Rachat d'actions par l'entreprise

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En droit des sociétés, le rachat d'action peut survenir lorsqu'une société demande à ses actionnaires de racheter une part de leurs actions.

C'est un moyen de distribution de liquidité aux actionnaires alternatif aux dividendes.

Droit canadien[modifier | modifier le code]

Dans la Loi canadienne sur les sociétés par actions, les règles relatives au rachat d'actions sont prévues aux articles 34[1], 35 [2] et 36 [3] LCSA. Pour vérifier si une société a le droit d'effectuer le rachat d'actions, les dispositions prévoient deux types de calculs par rapport aux données du bilan comptable : un test de solvabilité et différents tests comptables qui sont établis en fonction des motifs possibles du rachat d'actions.

Dans la Loi sur les sociétés par actions du Québec, un test de solvabilité pour le rachat d'actions est prévu à l'art. 95 LSA [4] et un test comptable est prévu à l'art. 96 LSA[5].

Droit français[modifier | modifier le code]

En droit français, une offre publique de rachat d’actions (OPRA) est une offre publique faite par une entreprise à ses actionnaires de racheter une partie (10 % maximum par an en France) des actions pour les annuler. C'est une opération de rachat d'actions par l'entreprise. Concrètement, l'entreprise verse aux actionnaires le montant correspondant aux actions rachetées.

Ce rachat n'est parfois proposé qu'à certains actionnaires, ceux-ci ayant alors moins de pouvoir et d'intérêts financiers dans l'entreprise. Cependant, ce rachat d'une fraction des actions est le plus souvent offert à tous les actionnaires, auquel cas, ils conservent tous les mêmes pouvoirs et intérêts financiers tout en ayant reçu le montant de ce rachat.

Statistiques[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, les entreprises membres du S&P 500 ont approuvé des programmes de rachats d'actions d'un montant total de 1 260 milliards $, dont plus de 1 000 milliards $ ont été réalisés, contre 881 milliards $ en 2021. Depuis les années 1980, les sociétés américaines ont eu tendance à privilégier les rachats d'actions au détriment des dividendes, en raison notamment d'une fiscalité plus avantageuse. En janvier 2023, Chevron a annoncé des rachats d'actions de 75 milliards $ et Meta (ex-Facebook) de 1 000 milliards $. Le président Joe Biden a exhorté la Chambre des représentants à relever le taux d'imposition de ces rachats de 1 % à 4 %[6].

En Europe, les rachats d'actions par les principales sociétés ont quasiment doublé en 2022 : 161 milliards  contre 84 milliards  en 2021. Ils ont doublé en Allemagne à 18,4 milliards  et sextuplé en Italie à 8,7 milliards  ; le Royaume-Uni a enregistré un nouveau record historique à 60 milliards . En France, le total des rachats d'actions des sociétés du SBF 120 a atteint 27,2 milliards  contre 28,7 milliards  en 2021, année marquée par une opération exceptionnelle : le rachat par L'Oréal pour près de 9 milliards  d'un bloc d'actions détenu par Nestlé ; la moyenne annuelle entre 2011 et 2020 était d'environ 10 milliards . Les plus gros rachats de 2022 ont été effectués par TotalEnergies (7,4 milliards ), AXA (2,9 milliards ) et ArcelorMittal (2,8 milliards )[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Loi canadienne sur les sociétés par actions, LRC 1985, c C-44, art 34, <https://canlii.ca/t/ckjc#art34>, consulté le 2021-07-24
  2. Loi canadienne sur les sociétés par actions, LRC 1985, c C-44, art 35, <https://canlii.ca/t/ckjc#art35>, consulté le 2021-07-24
  3. Loi canadienne sur les sociétés par actions, LRC 1985, c C-44, art 36, <https://canlii.ca/t/ckjc#art36>, consulté le 2021-07-24
  4. Loi sur les sociétés par actions, RLRQ c S-31.1, art 95, <https://canlii.ca/t/dcpp#art95>, consulté le 2021-07-24
  5. Loi sur les sociétés par actions, RLRQ c S-31.1, art 96, <https://canlii.ca/t/dcpp#art96>, consulté le 2021-07-24
  6. Joe Biden hausse le ton face à l'addiction de Wall Street aux rachats d'actions, Les Échos, 13 février 2023.
  7. La spectaculaire montée en puissance des rachats d'actions en Europe, Les Échos, 14 février 2023.