Régnier Pot

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Régnier Pot
René Pot
Régnier Pot
Portrait équestre de Régnier Pot, Grand Armorial équestre de la Toison d'or[1] (1430-1461).

Surnom Palamède
Naissance probablement en 1342
Décès
Origine Drapeau du duché de Bourgogne Duché de Bourgogne
Allégeance Drapeau du duché de Bourgogne Duché de Bourgogne
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Autres fonctions Gouverneur du Dauphiné
Gouverneur du Languedoc
Chambellan des ducs de Bourgogne
Famille Famille Pot
Grand-père de Philippe Pot

Régnier Pot (° probablement en 13621432), seigneur de la Prugne, la Roche-Nolay (actuellement la Rochepot), Thorey, Chamelard, Melissey, Courcelles-le-Roi, chambellan du duc d'Orléans (1394), conseiller et chambellan des ducs de Bourgogne, gouverneur du Dauphiné (1409-1414), conseiller de Charles VI (1407), était un chevalier de la famille Pot et l'un des plus importants conseillers à la cour des ducs de Bourgogne[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Le château de la Rochepot.

Le chevalier Régnier Pot[2] avait hérité, de son père, de la seigneurie de La Prugne. Régnier Pot fut envoyé en Prusse au service des grands maîtres de 1389 à 1391. À son retour, Philippe le Hardi le surnomme Palamède, chevalier de la table ronde, pour un fait d'armes qui ne nous est pas parvenu[3]. Il participa à la croisade (et au désastre) de Nicopolis en 1396, où périt ses deux demi-frères, Guy et Guillaume de la Trémoille. Il fut fait prisonnier en même temps que Jean sans Peur, dont il négocia la rançon et la libération.

Son voyage en Bulgarie donna lieu à une légende qui lui est attribuée, sa libération aurait été liée à un combat contre deux lions. Un vitrail de Notre-Dame de Dijon rappelle cette légende (vitrail central du transept sud, panonceau du bas).

C'est sans doute peu après son retour de croisade que Régnier Pot adopta la version définitive de ses armes, qui sont « écartelé aux 1 et 4 d’or à la fasce d’azur (Pot), aux 2 et 3  échiqueté d’argent et de sable à 2 badelaires de gueules posées en bandes, pommetées, croisées, virolées et clouées d’or, les liens de gueule en sautoir brochant sur l’échiqueté ». Le premier sceau connu de lui après son retour (vers 1406[4]) porte en effet ces armes. Ce nouvel écu a excité la curiosité des héraldistes. Les recherches de plusieurs d’entre eux (Max Prinet en 1930 et 1932[5], Jean-Bernard de Vaivre en 1975[3], et Michel Pastoureau en 2006[6]) ont permis de déterminer que l’écartelé au 2 et 3 est l’écu de Palamède, chevalier de la table ronde, qui est échiqueté de sable et d’argent, en référence à un autre Palamède de la mythologie grecque qui serait l’inventeur du jeu d'échecs[6]. Régnier Pot aurait ajouté cet écartelé en référence à sa comparaison à Palamède par Philippe le Hardi[3], en y ajoutant les badelaires, épées sarrasines, pour en augmenter l’effet dramatique[6], et rappeler la croisade de Nicopolis.

À son retour, il entre au grand conseil du duc (1402), dans lequel il servira successivement Philippe le Hardi, Jean sans Peur, puis Philippe le Bon. Il suivit Jean sans Peur après que celui-ci ait reconnu avoir fait assassiner le duc d'Orléans (1407). Il entrera également dans le conseil du roi Charles VI (1407).

Il acheta, le , au prix 4 000 écus d'or, la seigneurie de La Roche-Nolay, qui deviendra La Rochepot.

Maître d'hôtel (échanson) du duc Philippe III le bon, il était Conseiller ducal (1427).

Il a également été gouverneur du Dauphiné, ( à juin ou ) et accomplit une mission de pacification en Languedoc (1411-1412), capitaine de Parthenay (1417), ainsi qu'ambassadeur en Hongrie, où il accomplit 9 voyages, dont l'un en 1408 pour négocier le mariage du duc de Brabant (Antoine de Bourgogne, fils de Philippe le hardi) avec Élisabeth de Goerlitz.

Comme l'un des proches confidents de Philippe III le Bon en 1430, et en récompense des services rendus à la maison de Bourgogne, il fut le second chevalier nommé dans la première promotion de l'ordre de la Toison d'or.

Il fut inhumé avec son fils Jacques dans la chapelle St-Pierre de Nolay. Le monument funéraire a été détruit à la révolution, il en reste un dessin réalisé par Palliot, et un vestige de la plaque funéraire dans cette église[7].

