Rosay-sur-Lieure
Rosay-sur-Lieure | |
La mairie. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Communauté de communes Lyons Andelle |
Maire Mandat |
Pascal Beharel 2020-2026 |
Code postal | 27790 |
Code commune | 27496 |
Démographie | |
Gentilé | Rosayens |
Population municipale |
522 hab. (2018 ![]() |
Densité | 64 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 22′ 26″ nord, 1° 25′ 52″ est |
Altitude | Min. 44 m Max. 155 m |
Superficie | 8,21 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Romilly-sur-Andelle |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.rosaysurlieure.fr |
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Rosay-sur-Lieure est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Géographie[modifier | modifier le code]
Localisation[modifier | modifier le code]
Rosay-sur-Lieure est un petit village de 568 habitants, situé dans le Vexin Normand à 110 km de Paris et 35 km de Rouen.
En bordure de la forêt domaniale de Lyons, Rosay est traversée par la Lieure qui prend sa source à 8 km à Lorleau. Cette commune tire son nom du cours d'eau qui l'arrose, affluent de l'Andelle et donc sous-affluent de la Seine.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Rosay-sur-Lieure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la commune est attesté sous la forme latinisée Roseyum en 1218[7].
Ce toponyme est issu d'un gallo-roman *RAUSETU « lieu où il y a des roseaux » comme en témoigne d'ailleurs la forme archaïque de Rosay (Seine-Maritime, Rausedo en 750-775[8]), le [t] est passé à [d] (lénition), avant son amuïssement complet caractéristique de l'ancien français. L'ancien français avait aussi rosoi, rosei « lieu où il y a des roseaux »[9], c'est-à-dire « roselière », qui procède du même terme gallo-roman.
En ancien français ros signifiait « roseau », le mot rosel était un diminutif, encore attesté dans certains dialectes (d'où le dérivé roselière), devenu « roseau » en français central[10]. C'est un mot issu du vieux bas francique *raus(a), apparenté à l'allemand Rohr (cf. Schilfrohr « roseau, phragmite »). Le suffixe gallo-roman -ETU (latinisé en -etum dans les textes rédigés en latin médiéval) servait à dériver des noms de végétaux pour indiquer « un ensemble de végétaux appartenant à la même espèce », d'où les finales -ey, -ay, -oy. Les formes -ey, -ay sont plutôt propres à l'ouest de le France, tandis que celle en -oy plutôt caractéristique du nord et de l'est. Ainsi les différents Rosay sont-ils homonymes des différents Rosoy .
Le suffixe -ETU est encore productif aujourd'hui sous une forme féminine issue de -ETA > -aie, d'où chênaie, hêtraie, roseraie, etc.
Il est cependant impossible de déterminer, étant donné le caractère tardif de l'attestation, de quelle époque date cette formation toponymique, c'est-à-dire si elle remonte au stade du gallo-roman (avant le IXe siècle) ou de l'ancien français (entre le IXe siècle et le XIIIe siècle).
Une rapprochement avec le nom de la rose n'est pas justifié, bien que cette fleur apparaisse sur la plupart des blasons des communes de type Rosay, Rosoy. Outre les mentions les plus anciennes du type Rausedo et le fait que le terme d'ancien français rosoi, rosei « lieu où il y a des roseaux » ne soit jamais attesté avec le sens de « roseraie » dans les textes anciens, le suffixe -ETU n'est en principe jamais associé à un nom de fleur, mais au nom d'une plante, arbuste ou arbre. Ainsi le mot roseraie est-il formé sur le nom du rosier. Il n'y a en outre, pas de formation analogue dans le sud de la France, car la variante occitane rausa n'a pas le sens général qu'a le mot roseau en français et est circonscrite à une petite partie du domaine occitan, ce qui exclut encore une fois le nom de la rose commun aux deux langues.
La Lieure est une rivière du département de l'Eure dans la région Normandie et un affluent de l'Andelle, donc un sous-affluent du fleuve la Seine.
Histoire[modifier | modifier le code]
La commune de Rosay est partagée en deux : au bord de la rivière auprès de l'église, et 80 m plus haut, sur la plateau, où se trouve la majeure partie du village. Cela est dû au sieur de Frémont, conseiller au Parlement de Rouen et marquis de Rosay, qui vers 1730 décide de déplacer 120 maisons, afin de dégager la vue devant son château.
