Quintette avec piano de Turina

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Quintette
pour piano et cordes
op. 1
couverture de la partition
Couverture de la partition originale (1908)

Genre Musique de chambre
Nb. de mouvements 4
Musique Joaquín Turina
Durée approximative env. 28 minutes
Dates de composition janvier à mars 1907
Dédicataire Armand Parent
Création
Salle Æolian, Paris Drapeau de la France France
Interprètes Quatuor Parent, Joaquín Turina (piano)

Le Quintette pour piano et cordes en sol mineur, op. 1, est une œuvre de Joaquín Turina en quatre mouvements pour piano et quatuor à cordes.

Composée du mois de janvier au mois de mars 1907, la partition est dédiée au violoniste Armand Parent, qui en assure la création avec son quatuor, le à Paris, le compositeur interprétant la partie de piano.

Première partition retenue par Turina, inaugurant une importante production de musique de chambre, le Quintette pour piano et cordes témoigne de l'influence de César Franck par le biais de l'enseignement reçu à la Schola Cantorum auprès de Vincent d'Indy et Auguste Sérieyx, par l'ampleur de son lyrisme, sa parfaite maîtrise du contrepoint et sa forme cyclique. Les qualités expressives du compositeur sévillan n'en sont pas moins éclatantes.

Composition[modifier | modifier le code]

Le Quintette pour piano et cordes est composé du mois de janvier au mois de mars 1907. Joaquín Turina étudie alors à la Schola Cantorum auprès de Vincent d'Indy[1]. Achevée rapidement, la partition est révisée par Auguste Sérieyx, avec qui le jeune musicien espagnol prenait aussi des cours particuliers[2].

Création[modifier | modifier le code]

L'œuvre est présentée en public à Paris le , par le quatuor Parent, Armand Parent étant le dédicataire du Quintette, avec le compositeur au piano[2]. La première exécution en Espagne a lieu le à Séville. L'œuvre reçoit un prix au Salon d'Automne[2], le jury étant composé de Bourgault-Ducoudray, Alfred Bruneau, Gabriel Fauré, Vincent d'Indy, Albéric Magnard, Octave Maus, Armand Parent et Gabriel Pierné[3].

C'est ainsi que Turina interprète à nouveau son Quintette au Grand Palais, le . Lors de ce concert, il rencontre Isaac Albéniz et Manuel de Falla[2], qui vont immédiatement l'encourager à développer un style plus marqué par la musique andalouse[4].

Présentation[modifier | modifier le code]

Mouvements[modifier | modifier le code]

Le Quintette pour piano et cordes est en quatre mouvements liés par le thème initial, exposé à l'alto :

  1. Fugue lente — en sol mineur, à
    ,
  2. Animé — en mi bémol majeur, à
    ,
  3. Andante Scherzo — volontiers chromatique, entre les pôles de sol dièse mineur et sol mineur, à
    ,
  4. Final — Lentement avec cadences mesurées (« Récitatif ») du premier violon puis de l'alto, à
    Assez vif à
    en sol mineur puis sol majeur

Analyse[modifier | modifier le code]

La Fugue lente présente, dès ses premières mesures, un thème cyclique exposé à l'alto, dont le développement en canon à la quinte et à l'octave est confié au quatuor à cordes jusqu'à l'entrée du piano :

Partition pour quatuor à cordes
Premières mesures du Quintette pour piano & cordes, op.1 — thème cyclique.
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Postérité[modifier | modifier le code]

En tant qu'op. 1, le Quintette pour piano et cordes est naturellement une « œuvre-clef » de Joaquín Turina[4]. Le concert de 1907 en présence d'Albéniz marque « un jalon dans sa carrière, mais pas comme on aurait pu l'imaginer. Manuel de Falla et Albéniz lui conseillèrent d'« écouter des voix plus familières » pour embrasser son héritage de musicien andalou[5] ». Albéniz lui aurait déclaré : « Il faut me promettre que vous n'écrirez plus jamais de musique comme ça. Vous devez fonder votre art sur le chant populaire espagnol, sur la musique andalouse, car vous êtes de Séville » — conseils que Turina s'efforça de suivre tout au long de sa carrière[5]. Cependant, « en parvenant à synthétiser, dans les genres classiques de la musique de chambre, l'école française du début du XXe siècle et le folklore andalou, Joaquín Turina accomplit une véritable prouesse[5] ».

L'œuvre est interprétée à Madrid le lors du concert inaugural de la Société nationale de musique (Sociedad Nacional de Música), dans la salle de concert de l'hôtel Ritz[3]. Par la suite, le compositeur n'encourage pas l'exécution de son Quintette, qu'il juge comme « un essai impersonnel[3] ». Elle est redécouverte en 1982, lors des célébrations du centenaire de sa naissance.

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Joaquín Turina, Quintette pour piano et cordes op.1, Sextuor pour piano et cordes « Scène andalouse » op.7, Quatuor pour piano et cordes op.67, par Friedemann Rieger (piano) et le Menuhin Festival Piano Quartet : Nora Chastain et Christine Busch (violons), Paul Coletti (alto) et Francis Gouton (violoncelle) (1994, coll. « Joaquín Turina 1882-1949 » vol. 4, Claves Records 50-9403) (OCLC 845869339)
  • Joaquín Turina, Quintette pour piano et cordes op.1, par Brenno Ambrosini (piano) et le Greenwich String Quartet (, coll. « Documentos sonoros del patrimono musical de Andalucía », Almaviva Records DS 130) (OCLC 52911952)
  • Joaquín Turina, Quintette pour piano et cordes op.1 ; Enrique Granados, Quintette pour piano et cordes op.49, par Javier Perianes (piano) et le Cuarteto Quiroga : Aitor Hevia et Cibrán Sierra (violons), Josep Puchades (alto) et Helena Poggio (violoncelle) (février/, Harmonia Mundi HMC 902226) (OCLC 927112374)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Notes discographiques[modifier | modifier le code]

  • (en + fr + de) William Krause, « Turina, Chamber music », p. 8-10, Paris, Hyperion Records CDA 67889, 2012.
  • (de + en + fr + es) Georg-Albrecht Eckle, « Joaquín Turina — vol.IV », p. 26-31, Thun, Claves Records 50-9403, 1994.
  • (fr + en + de + es) Tatiana Araez Santiago, « Redécouvrir la musique de chambre de deux grands compositeurs espagnols », p. 3-4, Paris, Harmonia Mundi HMC 902226, 2015.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Harry Halbreich 1987, p. 903.
  2. a b c et d Tatiana Araez Santiago 2015, p. 3.
  3. a b et c (es) Op.1 Quinteto en sol menor (1907) sur le site joaquinturina.com
  4. a et b Georg-Albrecht Eckle 1994, p. 27.
  5. a b et c William Krause 2012, p. 8.

Liens externes[modifier | modifier le code]