Présidence de Jimmy Carter

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Présidence de Jimmy Carter

39e président des États-Unis

Description de cette image, également commentée ci-après
Jimmy Carter en 1978.
Type
Type Président des États-Unis
Résidence officielle Maison-Blanche, Washington
Élection
Système électoral Grands-électeurs
Mode de scrutin Suffrage universel indirect
Élection 1976
Début du mandat
Fin du mandat
Durée 4 ans
Présidence
Nom Jimmy Carter
Date de naissance (99 ans)
Appartenance politique Parti démocrate

La présidence de Jimmy Carter débute le 20 janvier 1977, date de l'investiture de Jimmy Carter en tant que 39e président des États-Unis, et prend fin le 20 janvier 1981. Membre du Parti démocrate, Carter entre en fonction après avoir battu le président Gerald Ford, candidat du Parti républicain, lors de l'élection présidentielle de 1976. Il est lui-même battu quatre ans plus tard à l'élection de 1980 par le candidat républicain Ronald Reagan, qui lui succède à la Maison-Blanche.

Carter accède à la présidence au moment où l'économie américaine traverse une période de stagflation, c'est-à-dire une combinaison entre une croissance économique au ralenti et un taux d'inflation très élevé. Son administration met en place une politique budgétaire qui vise à maîtriser l'inflation en procédant à une réduction des déficits et des dépenses publiques. En réponse à la crise énergétique qui perdure pendant une grande partie des années 1970, Carter veut établir une politique énergétique à l'échelle nationale afin de promouvoir la préservation de l'énergie et la mise au point de ressources alternatives. En dépit de ce choix, les États-Unis subissent les effets du choc pétrolier de 1979 qui est suivi d'une récession en 1980. Carter cherche également à réformer le système de protection sociale, le système de santé et la politique fiscale, mais il échoue en grande partie, notamment en raison de ses mauvaises relations avec le Congrès. Il fonde par ailleurs deux nouveaux départements fédéraux — Éducation et Énergie.

Sur le plan des relations internationales, dans un contexte de guerre froide, le président américain met les droits de l'homme au cœur de sa politique étrangère, à une période où les relations avec la Chine et l'URSS sont relativement apaisées. Poursuivant les efforts de conciliation initiés par ses prédécesseurs, Carter normalise ainsi les relations avec la Chine et poursuit les négociations sur la limitation des armements stratégiques avec l'Union soviétique. Dans le cadre du conflit israélo-arabe, il aide à la ratification des accords de Camp David qui mettent fin au conflit entre Israël et l'Égypte. Il signe également les traités Torrijos-Carter qui garantissent la rétrocession de la zone américaine du canal de Panama aux autorités panaméennes dans un délai de vingt ans. Après l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques, Carter abandonne les tentatives de rapprochement avec l'URSS et entame un réarmement militaire.

Sa dernière année au pouvoir est marquée par plusieurs crises majeures, en particulier le déroulement de la prise d'otages de l'ambassade américaine en Iran et l'échec de la tentative de libération des otages lors de l'opération Eagle Claw, d'importantes pénuries de carburant aux États-Unis et l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques. Sa faible popularité lui vaut d'être concurrencé en vue des prochaines élections par Ted Kennedy, représentant de l'aile progressiste du Parti démocrate, qui critique l'opposition de Carter à un système d'assurance santé universelle. Bénéficiant du soutien de l'opinion publique à la fin de l'année 1979 et au début de l'année 1980, Carter parvient toutefois à s'imposer face à Kennedy lors des primaires démocrates de 1980. La même année, il affronte au scrutin général l'ancien gouverneur de Californie Ronald Reagan. Alors que les sondages réalisés à la veille de l'élection prédient un résultat serré, Reagan l'emporte largement sur son adversaire. Carter est généralement considéré par les historiens et les politologues comme un président inférieur à la moyenne.

Élection présidentielle de 1976

Débat entre Jimmy Carter et le président Gerald Ford au Walnut Street Theatre de Philadelphie.

Carter est élu gouverneur de la Géorgie pour un mandat de quatre ans en 1970 et s'est forgé une réputation de gouverneur progressiste et modéré, notamment sur la question raciale. À la suite de la victoire de George McGovern aux primaires démocrates de 1972, Carter pense qu'il a des chances de remporter la nomination de son parti pour l'élection présidentielle de 1976 en se présentant comme un outsider déconnecté des institutions politiques de Washington[1]. À l'instar de McGovern en 1972, Carter souhaite remporter un maximum de délégués aux élections primaires afin de compenser le manque de soutien parmi les ténors du Parti démocrate. Il annonce officiellement sa candidature à la prochaine élection présidentielle en décembre 1974[2]. Un certain nombre de dirigeants démocrates comme l'ancien candidat à l'élection de 1968 Hubert Humphrey, le sénateur Walter Mondale du Minnesota ou le sénateur Ted Kennedy du Massachusetts n'ayant pas souhaité se présenter, aucun favori n'émerge clairement en vue des primaires du parti. Les différents candidats — Mo Udall, Sargent Shriver, Birch Bayh, Fred R. Harris, Terry Sanford, Henry M. Jackson, Lloyd Bentsen et George Wallace — bénéficient toutefois pour la plupart d'une notoriété bien supérieure à celle de Carter[3].

Conscient de cette faiblesse, Carter cherche à travers ses discours à unifier le parti derrière sa candidature : son plaidoyer en faveur d'une réduction des dépenses militaires et d'un contrôle plus strict des activités de la CIA plaît aux progressistes alors que sa promesse d'éliminer le gaspillage gouvernemental lui attire une grande partie de l'électorat conservateur. Pour la première élection primaire qui se tient en Iowa, Carter mène une campagne intensive car il estime qu'une victoire dans cet État le placera en bonne position pour remporter la nomination du parti. Lors du scrutin, il arrive en tête devant tous les autres candidats ce qui lui permet de dominer la scène médiatique avant la primaire du New Hampshire, qu'il remporte également[4]. Wallace se retire de la course après ses défaites aux primaires de Floride et de Caroline du Nord, débarrassant Carter de son principal rival dans le Sud[5]. La mobilisation des électeurs noirs en faveur de Carter joue un rôle important dans la victoire de ce dernier, notamment durant les primaires organisées dans les États du Sud. Après sa victoire contre Jackson lors de la primaire de Pennsylvanie, Carter devient le grand favori de la course pour l'investiture démocrate[6]. En dépit des déclarations de candidatures tardives du sénateur Frank Church et du gouverneur Jerry Brown, Carter décroche la nomination le dernier jour des primaires[7]. Après s'être entretenu avec plusieurs candidats potentiels, il sélectionne Walter Mondale comme colistier, un choix qui rassure l'aile progressiste du parti plutôt sceptique à l'égard de Carter[8].

Résultats de l'élection présidentielle américaine de 1976.

De leur côté, en dépit d'une convention particulièrement houleuse, les républicains finissent par désigner comme candidat le président Gerald Ford, entré à la Maison-Blanche en 1974 à la suite de la démission de Richard Nixon, impliqué dans le scandale du Watergate[8]. La division des républicains et les critiques selon lesquelles Ford n'était pas fait pour occuper le poste favorisent la candidature de Carter, qui devance son adversaire de 15 points dans les sondages en août 1976[9]. Pendant la campagne, Carter continue de promouvoir un programme centriste et cherche à redéfinir la place du Parti démocrate dans la vie politique après les événements tumultueux des années 1960. Il concentre essentiellement ses attaques sur les institutions politiques, se définissant lui-même comme un outsider dont le but est de réformer Washington après le traumatisme du Watergate[10]. En réaction, Ford reproche à Carter son « manque de clarté » et l'accuse de ne pas prendre suffisamment position sur un certain nombre de sujets[9]. Une série de trois débats télévisés est organisée entre les deux candidats au cours de la campagne. Ford est généralement considéré comme le vainqueur du premier débat, mais il commet une gaffe lors du deuxième débat en affirmant que l'Europe de l'Est n'est pas sous la domination de l'Union soviétique. Cette maladresse ainsi que la bonne performance de Carter lors du troisième débat stoppent la remontée du président sortant, mais les sondages réalisés la veille du scrutin n'en prédisent pas moins un résultat très serré[11].

Le 2 novembre 1976, Carter remporte l'élection avec 50,1 % des voix et 297 votes de grands électeurs, contre 48 % des voix et 240 grands électeurs pour Ford. L'élection de 1976 est la seule élection présidentielle remportée par le Parti démocrate entre 1964 et 1992. Carter réalise de très bons scores dans les États du Sud et du Nord-Est alors que Ford remporte la quasi-totalité des États de l'Ouest et une grande partie du Midwest. Lors des élections législatives qui se déroulent à la même période, les démocrates accroissent leur majorité au Sénat et à la Chambre des représentants[12].

Investiture

Le président Jimmy Carter et son épouse Rosalynn Carter remontant Pennsylvania Avenue le jour de l'investiture.

Dans son discours d'investiture, Jimmy Carter déclare : « nous avons appris que plus n'est pas forcément synonyme de mieux, que notre grande nation a su reconnaître ses limites et que nous ne pouvons apporter de solution satisfaisante à toutes nos questions ni à tous nos problèmes »[13]. Carter fait campagne sur la promesse d'éliminer les travers de la « présidence impériale », promesse qu'il met en pratique le jour de son investiture en remontant à pied Pennsylvania Avenue, du Capitole jusqu'à la Maison-Blanche, au mépris de tous les protocoles de sécurité. Ses premières actions en tant que président vont également dans ce sens puisqu'il réduit d'un tiers l'effectif de son cabinet et met en vente le yacht présidentiel, l'USS Sequoia[14]. Conformément à une promesse de campagne, Carter accorde en outre l'amnistie générale aux citoyens s'étant soustraits à l'autorité militaire lors de la guerre du Viêt Nam[15].

