Déposition Borghèse

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Déposition Borghèse
Artiste
Date
Type
Huile sur bois
Dimensions (H × L)
184 × 176 cm
Mouvement
No d’inventaire
369Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Eterno benedicente, cimaise de Domenico Alfani.

La Déposition Borghèse est la partie centrale du Retable Baglioni, une peinture religieuse de Raphaël, une huile sur bois de 184 × 176 cm, réalisée en 1507 et actuellement conservé à la Galerie Borghèse à Rome.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'œuvre est signée « RAPHAEL URBINAS MDVII ». La peinture a été commissionnée à Raphaël par la mère, Atalanta, de la famille pérugine Baglioni à la suite de la mort de son fils, Grifonetto, tué lors du mariage d'Astorre Baglioni, en 1500, qui dégénéra en massacre (« nozze rosse »). Elle représente la commémoration de l'événement et la douleur d'une mère.

L'œuvre eut un grand succès et ouvrit à Raphaël les portes de Rome.

La cimaise, qui surmontait la Déposition représentant Dieu le père, est de Domenico Alfani, un assistant de Raphaël.

Sujet[modifier | modifier le code]

Il s'agit de la représentation d'une scène de la Passion du Christ : sa descente de la Croix après sa mort, dite dans le vocabulaire sacré « Déposition de la Croix ».

Description[modifier | modifier le code]

Jésus, mort, enveloppé dans un linge permettant de le porter, est soutenu par les protagonistes habituels de cette scène sacrée, Nicodème et Joseph d'Arimathie, accompagnés de saint Jean, imberbe, et d'une quatrième figure qui pourrait représenter le peintre soutenant la religion. Ses stigmates sont visibles. Son corps barre en diagonale le côté gauche du tableau, dégageant ainsi le cadre permettant de voir à droite la Vierge éplorée soutenue par les autres Marie présentes. Au-dessus d'elles, dans le lointain, le Golgotha et ses croix de suppliciés sont encore visibles, l'échelle ayant permis de descendre le Christ, encore posée contre la croix.

On aperçoit, à l'extrême gauche du tableau, l'entrée du tombeau où le Christ va être enseveli.

Dans le fond, un paysage montagneux se profile, et au centre du tableau, un arbre seul se détache verticalement.

Analyse[modifier | modifier le code]

Il existe seize dessins préparatoires à l'exécution du Retable Baglioni où Raphaël expérimente de nouveaux principes. On découvre dans ce travail des éléments communs à la sculpture antique, au réalisme flamand ainsi qu'à la représentation anatomique des personnages que Michel-Ange a développé dans le décor de la chapelle Sixtine[1].

La composition générale dérive de la gravure de La Mise au tombeau « en largeur » de Mantegna, qui inspira aussi Michel-Ange. La femme agenouillée qui se retourne pour soutenir la Vierge, doit beaucoup au Tondo Doni de Michel-Ange, avec une torsion plus marquée. Sant Jean portant les jambes du Christ est une adaptation de la Mise au tombeau inachevée de Michel-Ange à la National Gallery de Londres. Le Christ lui-même est proche de la Pietà de Michel-Ange qui devait alors être connue à Florence[2].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Retable Baglioni aurait été achevé plus tard.
  2. Linda Murray, La Haute Renaissance et le maniérisme, Paris, Editions Thames & Hudson, , 287 p. (ISBN 2-87811-098-6), p. 16

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Monique Lancel, Le Retable de Raphaël, L'Harmattan (Coll. Théâtre des cinq continents), 2015 (ISBN 978-2343-06530-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]