Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes

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Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes
Image de l'établissement
Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau de Provence-Alpes-Côte d'Azur Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Localité Aix-en-Provence
Quartier Luynes
DISP Marseille
Coordonnées 43° 28′ 56″ nord, 5° 23′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : Aix-en-Provence
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Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes
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Centre pénitentiaire d'Aix-Luynes
Architecture et patrimoine
Propriétaire Drapeau de la France État français
Installations
Type Centre pénitentiaire
Fonctionnement
Date d'ouverture
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Statut actuel En fonctionnement (d)

Le centre pénitentiaire d'Aix-Luynes est un centre pénitentiaire français situé dans le quartier de Luynes de la commune d'Aix-en-Provence, dans le département des Bouches-du-Rhône et dans la région Provence-Alpes-Côté d'Azur.

L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille. Au niveau judiciaire, l'établissement relève du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence et de la cour d'appel d'Aix-en-Provence[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'établissement est construit dans le cadre du Programme 13 000 et ouvre officiellement le en tant que maison d'arrêt[2].

En , un quartier « Centre pour peines aménagées » (CPA) de 82 places est mis en service dans l'établissement. Il est destiné à recevoir les personnes détenues bénéficiant d’une mesure de semi-liberté et celles accueillies en aménagement de peine pour favoriser leur réinsertion[1], A cette occasion, l'établissement change de statut et devient un centre pénitentiaire[3].

En , une extension de l'établissement d'origine, baptisée « centre pénitentiaire Aix-Lyunes II » et situé en mitoyenneté de l'établissement « historique », entre en service et permet ainsi de doubler la capacité d'accueil de l'établissement. Le projet, qui est lancé en , a couté 77 millions [4],[5].

En , un quartier rattaché au centre national d'évaluation (CNE) composé de 50 places est installé dans l'établissement[4]. La même année, un quartier de prévention de la radicalisation (QPR) est également mis en service dans l'établissement[6].

Description[modifier | modifier le code]

Situé au 70 route des Châteaux du Mont Robert, dans le quartier de Luynes à Aix-en-Provence, le centre pénitentiaire est l'un des six établissements pénitentiaires du département des Bouches-du-Rhône[7].

Il s'agit d'un établissement en « gestion mixte déléguée » où tout ce qui concerne de la restauration des détenus et du personnel, l'hôtellerie, la maintenance, du travail pénitentiaire, la formation professionnelle des détenus, le transport et l’accueil des familles sont confiés à une société privée[2].

L'établissement n'accueille que des hommes majeurs ou mineurs prévenus ou condamnés à de courtes peines[1]. A son ouverture, l'établissement « historique » avait une capacité d'accueil de 596 places et était constitué de 5 bâtiments répartis entre un bâtiment administratif, un atelier et d'un quartier « Maison d'arrêt » composé de trois bâtiments de détention[2].

Le « centre pénitentiaire Aix-Lyunes II », ouvert en et relié au centre pénitentiaire d'origine qui a été rebaptisé « centre pénitentiaire Aix-Lyunes I », dispose d'une capacité d'accueil de 735 places pour une surface supplémentaire de 38 651 m2[5], dont 640 places de type « Maison d'arrêt Hommes » et 45 places dans un quartier d'accueil[4].

L'établissement dispose également d'un quartier rattaché au centre national d'évaluation (CNE) composé de 50 places uniquement réservés aux hommes et destiné à réaliser des évaluations de « personnalité » ou « initiales » ainsi que des évaluations de « dangerosités ». Ce CNE, implanté dans le centre pénitentiaire d'Aix-Luynes II, a été mis en service le et est compétent pour évaluer les détenus relevant des DISP de Marseille, Lyon et Toulouse[4].

Actuellement, le centre pénitentiaire, constitué du « centre pénitentiaire Aix-Lyunes I » et du « centre pénitentiaire Aix-Lyunes II », dispose d'une capacité d'accueil totale de 1436 places, pour les hommes majeurs et mineurs, réparties entre le quartier « Maison d'arrêt Hommes majeurs et mineurs », le quartier « Centre pour peines aménagées Hommes » et le quartier « Centre national d'évaluation Hommes »[4].

En , l'établissement faisait partie des prisons les plus surpeuplées de France[8]. Au , le quartier « Maison d'arrêt » accueillait 1 677 détenus, soit un taux d'occupation de 134.7%[9].