Composition du gouvernement

Bien que Carter ait fait campagne contre la sphère politique de Washington, la plupart des individus nommés initialement à un poste de son cabinet ont servi sous les administrations précédentes ou ont connu Carter en Géorgie, à l'exception notable du secrétaire au Travail Ray Marshall. Le secrétaire d'État Cyrus Vance, le secrétaire à la Défense Harold Brown et le secrétaire du Trésor W. Michael Blumenthal sont tous d'anciens hauts fonctionnaires des administrations Kennedy et Johnson[16]. Les autres nominations importantes sont celles de Charles Schultze comme président du Conseil des conseillers économiques, de l'ancien secrétaire à la Défense James R. Schlesinger en tant que conseiller du président sur les questions énergétiques, du juge fédéral Griffin Bell comme procureur général et de Patricia Roberts Harris, la première femme afro-américaine à siéger dans un cabinet présidentiel, en tant que secrétaire au Logement et au Développement urbain[17].

Après sa victoire à l'élection de 1976, Carter offre le poste de chef de cabinet de la Maison-Blanche à deux de ses conseillers, Hamilton Jordan et Charles Kirbo, qui le refusent tous les deux. Plutôt que d'offrir le poste à quelqu'un d'autre, Carter décide de se passer d'un chef de cabinet et mit en place un système dans lequel les membres du cabinet auront plus facilement accès au président. Carter nomme plusieurs de ses anciens collaborateurs en Géorgie au sein du bureau exécutif : Bert Lance est désigné à la tête du Bureau de la gestion et du budget tandis que Jordan devient un conseiller influent du président. Parmi les anciens de Géorgie figurent Jody Powell comme porte-parole de la Maison-Blanche, Jack Watson en tant que secrétaire du cabinet et Stuart E. Eizenstat comme chef du personnel chargé de la politique intérieure[18]. Pour conduire la politique étrangère de l'administration, Carter s'appuie sur divers membres de la Commission trilatérale, dont Vance et le conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzeziński. Brzeziński émerge comme l'un des principaux conseillers du président et Carter travaille à la fois avec le Conseil de sécurité nationale et le département d'État dirigé par Vance pour concevoir et mettre en œuvre sa politique extérieure[19]. Le vice-président Walter Mondale est un conseiller important sur les questions de politiques étrangère et nationale[20] et la Première dame Rosalynn Carter joue également un rôle influent au sein de l'administration[21].

Au milieu de l'année 1978, Carter remanie partiellement son cabinet en nommant le directeur de la publicité, Gerald Rafshoon, au poste de directeur des communications de la Maison-Blanche et Ann Wexler pour diriger le bureau des relations publiques[22]. Carter remplace une grande partie de son personnel et de son cabinet au milieu de l'année 1979. Cinq membres du cabinet doivent quitter leurs fonctions, parmi lesquels Blumenthal, Bell et Joseph A. Califano, Jr., le secrétaire à la Santé, à l'Éducation et aux Services sociaux. Jordan est finalement choisi pour exercer les fonctions de chef de cabinet et Alonzo L. McDonald, un ancien cadre de la société McKinsey & Company, est nommé directeur du personnel. Le président de la Réserve fédérale G. William Miller succède à Blumenthal en tant que secrétaire du Trésor, Benjamin Civiletti devient procureur général et Charles Duncan, Jr. nouveau secrétaire à l'Énergie[23]. Après la démission de Vance en 1980, Carter désigne Edmund Muskie, un sénateur très respecté avec qui Carter entretient des relations amicales, pour servir à la tête du département d'État[24].

Réunion du cabinet Carter en février 1978.
Cabinet Carter
Fonction Nom Dates
Président Jimmy Carter 1977-1981
Vice-président Walter Mondale 1977-1981
Secrétaire d'État Cyrus Vance 1977-1980
Edmund Muskie 1980-1981
Secrétaire du Trésor W. Michael Blumenthal 1977-1979
G. William Miller 1979-1981
Secrétaire à la Défense Harold Brown 1977-1981
Procureur général Griffin Bell 1977-1979
Benjamin Civiletti 1979-1981
Secrétaire à l'Intérieur Cecil D. Andrus 1977-1981
Secrétaire à l'Agriculture Robert Bergland 1977-1981
Secrétaire du Commerce Juanita M. Kreps 1977-1979
Philip M. Klutznick 1979-1981
Secrétaire au Travail Ray Marshall 1977-1981
Secrétaire à la Santé, à l'Éducation
et aux services sociaux
Joseph A. Califano, Jr. 1977-1979
Secrétaire à la Santé et aux services sociaux Patricia Roberts Harris 1979-1981
Secrétaire à l'Éducation Shirley Hufstedler 1979-1981
Secrétaire au Logement
et au Développement urbain
Patricia Roberts Harris 1977-1979
Maurice Landrieu 1979-1981
Secrétaire aux Transports Brock Adams 1977-1979
Neil Goldschmidt 1979-1981
Secrétaire à l'Énergie James R. Schlesinger 1977-1979
Charles Duncan, Jr. 1979-1981
Chef de cabinet Aucun 1977-1979
Hamilton Jordan 1979-1980
Jack Watson 1980-1981
Administrateur de l'Agence de protection
de l'environnement
Douglas M. Costle 1977-1981
Directeur du Bureau de la gestion et du budget Bert Lance 1977
James T. McIntyre 1977-1981
Représentant américain au commerce Robert S. Strauss 1977-1979
Reubin Askew 1979-1981

Nominations judiciaires

Parmi les présidents qui n'ont effectué un seul mandat complet de quatre ans, Carter est le seul qui n'a pas à proposer de candidats à la Cour Suprême[25]. Il nomme toutefois 56 juges aux cours d'appel fédérales et 203 juges aux cours fédérales de district. Deux des juges affectés aux cours d'appel sous son administration — Stephen Breyer et Ruth Bader Ginsburg — entrent par la suite à la Cour suprême sous la présidence de Bill Clinton. Carter est le premier président à faire de la diversité démographique un critère important dans le choix des candidats à des postes de la magistrature. Sous son mandat, le nombre de juges féminins dans les cours d'appel passe de un à douze, celui des juges masculins non-blancs de six à treize et celui des juges féminins dans les cours de district de quatre à 32. Dans le même temps, le nombre de juges masculins non-blancs dans ces mêmes cours de district passe de 23 à 55. Carter nomme également la première juge de cour d'appel afro-américaine, Amalya Lyle Kearse, le premier juge de cour d'appel hispanique, Reynaldo Guerra Garza, et la première juge de district hispanique, Carmen Consuelo Cerezo[26].

Politique intérieure

Relations avec le Congrès

Portrait de Jimmy Carter dans le Bureau ovale par Robert Templeton, National Portrait Gallery, Washington, D.C.

Après avoir mené une campagne efficace sur son image d'« étranger » de Washington et sur ses critiques à l'encontre du pouvoir en place, Carter conserve cette ligne de conduite en tant que président des États-Unis. Le positionnement qu'il adopte contre les institutions et son refus de jouer selon les règles de Washington contribuent néanmoins aux mauvaises relations entretenues par son administration avec les démocrates du Congrès. Après son élection, Carter demande la possibilité de réorganiser la branche exécutive, ce qui lui aliène plusieurs démocrates influents comme Jack Brooks ou le président de la Chambre des représentants Tip O'Neill. Sous la présidence de Nixon, le Congrès a adopté une série de législations qui réduisait les pouvoirs du président et la plupart des membres du Congrès ne sont pas disposés à restituer ce pouvoir, même avec un démocrate en fonction comme Carter[27]. La réticence de celui-ci à accorder des faveurs politiques achève d'agacer le Congrès et ce dernier vient affecter les ambitions législatives du président Carter durant toute la durée de son mandat[28]. Les rapports entre le Congrès et la Maison-Blanche étaient tendus même si, bien souvent, les difficultés de communication ne résultent pas d'une négligence intentionnelle mais sont plutôt dues à la mauvaise organisation des relations avec le Congrès au sein de l'administration[29]. O'Neill, Robert Byrd, le chef de la majorité au Sénat, et d'autres membres du Congrès sont conviés par le président à des entretiens seul-à-seul dans lesquels Carter tente de rallier ses interlocuteurs à ses vues, mais il échoue la plupart du temps[30]. Carter commet également l'erreur de vouloir se concentrer sur trop de priorités à la fois, en particulier durant les premiers mois de sa présidence[31].

Pendant les 100 premiers jours de sa présidence, Carter adresse une lettre au Congrès dans laquelle il propose l'abandon de différents projets hydrauliques. Parmi les opposants à cette suggestion de Carter se trouve le sénateur Russell Long, un démocrate influent du Comité des finances du Sénat. Le projet de Carter est rejeté, laissant au président un grand sentiment d'amertume[32]. Un profond désaccord s'installe alors entre le Congrès et la Maison-Blanche. Carter note que les opposants les plus acharnés à sa politique proviennent de l'aile libérale du parti démocrate, opposition qu'il attribue à l'ambition de Ted Kennedy de le remplacer au poste de président[33].

Quelques mois après le début de son mandat, pensant pouvoir compter sur le soutien de 74 membres du Congrès, Carter publie une « liste noire » de 19 projets qu'il considère comme relatifs à la politique d'« assiette au beurre ». Il précise qu'il mettra son veto à n'importe quelle législation contenant un projet de cette liste[34]. Cette dernière est très mal accueillie par la direction du Parti démocrate. Le président estime qu'un projet de loi sur les fleuves et les ports relevait de la dépense inutile, mais Tip O'Neill pense qu'il est imprudent pour Carter d'interférer sur des questions relevant traditionnellement de la compétence du Congrès. Contraint par la suite d'accepter une loi incluant la plupart des projets portés précédemment sur la « liste noire », la position du président sort affaiblie de cette confrontation[35].