Titres[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes de la famille Pot

D'or, à la fasce d'azur.[8]

Armes de Régnier Pot (jusqu'en 1397)

D'or à la fasce d'azur, à la bordure de gueules[2],[3],[9]


Armes de Régnier Pot (à partir de 1406)

Écartelé, aux 1 et 4 d'or à la fasce d'azur, aux 2 et 3 échiqueté d'argent et de sable à deux badelaires de gueules posés en bande, pommetés, virolés, rivés d'or, aux ceinturons de gueules bouclés d'or.[10],[11],[12],[3]

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Régnier Pot était le fils de Guillaume III Pot ( † avant 1390), seigneur de La Prugne, du Balathier, de Champrois et de Piégu, et Radegonde de Guénant, qui était veuve de Guy V de la Trémoille, et avait eu de lui 3 fils, Guy, Guillaume et Pierre de la Trémoille. Guillaume III Pot était fils de Guillaume II Pot, et Blanche de La Trémoille, fille de Guy IV de La Trémoille, seigneur de Vouhec.

Il épousa, le à Vincennes Catarina d'Anguissola, dame de compagnie qui avait suivi en France Valentine Visconti (1368-1408), épouse de Louis Ier, duc d'Orléans. Catarina Anguissola était la fille de Giovanni Anguissola et de Beatrice Visconti[13], elle-même fille de Galeazzo II Visconti, seigneur de Milan, et de sa maîtresse Malgarola da Lucino. Beatrice Visconti était donc la demi-sœur de Gian-Galezzao Visconti, père de Valentine Visconti, et Catarina Anguissola la cousine de cette dernière. Par ce mariage, la famille Pot devint apparentée aux rois de France, le père de Galéas II Visconti, Étienne Visconti, étant l'arrière-grand-père d'Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI. Le fils de Régnier Pot, Jacques Pot, brisa son blason avec une fleur de Lys pour rappeler cette parenté. Plus tard, Louis XII, petit-fils de Valentine Visconti, devenu roi de France, appelait Louis Pot, petit-fils de Régnier Pot et évêque de Tournai, son cousin.

Le seul enfant de ce mariage fut Jacques Pot ( † 1458), père de Philippe Pot.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Manuscrit BNF Arsenal 4790.
  2. a b et c J. POT, Histoire de Regnier Pot, conseiller des Ducs de Bourgogne, 1362-1432, Pierre Bossuet, Paris, , 337 p. (BNF 31139871)
  3. a b c d et e "Les armoiries de Régnier Pot et de Palamède", par Jean-Bernard de Vaivre, dans Cahiers d'héraldique III, Paris (I.R.H.T.), 1975
  4. AD Côte-d-Or, B353, pièce1620 sceau d’un reçu de Regnier-Pot vers 1406
  5. Bulletin de la société des Antiquaires de France, 1930, p. 161-171 (« Max Prinet, armes du tombeau de Philippe Pot », sur BNF (consulté le )). et 1932, p. 168-171 (« Max Prinet, les armes de Regnier Pot », sur BNF (consulté le ))
  6. a b et c Michel Pastoureau, « Les chevaliers de la table ronde » éditions du Gui, 2006.
  7. Guillaume GRILLON, L’ultime message : étude des monuments funéraires de la Bourgogne ducale du XIIe : XVIe siècle, thèse de doctorat,ED LISIT 491 - UMR 5594 Art et histoire, (lire en ligne), p 25
  8. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  9. Armorial de Gelre, Bibl. Royale de Belgique, manuscrit 15652-56, folio 50, (armes de Guillaume Pot, père de Régnier).
  10. « collecties.meermanno.nl », Statuts, Ordonnances et Armorial de l’ordre de la Toison d'or (consulté le )
    Historique
    Ce manuscrit fut présenté en 1473 par Gilles Gobet, roi d'armes de l’ordre de la Toison d'or à Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et aux autres chevaliers, lors du chapitre de l’ordre tenu à Valenciennes, puis conservé au trésor de la Toison d’or à Bruxelles. Le manuscrit enluminé est maintenant conservé à La Haye, à la Bibliothèque royale (« Koninklijke Bibliotheek »), sous la cote KB 76 E 10, au revers du folio 65 Ms 76 E 10, f°65r
    Voir sur commons
  11. « l.histoire.en.kit.pagesperso-orange.fr », Les 25 premiers chevaliers de la Toison d'or, nommés lors de la création de l'ordre le à Bruges. (consulté le )
  12. « http://www.heraldique-europeenne.org », Armorial des chevaliers de la Toison d'or (consulté le )
  13. Beatrice Visconti

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]