Quartier des Batignolles

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 15 février 2020 à 22:22 et modifiée en dernier par M855 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Quartier des Batignolles
Quartier des Batignolles
Église Sainte-Marie des Batignolles.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Ville Paris
Arrondissement municipal 17e
Démographie
Population 42 302 hab. (2016 [1])
Densité 29 336 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 53′ 13″ nord, 2° 19′ 17″ est
Superficie 144,2 ha = 1,442 km2
Transport
Métro (M)(2)(3)(13)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Paris
Voir sur la carte administrative de Paris
Quartier des Batignolles
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Quartier des Batignolles
Le square des Batignolles en août 2006.

Le quartier des Batignolles est le 67e quartier administratif de Paris situé dans le 17e arrondissement. Son nom rappelle l'ancien village des Batignolles. Ce nom a aussi été donné à différents toponymes, bâtiments ou œuvres artistiques ayant un rapport avec ce quartier, ainsi qu'à un groupe d’artistes et à des entreprises.

Géographie

Il convient de distinguer le quartier administratif des Batignolles et le hameau historique des Batignolles.

Le quartier administratif

Les quartiers administratifs du 17e arrondissement sont Ternes, Plaine-de-Monceaux, Batignolles et Épinettes.

Le quartier administratif des Batignolles est délimité :

Depuis 2019, le quartier administratif est divisé en deux, avec Martin Luther King au nord et Batignolles au sud[2].

Le hameau historique

Historiquement, les Batignolles ont une surface plus grande que cette entité administrative. En effet, la limite à l'est s'étendait à peu près jusqu'à l'avenue de Saint-Ouen. Cependant, la transformation du chemin de Clichy en avenue très passante, l'installation des entrepôts SNCF derrière la rue Cardinet et le creusement de la ligne de Saint-Lazare ont coupé du quartier les terrains situés au-delà.

Aujourd'hui les Batignolles apparaissent souvent comme le quadrilatère compris entre la rue Cardinet et la rue de Rome, le boulevard des Batignolles et l'avenue de Clichy souvent présenté comme étant les limites du quartier. Cependant, ces axes sont récents, ils datent pour la plupart du Second Empire. Les limites qu'ils posent sont donc artificielles pour le village des Batignolles qui existait bien antérieurement.

Il reste quelques traces des limites anciennes :

Histoire

En 1414, est mentionné dans un bail de vignes le « terroir de Batilloles ». Ce nom dérivé du latin batifollium signifie moulin à vent en langue d’oil (langue du nord de la France). Il est parfois - à tort - confondu avec bastidiole qui signifie une construction fortifiée en langue d’oc (langue du sud de la France)[3].

De temps immémorial, le plateau des Batignolles appartient aux dames Bénédictines de Montmartre. Sous l'Ancien Régime, l'endroit sert d'importante réserve de chasse pour le roi et les grands seigneurs. Cerfs, chevreuils et lièvres y sont courants. Démantelées à la Révolution, ces remises de gibier sont remplacées par des fermes, des maisons, un village provisoirement rattaché à celui de Clichy-la-Garenne.

La commune rurale des Batignolles-Monceau, regroupant ce village avec celui de Monceau, indépendante de Clichy depuis février 1830, ne fut rattachée à Paris qu'en 1860 par un décret de l'empereur Napoléon III, pour sa partie interne à l'enceinte de Thiers. Le rattachement officieux à la capitale, d'un point de vue économique, était cependant plus ancien : l'endroit constituait déjà une terre de prédilection pour les commerçants parisiens qui y bâtissaient leurs résidences secondaires, bien avant l'annexion administrative par Paris.

Le quartier se lotit avec le rattachement formel à Paris en 1860, en même temps que le quartier voisin des Épinettes. Quartier relativement populaire alors, il l'est longtemps resté. Il a connu cependant depuis « un processus marqué de gentrification[4] », attirant notamment des jeunes couples urbains.

