Riquet à la houppe

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Riquet à la houppe
Image illustrative de l’article Riquet à la houppe
...elle vit sous ses pieds comme une grande Cuisine pleine de Cuisiniers, de Marmitons et de toutes sortes d'Officiers nécessaires pour faire un festin magnifique.
Illustration de 1867 de Gustave Doré

Auteur Charles Perrault
Pays France
Genre Conte en prose
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1697
Chronologie

Riquet à la houppe est un conte populaire, dont la version la plus célèbre est celle de Charles Perrault, parue dans Histoires ou contes du temps passé en 1697.

Famille[modifier | modifier le code]

Trois hypothèses expliqueraient le nom de Riquet[1] :

  • Perrault songe malicieusement à la famille Riquetti, dont le nom fut francisé en Riquet. Pierre-Paul Riquet, protégé de Jean-Baptiste Colbert, était le promoteur du canal du Languedoc.
  • Catherine Bernard, auteur d’une version antérieure qui a inspiré Perrault, était normande. Or, Littré, dans son article « Riquet à la Houppe », précise : « étymologie : on dit qu’en normand, riquet veut dire contrefait, bossu ».
  • Certains enfin voient dans ce sobriquet le diminutif d’Henriquet, petit Henri.
    • De plus, ce conte étant issu selon Marie-Louise Tenèze du conte type 500, Le nom du diable, le radical Ric évoquerait sans doute le diable car celui-ci est présent dans de nombreux codages diaboliques anciens.---

Histoire[modifier | modifier le code]

Il était une fois, une reine qui eut un enfant très laid. Mais une fée qui se trouvait à sa naissance dit à la reine que, bien que son fils soit laid, il aurait beaucoup d'esprit et pourrait en faire part à la personne qu'il aimerait le plus au monde. Au bout de sept ou huit ans, la reine d'un royaume voisin eut deux petites filles. La première était très jolie, mais la fée dit à la reine qu'elle aurait peu d'esprit. La deuxième était très laide, mais elle aurait tant d'esprit que personne ne s'apercevrait de sa laideur. La première pouvait transmettre sa beauté à la personne qui lui plaira. Au fur et à mesure qu'elles grandissaient, on ne s'intéressait qu'à la princesse douée d'esprit et personne ou presque ne remarquait la belle princesse. Un jour où la belle princesse se retira dans un bois pour pleurer, elle vit un homme très laid. C'était Riquet à la houppe, qui la consola et offrit de lui donner de l'esprit si elle acceptait de l'épouser un an plus tard. La princesse avait si peu d'esprit qu'elle imaginait que la fin de cette année ne viendrait jamais. Elle accepta de l'épouser, et Riquet lui transmit son esprit comme la fée lui en avait donné le pouvoir. Tous les jeunes princes du royaume allèrent à sa rencontre car elle était belle et était devenue intelligente, mais elle voulait réfléchir avant de prendre une décision, ayant oublié la promesse qu'elle avait faite quand elle était stupide. Puis elle retourna dans le bois pour réfléchir. Tout à coup le sol s'ouvrit sous ses pieds et une cuisine remplie de personnes surgit de terre. Cela faisait un an exactement qu'elle avait promis de se marier à Riquet à la Houppe, il fallait qu’ils se mariassent, mais Riquet eut un peu de mal à convaincre la princesse. Cependant, il lui dit qu'elle pouvait le rendre le plus aimable de tous les hommes, parce qu'elle avait également le don de rendre beau celui qu'elle aimerait. La princesse dit qu'elle voulait cela, et Riquet devint (à ses yeux) l'homme le plus beau du monde. « Quelques-uns assurent que ce ne furent point les charmes de la fée qui opérèrent, mais que l’amour seul fit cette métamorphose. » Ils se marièrent avec le consentement du père de la princesse.

Un conte à la mode[modifier | modifier le code]

Charles Perrault s'est inspiré d'un conte écrit par Catherine Bernard. Le thème choisi correspond à la mode littéraire et galante des salons où l'amour fait l'objet de débats passionnés. La transformation amoureuse est l'un des motifs privilégiés de la littérature galante et précieuse, avec l'idée que l'amour donne l'esprit et la beauté à tout ce qu'il touche. La morale de Perrault est que la beauté morale ou physique n'existe que dans les yeux du spectateur. Riquet apparaît comme un prince galant, doté de bonnes manières, d'éloquence et de raffinement. Il incarne l'amour idéal dont rêvent les précieuses, hérité de l'amour courtois du Moyen Âge, qui méprise la vulgarité et l'amour sensuel. Cette image de l'amour galant, précieux rejoint la carte de la représentation de la Carte de Tendre, imaginée par Madeleine de Scudéry dans Clelie [réf. nécessaire].

Adaptations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Perrault, Contes (introduction, notices et notes de Catherine Magnien), Éditions Le Livre de Poche Classique

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Textes complets sur Wikisource[modifier | modifier le code]

Charles Perrault

Charles Deulin

Autres

  • La belle et le sauvage : téléfilm de Bertrand ARTHUIS (2006) avec Didier Bezace, Maria de Medeiros, Lionel Abelanski.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Bronwyn Reddan, « Gift-Giving and the Obligation to Love in Riquet à la houppe », dans Merridee L. Bailey et Katie Barclay (dir.), Emotion, Ritual and Power in Europe, 1200-1920 : Family, State and Church, Basingstoke, Palgrave Macmillan, coll. « Palgrave Studies in the History of Emotions », , XXI-320 p. (ISBN 978-3-319-44184-9, DOI 10.1007/978-3-319-44185-6_2), p. 23-41.

Liens externes[modifier | modifier le code]