Mais le type d'architecture des établissements construits dans le cadre du « programme 13 000 », incluant notamment celui d'Aix-Luynes, n'est pas sans poser de difficultés dans sa gestion quotidienne ainsi que des problèmes de sécurité, l'établissement pouvant en outre être perçu comme « déshumanisé »[10].

Actions de réinsertion par le travail et la formation des détenus[modifier | modifier le code]

Des formations professionnelles sont organisées avec des structures extérieures, telles qu'une formation de cuisinier bénéficiant de cours en ligne et d'outils numériques tout en respectant les contraintes de sécurité pénitentiaire. Cette formation, organisée avec la structure « L'atelier des chefs », est également mise en œuvre au centre de détention d'Oermingen[11].

En , le premier festival « Rap en prison » est organisé dans l'établissement à l'initiative de l'association FU-JO et avec la participation de plusieurs artistes renommés tels que Kery James ou Cut Killer[12]. D'autres concerts, également organisés par l’association FU-JO, ont également lieux dans l'établissement, comme le groupe IAM[13].

Ouvert en , le quartier de prévention de la radicalisation (QPR) installé dans l'établissement a pour objectif de « déradicaliser » les détenus radicalisés dans un cadre à la sécurité renforcée et où interviennent également des éducateurs, psychologues et islamologues[6].

Détenus notables[modifier | modifier le code]

  • Nordahl Lelandais, qui effectue un séjour au centre national d'évaluation[14],[15] à la suite duquel il est transféré à la maison centrale d'Ensisheim[16]
  • Guy Orsoni[17]
  • Bernard Tapie[18]
  • Pascal Fauret, Bruno Odos, Fabrice Alcaud et Pierre-Marc Dreyfus, tous impliqués dans l'affaire dite « Air Cocaine »[19]
  • Pascal Payet, qui parvient à s'évader de l'établissement par hélicoptère puis qui organisa, deux ans plus tard, l'évasion d'un autre détenu incarcéré dans l'établissement, toujours par hélicoptère[20],[21],[22].
  • Elams, rappeur marseillais, qui utilise sa période d'incarcération pour tourner frauduleusement le clip de l'une de ses chansons intitulée Prétoire[23],[24]

Événements notables[modifier | modifier le code]

Le , Pascal Payet et Frédéric Impocco s'évadent de l'établissement à bord d'un hélicoptère détourné. Le , Frédéric Impocco est interpellé à Paris. Le , Pascal Payet organise l'évasion de Franck Perletto (qui passe pour être un des parrains du milieu varois), Éric Alboreo et Michel Valero également du même établissement et également par hélicoptère. Ils sont arrêtés le dans un gîte rural du Vaucluse où est découvert tout un arsenal et une somme de 100 000 euros[20],[21],[22].

En , Raphaël Gimenez, incarcéré au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, s'évade avec l'aide d'un complice à l'occasion d'un transfert à l'hôpital où il se rendait sous escorte pour un examen médical. L'un des surveillant escortant le détenu est blessé par un coup de feu tiré par le complice[25],[26].

En , un détenu purgeant une peine en semi-liberté dans l'établissement est abattu devant l'entrée du centre pénitentiaire d'où il venait de sortir afin de se rendre à son travail ; un règlement de comptes ayant été envisagé par les enquêteurs. Plusieurs autres incidents du même type ont en outre eu lieu la même année[27],[28],[29].

En , le rappeur marseillais Elams publie le clip d'une de ses chansons, intitulée Prétoire, qui a été tourné frauduleusement dans l'établissement l'été précédent durant la période où il y était incarcéré[23],[24]. Par la suite, d'autres vidéos sont également tournées frauduleusement et diffusées sur Internet, notamment via le logiciel Periscope[30].

En , une infirmière de l'établissement est brièvement prise en otage par un détenu qui la libère au bout d'une heure sans l'avoir blessée[31],[32].

En , l'évasion d'un détenu de 18 ans depuis une structure d'accompagnement à la sortie met en lumière des difficultés de fonctionnement de l'établissement remontées par les représentants syndicaux[33].

