René Martin (directeur artistique)
| Naissance |
Héric |
|---|---|
| Activité principale | directeur artistique de festivals de musique classique |
| Lieux d'activité | France et monde depuis Nantes |
| Années d'activité | depuis 1977 |
| Distinctions honorifiques |
ordre national du Mérite ordre de l'Infant Dom Henri (Portugal) |
Scènes principales
René Martin, né le à Héric[1],[2], est un directeur artistique français de festivals de musique classique, créateur et organisateur, depuis , de La Folle Journée de Nantes et, depuis , du festival international de piano de La Roque-d'Anthéron.
Il est mis à l'écart de l'association de Nantes en octobre 2025, à la suite d'allégations de dérives sexistes et managériales.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]René Martin naît en 1950 dans une famille de commerçants du nord de la Loire-Atlantique. Après avoir pratiqué dans son adolescence le jazz et le rock (il joue de la batterie), il découvre la musique classique à la lecture d'une biographie de Charlie Mingus qui cite Béla Bartók.
Parallèlement à un cursus en gestion et administration des entreprises, il suit des études musicales (percussion, théorie, histoire de la musique, analyse, composition et musique électroacoustique) au conservatoire de Nantes.
Débuts d'organisateur de spectacles
[modifier | modifier le code]En , il organise dans une salle nantaise une première série de concerts où sont invités Wilhelm Kempff, Bruno Leonardo Gelber, Ivry Gitlis, le Quatuor Melos et, l'année suivante, Sviatoslav Richter qui devient son ami[3], comme le sont Radu Lupu, Jean-François Heisser ou Brigitte Engerer.
C'est à la suite d'un concert du groupe de rock U2 qu'il imagine le concept de La Folle Journée. Il est soutenu par Jean-Marc Ayrault[4], alors maire de Nantes.
Carrière
[modifier | modifier le code]En , il fonde le Centre de réalisations et d'études artistiques (CRÉA) à Nantes dont il assure la direction artistique de à 2025. À partir de cette plate-forme sont créées les autres manifestations artistiques dont il est à l'origine :
- : festival international de piano de La Roque d'Anthéron
- : Moments musicaux de l'Hermitage à La Baule (musique de chambre)
- : festival des fêtes musicales à la Grange de Meslay[5]
- : concerts de l’abbaye de Fontevraud (musique sacrée)
- : festival d'art sacré de Guérande
- : La Folle Journée (« Mozart ») à Nantes
Suivent, en , La Folle Journée à Lisbonne, puis en à Bilbao, en à Tokyo, en à Rio de Janeiro, en , La Folle Journée à Varsovie (pl) et, en , La Folle Journée à Iekaterinbourg. À cela s'ajoutent, en , Le Rivage des Voix à Saint-Florent-le-Vieil et, en , Via Aeterna au mont Saint-Michel.
Il organise aussi les concerts de musique de chambre et les Concerts spirituels à Nantes, les Nuits de décembre au musée Pouchkine à Moscou, des tournées de concerts au Japon, au Brésil, en Angleterre.
Il fut le représentant en France de Sviatoslav Richter, le conseiller musical de Richard Peduzzi (ancien directeur de la villa Medicis à Rome) et de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff pour le Grand-Théâtre de Nîmes.
En 2001, il fonde le label Mirare[6],[7] avec François-René Martin[8].
Décorations
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Chevalier de l'ordre national du Mérite (2005)[9]- Commandeur de l'ordre de l'Infant Dom Henri (mars 2005)[10]
- Commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres (2011)
- Médaille du Mérite culturel polonais Gloria Artis (septembre 2011)[11]
Chevalier de la Légion d'honneur (avril 2013)- Commissaire pour les Affaires culturelles du Japon (mai 2013)[12]
Commentaires
[modifier | modifier le code]Gilles Cantagrel dit de lui : « C’est un homme d’intuition épris d’éthique qui se montre rigoureux et travailleur. Une personnalité rare.[réf. nécessaire] » Et Johanna Rolland, maire de Nantes, décrit « un immense passionné et un talent rare[13]. »
Affaires judiciaires
[modifier | modifier le code]2021
[modifier | modifier le code]En 2021, des malversations financières liées aux Folles Journées entraînent l'éviction de la directrice générale de la société anonyme d'économie mixte (SAEM) qui gère le festival[14]. Cette dernière est condamnée, en 2023, à une peine de prison, dont une partie ferme[15].
