8e régiment de dragons (France)

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8e régiment de dragons
Image illustrative de l’article 8e régiment de dragons (France)
Insigne du 8e régiment de dragons

Création 1674
Dissolution 1977
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type régiment de dragons
Rôle Cavalerie
Garnison Morhange
Devise Terraque, marique (Et de la terre et de la mer)
Inscriptions
sur l’emblème
Rivoli 1797
Marengo 1800
Austerlitz 1805
Heilsberg 1807
La Mortagne 1914
Flandres 1918
L'Aisne 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Décorations Croix de guerre 1914-1918
deux palmes
une étoile de vermeil
Croix de guerre 1939-1945
une étoile d'argent

Le 8e régiment de dragons (ou 8e RD), est une unité de cavalerie de l'armée française, créé sous la Révolution à partir du régiment de Penthièvre dragons, un régiment de cavalerie français d'Ancien Régime.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Penthièvre-dragons, officier portant le drapeau, d'après un dessin d'Alfred de Marbot.
3e régiment de chevau-légers-lanciers, par Carle Vernet.

Le régiment a été créé en 1674 sous le nom de régiment d'Heudicourt. En 1688, il a été renommé régiment de Choiseul-Praslin, puis en 1693, régiment de Toulouse. En 1737, il a été rebaptisé régiment de Penthièvre. En 1776, il a pris le nom de régiment de Penthièvre-dragons.

En 1791, il est devenu le 8e régiment de dragons. Le 18 juin 1811, avec six autres régiments de dragons, il a été transformé en régiment de chevau-légers-lanciers et a été désigné comme le 3e régiment de chevau-légers-lanciers. En 1814, il a été renommé régiment du Dauphin, 3e lanciers, après avoir intégré les restes du 22e régiment de chasseurs à cheval et le 7e escadron du 2e chevau-légers de la Garde (Lanciers rouges).

En 1815, après les Cent-Jours, le régiment a été licencié. En 1816, il a été recréé sous le nom de régiment des dragons du Rhône. En 1825, il a été dissous, transformé en 8e régiment de cuirassiers, puis recréé sous le nom de 8e régiment de dragons.

En 1942, il a été dissous, mais maintenu clandestinement dans le maquis. En 1944, le 8e régiment de dragons a été recréé. En 1945, le 1er régiment de spahis marocains, initialement affilié à l’armée du Régime de Vichy, est passé dans l'Armée française de la Libération et a été fusionné avec le 8e régiment de dragons après avoir participé aux combats de Royan.

En 1964, le régiment a été dissous puis recréé avec les éléments du 4e régiment de hussards. Enfin, en 1977, il a été définitivement dissous.

Garnisons[modifier | modifier le code]

Mestres de camp, lieutenants-colonels et colonels[modifier | modifier le code]

Historique des garnisons, combats et batailles du 8e RD[modifier | modifier le code]

Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Guerres de la Révolution et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Uniforme du 8e régiment de dragons, 1812.

1797-99 : deux années sur les rives du Rhin et du Danube.

De 1815 à 1848[modifier | modifier le code]

  • 1823: Espagne
  • garnison  : Nevers en 1825

Deuxième République[modifier | modifier le code]

Second Empire[modifier | modifier le code]

guerre franco-allemande de 1870

Le 26 novembre 1870 eut lieu le combat de Lorcy ou fut engagé 1 escadron du 8e dragons.

De 1871 à 1914[modifier | modifier le code]

Durant la Commune de Paris en 1871, le régiment participe avec l'armée versaillaise à la semaine sanglante.

Le régiment est à Lunéville en 1877, avec le prince Robert d'Orléans (1840-1910), comme commandant en second. En mars 1877 2 escadrons stationnent à Baccarat.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le 8e dragons prend part à la bataille de la Marne et pendant trois années, ses escadrons combattent à pied dans les tranchées. En 1918, la ruée allemande s’efforce de percer le front français, la 2e Division à laquelle appartient le 8e Dragons est jetée dans la brèche vers Amiens d’abord, puis aux monts de Flandres et en mai sur l’Aisne.

