Projet:Brest/Festival européen du film court de Brest

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Festival européen du film court de Brest
Date de création 1986
Créateur Association Côte Ouest
Prix principal Grand prix du film court de la Ville de Brest
Président Antoinette Roudault (présidente de l'association)
Délégué général Fabienne Wipf (directrice du festival)
Édition courante 2016
Durée 6 jours (du 8 au 13 novembre 2016)
Lieu Le Quartz, Brest, France
Site web www.filmcourt.fr


Le Festival européen du film court de Brest est un festival de cinéma, dédié aux courts-métrages, organisé par l'association Côte Ouest.

Les débuts[modifier | modifier le code]

Le réalisateur brestois Olivier Bourbeillon décline l'idée des nuits consacrées au court métrage qui rencontrent du succès à Paris. En 1984, avec sa troupe de théâtre l'Arrache-Cœur, il organise une nuit du film court au Mac Orlan, renouvelée l'année suivante[1].

En 1986, Gilbert Le Traon, devenu directeur de la Cinémathèque de Bretagne en 2000, se joint au concept pour la première édition du « Festival du court-métrage de Brest ». Ce festival se déroule alors sur trois jours et deux nuits, au printemps[2] ; il donne à voir cinq programmes et une vingtaine de films francophones, dans la salle Le Mac Orlan, devant environ 700 spectateurs[3].

En 1987, l'association Côte Ouest, tout nouvellement créée, prend les commandes de l'organisation de la manifestation.

La compétition[modifier | modifier le code]

La compétition européenne est mise en place en 1992 après un élargissement de la sélection à la Grande-Bretagne en 1989[4]. Le festival développe sa thématique européenne en invitant à partir de 1995 un pays européen chaque année et en lui consacrant de nombreux programmes : des échanges se succèdent, avec Hambourg (Allemagne), Vila do Conde (Portugal), Tampere (Finlande) puis la Pologne[5].

A partir de 1999, le concours Estran soutien l'écriture de scénarios de fictions courtes. Il permet d'aider des réalisateurs Bretons, comme Nicolas Le Borgne, Anthony Quéré, Olivier Broudeur, Gaël Naizet[6].

La fréquentation[modifier | modifier le code]

Décors de la 29e édition

En 1989, Le Quartz, nouveau palais des arts de Brest, devenu Scène nationale, accueille pour la première fois les spectateurs qui sont 6 000[7]. En 1995, pour le dixième anniversaire, le nombre d'entrées dépasse les 17 000 personnes[7]. En 2001, ils sont 36 000 festivaliers[8]. Plus de 40 000 spectateurs fêtent les 20 ans d'existence du festival en 2005[9]. En 2013, 14 000 entrées jeunes publics sont comptabilisées[10]. Pour la 30e édition, le festival vise la barre symbolique des 30 000 personnes en six jours de festivités[11].

Les personnalités[modifier | modifier le code]

Claude Zidi est le premier président du jury[4]. Le festival a pu compter parmi ses invités, compétiteurs ou membres du jury : Joris Ivens, Michelangelo Antonioni, Mathilda May, Hilton McConnico, Hippolyte Girardot, Marion Cotillard[12], Sylvie Testud, Peter Mullan, Richard Bohringer, Vincent Lindon, Gérard Darmon, Caroline Loeb, Bernard-Pierre Donnadieu, René Vautier, Véronique Jannot, Pascal Légitimus[13], François Ozon[14], Keren Ann[15] ou encore Yelle[16].

Les découvertes[modifier | modifier le code]

Le festival a permis de mettre en avant de nombreux réalisateurs qui se sont ensuite lancés dans le long-métrage avec succès, par exemple : Arnaud Desplechin, Cédric Klapisch, Éric Rochant, Jean-Pierre Jeunet, Fred Cavayé, Mathieu Kassovitz[4], François Ozon[17], Pascale Breton (grand prix 2001)[18], Gérald Hustache-Mathieu (prix du public 2002)[19]...

Organisation[modifier | modifier le code]

Association Côte Ouest[modifier | modifier le code]

Le festival est organisé par l'association Côte Ouest, créée en 1986. L'événement s'inscrit dans ses missions principales, qui sont la diffusion des œuvres cinématographiques, essentiellement de court métrage ainsi que les actions de sensibilisation et d’éducation à l’image des publics, notamment à destination des plus jeunes[20]. Pendant dix ans, de 1996 à 2007, Côte-Ouest coordonne à Brest le dispositif national Cinéville « Un été au ciné » avec des séances en plein air[21].

