Rose Adler

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Rose Adler
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Maître
Distinction

Rose Bettina Adler est une relieuse et une ébéniste française, née à Paris (17e arrondissement) le et morte à Paris (4e arrondissement) le [1]. Elle est surtout connue comme relieuse.

Biographie[modifier | modifier le code]

À la veille de la Première Guerre mondiale, elle se fiance avec l'un des trois fils du critique d'art Roger Marx, Léon Marx[2], lequel meurt en mai 1917 des suites d'une blessure reçue au Chemin des Dames [3].

Rose Adler étudie les arts décoratifs à Paris à l’École des Arts décoratifs de 1917 à 1925, au 112 boulevard Malesherbes, puis au 6 rue Beethoven[4]. Elle se spécialise chez le graveur et doreur Henri Noulhac[5] à partir de 1923[4].

Le couturier Jacques Doucet, bibliophile et décorateur de Pierre Legrain, remarque son travail lors d'une visite du Pavillon de Marsan où quelques étudiants de l'École de l'Union Centrale des Arts Décoratifs montraient leurs reliures[6]. Elle exerce en premier lieu ses talents pour la bibliothèque littéraire du collectionneur aux côtés de Pierre Legrain. Elle affectionne particulièrement les peaux lisses tel le veau et le parchemin. Elle fait, comme Pierre Legrain, travailler les meilleurs artisans de l'époque pour réaliser ses créations, dans la lignée des relieurs maquettistes.

Rose Adler participe à la création d'un système d'éclairage pour la maison de verre de Pierre Chareau[5]. Elle réalise aussi des meubles. Elle affectionne l'utilisation de matériaux modernes comme la laque industrielle (duco) ou la galalithe (matière à base de caséine et d'aldéhyde formique).

Appartenant à l'Union des artistes modernes fondée en 1929, elle effectue la reliure d'un album de lithographies réalisées par Georges Gimel, Chemin de Croix, en 1934. Celui-ci est acheté par le Vatican par l'intermédiaire de Jeanne Bucher. Elle était proche de Marie Laurencin.

Elle participe à l'Exposition de 1937 puis adhère à l'Union des artistes modernes[5].

En avril 1941, Paul Léautaud écrit dans son Journal que Marie Dormoy (directrice de la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet) a reçu une lettre de Rose Adler, en zone libre, où "elle écrit qu'elle aime mieux le camp de concentration, ou partir à l'étranger, plutôt que de s'abaisser à aller faire état de belles actions ou de services rendus pour être épargnée (mesures contre les juifs)". Léautaud ajoute : « Hélas! elle était 'Front populaire' dans l'âme, grande admiratrice de Léon Blum… »[7]

Rose Adler est nommée chevalier de la Légion d'honneur le [8]. Elle meurt en mars 1959, âgée de soixante-huit ans.

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions posthumes[modifier | modifier le code]

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris acte de décès no 348 dressé le 15/03/1959, vue 6 / 31
  2. Un de ses frères est l'écrivain Claude Roger-Marx, qui choisit comme pseudonyme, les nom et prénom de leur père, auxquels il ajouta un "trait d'union".
  3. Hélène Leroy, « Rose Adler, L'accord Sensible », in Portfolios Modernes Art-Déco, sous la dir. de Francis M. Lamond et Stéphane-Jacques Addade,,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d e f g h i j et k La reliure en France : art nouveau-art déco 1880-1940, , p. 186
  5. a b et c Despond-Barré, Arlette, 1947-...., UAM : Union des artistes modernes, Paris, Éditions du Regard, dl 2018, 411 p. (ISBN 978-2-84105-378-0 et 2841053784, OCLC 1048317433, lire en ligne).
  6. (en) Yves Peyré, Art Deco Bookbinding, p. 24
  7. Paul Léautaud, Journal littéraire. Tome 3 : février 1940-février 1956, Paris, Mercure de France, , 2 110, p. 320
  8. Base Léonore.
  9. a b c d e f g h i et j La reliure en France, , p. 26-32

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Rose Adler, Reliures : présenté par Rose Adler, Paris, .
  • Mobilier et Décoration, no 1, 1954 (extrait en ligne sur docantic.com).
  • François Chapon, « Rose Adler », Le Jardin des Arts,‎ , p. 53-55.
  • Alastair Duncan et Georges de Bartha (trad. Solange Schnall), La reliure en France : art nouveau-art déco, 1880-1940, Paris, Éditions de l'amateur, , 200 p.
  • Rose Adler et PAB. 1949-1959, [catalogue d'exposition], Alès, musée Pierre-André-Benoit, 1990.
  • (en) Yves Peyré et H. George Fletcher, Art Deco Bookbinding: The work of Pierre Legrain and Rose Adler, New York, Princeton Architectural Press, 2004.
  • Ouvrage collectif, Hommage aux relieurs fondateurs de la Société de la reliure originale - Rose Adler, Jacques Anthoine-Legrain, Paul Bonet, Robert Bonfils, Georges Cretté, Henri Creuzevault, Les Amis de la reliure originale/Bibliothèque historique de la ville de Paris, 2007.
  • Hélène Leroy, Rose Adler et la bibliothèque Doucet, mémoire pour le diplôme de Master II de l'École du Louvre, dir. Sabine Coron et Hélène Klein, 2010.
  • Alice Caillé, Les Reliures et emboîtages de Rose Adler (1922-1933), mémoire pour le diplôme de Master II de l’École pratique des hautes études, dir. Jean-Michel Leniaud, 2013.
  • Alice Caillé, Au seuil du livre : les reliures de Rose Adler (1922-1959), thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, dir. Élisabeth Parinet, 2014.
  • Hélène Leroy, « Rose Adler, l'accord sensible », in Portfolios Modernes Art-Déco, sous la dir. de Francis M. Lamond et Stéphane-Jacques Addade, Paris, Éditions Norma, 2014.
  • Hélène Leroy (éd.) (préf. François Chapon), Rose Adler, Journal 1927-1959, Paris, Éditions des Cendres, coll. « Inédits de la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet  », .
  • Hélène Leroy, « Rose Adler et Étienne Cournault, l'amitié au service de la création », in Étienne Cournault, la part du rêve (1891-1948), sous la direction de Christian Debize, Gand, Éditions Snoeck, 2015.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]