Rudolf Kjellén

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Rudolf Kjellén
Rudolf Kjellén
Fonctions
Skytteanische Professur (d)
-
Gunnar Rexius (d)
Georg Andrén (d)
Membre de la Première chambre du Riksdag suédois
Southern Kalmar County Constituency (d)
-
Membre de la Seconde chambre du Riksdag suédois
Circonscription de la municipalité de Göteborg (en)
-
Biographie
Naissance
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Torsö församling (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 58 ans)
Paroisse de la cathédrale d’Uppsala (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Vieux cimetière d'Uppsala (en) (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Johan Rudolf KjellénVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université d’Uppsala (professeur) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfant
Ruth Kjellén-Björkquist (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Partis politiques
Divoká pravice (d) (-)
National Party (en) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Société royale des sciences et des lettres de Göteborg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Johan Rudolf Kjellén (né le à Torsö (Suède) et mort le ) était professeur de science politique à l'université de Göteborg. Sa réflexion le poussa à associer la science politique à la géographie, qu'il enseigna par la suite, avant de créer de nouvelles disciplines consacrées à l'État.

Vision de la science politique[modifier | modifier le code]

Politiste, Kjellén veut fonder une nouvelle science politique comme une discipline complète attachée à décrire l'État : « l’État dans sa totalité, comme il se manifeste dans la vie réelle ». Afin de développer cette jeune discipline, il propose une approche à l'aide des attributs de la puissance :

  • La « géographie » analysée par la géopolitique, le rapport entre l'État et son territoire (subdivisée en topopolitique — la position de l'État ; en morphopolitique — la forme de l'État ; et en physiopolitique — le territoire de la nation) ;
  • La « démographie » analysée par la démopolitique, le rapport entre l'État et sa population (subdivisée entre autres en ethnopolitique — le peuple en tant que tel) ;
  • L' « économie » analysée par la géoéconomie, le rapport entre l'État et l'économie ;
  • La « sociologie » analysée par la sociopolitique, le rapport entre l'État et la société nationale ;
  • Le « politique » analysée par la kratopolitique (trad. « la politique de régiment »), à savoir la forme, la puissance ou encore la vie de l'État.

Son approche est teinté de déterminisme/environnementalisme. Il possède une vision organiciste de l'État : « les États, comme nous les suivons dans l’histoire et comme nous avons réellement à agir à l’intérieur d’eux, sont des êtres sensibles et raisonnables — comme les hommes ».

Pour lui, l'État doit être perçu sous deux angles :

  • D'une part, avec une logique interne, avec son organisation juridique et sociale ;
  • D'autre part, dans sa relation avec l'extérieur, « une puissance étrangère, tâtonnante et faillible dans l’histoire… »

Diffuseur du terme « géopolitique »[modifier | modifier le code]

Le terme apparaît pour la première fois chez Gottfried Wilhelm Leibniz dans un manuscrit inédit de 1679[1]. À la suite de la lecture des auteurs allemands, notamment la Géographie politique de Friedrich Ratzel, Kjellén intègre cette perspective géographico-politique à son analyse, popularisant le terme géopolitique (Geopolitik)[2].

Il définit ainsi le terme à l'occasion de ses cours à l'université de Göteborg, puis lors de la parution de son ouvrage Stormakterna. Konturer kring samtidens storpolitik, första delen (1905) : « La géopolitique est la science de l’État comme organisme géographique ou comme entité dans l’espace : c'est-à-dire l’État comme pays, territoire, domaine ou, plus caractéristique, comme règne. Comme science politique elle observe fermement l’unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l’État. »[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Stormakterna. Konturer kring samtidens storpolitik, 1905 (trad. Les grandes puissances)
  • Staten som livsform, 1916 (trad. L'État comme forme de vie)
  • Världspolitiken 1911-1919, 1920 (trad. La politique mondiale 1911-1919)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Florian Louis, 2014, Les grands théoriciens de la géopolitique, Paris, Puf p. 13.
  2. Yves Lacoste, « La géopolitique : une histoire contrastée », La revue pour l’histoire du CNRS, no 22,‎ (ISSN 1298-9800, DOI 10.4000/histoire-cnrs.8082, lire en ligne, consulté le )
  3. Reéd. Stockholm, Hugo Gebers förlag, 1911, p. 95. trad. fr., Les grandes puissances. Des contours de la grande politique contemporaine, première partie, p. 39.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]