Prévu pour accueillir le village olympique en cas de succès de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2012, le quartier connaît malgré l'échec de cette candidature un important projet de réaménagement sur des friches ferroviaires de la SNCF, au nord. Ce projet, dénommé « Clichy-Batignolles » et mené à partir d'octobre 2010 par une société publique locale d'aménagement (Paris-Batignolles aménagement) créée par la ville de Paris, est centré autour du parc Clichy-Batignolles - Martin Luther King, aménagé aujourd'hui sur 6,5 hectares, site Clichy-Batignolles comprenant 3 400 logements, 30 000 m2 de commerces et d'activités en bas d'immeuble, 140 000 m2 de bureaux, de nombreux équipements publics (crèches, écoles…) et un centre logistique (tri des déchets, centrale à béton) le long du périphérique, en lien avec la voie ferrée[5]. De plus, les tribunaux d'instance répartis dans chacun des 20 arrondissements de la capitale, le Tribunal de grande instance de Paris (actuellement installé au palais de justice) et la Direction régionale de la police judiciaire de Paris (le fameux 36, quai des Orfèvres) doivent également déménager sur ce site (un immeuble nommé « Le Bastion »), dans une nouvelle cité judiciaire dont la construction a été achevée en 2018. Par ailleurs, le prolongement de la ligne 14 à Pont-Cardinet et Porte de Clichy doit améliorer l'offre de transports en commun.

Culture

Le quartier connut une vie culturelle très active dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Plaque du no 26 rue Lécluse.

Le poète Paul Verlaine passa une partie de sa jeunesse aux Batignolles, 28 rue Truffaut en 1857, puis 10 rue Nollet en 1859 ou 1860, 45 rue Lemercier en 1863, 26 rue Lécluse de 1865 à 1870. Il étudia rue Hélène dans une école privée, puis au lycée Chaptal[6].

Stéphane Mallarmé habitait rue de Rome et réunissait autour de lui une compagnie brillante et cultivée. Le peintre Édouard Manet et ses amis du groupe des Batignolles, étaient des habitués du quartier et de ses cafés. Émile Zola résida de nombreuses années au 14, rue La Condamine, au cœur des Batignolles. L'écrivain Henri Bachelin y a vécu de 1902 à sa mort en 1941, d'abord rue Nollet, puis rue Truffaut ; André Billy l'avait d'ailleurs surnommé « l'ermite des Batignolles ». L'écrivain autrichien Joseph Roth finit sa vie à Paris où il écrit sa dernière oeuvre, La Légende du saint buveur, dont le personnage principal, au fur et à mesure de péripéties, se voit exhorté à rejoindre l'église Sainte-Marie des Batignolles.

La chanteuse Barbara était originaire des Batignolles (née au 6, rue Brochant), dont elle mentionne le square dans ses chansons Perlimpinpin et Il automne. Elle résida rue Brochant et rue Nollet[7]. Elle possède depuis quelques années une allée à son nom dans le square des Batignolles. Jacques Brel vécut, à son arrivée à Paris, dans la cité Lemercier et c'est là qu'il écrivit Ne me quitte pas[réf. nécessaire]. On peut aussi citer le comédien Jacques François. Ce quartier a également été chanté par Yvan Dautin dans sa chanson Les Batignolles, coécrite avec Étienne Roda-Gil.

Le quartier a également inspiré le dessinateur Maëster pour sa série Sœur Marie-Thérèse des Batignolles et sert de décor au film de Guy Lacourt tourné en 1951, Le Costaud des Batignolles.

Le Square des Batignolles fait aussi référence à un tableau du peintre Albert André [1869-1954] (huile sur toile 50 cm x 65 cm). Cette toile du peintre peut être qualifiée d'impressionniste ou de post-impressionniste.

Le théâtre Hébertot se situe également sur le boulevard.

Personnalités liées

Tourisme

Références