Le Congrès refuse ultérieurement d'adopter les dispositions majeures de son projet de loi sur la protection des consommateurs et des mesures portant sur la réforme du travail. En retour, Carter appose son veto à un ensemble de textes législatifs concernant le secteur des travaux publics, le qualifiant d'« inflationnaire » dans ce qu'il juge n'être qu'une dépense futile. Devinant néanmoins le faible soutien de l'opinion publique à l'action législative du président, les leaders du Congrès profitent de la situation pour réduire son plan fiscal à une succession de dépenses en faveur d'intérêts particuliers[36].

Politique budgétaire

Déficit budgétaire du gouvernement fédéral américain de 1971 à 2001 (en milliards de dollars).

Bien qu'il ait appelé à une réforme du système fiscal lors de sa campagne présidentielle, Carter n'y apporte que des changements mineurs une fois entré en fonctions[37]. Ses propositions consistent en une réduction d'impôt de 50 dollars par contribuable, une diminution des impôts sur les sociétés de 900 millions de dollars et une augmentation des dépenses dans le secteur des travaux publics. La faiblesse des dépenses comprises dans ce plan de relance reflète le conservatisme de Carter en matière de fiscalité car celui-ci est plus soucieux d'éviter l'inflation et d'équilibrer le budget que de s'attaquer au problème du chômage. L'opposition de Carter à une augmentation des dépenses fédérales lui vaut d'être très critiqué jusqu'au sein de son propre parti, de nombreux démocrates souhaitant réduire le taux de chômage via une politique fédérale de travaux publics[38].

En 1977, Carter approuve plusieurs mesures destinées à lutter contre le chômage, dont une extension du Comprehensive Employment and Training Act, mais il continue de se concentrer principalement sur la réduction des déficits et de l'inflation[39]. En novembre 1978, il ratifie le Revenue Act of 1978 qui instaure une baisse d'impôt à hauteur de 18,7 milliards de dollars[40]. Il procède également à une importante réduction du taux d'imposition sur les plus-values, qui passa de 98 % à 28 %[41]. Les États-Unis accumulent une dette d'environ 280 milliards de dollars sous la présidence de Carter, passant d'environ 630 milliards début 1977 à près de 910 milliards à la fin de l'année 1980. Toutefois, en raison d'une croissance économique supérieure à l'augmentation de la dette nominale, le ratio dette/PIB du gouvernement américain, établi à 36,2 % au début du mandat de Jimmy Carter, diminue progressivement jusqu'à atteindre 33,3 % à la fin de l'année 1980[42].

Énergie

National Energy Act

Le président Carter quittant la centrale nucléaire de Three Mile Island, le 1er avril 1979.

En 1973, sous la présidence de Richard Nixon, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) réduit les quantités de pétrole disponibles sur le marché mondial, d'une part en raison de la déflation du dollar consécutive à la décision de Nixon de mettre fin à l'étalon-or, et d'autre part en réponse au trafic d'armes orchestré par les États-Unis avec Israël pendant la guerre du Kippour. Cet événement conduit au premier choc pétrolier de 1973 et à la hausse brutale du prix du pétrole, stimulant l'inflation et mettant un frein à la croissance économique. Sitôt la décision de l'OPEP connue, le gouvernement américain met en place un contrôle des prix sur l'essence et le pétrole, ce qui a pour effet d'entraîner des pénuries de carburant et de longues files d'attente devant les stations-services[43],[44]. La situation est finalement apaisée avec la levée des contrôles sur l'essence, mais il faut attendre l'administration de Ronald Reagan pour que les contrôles sur les prix du pétrole soient définitivement supprimés[44]. Carter déclare au peuple américain que le choc pétrolier est « une menace actuelle et réelle pour notre nation » et « l'équivalent moral d'une guerre », ajoutant dans son discours que les réserves mondiales de pétrole ne permettront probablement plus de répondre à la demande des États-Unis dans les six à huit prochaines années[45].

En 1977, Carter obtient des démocrates du Congrès la création du département de l'Énergie des États-Unis, avec une priorité donnée à la réduction de la consommation, au développement de nouvelles ressources et à la recherche[46]. Le président instaure un contrôle des prix sur le pétrole et le gaz naturel, installe des panneaux solaires sur le toit de la Maison-Blanche et un poêle à bois dans ses appartements[47] ; il demande par ailleurs, en 1979, que les illuminations de Noël au sein de la Maison-Blanche soient éteintes, en hommage aux otages de l'ambassade américaine en Iran mais aussi par souci d'économie[48]. Sur l'ensemble du pays, les thermostats équipant les bâtiments gouvernementaux et commerciaux sont contrôlés pour éviter qu'ils ne soient réglés au-dessus de 18 °C en hiver et en dessous de 26 °C en été, et ce durant toute l'année 1980[49].

En réaction à la crise, Carter ratifia le National Energy Act (NEA) et le Public Utility Regulatory Policies Act (PURPA), dans le but d'encourager les économies d'énergie et le développement des ressources nationales — notamment dans le secteur des énergies renouvelables[50]. Le président s'oppose toutefois à un programme de commercialisation des photovoltaïques envisagé par le département de la Défense[51]. Entre 1979 et 1980, il entame un processus de dérégulation de l'industrie pétrolière en éliminant les allocations gouvernementales. Dans son discours du « malaise », il demande au Congrès d'instaurer une « taxe sur les bénéfices exceptionnels », sortie justifiée par l'attitude de son administration qui voyait dans cette dérégulation un moyen pour les compagnies pétrolières d'augmenter leurs recettes de façon « indigne »[52]. Adoptée en avril 1980, la taxe ne produit que des résultats médiocres et est finalement supprimée en 1988[53].

Deuxième choc pétrolier

Jimmy Carter et le vice-président Walter Mondale devant l'hélicoptère présidentiel Marine One, en janvier 1979.

Un deuxième choc pétrolier frappe les États-Unis en 1979 et les automobilistes américains doivent parfois faire la queue pendant plus d'une heure pour faire le plein d'essence. En réaction, Carter demande au Congrès de déréglementer le prix du pétrole domestique. À l'époque, le cours intérieur du pétrole n'est pas fixé par le marché mondial mais par les contrôles des prix mis en place par la loi de 1975 sur la politique et la conservation de l'énergie (EPCA). Les compagnies pétrolières sont très favorables à cette déréglementation qui va leur permettre d'augmenter leurs profits, mais certains membres du Congrès craignent que cela n'engendre une hausse de l'inflation. Simultanément à son projet de déréglementation, Carter propose de créer une taxe sur les bénéfices exceptionnels qui devrait rapporter au gouvernement fédéral environ la moitié des nouveaux bénéfices des compagnies pétrolières. Le président se sert une disposition de la loi pour instaurer progressivement des contrôles sur le prix du pétrole, mais le Congrès rechigne à mettre en œuvre la taxe proposée[54].

En juillet 1979, devant la gravité de la crise, Carter rencontre toute une série de chefs d'entreprise, de responsables politiques, de dirigeants syndicaux, d'universitaires et de personnalités religieuses afin de réformer la politique de son administration[55]. Son observateur des sondages, Patrick Caddell, lui confie que le peuple américain traverse une crise de confiance, liée à la défiance du public vis-à-vis du gouvernement[56]. Alors que la plupart de ses conseillers l'encouragent à poursuivre la lutte contre l'inflation et la crise énergétique, Carter retient l'idée de Caddell selon laquelle le principal problème du pays est une crise de confiance du peuple américain. Le 15 juillet, Carter s'adresse à la nation entière dans un discours télévisé au cours duquel il plaide en faveur d'un contrôle sur le long terme des importations de pétrole et du développement de carburants synthétiques. Il déclare également que « toute la législation du monde ne peut réparer ce qui ne va pas avec l'Amérique, c'est-à-dire la confiance et le sens de la communauté »[57]. Ces propos restent connus sous le nom de discours du « malaise », bien que Carter n'a jamais utilisé le mot « malaise » dans son texte[58] :

« Je souhaite maintenant vous parler d'une menace fondamentale qui pèse sur la démocratie de notre pays… Je ne fais pas référence à l’influence exercée par l’Amérique, une nation actuellement en paix avec le reste du monde, et dont la puissance économique et militaire est inégalée…Cette menace est à peine perceptible par des moyens ordinaires. Il s'agit d'une crise de confiance. Il s'agit d'une crise qui frappe la volonté de notre nation en son sein même, en son âme et en son esprit. Nous percevons cette crise à cause du doute croissant que l'on porte sur la signification de nos propres vies et de la perte d'un objectif unique pour notre nation[58]. »

Bien qu'il a été par la suite fortement critiqué par de nombreux historiens, le discours est très bien accueilli par la population américaine et la cote de popularité du président augmente de 11 points dans les sondages[59]. Trois jours après son discours, Carter exige la démission de tous les responsables de son gouvernement, mais en fin de compte n'en accepte que cinq — notamment celle du secrétaire d'État à l'Énergie James Schlesinger et celle du secrétaire à la Santé, à l'éducation et aux services sociaux Joseph Califano[60]. Le Congrès adopte néanmoins un impôt taxant les bénéfices exceptionnels des entreprises à hauteur de 227 milliards de dollars et adopte l’Energy Security Act ou loi sur la sécurité énergétique. Ce texte donne naissance à la Synthetic Fuels Corporation qui est chargée de développer des sources d'énergie alternatives[61]. En dépit de ces succès, le Congrès annule en 1980 la surtaxe instaurée par Carter sur le pétrole importé et rejette la création d'un « conseil de mobilisation énergétique » (Energy Mobilization Board), une agence gouvernementale destinée à faciliter la construction de centrales électriques[62]. Kaufman et Kaufman considèrent malgré tout les décisions de Carter comme « la législation énergétique la plus radicale de l'histoire de la nation »[61]. Les importations de pétrole aux États-Unis, qui avaient ont un record de 2,4 milliards de barils en 1977 (soit 50 % des réserves du pays) diminuent de moitié entre 1979 et 1983[63] tandis que la consommation d'énergie par habitant chute de 10 % sur la même période[64]

