Jean Quatremer

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Jean Quatremer
Jean Quatremer en 2013.
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Jean Quatremer, né le à Nancy, est un journaliste français.

Il est correspondant à Bruxelles pour le quotidien français Libération depuis 1990. Il est perçu comme un journaliste « europhile ». Il est l'auteur de plusieurs livres et de plusieurs reportages sur la politique de l'Union européenne.

Il est aussi chroniqueur pour RMC et BFMTV.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Quatremer[N 1], naît le [2],[3] à Nancy[4].

Depuis septembre 1990, il est chargé de couvrir l’actualité communautaire pour le journal Libération dont il est le correspondant auprès des institutions européennes[5].

Travaux et opinions[modifier | modifier le code]

Le Nouvel Obs indique qu'il est « europhile »[6].

Il est le premier à avoir évoqué publiquement, en juillet 2007[7],[8], la relation particulière qu'entretient Dominique Strauss-Kahn avec les femmes, précisant que le candidat frôlait « souvent le harcèlement » et que cette relation risquait de lui coûter son poste au Fonds monétaire international[9],[10]. Le livre de Quatremer, Sexes, mensonges et médias revient d'ailleurs sur l'« omerta » médiatique dont bénéficieraient les responsables politiques[10].

En , une vive polémique fut déclenchée à la suite d'un article évoquant une ville de Bruxelles « pas belle » et victime de la bruxellisation[11].

En 2017, il déclare soutenir Emmanuel Macron comme candidat à la présidence de la république, en versant un don au mouvement En Marche anciennement La République en Marche, appelé depuis Renaissance[12].

Il est l'un des principaux fers de lance du scandale entourant la nomination de Martin Selmayr comme secrétaire général de la Commission européenne[13],[14].

À l’occasion de la pandémie de Covid-19, il adopte un discours critique envers les mesures de confinement adoptées dans la plupart des pays du monde. En , il s’exprime sur le fait que ces mesures lui semblent disproportionnées et s’accompagnent d’un coût économique déraisonnable face à la gravité de la situation sanitaire[15]. En , il affirme que « Les pays qui ont décidé d’un confinement total ont traité les citoyens comme des enfants incapables de se gérer »[16].

En 2020, Valeurs Actuelles fait part de la critique de Quatremer aux opposants de la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron: « c’est une hystérie collective dès qu’il s’agit d’une réforme » « il n’y a absolument pas de réflexion intelligente »[17].

Critiques[modifier | modifier le code]

Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères socialiste Hubert Védrine, Jean Quatremer est « un ayatollah du fédéralisme » européen[18]. L'économiste Frédéric Lordon a consacré à Jean Quatremer un article critique dans lequel il lui reprochait sa tendance à confondre critique de l'Union européenne et conspirationnisme. Selon lui, Quatremer serait le « journaliste le plus attaché à traîner dans la boue – y compris pour conspirationnisme – toute position de gauche critique de l’Europe »[19]. Cette façon de défendre l'Union européenne fait de Jean Quatremer « le meilleur agent de l'europhobie en France » pour le journaliste Daniel Schneidermann[20].

Acrimed mentionne que plusieurs membres du Parti du travail de Belgique (PTB, gauche radicale belge) lui reprochent de se présenter dans l'affaire DSK comme un « briseur de tabous » et un « journaliste d'investigation » alors qu'il n'a fait comme d'autres, que rapporter des rumeurs tout en passant à côté du sujet véritablement important : les méfaits de la politique du Fonds monétaire international. Les auteurs lui reprochent « de [ne généralement rien faire d'autre que] relayer les discours très officiels des institutions internationales, même lorsque, comme dans le cas de la crise de la dette grecque, le peuple s’y opposait »[21]. Il lui a également été reproché d'avoir accusé Jean-Luc Mélenchon d'antisémitisme[22].