Les démarches autour du festival ont pour but de mettre en valeur la jeune création cinématographique, à la fois européenne et plus locale, ainsi qu'initier le plus large public à l'univers du cinéma[20]. Pour cela, sont organisés : « Les Rendez-vous du court » peu avant le festival[22], une programmation adaptée à l'âge avec 4 séances officielles ainsi que des séances scolaires et publiques, avec des documents pédagogiques et des rencontres, des ateliers[23], expositions, voyages[24]...

Sélection officielle[modifier | modifier le code]

Après huit années à la direction artistique du festival, Olivier Bourbeillon passe la main en 1994 à Gilbert Le Traon et Mirabelle Fréville[25]. En 2002, après le départ successif du duo, la direction artistique devient collégiale, assumée par sept personnes[26].

Le règlement accepte uniquement des œuvres de fiction pour la compétition officielle et les courts-métrages ne doivent pas dépasser 30 minutes[27]. La programmation se fait à partir d'environ 2 000 films inscrits pour en projeter entre 200 et 250[28]. 70% des 200 courts-métrages projetés sont issus de toute l'Europe, avec en moyenne une vingtaine de pays européens représentés et une quinzaine d'autres pays. 70 films s'affrontent en compétition, dont 40 pour la catégorie européenne[29].

Les sections[modifier | modifier le code]

La compétition officielle sépare les productions européennes du cinéma français. Jusqu'en 2012, la compétition Cocotte-minute présente des films de moins de six minutes[30]. Depuis 2013, la compétition OVNI (« Objets Vidéo Non Identifiés ») récompense l'originalité et les efforts de créativité[28]. Dans les années 2010, L'Europe en court propose des cartes blanches à des partenaires invités[12].

La programmation propose des séances événements, des séances spéciales ainsi que des séances thématiques avec le Made in Breizh, des films produits et réalisés en région. En marge de la compétition, la section Midnight show est dédiée au thriller jusqu'en 2014[28], la partie Brest-off présentant également différents genres depuis 1993[31]. Le Panorama Animation est dédié au cinéma d'animation européen. Trois ou quatre programmes sont à destination du jeune public (à partir de deux ans)[32].

Constitution des jurys[modifier | modifier le code]

L'organisation du Festival compose un jury d'environ cinq personnes. Les personnalités choisies peuvent occuper diverses fonctions dans le milieu du cinéma. Ils ont à décerner quatre ou cinq prix. Un président du jury coordonne les débats. À noter qu'en 2011, le jury décide de ne pas avoir de président[33].

Le jury bénévole des « passeurs de courts » est initié par le réseau de salles Cinéphare, qui promeut le film court dans 39 salles bretonnes[34]. Le jury jeune est composé d'élèves spécialisés dans le cinéma et l'audiovisuel. Le jury presse comprend des journalistes locaux et nationaux[35], le jury France 2 comprend des professionnels de France Télévisions. La fondation Beaumarchais-SACD décerne également un prix, ainsi que le public, en remplissant des cartes à chaque séance, ainsi que de manière interactive en 2015[36].

Prix décernés[modifier | modifier le code]

Le jury officiel attribue le « Grand prix du film court de la Ville de Brest » ainsi que plusieurs récompenses : un prix européen, un prix du premier film, un prix spécial. D'autres jurys, constitués notamment par le public présent, décernent des prix et des films sont récompensés par le prix « format court » et le prix des « passeurs de courts ». La compétition française est départagée par le prix France 2 et le prix Beaumarchais. Le Off est jugé par la presse,

Autour du Festival[modifier | modifier le code]

Portée[modifier | modifier le code]

Le festival est considéré comme l'un des plus importants festivals de court métrage de France, le deuxième en terme de fréquentation[37]. Il permet de diffuser une sélection de films sur les écrans européens, de la Norvège, la Suisse en passant par l'Islande et les pays de l'Est.

L'événement implique en moyenne 500 professionnels et 200 bénévoles[10]. Depuis 1997, une sélection d'environ 300 films est présentée chaque année au marché du film et une trentaine d’œuvres sont achetées par les professionnels[38].