Situation économique

Finances fédérales et PIB sous la présidence de Carter[note 1]
Année Revenu Dépenses Surplus/
Déficit
PIB Dette en %
du PIB[note 2]
1977 355,6 409,2 -53,7 2028,4 21,1
1978 399,6 458,7 -59,2 2278,2 26,6
1979 463,3 504,0 -40,7 2570,0 24,9
1980 517,1 590,9 -73,8 2796,8 25,5
1981 599,3 678,2 79,0 3138,4 25,2
Sources [65] [66] [67]

L'histoire économique de la présidence de Jimmy Carter peut se diviser grossièrement en deux parties égales. Les deux premières années de son mandat sont une période de continuel redressement de la sévère récession économique subie par les États-Unis de 1973 à 1975, qui laisse l'investissement fixe à son niveau le plus bas depuis la récession de 1970 et un taux de chômage à 9 %[63]. Les deux dernières années sont quant à elles marquées par une inflation à deux chiffres, couplée à des taux d'intérêts extrêmement élevés[68], des pénuries de carburant et une croissance économique au ralenti[69]. L'économie du pays progressait à une moyenne de 3,4 % (en accord avec la moyenne historique)[70] et sous Carter, plus d'emplois sont créés par mois dans le secteur privé que sous n'importe quelle autre administration depuis 1950, l'administration Clinton exceptée[71].

L'économie des États-Unis, qui avait bénéficié d'une hausse de 5 % en 1976, continue de croître dans des proportions similaires au cours des deux années suivantes[70]. Le chômage chute de 7,5 % en janvier 1977 à 5,6 % en mai 1979[72], avec environ 9 millions d'emplois créés dans cet intervalle[73] et un revenu médian des ménages en progression de 5 % entre 1976 et 1978[74]. L'investissement fixe dans le secteur privé (machineries et construction) augmente de 30 % de 1976 à 1979, croissance identique à celle connue dans la vente et la construction de logements en 1978, tandis que la production industrielle ainsi que la fabrication et la vente de moteurs de voiture frisent les 15 %. À l'exception des nouvelles mises en chantier, toujours établies un peu en dessous de leur pic de 1972, chacun de ces secteurs de référence atteint des records de croissance en 1978 ou en 1979[63].

La politique monétaire laxiste du président de la Réserve fédérale, G. William Miller, conduit à une hausse de l'inflation que vient considérablement aggraver le choc pétrolier de 1979.

Le deuxième choc pétrolier de 1979 met cependant un terme à cette période de prospérité : l'inflation et les taux d'intérêts bondissent tandis que la croissance économique, la création d'emploi et la confiance des consommateurs diminuent rapidement[68]. La politique monétaire laxiste adoptée par le président de la Réserve fédérale américaine, G. William Miller, avait déjà contribué à une situation de forte inflation[75], passant de 5,8 % en 1976 à 7,6 % en 1978[76], mais la décision de l'OPEP de multiplier soudainement le prix du pétrole par deux[77] conduit à une inflation à deux chiffres qui atteignit 11,3 % en 1979 et 13,5 % en 1980[76]. La pénurie de carburant durant les vacances d'été de 1979 aggrave le problème de manière considérable, à tel point qu'elle devient plus tard un symbole de la crise chez les Américains[68]. L'augmentation des prix pratiquée par la firme pétrolière Amerada Hess, largement au-dessus du seuil fixé par la Maison-Blanche, incite le gouvernement fédéral à entamer des poursuites judiciaires contre la compagnie[78].

À l'instar de Nixon, Carter demande au Congrès d'imposer un contrôle des prix sur l'énergie, la médecine et les frais de consommation, mais l'opposition du Capitole l'empêche d'en obtenir l'application[79]. Le 1er juillet 1979, Carter a recours au Energy Policy and Conservation Act — voté par le Congrès en 1975 sous la présidence de Gerald Ford — afin de déréguler les prix sur le pétrole domestique et ainsi encourager à la fois la production de pétrole et les économies de carburant[80].

En août 1979 a lieu un important remaniement du cabinet au cours duquel Carter demande la démission d'un certain nombre de ses collaborateurs. Le président en profite pour nommer Paul Volcker au poste de président de la Réserve fédérale en remplacement de Miller devenu secrétaire du Trésor[81]. Tout au long de son mandat, Volcker conduit une politique monétaire rigoureuse destinée à réduire l'inflation[82], objectif que lui et Carter parviennent finalement à atteindre après avoir traversé une phase économique difficile marquée par un ralentissement de l'économie et une hausse du chômage. Il faut attendre l'année 1982 pour retrouver une inflation à un chiffre à l'occasion d'une deuxième récession encore plus sévère que la première, et en 1983, Volcker est réintégré dans ses fonctions par le président Ronald Reagan[83].

Sous la direction de Volcker, la Réserve fédérale augmente le taux d'escompte de 10 % en août 1979 à 12 % deux mois après[84]. Le taux directeur dépasse même le taux des fonds fédéraux américains en atteignant 20 % au mois de mars 1980. Estimant que l'inflation était arrivée à un « stade critique », Jimmy Carter lance par ordre exécutif l'application d'un plan d'austérité ; le taux d'inflation et le taux d'intérêt à court terme atteignent les 18 % en février et mars 1980[85]. Les investissements dans le revenu fixe (obligations détenues par la bourse de Wall Street et pensions de retraite) acquièrent bientôt une valeur moindre en termes de valeur réelle, et le 14 mars 1980, le président Carter annonce l'instauration d'un contrôle sur le crédit, une première depuis la Seconde Guerre mondiale[86].

Cette politique, combinée avec des taux d'intérêt records, aboutit à une forte récession économique au printemps 1980[87]. La baisse soudaine du PIB au cours du deuxième trimestre provoque une augmentation du taux de chômage, qui passe de 6 % à 7,5 % au mois de mai, tandis que la production dans les secteurs de l'automobile et du logement s'effondre de presque 20 % pour atteindre son niveau le plus bas depuis la récession de 1975[63]. Les contrôles sur le crédit sont supprimés par Carter en mai 1980[88] et le taux directeur chute à 11 % fin juillet[89] alors que la courbe de l'inflation s'inverse et repasse sous les 13 % pour le restant de l'année[90]. La sévère récession économique qui a lieu alors que Carter mène campagne en faveur de sa réélection contribue néanmoins à sa défaite face au candidat républicain Ronald Reagan lors de l'élection présidentielle de 1980[79].

Durant la deuxième partie de l'année 1980, les faibles taux d'intérêt et l'assouplissement des contrôles sur le crédit marquent une période de redressement économique. Bien que certains domaines particulièrement touchés par la récession ont de grandes difficultés à se rétablir, à l'exemple de la construction automobile et du logement[63], le PIB et l'emploi retrouvent leur niveau d'avant la crise dès le premier trimestre de 1981[70],[73] et l'indice S&P 500 (qui était resté aux alentours de 100 depuis 1976) grimpe jusqu'à 140 au cours des derniers mois de 1980[91]. Afin de contrebalancer la reprise de la croissance, la Fed décide de fixer des taux d'intérêt très élevés[92] et, en décembre 1980, le taux directeur s'établit à 21,5 %, le plus haut taux jamais atteint durant l'histoire des États-Unis tout président confondu[93]. L'administration Carter demeure fiscalement conservatrice durant les deux périodes de croissance et de récession économiques, mettant son veto à de nombreux projets liés à une hausse des dépenses tout en appliquant la dérégulation dans le secteur énergétique et le domaine des transports. Elle réduit également le taux maximal d'impôt sur les plus-values[94]. Sous le mandat de Carter, la dette publique américaine en reste approximativement au déficit de 70 milliards de dollars atteint en 1976 mais avec un ratio dette/PIB moins important (4 % à 2,5 % pendant l'année fiscale 1980-1981)[63].

Santé

Jimmy Carter travaillant à son bureau, en février 1977.

En avril 1976, Carter propose une réforme des soins de santé incluant certains éléments-clés du projet de loi pour la couverture maladie universelle, soutenu par le sénateur démocrate Ted Kennedy[95]. En 1977, la plupart des Américains disposaient d'une couverture santé via Medicare, Medicaid ou des assurances privées, mais environ 10 % de la population en était encore dépourvue. La mise en place d'une assurance maladie universelle était la principale priorité des syndicats et de nombreux démocrates libéraux, mais Carter était préoccupé par les coûts et par l'impact sur l'inflation qu'engendrerait un tel système. Il retarda l'examen de la loi tout au long de l'année 1977 et décida en dernier ressort de ne pas soutenir les efforts de Kennedy en faveur d'une couverture maladie pour l'ensemble des Américains. Kennedy eut de nombreux entretiens avec des membres de l'administration pour tenter d'établir un compromis sur la question des soins de santé mais les négociations échouèrent en juillet 1978. Alors que Kennedy et Carter avaient été jusque là en bons termes, leur divergence de point de vue au sujet de la réforme de la santé provoqua une rupture entre les deux hommes[96].

Trois ans plus tard, en juin 1979, il proposa une réforme plus limitée de l'assurance maladie — un mandat d'employeur pour fournir une assurance privée pour maladies graves, une couverture sans partage des coûts pour les femmes enceintes et les nourrissons, une extension du Medicaid au niveau fédéral avec élargissement aux familles les plus pauvres sans enfants mineurs à leur charge, ainsi que l'adjonction au Medicare d'une couverture « catastrophe ». En novembre 1979, le sénateur Russell Long, à la tête de la majorité conservatrice et bipartisane de son Comité des finances du Sénat, défendit le recours au mandat d'employeur pour la mise en place d'une couverture « catastrophe » seulement et pour l'adjonction de cette dernière au Medicare[97] ; il abandonna toutefois ses efforts en 1980 en raison des contraintes budgétaires[98].