2025
[modifier | modifier le code]En 2025, René Martin fait l'objet d'une enquête conjointe de la part des médias La Lettre du musicien et Mediacités relayée par Mediapart[16].
L'enquête journalistique, en s'appuyant sur plusieurs sources, dont les témoignages de salariés et d'anciens salariés, dévoile « la porosité entre ses dépenses personnelles et professionnelles, son management brutal et l’ambiance hypersexualisée qui règne autour de lui[17],[18]. »
L'association CRÉA diligente en septembre 2025 un audit interne[19], qui révèle et documente des pratiques d'agressions sexuelles et de gestion financière erratique. René Martin est mis à l'écart et, le 24 octobre 2025, la municipalité de Nantes rompt sa collaboration avec lui, l'accusant de dérive managériale et sexiste[20]. La ville signale les faits identifiés par l'audit interne, au procureur de la République[21], « au vu de la gravité des faits ».
Le 27 octobre 2025, René Martin démissionne de sa fonction de directeur[22]. Une pétition de soutien ainsi qu'une contre-tribune se succèdent les jours suivants[23],[24].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Biographie de René Martin, directeur artistique », sur whoswho.fr (consulté le ).
- ↑ Frédérick Casadesus, « René Martin : Le don de la musique », sur Reforme, (consulté le ).
- ↑ Il organise le dernier concert parisien du musicien, peu de temps avant sa disparition.
- ↑ « Le bilan d'une 30e édition exceptionnelle », sur follejournee.fr (consulté le ).
- ↑ À la demande de Sviatoslav Richter.[réf. nécessaire]
- ↑ Voir sur fnac.com.
- ↑ Thierry Hillériteau, « René Martin : les secrets d'une folle réussite », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Festival Musica », sur festivalmusica.org via Wikiwix (consulté le ).
- ↑ Remis, au cours de la Folle Journée 2005, par le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres.
- ↑ Remis, dans le cadre de la Folle Journée à Lisbonne, par le président de la République du Portugal, Jorge Sampaio ; c'est le titre le plus honorifique que le gouvernement puisse remettre à un étranger.
- ↑ Remis, lors de la Folle Journée de Varsovie, par le ministre polonais de la Culture ; c'est la plus haute distinction décernée aux personnes qui s’illustrent dans le domaine de la création artistique, de l’activité culturelle ou de la protection de la culture ou du patrimoine polonais.
- ↑ Remis par Seiichi Kondo, représentant du ministre de la Culture du Japon ; ce titre salue sa collaboration avec ce pays dans lequel il organise presque 700 concerts chaque année.[réf. nécessaire]
- ↑ « René Martin ou l'ambition de partager la musique classique », sur Le Point, (consulté le ).
- ↑ « Folle Journée. Fautes de gestion de la directrice : la maire de Nantes parle de "fautes graves" », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- ↑ Louis-Valentin Lopez, « Folle Journée de Nantes : prison ferme pour l'ex-directrice Joëlle Kerivin », sur France Musique, (consulté le ).
- ↑ Pauline Demange-Dilasser (La Lettre du Musicien), Thibault Dumas (Mediacités), « La folle gestion de René Martin, tout-puissant directeur artistique », sur Mediapart, (consulté le ).
- ↑ Pauline Demange-Dilasser et Thibault Dumas, « René Martin : un management entre aura, humiliations et hypersexualisation », (consulté le ).
- ↑ « René Martin : un management entre aura, humiliations et hypersexualisation », sur lalettredumusicien.fr (consulté le ).
- ↑ Voir sur radiofrance.fr.
- ↑ « La mairie de Nantes rompt sa collaboration avec René Martin, figure de la musique classique et fondateur de La Folle Journée, en raison de "comportements inappropriés" », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Voir sur radiofrance.fr.
- ↑ Flore Caron, « Folle Journée : René Martin annonce sa démission », sur France Musique, (consulté le ).
- ↑ « "Un acteur extraordinaire de la vie musicale française", une tribune de soutien à René Martin, le créateur de la Folle Journée », sur France 3 Pays de la Loire, (consulté le ).
- ↑ Hadrien, « L’affaire René Martin », sur mediacites.fr, (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Biographie de René Martin sur les sites de :
Liens externes
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- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :

