Rue du Petit-Mouton

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Rue du Petit-Mouton
Image illustrative de l’article Rue du Petit-Mouton
Vue de la rue du Petit-Mouton en direction de la rue de la République en 2004.
Situation
Coordonnées 49° 26′ 30″ nord, 1° 05′ 55″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Ville Rouen
Quartier(s) Carmes-Saint Maclou
Début Rue de la République (Rouen)
Fin Place du Lieutenant-Aubert
Morphologie
Type Rue
Forme Irrégulière
Longueur 25 m
Largeur 0,98 m

Carte

La rue du Petit-Mouton est une voie publique de la commune française de Rouen. Située dans la partie est du centre-ville, elle appartient au quartier Carmes-Saint Maclou.

La rue figure parmi les plus étroites de Rouen.

Au XXe siècle, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre font de cette rue un lieu de rendez-vous de leurs assises.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

La rue du Petit-Mouton est située à Rouen. Elle débute à l'intersection de la rue de la République[N 1] et se termine Place du Lieutenant-Aubert[N 2]. Avec ses 98 cm de large, c'est la deuxième rue la plus étroite de Rouen[1].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Au XIVe siècle, la rue comporte à « l'enseigne du Petit-Mouton » l'une des deux « étuves à femmes » de Rouen[2],[3],[N 3].

En 1892, la rue du Petit-Mouton est présentée dans The Lancet comme insalubre, à l’image de bon nombre de rues à Rouen. Pour y remédier, la revue scientifique préconise d’en reconstruire les immeubles et d’en élargir la voirie[4].

En 1899, Léon de Vesly identifie une portion de l’ancienne muraille de la ville longeant la rue et ayant été mise au jour lors de travaux d’assainissement[5],[N 4]. En effet, à cette époque « la rue du Petit Mouton est une venelle, aux maisons surplombantes et croulantes, qui se rétrécit outrageusement », ce qui lui confère un caractère « très pittoresque »[7].

Quelques décennies plus tard, Simone de Beauvoir continue cependant d’évoquer dans La Force de l'âge « une venelle, qui donnait sur la rue de la République »[8]. Durant les années 1930, alors enseignante en philosophie au Lycée Jeanne-d'Arc, Beauvoir s’installe dans la rue du Petit-Mouton, à l’hôtel éponyme, sur la recommandation d’Olga Kosakiewicz, son élève[9],[N 5]. Cette dernière rejoint en 1935 sa chaperonne, dont elle devient l’amante[11]. Jean-Paul Sartre, qui enseigne au lycée François Ier du Havre, y est régulièrement de passage[12].

Lors du bombardement de Rouen du , une bombe expose dans la rue du Petit-Mouton et la « ravage grandement »[13].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Au no 4 se situe l'une des plus anciennes maisons de Rouen[14]. L'hôtel du Petit Mouton se situe au 2 et 4 de la rue Petit-Mouton.

Aujourd'hui clos, il est, dans les années 1930, divisé en deux : les chambres de passe d'un côté, les pensionnaires de l'autre[9],[15]. Sa façade est dotée d’un encorbellement primitif[16].

Le vieux Rouen, rue du Petit Mouton, 1913, par Fernand Combes.