Carter initia en avril 1977 un projet de contrôle obligatoire des coûts hospitaliers, qui resta longtemps en suspens avant d'être rejeté par la Chambre en 1979[99]. Des progrès furent réalisés dans le domaine de la santé au travail avec la nomination du docteur Eula Bingham au poste de directrice de l'OSHA. Forte de son expérience de physiologiste spécialiste des cancérogènes, Bingham procéda à une augmentation et une simplification des normes médicales et redirigea les fonds alloués à son administration aux groupes industriels en difficulté ; elle imposa par ailleurs une réglementation très stricte sur les taux d'exposition aux particules, plomb et benzène des employés au travail, permettant ainsi aux travailleurs de mieux connaître les risques liés à l'exercice de leur profession. Ces mesures furent appliquées dans un contexte de forte opposition, non seulement celle des républicains, mais également d'une partie de l'administration Carter — notamment le membre du Council of Economic Advisers Charles Schultze et son supérieur direct, le secrétaire au Travail Ray Marshall. Les réformes entamées par Bingham, pour leur plus grande part, ne furent finalement jamais mises en œuvre ou furent purement et simplement annulées[100].

Les programmes de l'OSHA (Occupational Safety and Health Administration) et les programmes en faveur des femmes furent renforcés, alors qu'un « sens commun des priorités » amena le gouvernement à se concentrer sur des problèmes sanitaires majeurs[101]. Adoptée en 1978, le Pregnant Discrimination Act (loi contre la discrimination de la grossesse) interdit aux entreprises et aux organisations de discriminer les employées enceintes et offrit à ces dernières une protection dans les établissements de santé et des soins médicaux adaptés[102].

Réforme de la sécurité sociale et de la fiscalité

En 1978, le National Consumer Cooperative Bank Act autorisa à procéder à des levées de fonds qui devaient ensuite être redistribués à des taux d'intérêt très faibles aux jeunes coopératives[103]. La couverture du salaire minimum fut étendu aux travailleurs agricoles, et, à la suite des Age Discrimination in Employment Act Amendments de 1978, la limite d'âge fixée pour l'obtention de la protection contre la discrimination liée à l'âge dans les emplois non-fédéraux et le secteur privé passa de 65 à 70 ans[104]. À cet ensemble de décisions s'ajoutèrent en outre la suppression de l'achat obligatoire des tickets d'alimentation, la proposition du Low Income Home Energy Assistance Program destiné à aider les familles dans le règlement de leur facture de chauffage[105] et l'adoption de la toute première loi fédérale relative à l'emploi pour la jeunesse[106].

Le Fair Debt Collection Practices Act (FCDPA ou loi pour un recouvrement équitable des créances) fut adopté pour mettre fin aux « pratiques injustes et abusives dans le recouvrement de dette »[107].

Éducation

Le programme Head Start fut élargi, avec 43 000 familles et enfants supplémentaires[108], tandis que la part des dépenses consacrées à l'éducation fut multipliée par deux[109]. En 1978, les Child Nutrition Amendments introduisirent une mesure classique du revenu national pour l'admissibilité aux programmes, basée elle-même sur la mesure des revenus prescrits pour une réduction du prix sur les repas scolaires. Cette loi renforça en outre le précédent texte sur l'éducation nutritionnelle contenu dans le programme WIC en demandant une hausse des moyens alloués à cette dernière à l'ensemble des adhérents au programme[110].

Politique environnementale

Le parc national de Wrangell - Saint-Élie.

Qualifié de président « écologiste »[111], Carter introduisit durant son mandat de nombreuses réformes en faveur de la protection de l'environnement[112]. Le 11 décembre 1980, il ratifia le Comprehensive Environmental Response, Compensation, and Liability Act of 1980 (CERCLA), communément désigné sous le nom de Superfund, une loi fédérale relative à la décontamination des sites pollués par des substances chimiques[113]. Le président fit également installer 32 panneaux solaires sur le toit de la Maison-Blanche, le 20 juin 1979[111], afin de promouvoir l'utilisation de l'énergie solaire[114].

Le 2 décembre 1980, il intégra dans la législation le Alaska National Interest Lands Conservation Act prévoyant la création ou la remise en état de plusieurs parcs nationaux et l'élargissement du champ d'action du United States Forest Service et de l'United States Fish and Wildlife Service à un certain nombre de territoires ; ce furent finalement 421 000 km2 de terres d'Alaska qui furent transformés en réserves naturelles, parmi lesquels près de la moitié se virent décerner le statut de contrées sauvages[115].

Autres actions et réformes

Sous la présidence de Carter, le département de la Santé, de l'Éducation et des Services sociaux des États-Unis fut scindé en un département de l'Éducation et un département de la Santé et des Services sociaux[116]. Le président fit également passer par la voie législative une importante réforme de la fonction publique, la première depuis près d'un siècle[117].

Carter fit voter en 1978 le Surface Mining Control and Reclamation Act, avec l'intention de permettre à l'industrie houillère d'exploiter les réserves de charbon sans endommager les autres ressources naturelles[118], tandis que le Federal Mine Safety and Health Act tendait à assurer une meilleure protection des mineurs à leur lieu de travail[119].

Il fut le premier président à aborder le sujet des droits accordés aux personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres[120]. Il s'opposa ainsi à l'initiative Briggs, une proposition de loi californienne visant à empêcher les personnes gays et les partisans des droits pour les homosexuels d'enseigner dans les écoles publiques[121], et c'est sous son mandat que fut organisée la première rencontre entre la Maison-Blanche et les chefs de file du mouvement pro-gay[122]. Carter était favorable à la politique de discrimination positive et son administration présenta un mémoire (amicus curiae) à la Cour suprême dans le cadre de l'affaire Regents of the Univ. of Cal. v. Bakke. En 1978, la Cour suprême déclara que le concept de discrimination positive était conforme à la Constitution mais interdit en revanche l'utilisation de quotas raciaux pour les admissions dans l'enseignement supérieur[123]. La Première dame Rosalynn Carter soutint publiquement la ratification de l'Equal Rights Amendment et son mari appuya la prolongation de la période nécessaire à l'adoption du texte[124].

Toujours sous Carter, l'administration américaine promulgua le Airline Deregulation Act, qui abolit l'Office de l'aviation civile (Civil Aeronautics Board) et instaura une déréglementation dans les transports par camion, les transports ferroviaires, les communications et le secteur financier[94].

Fut aussi voté en 1977 le Housing and Community Development Act, qui prévoyait notamment le lancement du programme Urban Development Action Grant afin de venir en aide financièrement aux villes les plus démunies[125], ainsi que des prestations plus étendues pour les handicapés et les personnes âgées et les bases du Community Reinvestment Act de 1978[126], qui visait à empêcher les banques de refuser des prêts ou des crédits aux communautés les plus pauvres[127].

Politique étrangère

Guerre froide

Carte de la situation géopolitique internationale en 1980.

Carter entra en fonction pendant la guerre froide, dans une période de tensions géopolitiques entre les États-Unis et l'Union soviétique. La fin des années 1960 et le début des années 1970 initièrent une phase de détente qui vit un apaisement des relations entre les deux superpuissances. La guerre froide perdit de son importance sur le plan international et certains contemporains de Carter le désignèrent même comme le premier président de l'après-guerre froide. Les relations avec l'URSS continuèrent toutefois d'être un facteur important de la politique étrangère américaine, surtout à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Une grande partie des membres de l'administration Carter, y compris Carter lui-même, faisaient partie de la Commission trilatérale qui traitaient en priorité les questions relatives à la guerre froide. Cette organisation défendait une approche de la politique étrangère centrée sur l'aide aux pays du tiers-monde et sur l'amélioration des relations avec l'Europe occidentale et le Japon. Le cabinet Carter était divisé à ce sujet entre le secrétaire d'État Cyrus Vance, qui souhaitait améliorer les rapports avec l'Union soviétique et le tiers-monde, et le conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzeziński, qui prônait régulièrement la confrontation avec l'URSS[128].

Droits de l'homme

Carter prit initialement ses distances avec la politique d'endiguement longtemps menée à l'encontre de l'Union soviétique et décida de faire des droits de l'homme un axe primordial de sa politique étrangère. Ce choix marqua une rupture dans la ligne de conduite tenue par plusieurs de ses prédécesseurs, dans laquelle les crimes humanitaires étaient souvent négligés lorsqu'ils étaient commis par un gouvernement allié — ou supposé tel — aux États-Unis[129].

Le président nomma l'activiste des droits civiques Patricia M. Derian au poste de coordinateur pour les Droits de l'homme et les Affaires humanitaires ; en août 1977, la fonction fut élevée à celle de secrétaire d'État assistant des États-Unis. Derian mit en place le Country Reports on Human Rights Practices, publié chaque année depuis 1977, dont les conclusions se révélèrent un facteur important dans la politique américaine d'assistance militaire, mettant notamment fin à l'appui apporté par les États-Unis à cinq pays d'Amérique du Sud pour le reste de la présidence de Carter[130]. L'administration Carter rompit également avec le soutien historique fourni par les États-Unis au régime somoziste installé au Nicaragua et aida le nouveau gouvernement formé par le Front sandiniste de libération nationale, qui avait pris le pouvoir après la chute de Somoza. Carter continua cependant à soutenir le gouvernement du Salvador malgré les supplications de l'archevêque Óscar Romero, qui fut assassiné quelque temps plus tard pour avoir critiqué les violations des droits de l'homme commises au Salvador[131]. D'une manière générale, le respect des droits de l'homme dans les États latino-américains, qui s'était brusquement détérioré au cours de la décennie précédente, s'améliora significativement après ces initiatives ; le journaliste Jacobo Timerman, torturé durant la « guerre sale » en Argentine, considérait que les prises de position du président Carter relevaient d'une tendance positive et déclara qu'elles avaient non seulement sauvé des vies, mais avaient également « accru la conscience démocratique aux États-Unis »[132].