En 2015, un documentaire de Jean Quatremer sur la politique en Grèce, relate la période allant de la victoire de la coalition de gauche Syriza aux élections législatives de janvier 2015, à la réélection en septembre de son chef de file Alexis Tsipras à la tête du gouvernement, se terminant par la « reddition complète du gouvernement emmené par Syriza et à l’adoption d’un nouveau plan de rigueur tout aussi brutal que les précédents »[23]. Acrimed rapporte que ce documentaire diffusé sur Arte, « fait entendre qu'un seul et même refrain », celui des opposants politiques de Syriza à Bruxelles: les « adorateurs de l’Union européenne et de ses politiques d’austérité »[23]. Blaise Magnin écrit sur Acrimed que « La disproportion est telle qu’il ne s’agit plus seulement de déséquilibre. Jean Quatremer s’est assis sur toute forme de pluralisme pour livrer une histoire unilatérale, dans laquelle les vainqueurs sont invités à donner leur version des évènements sans être jamais contredits »[23].

Jean Quatremer prend violemment à partie les manifestants du mouvement des Gilets jaunes, qu'il qualifie dans différents tweets notamment de « beaufs poujadistes », « France moisie », « factieux » qu’il est « vraiment temps d’embastiller », « fascisme », « racistes », « homophobes »[24]. En janvier 2019, Frédéric Lemaire, du site Acrimed, le présente comme faisant partie des « journalistes en vue qui ont exprimé le plus bruyamment leur aversion » à l’égard de ce mouvement n'hésitant pas, selon lui, à relayer des fausses informations[25]. En réponse à des questions concernant les propos du journaliste, la rubrique Checknews de Libération préfère préciser que « non, la position de Jean Quatremer sur les gilets jaunes ne représente pas celle du journal »[26]. Cette hostilité du journaliste vis-à-vis du mouvement social est relevée par Marianne et Causeur[27],[28].

En 2020, Valeurs Actuelles rapporte que le journaliste de Libération, Tonino Serafini, se désolidarise du soutien de Quatremer à la réforme des retraites voulue par le gouvernement français, et l'interpelle avec cette remarque : « tu devrais » « lire l’avis du Conseil d’État qui étrille le projet de réforme des retraites. Il pointe les contours juridiques et financiers incertains du texte »[17].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Ces hommes qui ont fait l’euro, querelles et ambitions européennes, Paris, Plon, mars 1999, en collaboration avec Thomas Klau, journaliste au Financial Times Deutschland
  • Les Maîtres de l’Europe, Paris, Grasset, mai 2005, en collaboration avec Yves Clarisse, journaliste à l’agence de presse Reuters.
  • Du Larzac à Bruxelles, entretiens avec José Bové, Paris, Le Cherche midi éditeur, février 2011
  • Sexe, mensonges et médias, collection « Tribune libre », Plon, mars 2012
  • Debout l'Europe ! Manifeste pour une révolution postnationale en Europe[29], manifeste de Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt suivi d'un entretien des auteurs avec Jean Quatremer, Acte Sud et André Versaille éditeur, octobre 2012
  • Les Salauds de l'Europe, guide à l'usage des eurosceptiques, Calmann-Levy, mars 2017
  • Il faut achever l'euro : tout ce que vous avez voulu savoir sur l'euro (sans oser le demander), Calmann-Levy, janvier 2019