La prison dans l'art et la culture[modifier | modifier le code]

En , le quatrième épisode série documentaire Prison[s], produite par France Télévisions, suit le quotidien de détenues de l'établissement dans l'un de ses épisodes. L'épisode est intitulé Cyril et l'unité sanitaire et est consacré à la thématique de la santé et des soins des détenus[34],[35].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c CGLPL, « Rapport de visite - Deuxième visite - 2016 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  2. a b et c CGLPL, « Rapport de visite - Première visite - 2009 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  3. Legifrance, « Arrêté du 3 janvier 2011 modifiant le code de procédure pénale (quatrième partie : Arrêtés) et relatif aux établissements pénitentiaires affectés à l'exécution des peines et aux services pénitentiaires d'insertion et de probation » Accès libre, sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  4. a b c d et e CGLPL, « Rapport de visite du CNE - Première visite - 2021 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  5. a et b « Centre pénitentiaire d’Aix - Luynes 2 », sur Apij (consulté le ).
  6. a et b « REPORTAGE - En immersion dans le quartier pour radicalisés de la prison d'Aix-en-Provence », sur Europe 1 (consulté le ).
  7. « Tous les organismes par thème - Bouches-du-Rhône - Annuaire | Service-public.fr », sur lannuaire.service-public.fr (consulté le ).
  8. Par Pascale Egré Le 22 mars 2017 à 10h26, « Prisons : la surpopulation et les violences s’aggravent », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  9. Ministère de la justice, « Statistiques des personnes écrouées et détenues au 1er février 2022 » Accès libre [PDF], sur justice.gouv.fr, .
  10. « A la maison d'arrêt d'Aix-Luynes, des parloirs rebaptisés le « coupe-gorge » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. ATI-GIP, « Actualités », sur atigip-justice.fr (consulté le ).
  12. « Premier festival de rap en prison: "Ici, nos paroles prennent tout leur sens" - Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
  13. « IAM fait danser le Mia à la prison de Luynes », sur Franceinfo, (consulté le ).
  14. « Nordahl Lelandais transféré dans un centre national réservé aux profils difficiles à Aix Luynes », sur BFMTV (consulté le ).
  15. Par Le Parisien Le 3 juin 2022 à 14h42, « Nordahl Lelandais a quitté la prison de Saint-Quentin-Fallavier pour être transféré dans un centre d’évaluation », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  16. « Justice : Nordahl Lelandais a été transféré dans une prison du Haut-Rhin, connue pour avoir hébergé plusieurs tueurs en série », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le ).
  17. « Justice : la demande de remise en liberté de Guy Orsoni rejetée », sur France 3 Corse ViaStella (consulté le ).
  18. « Bernard Tapie est mort à l'âge de 78 ans », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  19. « "Air Cocaïne" : les pilotes et les dirigeants de la compagnie remis en liberté », sur Europe 1 (consulté le ).
  20. a et b Bruno Aubry, Les parrains du siècle : Destins et déclins, Groupe Express, (1re éd. 2011), 460 p. (ISBN 978-2-360-75909-5), p. 221
  21. a et b « En hélicoptère ou par la grande porte, les évasions les plus spectaculaires | INA », sur ina.fr (consulté le ).
  22. a et b Par Le 31 mars 2011 à 07h00, « Le « roi de l'évasion » de retour aux assises », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  23. a et b « Clip tourné à la maison d’arrêt d’Aix-Luynes : une nouvelle vidéo si Elams retourne en prison ? », sur TF1 INFO, (consulté le ).
  24. a et b « "Prétoire" : le clip tourné en prison par le rappeur marseillais Elams fait polémique », sur Franceinfo, (consulté le ).
  25. Par Le 4 octobre 2011 à 12h25, « Fusillade à l'hôpital d'Aix-en-Provence : un détenu en fuite, un gardien blessé », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  26. Le Point magazine, « Un détenu s'évade de l'hôpital d'Aix, un gardien blessé », sur Le Point, (consulté le ).
  27. « Détenu abattu à Luynes : ce que l'on sait », sur L'Obs, (consulté le ).
  28. Le Point magazine, « Un détenu en semi-liberté abattu devant la prison de Luynes », sur Le Point, (consulté le ).
  29. Challenges, « Un détenu en semi-liberté abattu devant la prison de Luynes », sur Challenges, (consulté le ).
  30. « Ces détenus qui se filment en "direct" sur Periscope », sur Europe 1 (consulté le ).
  31. « Une infirmière prise en otage à la prison d'Aix-Luynes », sur rtl.fr (consulté le ).
  32. Sudouest, « Prison d'Aix : une infirmière prise en otage par un détenu puis relâchée », Sudouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  33. « Un homme de 18 ans s'évade de la prison d'Aix-Luynes : les surveillants sont à bout de nerf », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  34. « "Prison[s]" : l'univers carcéral français passé au crible dans une remarquable série documentaire », sur Franceinfo, (consulté le ).
  35. Charlotte Lavocat, « Prison[s] Cyril et l'unité sanitaire », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]