Une grande partie de l'administration s'opposa toutefois aux initiatives de Carter, et la politique des droits de l'homme menée de manière plus affirmative par ce dernier lors de sa présidence fut entachée par la discorde qui s'installa rapidement parmi ses collaborateurs. Derian et le directeur de la planification politique du département d'État Anthony Lake estimaient que la prise en considération du volet sur les droits de l'homme amélioraient grandement l'efficacité de la diplomatie américaine à l'étranger, alors que le conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzeziński tenait à traiter en priorité les questions relatives à la Guerre froide. Ces divergences de point de vue atteignirent leur paroxysme en 1979, lors de la chute du régime du Kampuchéa démocratique dirigé par le dictateur Pol Pot, coupable de génocide, à la suite de l'invasion du Cambodge par le Viêt Nam. Brzeziński obtint que l'administration refusât de reconnaître le nouveau gouvernement cambodgien en raison de ses attaches avec l'URSS[133]. Carter fut par ailleurs critiqué par l'écrivain et militante féministe Andrea Dworkin pour avoir ignoré le problème du droit des femmes en Arabie saoudite[134].

Carter convainquit le Congrès d'abroger l'amendement Byrd, réinstaurant des sanctions à l'égard de la Rhodésie (devenue plus tard Zimbabwe-Rhodésie, actuel Zimbabwe), puis, après l'élection de l'évêque Abel Muzorewa en tant que Premier ministre, protesta contre le traitement infligé à Robert Mugabe et à Joshua Nkomo qui se voyaient interdits de participer aux élections. Sous la pression des États-Unis et du Royaume-Uni, de nouvelles élections furent organisées à l'issue desquelles Robert Mugabe devint Premier ministre du Zimbabwe ; les sanctions mises en place par Carter furent levées peu après et les relations diplomatiques rétablies. L'attention particulière prêtée par le président américain sur le processus de transition entre Rhodésie et Zimbabwe reflétait son intention d'empêcher des gains soviétiques dans cette région et de réaliser des progrès dans le domaine de l'égalité raciale[135]. Sa politique au Zimbabwe bénéficia directement à la coopération étroite qu'il menait avec les dirigeants africains, à l'exemple de Kenneth Kaunda, le président de la Zambie[136]. Indépendamment des considérations relatives aux droits de l'homme, Carter renouvela le soutien des États-Unis au dirigeant du Zaïre Mobutu Sese Seko, notamment lors du conflit qui opposa ce dernier à des insurgés soutenus par l'Angola durant la première et la deuxième guerre du Shaba[137]. Son administration s'abstint également de condamner les violations des droits de l'homme commises aux Philippines, en Indonésie, en Corée du Sud, en Iran, en Israël, en Égypte, en Arabie saoudite et au Nord-Yémen[138],[139].

SALT II

Jimmy Carter et Léonid Brejnev signant l'accord SALT II à Vienne, en Autriche, le 18 juin 1979.

Ford et Nixon avaient souhaité amorcer une deuxième phase des négociations sur la limitation des armements stratégiques (SALT), qui avaient permis de fixer une limite au nombre d'armes nucléaires détenues par les États-Unis et par l'Union soviétique. Carter souhaitait également parvenir à un accord pour réduire, et non pas simplement limiter, les arsenaux nucléaires des deux superpuissances[140]. Ses relations avec l'URSS furent plus malaisées que ses deux prédecesseurs républicains. Il critiqua régulièrement le bilan de l'URSS en matière de droits de l'homme car il pensait que ses négociations ne seraient pas bien accueillies par le public s'il se montrait trop empressé de conclure un accord avec les Soviétiques. En 1978 il tegiversa dans l'affaire de la bombe à neutron, annonçant sa fabrication en mars, puis y renonçant début avril, avant six mois plus tard d'en réenvisager partiellement la fabrication. Carter et le dirigeant soviétique Léonid Brejnev signèrent l'accord SALT II en juin 1979, mais la chute de la popularité de Carter ainsi que l'opposition des républicains et des démocrates néoconservateurs compliquèrent le processus de ratification[141]. Les relations américano-soviétiques se dégradèrent à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS et le traité SALT II ne fut jamais définitivement ratifié[142].

Afghanistan

L'Afghanistan avait fait partie des pays non-alignés au début de la guerre froide, mais un coup d'État mené en 1973 avait conduit à la mise en place d'un gouvernement pro-occidental[143]. Le 27 avril 1978, les communistes dirigés par Nour Mohammad Taraki prirent le pouvoir en Afghanistan. Le nouveau régime — divisé entre le groupe extrémiste Khalq de Taraki et le Parcham, plus modéré — signa un traité d'entente avec l'Union soviétique en décembre de la même année. Les efforts de Taraki pour améliorer l'éducation séculaire et la politique de redistribution des terres s'accompagnèrent d'une vague d'exécutions massives et d'oppression politique sans précédent dans l'histoire du pays, ce qui conduisit à la révolte des rebelles moudjahidines. Ayant dû faire face à un soulèvement général en avril 1979, Taraki fut finalement destitué de ses fonctions par son rival Hafizullah Amin au mois de septembre[144],[145],[146]. Les dirigeants soviétiques craignaient que la présence d'un gouvernement islamiste en Afghanistan ne menaçât la position de l'URSS en Asie centrale et, devant la persistance des troubles, ils déployèrent 30 000 soldats à la frontière soviéto-afghane[147]. Carter et Brzeziński voyaient tous les deux l'Afghanistan comme un « guêpier » potentiel où les forces soviétiques s'useraient dans un conflit inutile et les États-Unis programmèrent de l'aide aux rebelles moudjahidines au début de l'année 1979 qu'ils mirent à exécution le 3 juillet par l'Opération Cyclone [148]. Dans le courant du mois de décembre, le gouvernement d'Amin perdit le contrôle de la plus grande partie du pays, décidant l'URSS à envahir l'Afghanistan, exécuter Amin et à le remplacer à la présidence par le leader du Parcham Babrak Karmal[144],[146].

Carter fut surpris de l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques car les services de renseignement américains étaient persuadés que Moscou n'oserait pas intervenir militairement[149]. La CIA avait observé attentivement le déploiement des soldats soviétiques le long de la frontière afghane mais elle ne s'attendait pas à une invasion en bonne et due forme[150]. Carter estima que la conquête de l'Afghanistan par l'armée soviétique constituait une menace sérieuse pour les intérêts américains dans la région du golfe Persique et il eut une réaction très ferme face à ce qu'il considérait comme une provocation[151]. Dans une allocution télévisée, le président annonça l'instauration de sanctions contre l'Union soviétique, renouvela son soutien au Pakistan et formula la doctrine Carter, qui stipulait que toute tentative de prise de contrôle du golfe Persique serait perçue comme une atteinte aux intérêts vitaux des États-Unis et entraînerait une riposte militaire[152],[148]. Le dirigeant du Pakistan Muhammad Zia-ul-Haq s'était jadis disputé avec Carter au sujet du programme nucléaire pakistanais et de l'assassinat de Zulfikar Ali Bhutto, mais l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques et l'instabilité politique de l'Iran donnèrent une nouvelle impulsion à l'alliance américano-pakistanaise[149]. En collaboration avec l'Arabie saoudite et les services de renseignement pakistanais, Carter accrut l'aide américaine aux moudjahidines via le « programme afghan » élaboré par la CIA[148]. Il annonça un peu plus tard que les États-Unis boycotteraient les Jeux olympiques d'été de 1980 à Moscou, ce qui déclencha une vive polémique[153].

L'intervention soviétique en Afghanistan modifia significativement la politique étrangère de Carter et mit fin à la période de détente entamée au milieu des années 1960. Revenant au concept classique de l'endiguement, les États-Unis se réconcilièrent avec leurs anciens alliés de la guerre froide et augmentèrent le budget de la défense, initiant une reprise de la course aux armements avec l'Union soviétique[154]. Le soutien des États-Unis aux moudjahidines fut encore renforcé sous la présidence de Ronald Reagan, le successeur de Carter, et coûta environ 3 milliards de dollars aux contribuables américains. Les Soviétiques échouèrent à réprimer l'insurrection et se retirèrent d'Afghanistan en 1989, ce qui précipita la chute définitive de l'Union soviétique[149]. La nouvelle rhétorique guerre froide du président Carter ne frappa pas uniquement l'URSS. Il se déclara ainsi garant en janvier 1980 de l'indépendance de la Yougoslavie en cas d'attaque soviétique (s'entendant répliquer par Belgrade que les Yougoslaves pouvaient se défendre tout seuls), puis refusa de s'y rendre en mai pour les obsèques du maréchal Tito, afin de ne pas y rencontrer Léonid Brejnev.

Moyen-Orient

Conflit israélo-arabe : les accords de Camp David

Vance et Brzeziński prêtèrent une grande attention au déroulement du conflit israélo-arabe. Les relations diplomatiques entre Israël et l'Égypte s'améliorèrent significativement après la guerre du Kippour et l'administration Carter sentit que le moment était venu d'apporter une solution au conflit. Au milieu de l'année 1978, alors que le traité de désengagement israélo-égyptien arrivait bientôt à son terme, Carter prit la situation très au sérieux et envoya sur place un ambassadeur. Ce dernier fit à plusieurs reprises l'aller-retour entre Le Caire et Tel Aviv à la recherche d'une solution qui permettrait de réduire le différend entre les deux pays. Une rencontre fut finalement organisée avec les ministres égyptien et israélien des Affaires étrangères au château de Leeds, en Angleterre, afin de discuter des possibilités de paix, mais elle échoua à aboutir sur un accord[155].

