Rue Troyon (Paris)

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17e arrt
Rue Troyon
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Situation
Arrondissement 17e
Quartier Ternes
Début 9, avenue de Wagram
Fin 12 bis, avenue Mac-Mahon
Morphologie
Longueur 138 m
Largeur 10 m
Historique
Création 1847
Dénomination 1875
Ancien nom Rue Charlot
Géocodification
Ville de Paris 9470
DGI 9479
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Troyon
Géolocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 17e arrondissement de Paris)
Rue Troyon

La rue Troyon est une voie du 17e arrondissement de Paris, en France.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Constant Troyon (1865).
Sur le chemin du marché.

La rue Troyon est une voie publique située dans le 17e arrondissement de Paris. Elle débute au 9, avenue de Wagram et se termine au 12 bis, avenue Mac-Mahon[1].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Elle reçut en 1875 le nom du peintre paysagiste Constant Troyon (1810-1865) qui, a priori, n’habita jamais dans le quartier.

Formé par son père peintre d'ornement à la Manufacture de Sèvres, il présente ses premières œuvres, au Salon de 1833. Il appartient à cette admirable pléiade de paysagistes qui constituaient l’École de Barbizon ; il est surtout connu pour ses scènes réalistes peintes sur le vif, au contact de la nature[2],[3].

Plan d'Andriveau-Goujon de 1866.

Historique[modifier | modifier le code]

Cette rue a été ouverte en 1847 sous le nom de « rue Charlot » car elle fut percée « sur les terrains de M. Charlot, déjà propriétaire du passage qui porte son nom[4] » (aujourd'hui disparu). Une autre rue Charlot existe encore aujourd'hui dans le 3e arrondissement entre la rue des Quatre-Fils et le boulevard du Temple. Elle fut ouverte en 1626 et 1694 son propriétaire d'alors, Claude Charlot, y avait fait bâtir plusieurs maisons au XVIIe siècle.

La rue Troyon allait du boulevard de l’Étoile (mur des Fermiers généraux et future avenue de Wragram), jusqu’à la rue Neuve-des-Dames (actuelle rue de Montenotte).

Au début du XIXe siècle, la rue Troyon, comme ses deux voisines parallèles, la rue Brey et la rue de l'Étoile qui relient entre elles les avenues de Wagram et Mac-Mahon, était peuplée de selliers, de carrossiers et, plus tard, de sous-traitants des nombreuses manufactures d’automobiles qui fleurissaient dans le quartier.

À la fin du XXe siècle, la rue Troyon fut plutôt réputée pour ses salons de massage, ses boîtes de nuit, ses dames galantes et ses voyantes[3].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

No 1.
  • No 1 : entrée de style néo-palladien.
  • No 8 : à cette adresse[5] se situait le restaurant Chez Tutulle, qui fut durant la Seconde Guerre mondiale un haut lieu de la Résistance (et du marché noir) affilié au réseau Prosper dont fera partie le poète Armel Guerne (1911-1980). Il y fut arrêté par la Gestapo avec Jean Worms (nom de guerre « Robin ») du réseau Juggler, qui déjeunait avec lui[3].
  • No 14 : le Club de l'Étoile est une ancienne salle de théâtre à l'italienne, construite au début des années 1920 et utilisée comme cabaret[6]. En 1930, la salle est transformée en cinéma et prend le nom de Studio de l’Étoile. Pendant l’Occupation, Henri Langlois, voisin du cinéma, utilise la salle de manière clandestine pour visionner des films alors interdits. Dès , les ciné-clubs reprennent leur activité et le Studio de l’Étoile est rapidement réputé pour sa programmation innovante[7]. En 1985, le Studio de l’Étoile devient le Club de l’Étoile, son nom actuel. Un groupe de professionnels et d’amis du cinéma le rachètent pour en faire une salle de projection privée dans l’esprit des Films 13 de Claude Lelouch[8] et s'ouvre au public autour d’une programmation inédite et de soirées exceptionnelles.
La brigade de Guy Savoy fumant avant le coup de feu.
Le Studio de l’Étoile (1955).
  • No 18 : auberge gastronomique de Guy Savoy (1987-2015), le seul trois étoiles du guide Michelin dans le 17e arrondissement.
  • No 24 : c'est au coin de la rue Troyon qu'à l'automne 1935 Édith Piaf, la petite « chanteuse du bitume », est découverte par Louis Leplée, gérant du luxueux cabaret à la mode, Le Gerny's, et que sa vie bascula quand elle devint l'extraordinaire chanteuse connue dans le monde entier.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Équipe village, Village Ternes-Monceau 65e et 66e quartier, Paris, Village communication, , 64 p.
  2. « Constant Troyon (1813-1865) », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).
  3. a b et c Histoire et œuvre de Constant Troyon et petites histoires de la rue Troyon sur le site apophtegme lire en ligne
  4. Comme indiqué par l'abbé Bellanger en 1849 « Cité Charlot, ou plutôt passage Charlot. Fait communiquer l'avenue des Ternes avec la rue de l'Arcade (aujourd'hui rue Bayen) » (voir en ligne sur Gallica « Notice historique sur les Ternes par M. l'abbé Bellanger », sur gallica.bnf.fr, .
  5. Source : Annuaire officiel des abonnés au téléphone, Paris, 1941.
  6. « Le Club de l’Étoile », sur www.mairie17.paris.fr (consulté le ).
  7. La programmation du Studio de l’Étoile est alors assurée par Jeander et Simone Lancelot. Cette dernière se souvient : « Je m'occupais, à l'époque, du Studio de l’Étoile, une salle près des Champs-Élysées. Je programmais des films soviétiques, des opéras filmés… Nous étions très peu d'exploitants à défendre un cinéma qui sortait de l'ordinaire. Pourtant, le public venait. » « Un des hauts lieux de l'avant-première parisienne », sur clubdeletoile.fr (consulté le ).
  8. « Films 13 », sur www.lesfilms13.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]