Relais médiatiques[modifier | modifier le code]

En 1990, des partenaires français s'investissent dans la durée, permettant au festival de grandir : la Fondation Gan pour le cinéma, Kodak (prix photo) et les Histoires courtes sur Antenne 2[39]. À la télévision, des chaînes relayent la programmation, en achetant certains films primés. Le festival a notamment eu pour partenaires France 2[40], CinéCinéma, France 3[41] et Arte[42]. En 2014, le partenariat avec Canal+ est remplacé par un contrat de diffusion sur la chaîne ShortsTV dédiée au court-métrage[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Film culte. "Une vie en forme d'arête : Boris Vian" », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  2. « A Brest, une longue histoire autour du court-métrage », sur https://www.humanite.fr, (consulté le )
  3. « Film court. Une âme bretonne et des bobines », Le Télégramme,‎
  4. a b et c « Film court. Une âme bretonne et des bobines. », sur letelegramme.fr, (consulté le )
  5. « Dates clés », Ouest-France,‎ .
  6. « «L'Estran a lancé de jeunes réalisateurs de courts» », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  7. a et b Cédric Cotteau, « Association Côte Ouest », sur cottereau.cedric.free.fr (consulté le )
  8. « Les 50 qui font bouger Brest. Vie culturelle », L'Express,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  9. Bruno Masi, « Brest en dit long sur le court », Libération,‎ (lire en ligne)
  10. a et b « Bilan du 28e festival européen du film court de Brest », sur planete-cinephile.com, (consulté le ).
  11. Alain Coquil, « Film court à Brest. Les recettes du succès », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  12. a et b « Festival du film court », sur brest.fr
  13. « Film court. Coup d’œil dans la rétro... », sur letelegramme.fr, (consulté le )
  14. « 11e Festival du court métrage de Brest », sur http://www.lesinrocks.com, (consulté le )
  15. « FESTIVAL EUROPÉEN DU FILM COURT DE BREST 2003 » (consulté le )
  16. « Brest. Festival européen du film court : Yelle, la Bretonne du jury. », sur letelegramme.fr, (consulté le )
  17. « Les 50 qui font bouger Brest. Vie culturelle », L'Express,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  18. Clarisse Chassigneux, « A Brest, le court à du nerf », Libération,‎ (lire en ligne)
  19. Didier Péron, « A Brest, courts métrages aux allures de longs », Libération,‎ (lire en ligne)
  20. a et b « Festival du film court : un jeune public verni ! », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  21. « Opération Cinéville : les enfants font leur cinéma », Le Télégramme,‎
  22. Nora Moreau, « Festival du film court. Un tapis rouge avant l'heure », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  23. « Festival du film court. Les p'tits cinéphiles chouchoutés », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  24. « Voyages en festivals de cinéma », sur filmcourt.fr
  25. « Olivier Bourbeillon. Passionné tout court. », sur letelegramme.fr, (consulté le )
  26. Steven Le Roy, « Olivier, Philippe, Gilbert, Gaëlle. La passion du court », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  27. « Règlement / Regulation - Filmcourt - Le festival de cinéma du court métrage de Brest », sur www.filmcourt.fr (consulté le )
  28. a b et c « Le Festival européen du film court a 28 ans », Ouest-France,‎
  29. a et b Frédérique Guiziou, « 29e édition du Film Court : l'Europe accourt à Brest », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  30. « Festival européen du film court », Le Figaro,‎
  31. « Festival du Film Court. Un vrai cinéma ! », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  32. « Brest Du grand cinéma en format court », sur Côté Brest, (consulté le )
  33. Frédérique Guiziou, « Le jury du festival a les yeux grand ouverts », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  34. Anne-Cécile Juillet, « Film court. Le « maille » en héritage », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  35. « Avoir 20 ans ? Le festival avait invité le public à réagit à cette invite. », Ouest-France,‎ , p. 14
  36. Natalia LECLERC, « 30ème festival européen du film court à Brest : le plus bel âge pour un festival », sur le-poulailler.fr (consulté le )
  37. Dorine Bergman, « Nouveaux entrants dans l'industrie cinématographique. Le court métrage comme voie d'apprentissage », Réseaux,‎ , p. 55-56 (lire en ligne)
  38. Jean-Marc Le Droff, « Festival du court. Les pros font leur marché », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  39. « Festival Européen du Film Court de Brest | Archives | court métrage - cinéma - vidéo », sur www.filmcourt.fr (consulté le )
  40. Bruno Icher, « L'homme est un ours pour l'homme », Libération,‎ (lire en ligne)
  41. « Concours Estran : cinq films courts sur France 3 dimanche », Le Télégramme,‎
  42. « La vie des médias. Brest, côté courts », Le Monde,‎ , p. 3.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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