Réserve naturelle régionale de la tourbière des Charmes

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Réserve naturelle régionale de la tourbière des Charmes
La tourbière des Charmes
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Ville proche
Superficie
68 ha[1]
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
[1]
Administration
Localisation sur la carte des Vosges
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Localisation sur la carte de France
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La réserve naturelle régionale de la tourbière des Charmes Écouter (RNR149) est une réserve naturelle régionale située dans le département des Vosges, dans la région Grand Est. Classée en 2008[2], elle occupe une surface de 68 hectares et protège un ensemble tourbeux remarquable. C'est une tourbière de montagne perchée à 870 m sur la crête nord-est de la commune de Rupt-sur-Moselle. La tourbe peut y atteindre 7 mètres d’épaisseur[3].

Localisation[modifier | modifier le code]

Le territoire de la réserve naturelle est dans le massif des Vosges, sur la commune de Rupt-sur-Moselle et démarre à une altitude d'environ 685 m. La tourbière se trouve sur la crête nord-est de la commune à 870 m. L’accès à la tourbière des Charmes peut se faire depuis le col de Xiard en quelques minutes en direction des cols de Broché et du Morbieux. Le col n'étant pas carrossable, il faut terminer à pied la dernière montée vers le col que ce soit du côté de Thiéfosse ou celui de Vecoux-Reherrey à partir des parkings aménagés. Un premier panneau informatif de l'organisme de gestion de la réserve est à dix minutes de marche du col de Xiard à hauteur de la croix Nicolas. L'autre accès se fait par le sud d'abord en voiture par un petit col (rue de la Charme) qui monte aux Pâtureaux en partant de Rupt-sur-Moselle en fond de vallée, puis à pied en direction du chalet de la Vrille.

Histoire du site et de la réserve[modifier | modifier le code]

Souche et champignons
Souche et champignons

La tourbière a été exploitée pendant plus d'un siècle. Les fosses d'exploitation sont maintenant colonisées par les sphaignes. Les forêts des alentours ont subi des dégâts (bois mitraillés), ce qui a conduit à les laisser se développer sans intervention. La protection du site a été initiée dès la fin des années 1980 par des naturalistes locaux et la commune de Thiéfosse, tous conscients du caractère exceptionnel du site. Depuis 1990, le Conservatoire d'espaces naturels de Lorraine assure la gestion d'une partie du site sous maîtrise foncière (20 ha). Le classement en réserve naturelle régionale est lui intervenu en 2008 sur la partie privée du CEN Lorraine ainsi que sur les zones tourbeuses et forestières périphériques de la commune de Thiéfosse.

Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)[modifier | modifier le code]

Le site est au cœur du massif montagneux de Longegoutte, basé sur un plateau sommital de granite avec des affleurements de grès. Il comprend un massif tourbeux de 40 ha d'origine glaciaire, le second en superficie pour les Hautes-Vosges. Il est entouré par un massif forestier formant une forêt d'altitude à la composition variée en essences et en âges : bouleaux, hêtres, vieux sapins et épicéas assez typiques à cette altitude[4].

Flore[modifier | modifier le code]

La flore compte des espèces des milieux acides : Andromède, Rossolis à feuilles rondes et intermédiaire, Linaigrette vaginée, Rhynchospore blanc, Scheuchzérie des marais, Orchis tacheté[5].

Concernant les bryophytes, on trouve sur le site 44 espèces de mousses dont 16 de sphaignes[6].

Les mycologues y ont trouvé de nombreuses espèces de champignons rares comme le Pseudombrophila petrakii qui pousse sur les fientes du grand tétras[7].

Faune[modifier | modifier le code]

L'avifaune compte 28 espèces protégées dont 23 nicheuses. On y trouve le Pic noir, la Chouette de Tengmalm, la Chevêchette d'Europe, le Traquet motteux, le Casse-noix moucheté ou le Bec-croisé des sapins.

Cinq espèces de chauves-souris fréquentent le site.

Parmi les invertébrés, on trouve sur le site 15 espèces de libellules qui fréquentent les eaux froides et acides des mares tourbeuses comme l'Æschne subarctique, la Cordulie alpestre, l'Agrion hasté, le Sympétrum noir et la Leucorrhine douteuse. Les papillons comptent le Nacré de la canneberge, le Cuivré de la bistorte et l'Échiquier.

Intérêt touristique et pédagogique[modifier | modifier le code]

Panneau d'information
Panneau d'information

Le site est fragile et le sol de la tourbière est incompatible avec une fréquentation élevée. L'accès au public est restreint au sentier de randonnée longeant la Réserve Naturelle Régionale.

Administration, plan de gestion, règlement[modifier | modifier le code]

La réserve naturelle est gérée par le Conservatoire d'espaces naturels de Lorraine.

Outils et statut juridique[modifier | modifier le code]

La réserve naturelle a été créée par une délibération du Conseil régional du .

Le site fait partie de la ZNIEFF de type I no 410002150 « Tourbière des Charmes ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Muséum national d'Histoire naturelle, « Tourbière des Charmes (FR9300041) », sur Inventaire national du Patrimoine naturel, 2003+ (consulté le )
  2. Séance plénière du Conseil régional de Lorraine no 19-2008, « Création de la réserve naturelle régionale de la Tourbière des Charmes » [PDF], sur INPN-MNHN,
  3. Patrick Laurent (Mycologue), « Vosges / Tourbières des Charmes : Dans la magie des Charmes », Le chasseur français, no hors série,‎ , p. 3-4.
  4. [PDF] « Massif forestier de Longegoute », sur Dreal Lorraine
  5. « ZNIEFF type I « Tourbière des Charmes » », sur INPN
  6. [PDF] « Les Réserves naturelles régionales de Lorraine », sur Région Lorraine
  7. Jean Cavet, « Sur deux Pézizales peu courants, Pseudombrophila petrakii et Flavoscypha phlebophora », Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, vol. 74, no 8,‎ , p. 85-89 (DOI https://doi.org/10.3406/linly.2005.13561).