Anouar el-Sadate, Jimmy Carter et Menahem Begin en discussion à Camp David, le 6 septembre 1978.

Cette situation déboucha la même année sur les accords de Camp David, l'une des plus grandes réussites de la présidence de Carter. Ces accords faisaient suite à de précédentes négociations menées au Moyen-Orient avec le concours du roi Hassan II du Maroc, en qualité d'intermédiaire entre les intérêts arabes et Israël, et du président roumain Nicolae Ceaușescu qui joua le rôle d'entremetteur entre Israël et l'organisation de libération de la Palestine (OLP). Une fois ces préliminaires achevés, le président égyptien Anouar el-Sadate sollicita l'assistance de Carter, qui décida d'inviter Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin à Camp David afin de poursuivre les négociations. Les deux dirigeants arrivèrent aux États-Unis le 8 août 1978. Très vite, Carter se posa en médiateur dans la querelle opposant Sadate à Begin et s'entretint séparément avec chacun d'entre eux jusqu'à ce qu'un terrain d'entente fût trouvé. Un mois s'était presque écoulé depuis le début des négociations mais aucun accord concret n'avait pu être obtenu. Pour sortir de cette impasse, Carter décida d'emmener ses hôtes à Gettysburg, en Pennsylvanie, où s'était déroulé l'un des plus sanglants affrontements de la guerre de Sécession. Le président leur fit visiter le champ de bataille et, tout en leur expliquant le déroulement des faits, souligna combien la paix était un élément nécessaire à la prospérité des peuples. La démarche fut un succès : de retour à Camp David, Sadate et Begin convinrent ensemble qu'un accord devait être signé[156].

Le 12 septembre 1978, le président Carter suggéra de diviser les clauses du traité de paix en deux accords-cadres. Le premier traitait des territoires palestiniens occupés, à savoir la Cisjordanie et la bande de Gaza, en proposant tout d'abord l'élection d'une autorité indépendante afin de garantir une autonomie totale aux habitants de ces régions. Ce gouvernement serait élu par les Palestiniens et s'occuperait uniquement des affaires municipales avec, dans une deuxième étape, l'autonomie administrative de la population palestinienne. Le statut de la Palestine pourrait alors être renégocié cinq ans après la mise en place de ces deux mesures. L'accord-cadre no 1 déclencha cependant la fureur des Palestiniens et des Jordaniens qui n'acceptaient pas que Sadate et Begin eussent décidé ainsi de leur avenir commun sans avoir pris la peine de consulter la population ou les autres dirigeants. Voué à l'échec dès le principe, les propositions contenues dans cette première étape du traité ne furent jamais appliquées[157].

Le second accord-cadre abordait quant à lui la question du Sinaï. Il se décomposait en deux points : en premier lieu la négociation d'un traité de paix entre les deux belligérants pour une période de six mois, avec la reconnaissance de la souveraineté égyptienne sur le Sinaï et le retrait d'Israël de cette région ; en second lieu, conséquemment à la signature du traité, la mise en place de relations diplomatiques, politiques, économiques et culturelles entre l'Égypte et Israël[157]. Carter admit cependant qu'« il reste toujours de grandes difficultés et de nombreuses questions difficiles à régler »[158]. À l'origine des accords de paix se trouvait l'intention du président américain de voir des relations normales s'établir enfin entre les deux États[159]. Les accords de Camp David furent signés par les trois dirigeants à Washington lors d'une cérémonie officielle, le 17 septembre 1978 ; un mois plus tard, le 12 octobre, Sadate et Begin reçurent le prix Nobel de la Paix[160].

Jimmy Carter saluant le président égyptien Anouar el-Sadate à la Maison-Blanche peu après l'entrée en vigueur des accords de Camp David, le 8 avril 1980.
Anouar el-Sadate, Jimmy Carter et Menahem Begin après la signature du traité de paix entre Israël et l'Égypte à la Maison-Blanche, le 27 mars 1979.

Cette première avancée dans la réconciliation israélo-égyptienne fut toutefois accueillie avec beaucoup d'hostilité dans le monde arabe. Au mois de novembre, un sommet de la Ligue arabe réuni en urgence à Damas condamna les clauses du projet de traité, tandis que la presse fit une charge violente contre Sadate en l'accusant d'avoir pris ses distances avec la Ligue et trahi ses compatriotes. Des discussions concernant le futur traité eurent lieu dans les deux pays. Israël insistait pour que l'accord se substituât à tous les autres traités signés par l'Égypte, y compris ceux conclus avec la Ligue et les autres pays arabes. Le gouvernement israélien demandait en outre à avoir accès au pétrole découvert dans la région du Sinaï. Carter intervint sur ce dernier point en informant ses alliés que si, pour une raison ou pour une autre les Égyptiens en venaient à stopper leurs approvisionnements, les États-Unis se tenaient prêts à fournir tout le pétrole nécessaire à Israël pour une durée de quinze ans[159].

Comme pour le premier accord-cadre, le gouvernement israélien accepta les termes du second accord qui fut également approuvé par le Parlement à une large majorité. À l'inverse, le gouvernement égyptien tergiversa, en manifestant notamment son désaccord quant à l'annulation de tous les traités précédents et en regrettant que la question du Sinaï n'eût pas été reliée à celle de la Palestine. Finalement, le , l'Égypte et Israël signèrent les accords de paix à Washington[157]. Dans ce processus, le rôle de Carter avait été essentiel. L'analyste Aaron David Miller, qui interviewa de nombreux hommes politiques pour son livre The Much Too Promised Land paru en 2008, remarqua la chose suivante : « de tous ceux à qui j'ai pu adresser la parole — Américains, Égyptiens ou Israéliens —, presque tous disaient la même chose : sans Carter, pas de traité de paix »[161]. Carter lui-même considérait cet accord comme la principale réussite de son administration[162].

Création du Rapid Deployment Force

Le 1er octobre 1979, quelques semaines avant la prise d'otage de l'ambassade américaine à Téhéran par un groupe de militants islamistes révolutionnaires, Jimmy Carter annonça la création du Rapid Deployment Force ou RDF[163]. Le but de cette décision était de mettre en œuvre une force de frappe mobile composée d'éléments de l'US Army, de l'US Navy, de l'US Air Force et du corps des Marines, capable d'intervenir en toute indépendance sans avoir à recourir à des bases avancées où à l'accord de pays amicaux. Bien que devant théoriquement opérer sur tous les fronts, le RDF était particulièrement destiné à intervenir au Moyen-Orient. Cette décision fut entérinée au début de l'année 1980 par le discours de Carter sur l'état de l'Union, où le président déclara que toute tentative de prendre le contrôle de la région du Golfe Persique par une puissance étrangère serait considérée comme une atteinte aux intérêts vitaux des États-Unis et devrait être stoppée par tous les moyens nécessaires, y compris le recours à la force[164].

Révolution iranienne et crise des otages

Le shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi rencontrant Alfred Atherton, William H. Sullivan, Cyrus Vance, Jimmy Carter et Zbigniew Brzeziński à Téhéran, en 1977.

Le shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi avait été un allié loyal des États-Unis depuis le coup d'État iranien de 1953. Dans les années qui suivirent l'arrivée au pouvoir du shah, le gouvernement américain fournit une aide à l'Iran qui exportait en échange une grande partie de sa production de pétrole vers les États-Unis[165]. Carter, Vance et Brzeziński voyaient l'Iran comme un allié sûr dans le contexte de la guerre froide, non seulement pour son pétrole mais aussi pour son influence au sein de l'OPEP et sa situation stratégique à cheval entre l'Union soviétique et le golfe Persique[166]. En dépit des atteintes aux droits de l'homme commises dans ce pays, dont il avait souligné l'extrême gravité (avec celles du Brésil) pendant sa campagne électorale Carter visita l'Iran à la fin de l'année 1977, congratula le Shah et autorisa la vente d'avions de chasse à l'armée iranienne. La même année, des émeutes éclatèrent dans plusieurs villes et se propagèrent rapidement à l'échelle du pays. La mauvaise conjoncture économique, l'impopularité de la « révolution blanche » menée par Pahlavi et la montée en puissance de l'islam accentuèrent le mécontentement de la population iranienne ; en outre, la plupart des Iraniens n'avaient pas une bonne opinion des États-Unis en raison de leur soutien à Pahlavi et de leur participation au coup d'État de 1953, l'opération Ajax[165]. À la fin de 1978, les déclarations radiophoniques du président des États-Unis ne furent pas très bien accueillies en Iran : « Carter s'offusque lorsqu'on arrête deux dissidents à Moscou et se tait quand on tue des milliers d'Iraniens »[167].

En 1978, une révolution éclata contre le régime de Pahlavi[168]. Le secrétaire d'État Vance voulait que le shah engage immédiatement une série de réformes afin d'apaiser la révolte populaire alors que Brzeziński était partisan de la répression. Les avis contradictoires de Vance et de Brzeziński ne firent cependant qu'accroître l'indécision du shah. Celui-ci partit en exil, déléguant la gestion de la crise à un gouvernement provisoire. Une figure religieuse charismatique et populaire, l'ayatollah Rouhollah Khomeini, fut accueillie en héros par la population à son retour d'exil en février 1979. Alors que l'Iran était toujours en proie à des troubles, Carter autorisa Pahlavi à séjourner sur le territoire américain pour y recevoir un traitement médical[169]. Carter et Vance étaient initialement réticents à autoriser la venue du shah en raison de la situation en Iran, mais les représentants iraniens lui assurèrent que cela ne posait aucun problème au gouvernement iranien[170]. En novembre 1979, peu après l'arrivée du shah aux États-Unis, un groupe de militants iraniens prit d'assaut l'ambassade américaine à Téhéran, retenant 66 Américains en otages[169]. Le Premier ministre iranien Mehdi Bazargan demanda à ce que les otages soient libérés mais il démissionna après que Khomeini eut apporté son soutien aux militants[170].

