Réseau routier de l'Isère

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Réseau routier de l'Isère
Carte du réseau routier national (autoroutes et routes nationales) dans le département de l'Isère
Carte du réseau routier national (autoroutes et routes nationales) dans le département de l'Isère
Géographie
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Superficie 7 432 km2
Population 1 284 948 hab. (2021)
Caractéristiques générales
Longueur totale 16 363 km (2017) [1]
Densité de réseau 2.2 km/km2
Densité de réseau 2 13 km/1 000 hab.
Consistance
Autoroutes 259 km (2017)
Routes nationales 106 km (2017)
Routes départementales 4 656 km (2017)
Voies communales 11 342 km (2017)
Accidentalité routière
Nombre d'accidents 734 (2017) [2] ,[a]
dont mortels 57 (2017)
Tués 60 (2017)
-23 % (2017/2010)
(France : - 14 %)
Blessés hospitalisés 486 (2017)
Blessés légers 396 (2017)

Cet article présente l'histoire, les caractéristiques et les événements significatifs ayant marqué le réseau routier du département de l'Isère en France.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de l'Isère est de 16 363 kilomètres, se répartissant en 259 kilomètres d'autoroutes, 106 kilomètres de routes nationales, 4 656 kilomètres de routes départementales et 11 342 kilomètres de voies communales.

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte Levasseur du département de l'Isère (1852)

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 86400e) et de manière complète par Cassini de Thury[3], à la demande de Louis XV. Ces cartes sont d’une grande richesse toponymique, mais d’une grande pauvreté quant à la figuration du relief et de l’altimétrie. De même les chemins secondaires sont rarement représentés, du fait d’une part de leur état médiocre, d’autre part de leur faible importance économique.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur[4] est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristique des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eau. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Réforme de 1930[modifier | modifier le code]

Devant l'état très dégradé du réseau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacité des collectivités territoriales à remettre en état le réseau routier pour répondre aux attentes des usagers, décide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prévoit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de 40 000 kilomètres de routes départementales dans le domaine public routier national[5].

En ce qui concerne le département de l'Isère, ce classement devient effectif à la suite du décret du [6].

Réforme de 1972[modifier | modifier le code]

En 1972, un mouvement inverse est décidé par l'État. La loi de finances du prévoit le transfert dans la voirie départementale de près de 53 000 kilomètres de routes nationales[7]. Le but poursuivi est[8] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilité entre l'État et les collectivités locales en fonction de l'intérêt économique des différents réseaux,
  • de permettre à l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intérêt national,
  • d'accroître les responsabilités des assemblées départementales dans le sens de la décentralisation souhaitée par le gouvernement,
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972. En ce qui concerne le département de l'Isère, le transfert est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [9].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Réforme de 2005[modifier | modifier le code]

Une nouvelle vague de transferts de routes nationales vers les départements intervient avec la loi du relative aux libertés et responsabilités locales, un des actes législatifs entrant dans le cadre des actes II de la décentralisation où un grand nombre de compétences de l'État ont été transférées aux collectivités locales. Dans le domaine des transports, certaines parties des routes nationales sont transférées aux départements et, pour une infime partie, aux communes (les routes n'assurant des liaisons d'intérêt départemental)[10].

Le décret en Conseil d’État définissant le domaine routier national[11] prévoit ainsi que l’État conserve la propriété de 8 000 kilomètres d’autoroutes concédées et de 11 800 kilomètres de routes nationales et autoroutes non concédées et qu'il cède aux départements un réseau de 18 000 kilomètres[12].

Dans le département de l'Isère, le transfert est décidé par arrêté préfectoral signé le [13]. 491 kilomètres de routes nationales sont déclassées. La longueur du réseau routier national dans le département passe ainsi de 595 kilomètres en 2004 à 104 en 2006 pendant que celle du réseau départemental s'accroît de 4 580 à 5 145 kilomètres.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Consistance du réseau[modifier | modifier le code]

Le réseau routier comprend cinq catégories de voies : les autoroutes et routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par l'État[14], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par le Conseil général de l'Isère[15] et les voies communales[16] et chemins ruraux[17] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de l'Isère est de 16 574 kilomètres, se répartissant en 258 kilomètres d'autoroutes, 109 kilomètres de routes nationales, 5 160 kilomètres de routes départementales et 11 047 kilomètres de voies communales. Il occupe ainsi le 9e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 31e quant à sa densité avec 2,2 kilomètres par km2 de territoire[18].

Trois grandes réformes ont contribué à faire évoluer notablement cette répartition : 1930, 1972 et 2005.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2017 est présentée dans le tableau ci-après.

