Res extensa

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La res extensa est l'une des trois substances décrites par René Descartes dans son ontologie cartésienne[1] (souvent désignée comme dualisme radical), avec la res cogitans et Dieu. Traduit du latin, res extensa signifie « chose étendue ». Descartes le traduit souvent par « substance corporelle ». Dans l'ontologie substance–attribut–mode de Descartes, l'étendue est l'attribut principal de la substance corporelle.

Descartes décrit un morceau de cire dans la deuxième Méditation métaphysique (voir argument de la cire (en)). Un morceau de cire possède certaines qualités sensorielles. Toutefois, lorsque la cire est fondue, elle perd toute qualité apparente unique qu'elle avait sous sa forme solide. Pourtant, Descartes reconnaît dans la substance fondue l'idée de cire.

La représentation du monde liée à la res extensa

Pour Descartes, seul l'être humain et Dieu sont détenteurs d'esprit. Le reste de la nature matérielle, définie par la notion de « chose étendue », est dépourvu d'esprit, et n'est défini que par ses mesures physiques, ses dimensions quantifiables, et la position que ses objets occupent dans l'espace (le repère cartésien). L'homme, connaissant la nature selon ces propriétés, pourra en saisir les mécanismes selon des lois mathématiques. Il s'agit d'une représentation de la nature correspondant à une machine, dans le cadre d'une philosophie mécaniste. Lorsque l'on comprend les mécanismes de la nature, on peut s'approprier ce projet de reconstruction de la nature par la méthode scientifique, et les hommes peuvent se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature ». Selon le théologien Fabien Revol, qui commente l'encyclique Laudato si' du pape François, c'est cette représentation du monde et de l'homme en son sein qui constitue la racine de la crise écologique que nous traversons, car elle suppose une disponibilité infinie des biens de la planète. Elle est contraire à la foi chrétienne[2].

Articles connexes

Notes et références

  1. Les Principes de la philosophie, 2.001.
  2. Fabien Revol, Une encyclique pour une insurrection écologique des consciences, Parole et Silence, p. 108-115

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