Renaud de Bar (évêque de Metz)

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Renaud de Bar est un prélat français né au XIIIe siècle et mort le , 69e évêque de Metz de 1302 à 1316.

Biographie[modifier | modifier le code]

Renaud de Bar est le fils de Thiébaut II, comte de Bar et de Jeanne de Toucy.

Il est nommé chanoine à Reims, Laon, Verdun et Cambrai, puis, avant 1298, archidiacre à Bruxelles, puis archidiacre à Besançon en 1299. En 1301, il est nommé chanoine et princier de Metz, puis en 1302 prévôt de la Madeleine à Verdun.

Au milieu de 1302, il est élu évêque de Metz, mais l'élection fut considérée comme irrégulière car le pape s'était réservé la possibilité de nommer lui-même le titulaire de ce siège. Pour résoudre le problème et ménager le clergé de Metz, tout en sauvant la face, Boniface VIII cassa l'élection, mais nomma immédiatement Renaud au siège épiscopal. Il fut le seul prélat de l'archidiocèse de Trèves à assister en 1312 au concile de Vienne, convoqué par le pape Clément V. La principale action de ce concile fut de déclarer la suppression de l'ordre du Temple.

N'ayant pu s'accorder avec le duc de Lorraine, les deux partis ont pris les armes. L'armée de l'évêque, commandée par son neveu, Édouard Ier de Bar, est battue à Frouard, le , par l'armée du duc de Lorraine Ferry IV aidée par le sire de Blâmont, Henri Ier. Le comte de Bar est fait prisonnier et signe le traité de Bar-sur-Aube, le , qui lui impose pour sa libération de payer une rançon de 90 000 livres tournois payés en partie par l'évêque[1].

Il eut à lutter contre le duc de Lorraine Thiébaud II, puis contre les magistrats de Metz. Il dut se retirer dans la campagne messine et mourut le , probablement empoisonné.

Manuscrits liturgiques[modifier | modifier le code]

Renaud de Bar est également connu pour avoir été le propriétaire de six manuscrits liturgiques réalisés à son intention[2] au tout début du XIVe siècle, probablement entre 1302 et 1305. Les manuscrits sont probablement des cadeaux, commandités et offerts par des parents de Renaud de Bar, probablement sa sœur Marguerite de Bar, abbesse de l'abbaye Saint-Maur de Verdun[3] et sa mère, Jeanne de Toucy, dont les armoiries figurent à plusieurs reprises dans les marges, à côté de celles de son fils. Tous les six sont des manuscrits à usage liturgique, faits pour être utilisés par l’évêque durant les cérémonies.

Ces manuscrits, et tout particulièrement les deux volumes du Bréviaire à l’usage de Verdun, sont renommés pour leurs riches enluminures : blasons, drôleries, grylles et lettrines historiées abondent dans les marges.

Crosse[modifier | modifier le code]

La crosse de Renaud de Bar est une pièce d’orfèvrerie en cuivre doré et pommeau en ivoire sculpté de 14,9 cm. Elle représente une crucifixion avec le Christ entouré de sa mère la Vierge Marie et saint Jean, et sur l'autre côté, la Vierge Marie portant l'Enfant Jésus et entourée de deux anges. Il en fit don à la cathédrale de Metz. Mentionnée dans un inventaire de 1682, elle est aujourd'hui conservée à la sacristie de la cathédrale[4],[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Hubert Collin, « Un important document historique entre aux Archives de Meurthe-et-Moselle », dans Le Pays lorrain, 61e année, 1980, p. 159-162 (lire en ligne).
  2. « Renaud de Bar et ses manuscrits », sur L'atelier de Mathilde et Goscelin, (consulté le ).
  3. « Les manuscrits médiévaux », sur Bibliothèques Discothèque de Verdun (consulté le ).
  4. Splendeurs de christianisme. Arts et dévotions de Liège à Turin, Xe – XVIIe siècle, catalogue de l'exposition au musée de La Cour d'Or jusqu'au 27 janvier 2019. Éditions Mare et Martin, 175 p.
  5. Archéologia, n°570, novembre 2018, p.68.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]