1914[modifier | modifier le code]

1915[modifier | modifier le code]

1916[modifier | modifier le code]

1917[modifier | modifier le code]

1918[modifier | modifier le code]

1919[modifier | modifier le code]

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Un cavalier du 8e dragons de Lunéville vers 1932-1935 (Yves Guellec).

Le régiment est caserné à Lunéville.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

1939[modifier | modifier le code]

Le 8e régiment de dragons constitue la 4e brigade de cavalerie (4e BC) avec le 31e régiment de dragons. Cette brigade fait d'abord partie de la 2e division de cavalerie. En février 1940, les divisions de cavalerie sont transformées en divisions légères de cavalerie (DLC) et cette brigade est alors affectée à la 4e DLC[3]. Cette division doit participer à la manœuvre retardatrice en Ardenne en avant de la 9e armée dont elle dépend dans le cadre du plan Dyle en occupant d'abord la Meuse entre le fort de Dave et Yvoir, puis en poussant au-delà du fleuve, pour couvrir l'avance de l'aile gauche de l'armée[3]. La 4e BC suivra derrière le « groupement nord » de la division lequel doit progresser sur l'axe La CapelleTrélonMettetSaint-GérardGodinneAssesseDurbuy[3].

1940[modifier | modifier le code]

En , au moment de l'attaque allemande le 8e régiment de dragons est alors composé de quatre escadrons de cavaliers et d'un escadron d'armes lourdes hippomobile, pour un effectif total de 900 hommes et 1200 chevaux. Il est taillé en pièces entre le 10 et le , il combat en Belgique puis en France, 15 % de ses effectifs étant mis hors de combat, 50 % étant faits prisonniers.

À partir du , le 8e dragons est reconstitué sur chars Hotchkiss H35 et Hotchkiss H39, il est intégré à la 7e division légère mécanique, qui naît de la réorganisation de la 4e DLC.

Les 42 chars du régiment disparaissent au cours des durs combats du mois de . Le , faute de matériel et de personnel, le 8e régiment de dragons a totalement cessé d'exister.

1941[modifier | modifier le code]

Porte-étendard du 8e régiment de dragons dans la tourelle d'une AMD Panhard 178, sous Vichy.

Il fait ensuite partie de l’armée d'Armistice à Issoire. Il forme le régiment de cavalerie attaché à la 13e division militaire (Clermont-Ferrand). Un tel régiment regroupe deux escadrons montés, deux escadrons à cheval, trois escadrons cyclistes (équipés notamment de mitrailleuses et de mortiers de 81) et d'un escadron d'AMD Panhard 178 privées de canon antichar[4].

1942[modifier | modifier le code]

Le régiment est dissous le après l’invasion allemande de la Zone Libre et le sabordage de la flotte française à Toulon. Ses éléments passent dans le maquis.

1944[modifier | modifier le code]

Le régiment est réformé par des Maquisards et prend part à la Libération de l'Auvergne, en combattant notamment sur le secteur de Brioude.

1945[modifier | modifier le code]

Il prend part à la campagne d’Alsace et d’Allemagne jusqu’au qui le voit sur les rives du lac de Constance. Sa conduite lui vaut la Croix de Guerre 1939-1945.

Pendant ce temps, le 1er régiment de Spahis Marocains a combattu lui aussi en Syrie (mais du côté des forces du Régime de Vichy). Renvoyé au Maroc il combat contre les Américains lors de leur débarquement en Afrique du Nord, puis dans l'Armée de la Libération il participe aux combats de Royan en 1945. Il est finalement dissout et fusionné avec le 8e régiment de dragons.

