Robert Jardillier

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Robert Jardillier
Illustration.
Robert Jardillier en 1932.
Fonctions
Député français

(8 ans)
Gouvernement IIIe République
Groupe politique SFIO
Maire de Dijon

(5 ans, 0 mois et 0 jours)
Prédécesseur Gaston Gérard
Successeur Paul Bur
Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones

(1 an et 18 jours)
Groupe politique Front populaire
Prédécesseur Georges Mandel
Successeur Jean-Baptiste Lebas
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Caen (Calvados, France)
Date de décès (à 55 ans)
Lieu de décès Marseille (Bouches-du-Rhône, France)
Parti politique SFIO
Profession Professeur d'histoire-géographie
Résidence Côte-d'Or

Robert Jardillier, né le à Caen dans le Calvados et mort le à Marseille dans le Bouches-du-Rhône, est un homme politique français. Membre de la SFIO, il a été député de la Côte-d'Or, maire de Dijon (1935-1940) et ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones sous le Front populaire (1936-1937).

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et vie privée[modifier | modifier le code]

Il décroche une licence d'histoire et est reçu à l'agrégation d'histoire.

Il est marié à la fille du professeur de philosophie Léon Robin. La sœur de sa femme est mariée au professeur de mathématiques Joseph Pérès[1].

Il meurt à Marseille, le .

Parcours professoral[modifier | modifier le code]

Agrégé, il enseigne au lycée Carnot. Il devient enseignant à l'université de Dijon et à l'École des beaux-arts de Dijon. Défenseur du patrimoine, musicologue de renom (il a consacré un ouvrage à Debussy[2] et à César Franck[3]), il crée et dirige la chorale mixte universitaire.

Il quitte le monde académique pour se consacrer à la politique à partir des années 1930.

Il revient à la vie professorale durant l'Occupation. Après avoir donné l'ordre d'évacuation de la ville de Dijon en , il part pour Autun avant de se replier sur Marseille. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

En tant qu'agrégé d'histoire, il obtient un poste au lycée Thiers de Marseille. Il y enseigne quelques années jusqu'à sa retraite, et favorise l'admission au lycée de Paul Lombard, qui est le fils d'un ami[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Militant et député[modifier | modifier le code]

Membre de la SFIO depuis 1921, il est député de 1932 à 1940. En 1934, il devient également conseiller général.

Maire de Dijon[modifier | modifier le code]

Lors des élections municipales de Dijon, en , l'Union de la gauche se rallie à nouveau à la SFIO dont Jardillier est le secrétaire départemental. Ce front commun l'emporte face à la virulente Entente républicaine qui n'hésite pas à présenter le socialiste comme le candidat de « l'épate et du bluff ». Sur 18 538 électeurs, 9 853 accordent leur suffrage à Jardillier. Ses adversaires, par la voix de Noël Sauzey, porte-parole de l'Entente républicaine, prétendent alors que les Dijonnais ont simplement voulu rendre hommage au « musicien de talent et au conférencier », ajoutant : « Que vient faire la musique dans cette galère ? » Mais lui veut avant tout être le « maire socialiste » de Dijon.

Face à la hausse du chômage (qui a doublé à Dijon en 1935), il développe des chantiers municipaux, crée des restaurants populaires à bon marché et sollicite les commerçants pour « aider les chômeurs involontaires ayant perdu leur emploi ». En 1936, il soutient les 6 000 grévistes dijonnais (PLM, Terrot, magasin Pauvre Diable...), leur fournit pendant un mois repas et café et fait distribuer aux écoliers lait et biscuits. Il s'élève contre « les fauteurs de vie chère ».

Ministre du Front Populaire[modifier | modifier le code]

Passation de pouvoirs entre Robert Jardillier (à droite) et son successeur au Ministère des PTT, Jean-Baptiste Lebas, en 1937.

Homme de culture et de conviction, « sensible et courtois », disciple de Blum et Jaurès, Robert Jardillier entre dans le gouvernement de Léon Blum en occupant le poste de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du au . C'est que l'une de ses premières mesures comme édile dijonnais a été de supprimer l'ouverture des bureaux de poste le dimanche pour cause d'« excès de travail pour les employés, d'une part, et excès de dépenses, d'autre part ». Succédant au très politique et très médiatique Georges Mandel, il peine à s'imposer à la tête d'un des plus importants ministères de la troisième république (en nombre de fonctionnaires et budget). Un ministère qui a pris encore de l'importance avec l'essor de la radiodiffusion dont il a la tutelle[5].

Mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Une place Robert-Jardillier », article du journal Le Bien public du
  • « Une œuvre inspirée mais inachevée... », article du journal Le Bien public no 638 du
  • Charles Marquès, Le XXe siècle à l'hôtel de ville de Dijon, Précy-sous-Thil, Éditions de l'Armençon, 2006
  • Pierre Autran et Pierre Lévêque, Robert Jardillier (1890-1945) : Un socialiste humaniste et chrétien dans la tourmente, Dijon, éditions universitaires, 2014.
  • « Robert Jardillier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Christophe Charle, « 95. Rivaud (Georges, Emmanuel, Albert) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2,‎ , p. 187–189 (lire en ligne, consulté le )
  2. Claude Debussy, Éditions de la Revue de Bourgogne,
  3. R. Jardillier, La Musique de chambre de César Franck,
  4. François Dessy, Défendre : Paul Lombard : Conversations, Editions du Panthéon, (ISBN 978-2-7547-3597-1, lire en ligne)
  5. Cécile Méadel, Histoire de la radio des années 1930, Paris, Economica,

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]