Rôle travesti

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Portrait de Sarah Bernhardt dans le rôle d'Hamlet.

Le terme de rôle travesti désigne, en langage de théâtre, un rôle masculin interprété par une femme, ou un rôle féminin interprété par un homme. Il existe des rôles travestis au théâtre, à l'opéra ou dans les opérettes. Dans le premier cas, l'interprète porte alors un costume masculin, et lorsqu'il s'agit d'un rôle chanté, ce sont généralement des mezzo-sopranos qui les interprètent en raison de leur timbre de voix.

À l'opéra

Dans les opéras des XIXe et XXe siècles, les rôles travestis se situent dans la continuation de la relative indifférence sexuelle dans la distribution des rôles des opéras des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans cette période baroque les voix d'homme ténor et basse n'apparaissent que dans les rôles secondaires. Tous les rôles principaux étaient chantés par des femmes et des castrats. En effet ces voix étaient ressenties par le public comme angéliques et se prétaient mieux à des ornementations virtuoses.

Il arrivait aussi que des castrats interprètent des rôles féminins et que la Prima donna interprète le rôle du héros. le timbre de voix était déterminant ainsi probablement que la disponibilité d'une chanteuse ou d'un chanteur selon les cas. Vers la fin du XIXe siècle, les castrats ont définitivement disparus des scènes des opéras d'Europe. Mais la tradition des rôles travestis s'est poursuivie. Ainsi Vincenzo Bellini a écrit le rôle de Romeo pour une chanteuse. Son couple dans I Capuleti ei Montecchi est constitué de deux sopranos. Depuis les rôles de jeune amant sont souvent conçus comme des rôles travestis.

Au théâtre

En Angleterre dans le Théâtre élisabéthain, depuis Élisabeth Ire jusqu'à la Restauration, tous les rôles de femme étaient tenus par des hommes. En particulier Shakespeare, à cause de cette omniprésence masculine, a manifestement pris grand soin de minimiser les scènes sensuelles, les embrassades et les exhibitions corporelles[1]. Pour les rôles travestis, comme Viola dans la Nuit des rois, c'était des garçons déguisés en filles qui se déguisaient en garçons[2].

Quelques rôles travestis (opéra et opérette)

Pierre Jélyotte dans le rôle de la nymphe Platée dans Platée au Junon jalouse, opéra-bouffe de Jean-Philippe Rameau par Charles Antoine Coypel (vers 1745)
(Paris, Musée du Louvre)

Références

  1. (en) Dennis Davison, Restoration comedies, Londres, New York, Oxford University Press, , 399 p. (OCLC 301157109), viii (preface)
  2. (en) Jacqueline Pearson, The Prostituted Muse: Images of Women and Women Dramatists 1642–1737, New York, Harvester, , 308 p. (ISBN 978-0312009601), p. 104