque déposée[15] par les descendants d'Anthelme Thibaut) est une spécialité culinaire de la cité médiévale.

Cinéma[modifier | modifier le code]

L'hostellerie.

La cité médiévale a servi de décor à un certain nombre de films ; l'hostellerie a en particulier, été plusieurs fois utilisée pour des scènes se déroulant dans une auberge. On peut notamment citer les films suivants :

Peinture[modifier | modifier le code]

La cité médiévale a inspiré[réf. souhaitée] de nombreux peintres ; on peut notamment citer Maurice Utrillo.

Art Contemporain[modifier | modifier le code]

La cité médiévale accueille depuis les années 1960 la maison des Arts Contemporains, aussi connue sous le nom de MAC Pérouges[17], institution organisant des expositions et des rencontres avec des artistes venus du monde entier.

Évènements[modifier | modifier le code]

Traditions locales[modifier | modifier le code]

La Saint-Georges, célébrée autour du 23 avril, fait l'objet de manifestations locales et notamment d'une procession. En effet, saint Georges est le saint patron de Pérouges. Une légende locale explique[réf. souhaitée] qu'il aurait combattu et vaincu le dragon (qui apparaît sur le blason de la ville) retiré dans l'église-forteresse. Une représentation de saint Georges existe d'ailleurs dans cette église ; une autre représentation de saint Georges (à cheval) est présente sur la façade de la maison du Petit-Saint-Georges.

Le discours de Pérouges[modifier | modifier le code]

En juin 1996, Bill Clinton, alors président des États-Unis en visite à Pérouges, dans le cadre du G7 organisé à Lyon, a prononcé un discours[18] en réaction à l'attentat des tours de Khobar.

Le Printemps de Pérouges[modifier | modifier le code]

Depuis 1997, le festival Le Printemps de Pérouges est organisé à Pérouges et dans sa région, utilisant l'église-forteresse comme salle de concert.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Bulle du Pape Alexandre III confirmant la permutation de 1173-1174 », sur museedudiocesedelyon, Musée virtuel du diocèse de Lyon : « Pour tout ce que l’Archevêque et l’Église ont cédé au Comte, en retour, à l’occasion de cette permutation, le Comte Guy et son fils Guy, après avoir prêté serment, ont cédé à l’Église pour en jouir à perpétuité ce qui est détaillé ci-dessous. C’est-à-dire tout ce que le Comte sur Lyon avait de droit, ou un autre possédait en son nom, et ce qui en dépendait. Et aussi par-delà le Rhône tout ce qu'il possédait, ou un autre en son nom, de Vienne jusqu'à Anthon et Bourgoin, hormis la succession par droit d’héritage au nom des liens du sang, tout autre lien étant exclu. Au-delà de la Saône, le château de Pérouges que Guichard d'Anthon possédait de lui en fief, et la moitié de Montaney que Pierre de Montluel avait de lui, et aussi Giry, qu’Hugues Le Déchaussé tenait de lui en fief, il les a cédés avec leurs fidélités. ».
  2. Pour avoir ouvert des fenêtres sans autorisation, huit habitants sont en 1370 mis à l'amende. En 1400, pour obtenir le droit de s'éclairer par une petite fenêtre, un bourgeois débourse huit deniers. Cette dernière devra en outre être barreaudée.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Base Mérimée, « monuments historiques de Pérouges », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Pérouges », sur les-plus-beaux-villages-de-france.org, Les Plus Beaux Villages de France (consulté le ).
  3. Marc Dazy, « 525 000 visiteurs à Ars-sur-Formans : la consécration du tourisme religieux », sur leprogres.fr, Le Progrès, (consulté le ).
  4. a b c d e f g et h Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Publitotal, 1987, p. 142.
  5. a b c d e f g h et i « Historique », sur perouges.org (consulté le ).
  6. Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 24 (cf. Pérouges).
  7. « Le musée du comité », sur le site du comité du Vieux Pérouges (consulté le ).
  8. Notice no PA00116519, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Notice no PA00116520, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. Notice no PA00116521, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  11. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 891.
  12. a et b « Plan de la cité », sur perouges.org (consulté le ).
  13. a et b « Rue des Princes », sur perouges.org (consulté le ).
  14. « Rue du Tambour », sur perouges.org (consulté le ).
  15. « Recette de la galette au sucre », sur perouges.org (consulté le ).
  16. (en) « Filming locations for The Hour of the Pig », sur imdb.com (consulté le ).
  17. (en) « La Maison des Arts Contemprains », sur lamacdeperouges.fr (consulté le ).
  18. (en) Bill Clinton, « Remarks by the President to the people of Perouges, France », sur archives.clintonpresidentialcenter.org, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Helmlinger, Pérouges : D'art et d'histoire, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, , 80 p. (ISBN 2-87629-171-1).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]