Prosper Lebastard

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Prosper Lebastard
Portrait de Prosper Lebastard.
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RennesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Ordre religieux

Prosper Lebastard (né le à Saint-Aubin-d'Aubigné et mort le à Rennes) était un prêtre catholique, un eudiste et un éducateur français. Il est l'un des pionniers de l'éducation supérieure en Acadie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le Collège Sacré-Cœur.
Le CCNB-Bathurst, anciennement le deuxième Collège-Sacré-Cœur, à l'origine destiné à être un noviciat-scholasticat.

Prosper Lebastard naît le à Saint-Aubin-d'Aubigné, en Bretagne (France)[1]. Ses parents sont Prosper Lebastard et de Jeanne-Marie Joulaud, cultivateurs; son père meurt alors qu'il a cinq ans[1].

Il entre à l'âge de douze ans au Collège Saint-Martin, tenu par les Eudistes de Rennes. En 1885, il entre au noviciat de Kerlois, désormais un quartier de Hennebont, et est agrégé quatre ans plus tard à Roche-du-Theil[1]. Il est ordonné prêtre le à Rennes, passe deux ans comme surveillant des grands au petit séminaire de Valognes[1].

Prosper Lebastard est envoyé en 1893 en Nouvelle-Écosse, au Canada, où il devient professeur de philosophie au Collège Sainte-Anne de Pointe-de-l'Église[1]. Il est ensuite nommé professeur de philosophie au Séminaire Holy Hearth de Halifax en 1895 mais revient au Collège Sainte-Anne deux ans plus tard, en tant que préfet et premier assistant[1]. Il a des relations tendues avec le supérieur Gustave Blanche et l'incendie du collège, survenu dans la nuit du 15 au , ne fait que précipiter sa nomination au poste de supérieur du Collège Sacré-Cœur de Caraquet, au Nouveau-Brunswick[1].

Au cours de son supériorat, le collège est agrandi à deux reprises, passe de 19 à 130 étudiants et devient un véritable foyer culturel dans la région, contribuant à la cause acadienne[1]. Le collège est d'ailleurs l'hôte de la Ve Convention nationale acadienne en 1905[1]. Le père Lebastard s'implique aussi dans le développement de la région et participe en 1906 à la fondation d'une succursale de la Banque du Peuple, la première institution dans l'Acadie du Nouveau-Brunswick mais qui n'a pas de succès[1]. La Gloucester Navigation Company est fondée l'année suivante et les premières démarches ont lieu au collèges[1]. Les Eudistes aident également le clergé des environs[1]. Ils reçoivent d'ailleurs la charge de la paroisse Saint-Paul de Bas-Caraquet en 1905 et y font construire une grande église[1].

Prosper Lebastard ne se sent pas à l'aise à Caraquet et désire retourner en France[1]. De plus, ses relations avec le fondateur du collège, le curé Joseph-Théophile Allard, ainsi que l'évêque James Rogers sont tendues, telles que le témoignent ses nombreuses lettres destinées à ses supérieurs en France[1]. Les Acadiens militent alors pour avoir un premier évêque francophone mais les Eudistes sont dans une situation délicate puisqu'ils doivent leur présence en Amérique aux évêques irlandais[1].

Il retourne finalement en France en juillet 1909 mais est renvoyé à Halifax l'année suivante, où il est nommé provincial des Eudistes d'Amérique du Nord au bout d'un an[1]. Il entreprend la construction du noviciat-scolasticat de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, en 1912[1]. L'établissement remplace toutefois le Collège Sacré-Cœur après son incendie, survenu le [1]. Le noviciat-scholasticat est lui-même détruit dans un incendie le [1]. Il décide de reconstruire l'édifice mais son mandat termine en 1920 et il retourne en France[1]. Les Eudistes ont alors comme projet de reconstruire le Collège Sacré-Cœur à Bathurst, avec l'appui du clergé local face à l'opposition de la population caraquetoise et les diplômés[1]. C'est finalement dans le noviciat-scholasticat de Bathurst qu'est installé le collège en 1921[1].

Il est opéré peu après son retour et il meurt d'une crise cardiaque le [1].

Notes et références[modifier | modifier le code]