Prunier d'ente
Le prunier d'ente[1],[2] est une variété de prunier de l'espèce Prunus domestica.

Un fruit cueilli sur un prunier d’ente est appelé généralement une prune d'ente[1],[2] ou, rarement, un agrume[3]. Une fois séché, il devient un pruneau[4] d'ente.
Les pruneaux d'ente sont seuls à bénéficier de l'indication géographique protégée « pruneaux d’Agen ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Selon l'étude historique réalisée en 1991 par le chercheur Hubert Caillavet[5], ingénieur horticole à la Station de Recherches Viticoles et d'Arboriculture fruitière, située près de Bordeaux, la prune d'ente « aurait été introduite d'Orient à l'époque des Croisades et fut multipliée d'abord dans les vergers du monastère bénédictin de Clairac (Lot-et-Garonne). Ce sont probablement les moines qui, les premiers, ont pratiqué le séchage de la prune. Cette variété était appelée autrefois[Quand ?] prune d'Agen ou prune Datte. Elle prit ensuite le nom de Robe de Sergent, son coloris rappelant celui de l'habit des sergents de police avant la Révolution de 1789. L’appellation « d'ente » semble avoir été donnée pour la première fois en 1846, car à cette époque, on remarqua qu'il était préférable de « l'enter » (ce qui veut dire greffer en vieux français). »
Une étude de variabilité phénotypique et de structure génétique[6] sur 80 variétés de pruniers d'une collection de l'INRA a détecté dans l'échantillon de pruniers d'ente deux populations ancestrales différentes. Pour les auteurs l'origine historique donnée par Caillavet pourrait « offrir une explication des deux origines différentes détectées dans cette étude ».
Caractères morphologiques
[modifier | modifier le code]Le rameau rouge[5] est brun foncé, glabre.
Les feuilles de 92 × 55 mm[réf. nécessaire], sont de forme elliptique assez allongée, aux marges crénelées, assez larges et peu profondes, à peu près régulières. Le pétiole de 17 mm, porte en général deux petits nectaires (0,75 mm), à la limite du limbe, de couleur jaune verdâtre.
La fleur comporte une corolle de 27 mm de diamètre, formée de 5 pétales légèrement écartés ou se touchant, de 30 étamines et d'un pistil un peu plus long que les étamines.
Le fruit est une drupe de 34 g en moyenne, de 43 × 34 mm, de forme oblongue, de couleur rouge foncé noirâtre, avec une pruine abondante. La chair est jaune un peu verdâtre. Le noyau est aplati et pointu aux deux extrémités.
Culture
[modifier | modifier le code]Le prunier d'ente est un arbre vigoureux mais réclamant des soins attentifs : taille, irrigation, fumure, paillage des sols, traitements phytosanitaires[7]. Les arbres sont plantés tous les six à sept mètres, en carré ou en quinconce.
La plupart des arboriculteurs français de prunes d'ente font quatre à cinq traitements par an :
- en hiver, un insecticide contre les cochenilles ;
puis, en cours de végétation :
- contre la rouille ;
- contre le Monilia ;
- contre le carpocapse ;
- éventuellement, second traitement contre le Monilia.
La récolte se déroule de fin août à fin septembre. Les fruits sont passés dans un tunnel de dessiccation à 70-80 °C durant 20 à 24 heures (voir l'article pruneau).
La production française de pruneaux est de 50 000 tonnes. Elle est obtenue à partir de 150 000 tonnes de prunes fraîches, pour une surface de 12 000 hectares.[réf. souhaitée]
Références
[modifier | modifier le code]- « Ente », dans le Dictionnaire de l'Académie française, Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 1er février 2016).
- Informations lexicographiques et étymologiques de « ente » (sens onglet 1) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 1er février 2016).
- ↑ Informations lexicographiques et étymologiques de « agrume » (sens 2) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 1er février 2016).
- ↑ Modèle:Cnftl (consulté le 1er février 2016).
- Hubert Caillavet, Variétés anciennes de pruniers domestiques : Caractères distinctifs : description de 80 variétés, INRA et BRG, , 540 p.
- ↑ Aniko Horvath, Emilie Balsemin; Jean-Claude Barbot; Hélène Christmann; Georges Manzano; Patrick Reynet; Frédéric Laigret; Stéphanie Mariette, « Phenotypic variability and genetic structure in plum (Prunus domestica L.), cherry plum (P. cerasifera Ehrh.) and sloe (P. spinosa L.) », Scientia Horticulturae, vol. 129, , p. 283-293
- ↑ Michel Roussillat, Le prunier, Acte Sud, , 93 p.