De 1945 à nos jours[modifier | modifier le code]

Le Centre sportif d'équitation militaire portant l'étendard du 8e Dragons lors du défilé militaire du 14 juillet 2013

De 1946 jusqu’en 1952, le 8e Dragons tient garnison à Poitiers puis est envoyé en Allemagne à Saarburg. En , il participe à une ultime campagne en Afrique, son 1er escadron débarquant à Suez. Le , son étendard et son appellation sont transmis au 4e Hussards installé à Morhange. Le régiment basé à Morhange[5] est dissous en 1977, son étendard est confié à l'École militaire d'équitation de Fontainebleau. La caserne est alors occupée le par le 61e régiment d’artillerie venant de Saint-Avold, les Diables noirs.

Traditions et uniformes[modifier | modifier le code]

Insigne[modifier | modifier le code]

À partir de 1953 l'insigne régimentaire[6] du 8e régiment de dragons est un écu ancien portant les armoiries de la famille de Bourbon-Penthièvre posées sur une ancre et surmontées d'une couronne fleurdelisée, en pointe le chiffre 8 et l'inscription Penthièvre-Dragon. Pour un historique complet de l'insigne voir le numéro spécial de Symboles et traditions: Les dragons et leurs insignes, quatrième fascicule de la série des Insignes de l'Arme Blindée Cavalerie, numéro préparé par Jacques Sicard. Devise du régiment en 1972 " qui s'y frotte s'y pique "

Devise[modifier | modifier le code]

Terraque, marique (Et de la terre et de la mer) ° " Où passe le vent, quand le diable y perdrait la queue, le 8° Dragon passera "[7]

Uniformes d’Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Uniformes sous la Révolution et le Premier Empire[modifier | modifier le code]

Étendard[modifier | modifier le code]

Revers de l'étendard du 8e régiment de dragons.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[8]:

Décorations[modifier | modifier le code]

Sa cravate est décorée:

De la croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes et une étoile de vermeil, et de la croix de guerre 1939-1945 avec une étoile d'argent.

Personnages célèbres ayant servi au 8e régiment de dragons[modifier | modifier le code]

Charles-Marie de Mac Mahon (1856-1894), portant la porte la tenue d'officier en service entre 1871 et 1883, avec la giberne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En février 1701, le comte de Souternon est envoyé en Gueldre espagnole dans le cadre de la défense des Pays-Bas espagnoles

Références[modifier | modifier le code]

  1. par le général Susane
  2. Lieutenant général de Vault, « Mémoires militaires relatifs à la guerre d'Espagne sous Louis XIV », tome 1, 1836, p. 438.
  3. a b et c Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3), p. 33.
  4. (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (1), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 315), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512, présentation en ligne), p. 37-38
  5. Le journal clandestin du comité de soldats s'intitulait Morhange Mécanique, un exemplaire a été déposé à la Bibliothèque Nationale de France. Un Tee-shirt décoré d'un dessin inspiré schématiquement de l'insigne régimentaire du 8e dragons a été offert au musée du costume de la Ville de Paris.
  6. Réalisé par la maison Drago sous le n° H 172.
  7. (sources : voir les photos sur le site de l'amicale des anciens du 8° où la devise apparait clairement).
  8. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lieutenant général de Vault, Mémoires militaires relatifs à la guerre d'Espagne sous Louis XIV, vol. 1, Imprimerie Royale (Paris), , 910 p. (lire en ligne).
  • Lieutenant général de Vault, Mémoires militaires relatifs à la guerre d'Espagne sous Louis XIV, vol. 2, Imprimerie Royale (Paris), , 770 p. (lire en ligne).
  • Anonyme, 8e régiment de Dragons, fascicule de 28 pages édité par les éditions S. E. R. M., Saint-Maur, sans date (vers 1976).
  • Historique du 8e régiment de dragons : campagne 1914-1918, Nancy, Berger-Levrault, 32 p., lire en ligne sur Gallica.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Régiment de cavalerie français
Liste des régiments français
Liste des grades dans l'armée française

Liens externes[modifier | modifier le code]