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

  • Pierre Thiry, Le Mystère du Pont Gustave-Flaubert, Édition du bicentenaire (1821-2021), N.p.: Books on Demand, 2021.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le début de la rue du Petit Mouton a pour coordonnées 49° 26′ 31″ N, 1° 05′ 54″ E.
  2. La fin de la rue du Petit Mouton a pour coordonnées 49° 26′ 30″ N, 1° 05′ 56″ E.
  3. Au Moyen Âge, on appelle étuves des établissements de bains. Ce privilège de tenir des bains-étuves est accordé aux barbiers, qui prennent le titre de barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes[3].
  4. Ces indices archéologiques du XIe siècle retrouvés au centre de la rue sont probablement situés à l'angle Nord-Est de la muraille de la ville romaine rectangulaire, construite après les premières invasions barbares[6].
  5. Sa sœur, Hélène de Beauvoir la rejoint en 1935[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Margot Nicodème, « La question pas si bête : quelle est la rue la plus étroite de Rouen ? (On a mesuré !) », sur actu.fr, (consulté le ).
  2. Jean-Pierre Leguay, L'eau dans la ville au Moyen âge, Rennes, (ISBN 978-2-7535-2506-1 et 2-7535-2506-4, OCLC 929717822, lire en ligne), p. 236.
  3. a et b Marcel Reix (dir.), « Par les rues de la ville », L'Avenir normand, Rouen, 194e série,‎ , p. 2 (ISSN 2135-5703, lire en ligne).
  4. (en) « The Cholera in France : Visit to Rouen », The Lancet, Strand, Thomas Wakley et Thomas H. Wakley,‎ , p. 14 (ISSN 0140-6736, lire en ligne, consulté le ).
  5. François Neveux (dir.), Pierre Bouet (dir.) et Dominique Pitte, Les Villes normandes au Moyen Âge, Caen, Presses universitaires de Caen, , 392 p. (ISBN 978-2-84133-270-0, 2-84133-270-5 et 978-2-84133-810-8, OCLC 1004187792, lire en ligne [PDF]), partie II, chap. 8 (« Apports récents de l’archéologie à la connaissance des villes du Moyen Âge (1975-2000) »), p. 132.
  6. Vincent Maroteaux (dir.) (ill. Aude Painchault), Rouen retrouvée : Une ville du Moyen Âge à la Révolution, Sotteville-lès-Rouen, Éditions des Méandres, , 351 p., 30 cm (ISBN 978-2-9575565-1-9), p. 18.
  7. Jules Girieud, Les excursions normandes : Rouen et ses monuments, Rouen, Imprimerie Jules Girieud et Cie, , 194 p., In-fol (BNF 34102835), « La fontaine Sainte-Marie », p. 175.
  8. Simone de Beauvoir, La Force de l'âge, Paris, Gallimard, coll. « Folio » (no 751), (1re éd. 1960), 18 cm (ISBN 2-07-036751-7, 978-2-07-036751-1 et 2-07-036752-5, OCLC 123182767, lire en ligne), p. 260.
  9. a et b Hélène de Beauvoir et Marcelle Routier, Souvenirs : Propos recueillis par Marcelle Routier, Paris, Librairie Seguier, , 288 p. (ISBN 9782402128490), chap. 9 (« Le trio de l’invitée »).
  10. Patricia Niedzwiecki (préf. Yves Bessières), Beauvoir peintre, Paris, Côté femmes, (ISBN 9782307179955).
  11. (en-US) Louis Menand, « Stand By Your Man », The New Yorker, New York, (ISSN 0028-792X, consulté le ).
  12. Philippe Priol, Jean Lecanuet : le vol de l'albatros, Caen, Maître Jacques, , 314 p., 22 cm (ISBN 2-912047-29-3 et 978-2-912047-29-8, OCLC 50651576, BNF 39114012, lire en ligne), p. 61.
  13. Yvon Pailhès, Rouen : un passé toujours présent, Luneray, Bertout, , 285 p., 31 cm (ISBN 2-86743-219-7, BNF 36682220), p. 155.
  14. Lucien-René Delsalle, Rouen et les Rouennais au temps de Jeanne d'Arc : 1400-1470, Le P'tit Normand Editions, (1re éd. 1982), 20 cm (ISBN 2-35038-015-7 et 978-2-35038-015-5, EAN 9782350380155, OCLC 68208017, BNF 40136948, lire en ligne), p. 28.
  15. (en) Carole Seymour-Jones, A dangerous liaison : Simone de Beauvoir and Jean-Paul Sartre : Simone de Beauvoir and Jean-Paul Sartre, Londres, (1re éd. 2008), 608 p. (ISBN 978-1-4481-3497-7 et 1-4481-3497-8, OCLC 1004572162, lire en ligne [PDF]), partie IV, chap. 35 (« Betrayal »), p. 431.
  16. Laurence Catel, Rouen : Histoire et patrimoine : 15 circuits à découvrir en baskets !, Tours, Éditions Sutton, , 183 p., 23 cm (ISBN 978-2-8138-1386-2, BNF 46620706), « Les maisons à pans de bois (8 km) », p. 50.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicétas Périaux, Dictionnaire indicateur et historique des rues et places de Rouen : revue de ses monuments et de ses établissements publics (reprod. en fac-sim. de l'éd. A. Le Brument, 1870), Brionne, Impr. le Portulan, (réimpr. 1876), XXXI-693 p., 21 cm (OCLC 800255, lire en ligne), p. 447-448