Prix Valentine-Abraham-Verlain

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Le prix Valentine-Abraham-Verlain, de la Fondation Veuve Durand, est un ancien prix annuel de soutien à la création littéraire, créé en 1927 par l'Académie française et « destiné à une femme de lettres ou à une artiste malheureuse »[1].

Valentine Abraham Verlain est une actrice du début du XXe siècle[2], auteure de l'ouvrage La faulx du ministre : histoire d'amour contemporaine, édité en 1926[3],[note 1].

Lauréats[modifier | modifier le code]

  • 1930 : Madeleine Alorges
  • 1931 : Mme S. de Hastings
  • 1933 : Mme de Lauribar
  • 1935 :
    • Louise Ducret
    • Mme L. Marbeau
    • Mlle Zorelli
  • 1936 : Cœcilia Vellini
  • 1943 : Mme J. Choquier

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Léon Daudet donne des déboires de Mlle Verlain le récit (sans doute tendancieux) suivant :
    « La déplorable condition de la femme dans notre pays, et j’imagine dans quelques autres, m’a transpercé avec le cas d’une jeune actrice de fort bonne famille, Mlle Valentine Verlain, morte il y a peu d’années, après un véritable calvaire. Fort jolie, toute menue, toute frêle, avec de grands yeux buveurs, comme dit Aubanel, la pauvre enfant avait été séduite, dans sa maison, par un ami de la famille, académicien et ancien ministre des Affaires étrangères [=Gabriel Hanotaux], remarquable hypocrite, que j’avais autrefois bien connu. Puis ce fut la brutale histoire de l’abandon, de la fuite du mauvais homme, du désespoir de sa maîtresse, des menaces, et finalement (grâce à la complicité du préfet de police d’alors, du nom de Lépine), Mlle Verlain fut arrêtée arbitrairement en pleine rue, comme elle sortait de chez elle, se rendant à une séance de l’Académie, brutalisée par des argousins, comme une fille publique, conduite devant un haut policier qui lui tint ce langage : « Je vous arrêterai chaque fois que cela me plaira... » Le prétexte de cette ignominie était que la jeune fille était soupçonnée d’avoir l’intention de faire scandale sous la coupole. Son séducteur, capon notoire, avait eu la colique à la pensée d’une algarade [...].
    De 1912 à 1919, avec une étonnante ténacité, Mlle Verlain poursuivit le triste Vert de Coupole et son Lépine devant toutes les juridictions possibles. Partout elle fut déboutée et condamnée aux frais, ce qui donnait déjà une fameuse idée de l’indépendance et de la dignité de la justice française [...]. Sa carrière fut brisée, sa santé anéantie. Elle traîna, pendant quatorze ans, une vie désolée, languissante, volontairement solitaire et dénuée [...] et quitta finalement ce monde cruel en laissant un livre vengeur et beau, tiré à un petit nombre d’exemplaires La Faulx du Ministre. »
    Léon Daudet, La Femme et l’Amour, Paris, Flammarion, , 282 p., « Aspects de femmes », p. 36-38.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Prix Valentine-Abraham-Verlain de l'Académie française », sur Académie française (consulté le )
  2. « Valentine Abraham Verlain », sur books.google.fr (consulté le )
  3. « La faulx du ministre », sur bibliotheques.ghu-paris (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]