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2017[1]
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Autoroutes 249 251 252 251 251 262 262 262 262 258 258 258 258 259 259 259
Routes nationales 594 594 595 103 104 104 104 104 104 109 109 109 109 107 105 106
Routes départementales 4 553 4 557 4 580 4 595 5 145 5 160 5 160 5 160 5 160 5 160 5 160 5 160 5 160 5 160 5 160 4 656
Voies communales 10 389 10 423 10 513 10 651 10 717 10 837 10 837 11 040 11 047 11 047 11 175 11 230 11 230 11 271 11 314 11 342
TOTAL 15 785 15 825 15 940 15 600 16 217 16 363 16 363 16 566 16 573 16 574 16 702 16 757 16 757 16 797 16 838 16 363

Tracé de quelques routes départementales[modifier | modifier le code]

A classer et à compléter.

Réalisations ou événements récents[modifier | modifier le code]

Cette section a pour objet de recenser les évènements marquants concernant le domaine de la Route dans le département de l’Isère depuis 1990. Seront ainsi citées les déclarations d’utilité publique, les débuts de travaux et les mises en service. Seuls les ouvrages les plus importants soit par leur coût soit par leur impact (déviation de bourgs) seront pris en compte. De même, il est souhaitable de ne pas recenser les projets qui n’ont pas encore fait l’objet d’une utilité publique.

  •  : Inauguration et mise en service du deuxième tronçon de l'A51 de Saint-Martin-de-la-Cluze au Col du Fau. Construit en 5 ans, après de nombreuses polémiques, cet aménagement aura couté 191 millions d'euros à AREA. Il ouvre à Grenoble, en l'espace de trente minutes, les portes du Trièves. Deux grands ouvrages dont :
    • Le viaduc de Monestier franchit la vallée du Fanjaret sur 860 m, entre le tunnel de Sinard et le déblai de Saint-Paul-lès-Monestier. Le poids de l’ouvrage approche les 50 000 tonnes. Il repose sur huit piliers de 40 à 70 m de haut.
    • Le Tunnel de Sinard (950 m) permet de passer du bassin versant du Drac au bassin de la Gresse. Il comporte deux tubes reliés entre eux par 4 liaisons espacées de 200 m : la galerie ouest (950 m) accueille la chaussée autoroutière (2x1 voie); l’autre (995 m) est vouée à l’entretien et aux secours. Coût de l’ouvrage : 39 millions d’euros.
  • Le , la route départementale 1091 longeant le lac du Chambon est fermée en raison d'un glissement de terrain provoquant des éboulements dans le grand tunnel du Chambon. Des travaux commencent afin de reconstruire la voute du tunnel, coupant la relation entre Grenoble et Briançon. Des navettes à travers le lac sont alors mises en place pour la population locale. Le , la préfecture de l'Isère annonce qu'un glissement de 600 000 à 1 000 000 m3, se déplaçant de 10 à 15 cm par jour, menace de tomber dans le lac, générant une vague de 1,5 à 4 m de haut[19]. EDF annonce alors, par la voix du directeur du groupement d’exploitation hydraulique Écrins-Vercors, que cet événement géologique sera supporté sans dommage par le barrage du Chambon[20]. Les travaux de reconstruction du tunnel sont alors suspendus pour une durée indéterminée, la réouverture ne devant pas intervenir avant . Cet événement entraîne le changement de parcours de la 20e étape du Tour de France 2015 (Modane-L'Alpe d'Huez, prévue le ), qui abandonne le passage du col du Galibier pour celui de la Croix-de-Fer[21],[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les statistiques d'accidents recensent les accidents s'étant produits sur les réseaux publics (autoroutes, routes nationales, routes départementales et voies communales) mais aussi hors réseau public, sur les parkings publics et sur les autres voies.
  1. a et b Ministère de la transition écologique et solidaire, « Mémento des transports urbains et routiers 2017 », sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
  2. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Les accidents corporels de la circulation 2017 - Recueil de données brutes », sur securite-routiere.gouv.fr (consulté le ).
  3. Pour la zone de La Tour-du-Pin, pour la zone de St-Marcellin - Grenoble et pour la zone de Est de Grenoble sur Gallica
  4. Carte Levasseur du département de l’Isère sur Wikimedia Commons
  5. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Editions du Papyrus, , 645 p. (lire en ligne), p. 22-23-87
  6. Fac-simile du décret signé par le Président de la République Gaston Doumergue, publié au Journal officiel en date du , classant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  7. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le ).
  8. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972
  9. Fac-simile de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel en date du , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  10. « La décentralisation : acte II », sur vie-publique.fr, (consulté le ).
  11. Décret no 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national
  12. « Rapport d'information sur la mise en application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ) p. 42
  13. Fac-simile de l'arrêté préfectoral signé le , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire
  14. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  15. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  16. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  17. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  18. « Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. (consulté le ).
  19. Marina Blanc, « Tunnel du Chambon: quand la montagne tombera-t-elle ? Et comment ? », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Didier Cayol, « Stéphane Toletti (EDF) : « Le barrage ne cédera pas » », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. « L'étape Modane Valfréjus - L'Alpe d'Huez détournée par la Croix de Fer », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Etape 20 : Modane - L'Alpe d'Huez... par la Croix de Fer », sur letour.fr, .


Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Le Dauphiné Libéré du