La richesse du patrimoine de cette région témoigne de la convoitise qu’elle suscitera auprès des rois de France, d’Angleterre et ducs de Normandie. Les seigneurs de Rosay seront des hommes d’influence : Enguerrand de Marigny sera le grand argentier de Philippe le Bel - Guillaume de Gamaches et ses trois frères combattront les Anglais aux côtés du roi Charles VII et de Jeanne d’Arc durant la Guerre de Cent Ans - Nicolas de Frémont obtiendra du roi Louis XIV, en 1680, l’érection de la terre de Rosay en marquisat - la comtesse Apollonie de Valon et son fils Bertrand participeront aux négociations de paix avec la Prusse en 1871. Le salon littéraire de la comtesse accueillera Prosper Mérimée, Guy de Maupassant, Maurice Ravel pour les plus connus. Antoine de La Mare au XVIIe siècle et Gine Delieure de nos jours seront nos poètes. Mais c’est l’abbé Bretocq, curé de 1923 à 1961, Inspecteur des Beaux-Arts et des Monuments historiques, qui conserve le souvenir le plus admiratif auprès des anciens du village. Des générations sont restées à Rosay, vivant de la culture et de l’exploitation de la forêt sans véritablement connaître l’industrialisation.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].
En 2018, la commune comptait 522 habitants[Note 2], en diminution de 4,92 % par rapport à 2013 (Eure : +0,83 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- L'église Notre-Dame-du-Rosaire XIIe siècle, XVIIIe siècle, sa tour et sa nef romane, son cimetière[16].
- Le calvaire face à l'église.
- Château de Rosay, début XVIIe siècle et ses dépendances (sa glacière, sa charreterie). Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [17].
- Le potager du château.
- Le moulin de l'église (avec sa roue à augets).
- Le moulin du Roule.
- Le moulin de la Bretèque[18].
- Hêtre dit le Bouquet d'Hélène et vallée de la Lieure, sites naturels classés.
Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]
Sites classés[modifier | modifier le code]
- L'église Notre-Dame-du-Rosaire, ainsi que les murs et les arbres de son cimetière (six ifs, seize buis, deux lilas, trois lauriers, un saule pleureur, quatre frênes, deux lauriers, un fusain),
Site classé (1926)[19].
Liste des curés de Rosay-sur-Lieure[modifier | modifier le code]
- 1492 : Robert Langlois
- 1520 : Monsieur de Coquillères ; il est devenu évêque.
- 1550 : Jacques Ferré
- 1660 : Pierre Arachequesne
- 1695 : Le Coulteux, J.B. Canu
- -1704 : J. de Haymet du Haume. Il a été enterré dans l'église.
- 1705-1734 : Costard
- 1734-1749 : Le Tailleur
- 1749- : Demelle
- 1751 : Anceaux
- 1789 : Lesage
- 1801 : Louis-Jacques Bultel
- 1811-1836 : Louis-Jacques Bultel
- 1837-1845 : Belhache
- 1846-1847 : Lebrun
- 1848-1869 : Lahaye
- 1870-1877 : Servant
- 1879-1895 : Levache
- 1896-1900 : Bourdon
- 1901-1902 : Portier
- 1903 : Cormier
- 1904-1922 : Juffay
- 1923-1961 : Gabriel Bretocq
- 1962-1983 : Madou
- Vorimore
- Sevin
- 2005 : Planté[20]
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Léon Chédeville (1851-1883), sculpteur né à Rosay-sur-Lieure.
- Abbé Gabriel Bretocq (1873-1961), curé de Rosay-sur-Lieure[20] et archéologue.
- Les comtes de Valon, comtes du château de Rosay[21].
- Jean Balmino (1894-1944), résistant et chef de sizaine de la région normande.
- Jacques Halbronn (1947), historien. Sa famille y avait une maison près de la mairie.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le 26 mars 2021).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le 26 mars 2021).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le 26 mars 2021).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le 26 mars 2021).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le 26 mars 2021).
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 166.
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 130.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 2 : Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 194), , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne)., p. 1261, no 23490 ; (lire en ligne).
- Site du CNRTL : étymologie de "roseau"
- « Notice LH de René de Valon », base Léonore, ministère français de la Culture.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no IA00016874, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00099536, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00017030, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « L'église et le cimetière de Rosay-sur-Lieure », sur Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Normandie (consulté le 17 juillet 2017).
- Site de Serge Ollivier.
- Site de Serge Ollivier.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, L'Eure, les 675 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 296 p. (OCLC 52820568)