René Trabelsi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

René Trabelsi
Illustration.
Portrait de René Trabelsi.
Fonctions
Ministre tunisien du Transport
(intérim)

(3 mois et 19 jours)
Président Kaïs Saïed
Chef du gouvernement Youssef Chahed
Gouvernement Chahed
Prédécesseur Hichem Ben Ahmed
Successeur Anouar Maârouf (Transport et Logistique)
Ministre tunisien du Tourisme et de l'Artisanat

(1 an, 3 mois et 13 jours)
Président Béji Caïd Essebsi
Mohamed Ennaceur (intérim)
Kaïs Saïed
Chef du gouvernement Youssef Chahed
Gouvernement Chahed
Prédécesseur Selma Elloumi
Successeur Mohamed Ali Toumi
Biographie
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Djerba (Tunisie)
Nationalité tunisienne
française
Parti politique Parti de l'avenir (2011) puis indépendant
Profession Homme d'affaires
Religion Judaïsme

René Trabelsi, né le à Djerba, est un homme d'affaires et homme politique tunisien, disposant également de la nationalité française.

De novembre 2018 à février 2020, il est ministre du Tourisme et de l'Artisanat dans le gouvernement de Youssef Chahed.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Il effectue son cursus secondaire à Djerba puis part en France poursuivre ses études en gestion[1],[2] en 1985, à une période où les Juifs étaient particulièrement menacés : l'un de ses neveux âgé de 5 ans trouve la mort dans une fusillade antisémite à Djerba[3]. Disposant de la double nationalité française et tunisienne[3], il gère d'abord des franchises de supermarchés Franprix en Île-de-France avant de se lancer dans l'activité touristique[2]. Dans les années 1990, il y fonde le voyagiste Royal First Travel qui se spécialise sur la Tunisie[1],[2]. Il est également membre de la commission d'organisation du pèlerinage de la Ghriba[1], gère durant dix ans un hôtel quatre étoiles à Djerba et s'implique dans la Fédération tunisienne de l'hôtellerie[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

En 2011, il fait un passage par le Parti de l'avenir[2].

Le , lors d'un remaniement ministériel, le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, le désigne pour prendre la tête du ministère du Tourisme en remplacement de Selma Elloumi[4]. La nomination d'un ministre de confession juive est une première depuis 1957[3] et les nominations d'Albert Bessis et André Barouch[1]. La Tunisie est fin 2018 le seul pays arabe à compter un ministre juif[3].

Sa nomination crée une polémique et des manifestations de protestations ont lieu dans les jours suivant cette dernière. Des centaines de manifestants dénoncent les supposées « positions pro-sionistes » de René Trabelsi[5],[6]. L'Association tunisienne de soutien des minorités dénonce une campagne de diffamation contre le nouveau ministre[7].

Sa nomination est toutefois saluée par les acteurs et spécialistes tunisiens du tourisme, qui apprécient l'arrivée au ministère d'un professionnel du secteur[1]. Le 12 novembre, les députés accordent leur confiance à l'ensemble des ministres proposés, y compris Trabelsi qui obtient 127 voix contre 25 et une abstention[8].

En janvier 2019, une autre polémique le touche, des rumeurs l'accusant d'avoir donné une interview télévisée à I24news, une chaîne israélienne, durant laquelle il traite de la situation palestinienne et de la possibilité d'une normalisation avec Israël. Il dément cette information signalant que l'interview, réalisée à la demande de l'ambassadeur de Palestine à Tunis, a été réalisée par une équipe tunisienne pour SCOPAL, une plateforme d'information britannique[9].

À partir de , il siège au bureau exécutif de l'Organisation mondiale du tourisme au nom de la Tunisie[10].

Le , il est désigné ministre du Transport par intérim[11].

Le , il est maintenu au poste de ministre du Tourisme dans le gouvernement proposé par Habib Jemli ; il est alors le seul ministre à conserver son poste[12],[13]. Le , celui-ci échoue à obtenir la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple[14].

Vie privée[modifier | modifier le code]

René Trabelsi est le fils de Perez Trabelsi, président du comité juif de la Ghriba[1] et dirigeant de la communauté juive de Djerba.

Père de trois enfants, il vit entre Paris, Djerba et Tunis[1].

Durant la pandémie de coronavirus, il est testé positif et hospitalisé de ce fait à Paris[15]. Le , il quitte l'hôpital après sa guérison[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Tunisie : René Trabelsi, voyagiste de confession juive, nommé ministre du Tourisme », sur afrique.lepoint.fr, (consulté le ).
  2. a b c d et e Camille Lafrance, « Tout un symbole », Jeune Afrique, no 3018,‎ , p. 14-16 (ISSN 1950-1285).
  3. a b c et d Frédéric Bobin, « « Saidi al Wazir » Trabelsi, le nouveau visage des juifs en Tunisie », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  4. « Les nouveaux visages du gouvernement Chahed : René Trabelsi au Tourisme, un prix Nobel aux Droits de l'homme, un candidat à la présidentielle à la Fonction publique », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  5. « Rassemblement contre la nomination de René Trabelsi au ministère du Tourisme », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  6. « Manifestation contre la désignation de R. Trabelsi à la tête du ministère du Tourisme », sur gnet.tn, (consulté le ).
  7. « Tunisie : une association dénonce la campagne de dénigrement contre René Trabelsi », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le ).
  8. « Remaniement : les députés accordent leur confiance à l'ensemble des ministres proposés par le chef du gouvernement », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  9. « René Trabelsi dément avoir accordé une interview télévisée à une chaine israélienne », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  10. « René Trabelsi siégera, au nom de la Tunisie, au bureau exécutif de l'OMT », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  11. « Désignation de quatre ministres par intérim », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
  12. « Officiel - La composition complète du gouvernement de Habib Jemli », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  13. (en) « Tunisia's PM-Designate Announces Cabinet », sur naharnet.com, (consulté le ).
  14. Benoît Delmas, « Coup de tonnerre politique en Tunisie », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  15. « Positif au Coronavirus, René Trabelsi hospitalisé à Paris », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
  16. « Coronavirus : René Trabelsi quitte le service de réanimation », sur kapitalis.com, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]