Participations[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean Quatremer est un nom de plume utilisé par le journaliste[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « M. Jean Quatremer » (version du sur Internet Archive), sur LesBiographies.com (documentation biographique des quotidiens de la Société générale de presse), 2 avril 2014
  2. « Fiche biographique », France Inter (consulté le ).
  3. Jean Quatremer, « Thèmes récurrents : Introduction », International Law FORUM du droit international, Pays-Bas, Kluwer / International Law Association, vol. 3, no 4,‎ , p. 204 (ISSN 1571-8042, lire en ligne)
  4. Raphaël da Silva, « Jean Quatremer : "En démocratie, ceux qui aspirent au pouvoir doivent être transparents" », Luxemburger Wort, 24 avril 2012.
  5. Télé grecque : comment a-t-on pu en arriver là ?, Le Point, 12 juin 2013.
  6. Daniel Schneidermann, « Barroso chez Goldman Sachs : un silence assourdissant », Nouvelobs.com, (consulté le ) : « La colère des europhiles est dirigée exclusivement... contre Barroso, que n’ont « jamais étouffé la morale et les convictions », tonne Jean Quatremer ».
  7. « Jean Quatremer et l'affaire DSK : le triomphe des culs-bénis du journalisme ? - le Plus », sur leplus.nouvelobs.com (consulté le ).
  8. « DSK / femmes : Quatremer regrette le silence de Libé - Par La rédaction | Arrêt sur images », sur arretsurimages.net (consulté le ).
  9. Jean Quatremer, « FMI : Sarkozy propulse DSK et enterre Fabius », sur Coulisses de Bruxelles, blogs.liberation.fr, .
  10. a et b « Sexe, mensonges et médias, retour sur l'affaire DSK », sur LEFIGARO, (consulté le ).
  11. Jean-Laurent Cassely, « «Bruxelles pas Belle» vs «Paris pourri»: un article de Jean Quatremer déclenche une polémique en Belgique », sur Slate, .
  12. Robin Andraca, « Quatremer soutient Macron », Arretsurimages.net, (consulté le ).
  13. (en) « A Sudden Promotion Raises Questions in the Brussels Bubble », sur nytimes.com, (consulté le ).
  14. « Commission: comment un eurocrate s'est emparé du pouvoir », sur bruxelles.blogs.liberation.fr, (consulté le ).
  15. Olivier Mouton, « C'est dingue de plonger le monde en récession pour une pandémie qui a tué moins de 100000 personnes », sur Le Vif, .
  16. Antonin Marsac, « Jean Quatremer: "Les pays qui ont décidé d’un confinement total ont traité les citoyens comme des enfants incapables de se gérer" », sur La Libre, .
  17. a et b 6medias2, « Quand deux journalistes de Libération règlent leurs comptes en place publique », sur Valeurs actuelles, (consulté le ).
  18. Antoine Schwartz La gauche française bute sur l’Europe Le Monde diplomatique, juin 2011
  19. Frédéric Lordon Conspirationnisme : la paille et la poutre, Frédéric Lordon, La pompe à phynance - Blogs du Monde diplomatique, 24 août 2012
  20. Daniel Schneidermann, « Comment on devient "rouge brun" pour Quatremer », publié le 6 mars 2015 sur le site Arrêt sur images
  21. Daniel Zamora, « Le journalisme subversif selon Jean Quatremer, de Libération », sur Acrimed | Action Critique Médias (consulté le ).
  22. « Mélenchon antisémite ? De la « petite phrase » déformée au « clash » obsessionnel », sur Acrimed | Action Critique Médias (consulté le ).
  23. a b et c Blaise Magnin, « Sur Arte, le procureur Jean Quatremer instruit le procès à charge de Syriza », Acrimed.org, (consulté le ).
  24. Etienne Campion et Hadrien Mathoux, « Centrisme autoritaire : top 10 des "modérés", champions du mépris de classe », sur Marianne, .
  25. Frédéric Lemaire, Jean Quatremer, grand pourvoyeur de « fake news » sur les gilets jaunes, acrimed.org, 17 janvier 2019
  26. Pauline Moullot, « Les positions du journaliste de Libé Jean Quatremer sur les gilets jaunes gênent-elles la rédaction ? », sur Libération (consulté le ).
  27. Jack Dion, « Quand le gilet est jaune, l'éditocrate voit rouge », sur marianne.net, 2019-01-04utc09:00:00+0200 (consulté le ).
  28. Causeur.fr, « Mais enfin, pourquoi les médias sont-ils la cible des gilets jaunes? », sur Causeur, (consulté le ).
  29. Livre paru simultanément en Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Benelux, Pologne et Grèce.
  30. « Les lauréats 2006 », sur Prix Louise Weiss.
  31. « Jean Quatremer : podcasts et actualités », sur Radio France (consulté le ).
  32. http://www.langue-francaise.org/Richelieu_dickinson_quatremer.php

Liens externes[modifier | modifier le code]