La crise fut rapidement au centre de l'actualité nationale et internationale. Carter promit de négocier le retour des otages mais il refusa d'expulser Pahlavi en échange de leur libération. Son attitude fut initialement approuvée par une majeure partie des Américains et il bénéficia d'un regain de popularité dans les sondages, mais la crise des otages devint de plus en plus problématique pour son administration à mesure qu'elle se prolongeait[171]. Afin de mettre un terme à la captivité des otages, Carter lança en avril 1980 l'opération Eagle Claw, qui se solda par un désastre et coûta la vie à huit soldats américains. L'échec de l'opération renforça la position de l'ayatollah Khomeini en Iran et entama sérieusement la réputation de Carter[172]. Le président essuya une autre déconvenue lorsque Cyrus Vance, qui s'était opposé depuis le départ à l'opération, donna sa démission[173]. L'Iran refusa toute négociation au sujet de la libération des otages avant le début de la guerre Iran-Irak en septembre 1980. Avec l'Algérie dans le rôle de médiateur, les négociations se poursuivirent et les deux partis aboutirent à un accord en janvier 1981. En échange de la libération des 52 otages américains, l'Iran se vit attribuer une compensation financière de 7 milliards de dollars, obtint le dégel des fonds iraniens détenus aux États-Unis et la promesse que les Etats-Unis ne s'ingèreraient plus jamais dans les affaires intérieures de l'Iran. Les otages furent relâchés quelques heures après le départ de Carter de la Maison-Blanche, le 20 janvier 1981[174].

Amérique latine

Canal de Panama

Jimmy Carter et Omar Torrijos se serrant la main après la signature des traités, le 7 septembre 1977.

Le canal de Panama faisait depuis les années 1960 l'objet d'un litige entre les États-Unis et le Panama. Ce dernier souhaitait renégocier le traité qui avait concédé aux Américains le contrôle de la zone du canal. Carter pensait que la restitution du canal était moralement justifiée et permettrait d'améliorer les relations des États-Unis avec les pays d'Amérique latine. Il espérait aussi que cette décision aiderait à contenir l'agitation intérieure auquel faisait face le gouvernement panaméen d'Omar Torrijos[175]. Son administration négocia les traités Torrijos-Carter, un ensemble de deux accords qui prévoyait le transfert de la gestion du canal aux autorités panaméennes en 1999. L'initiative de Carter souleva de vives contestations aux États-Unis, en particulier chez les conservateurs, qui estimaient que Carter cédait là un atout essentiel de la puissance américaine[176]. Des groupes de conservateurs comme le « comité pour la sauvegarde du canal de Panama » se créèrent pour empêcher la ratification des traités au Sénat. L'adoption des accords sur le canal devint l'une des priorités absolues du président Carter. Au cours des débats sur la ratification, le Sénat proposa une série d'amendements qui accordaient aux États-Unis le droit d'intervenir militairement afin de maintenir le canal ouvert à la circulation maritime, ce que les Panaméens acceptèrent à l'issue de nouvelles négociations[177]. En mars 1978, le Sénat approuva la signature des traités par 68 voix contre 32, soit plus de la majorité des deux tiers requise[178].

Cuba

Lors de son entrée en fonction, Carter souhaitait améliorer les relations avec Cuba mais il en fut empêché par les luttes en cours contre les communistes en Amérique latine et en Afrique et les réticences du sénat américain. En 1977 des mini-sections diplomatiques furent créées entre les deux pays. Le 31 août 1979, sur initiative du sénateur démocrate Frank Church il dénonça la présence d'une brigade militaire soviétique (non nucléaire) qui s'y trouvait en fait depuis la crise des missiles. L'incident entraîna le mois suivant un raidissement de sa politique à l'égard de l'ile. Début avril 1980, le dirigeant cubain Fidel Castro déclara que toute personne qui souhaiterait quitter Cuba serait libre de le faire par le port de Mariel. Carter annonça que les États-Unis étaient prêts à accueillir « à bras ouverts des dizaines de milliers de réfugiés cherchant à être libérés de la domination communiste » et des Cubano-Américains supervisèrent au printemps 1980 l'exode de Mariel. La loi sur les réfugiés qui venait d'être ratifiée avait fixé un plafond d'accueil de 19 500 immigrants cubains par an sur le sol américain, non sans examen préalable pour chacun des nouveaux arrivants. Toutefois, au mois de septembre, 125 000 Cubains étaient déjà arrivés aux États-Unis et un grand nombre d'entre eux rencontrait des difficultés pour se nourrir et se loger correctement. Carter fut largement critiqué pour sa gestion de l'exode, en particulier dans l'État de Floride qui revêtait une importance cruciale sur le plan électoral[179].

Asie

Rapprochement avec la Chine

Jimmy Carter et le dirigeant chinois Deng Xiaoping en janvier 1979.

Dans la lignée du rapprochement initié par l'administration Nixon, Carter chercha à entretenir des relations plus étroites avec la République populaire de Chine. Les deux pays unirent leurs efforts face à l'URSS et l'administration Carter donna son consentement tacite à l'invasion chinoise du Viêt Nam. En 1979, Carter décida d'accorder pour la première fois une reconnaissance officielle et diplomatique au régime chinois. Cette décision entraîna une augmentation massive des échanges commerciaux entre les États-Unis et la Chine alors que cette dernière entreprenait des réformes économiques sous la direction de Deng Xiaoping[180]. Après l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques, Carter autorisa la vente de matériel militaire à la Chine et entama des négociations sur le partage des renseignements militaires[181]. En janvier 1980, Carter révoqua unilatéralement le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et la république de Chine, qui avait perdu le contrôle de la Chine continentale pendant la guerre civile chinoise mais conservait toutefois celui de Taïwan. L'abrogation du traité par Carter fut contestée devant les tribunaux par certains républicains conservateurs mais la Cour suprême statua qu'il s'agissait d'un acte de gouvernement non susceptible de recours dans l'arrêt Goldwater v. Carter. Les États-Unis maintinrent néanmoins des échanges diplomatiques avec la république de Chine dans le cadre de la loi sur les relations avec Taïwan adoptée en 1979[182].

Corée du Sud

Tout juste entré en fonctions, l'une des premières décisions de Carter fut de planifier le retrait de toutes les armes nucléaires présentes sur le sol de la Corée du Sud et la réduction du nombre de soldats américains déployés dans ce pays[183]. Carter pensait que ces soldats seraient plus utiles en Europe occidentale mais les opposants au retrait craignaient que la Corée du Nord n'en profitât pour envahir la Corée du Sud. Cette dernière protesta contre cette décision, de même que le Japon, une grande partie des membres du Congrès, des militaires et des fonctionnaires du département d'État[184]. Le major-général John K. Singlaub, chef d'état-major des forces américaines en Corée, qui avait publiquement critiqué la position du président au sujet de la baisse des effectifs, fut relevé de son commandement par Carter le 21 mars 1977[185]. Le président jugeait possible de rapatrier l'ensemble des troupes américaines de Corée d'ici à 1982 — à l'exception de 14 000 membres de l'U.S. Air Force et logisticiens —, mais après avoir procédé à une réduction de seulement 3 600 hommes, la pression du Capitole et l'hostilité du haut commandement le contraignirent à renoncer à son projet en 1978[186]. Les efforts de Carter en faveur d'un retrait des troupes américaines de Corée du Sud fragilisèrent le gouvernement du président sud-coréen Park Chung-hee qui fut assassiné en 1979[184].

Un incident a cependant amené à s'interroger sur cette distanciation géopolitique de l'administration Carter avec la Corée du Sud. Le 20 avril 1978, un avion de ligne sud-coréen, le KAL 902 Paris-Séoul, s'éloigne de sa route vers les bases de défense de la péninsule de Kola et subit un atterrissage forcé près de Mourmansk, faute d'avoir obéi aux sommations soviétiques. Moscou affirme que cet avion agissait en coordination avec un satellite américain dans le but de tester les radars et les communications soviétiques. L'URSS formule une accusation similaire à l'encontre de l'administration Reagan, après l'annonce de la destruction par la chasse soviétique d'un autre Boeing sud-coréen, le KAL 007, qui survole dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1983 les bases de Kamtchatka et Sakhaline[187].

Timor oriental

L'administration Carter poursuivit et augmenta dans des proportions considérables la vente d'armes au gouvernement indonésien du président Suharto lors de l'occupation du Timor oriental. Le régime de Suharto avait envahi ce pays en 1975 en guise de protestation contre les Nations unies. À ce moment, les ventes annuelles d'armes américaines à l'Indonésie, entamées peu avant le déclenchement du conflit, engendraient un bénéfice de 11 millions de dollars durant les deux dernières années de la présidence de Gerald Ford. D'après George H. Aldrich, conseiller juridique adjoint du département d'État, les armes équipant les forces indonésiennes au temps de l'invasion du Timor étaient d'origine américaine à « près de 90 % »[188].

En 1977, l'occupation du Timor par les troupes indonésiennes acheva d'épuiser les stocks fournis par Ford, si bien que dès l'année suivante, l'administration américaine revendit pour 112 millions de dollars de matériel militaire au régime de Suharto. Sous le mandat de Carter, les ventes d'armes au gouvernement indonésien culminèrent aux alentours de 60 millions de dollars chaque année, soit plus du double des ventes annuelles réalisées par son prédécesseur[188]. Les ventes d'armes aux Indonésiens par les États-Unis se poursuivirent sous les présidences de Ronald Reagan, George Bush et Bill Clinton avant de s'arrêter définitivement à la suite du référendum de 1999 qui déclara officiellement l'indépendance du Timor oriental[189]. D'après les estimations faites par les Nations unies, entre 84 000 et 183 000 Est-Timorais trouvèrent la mort lors de l'occupation, estimations qui créditent également l'armée indonésienne de 70 % des 18 600 assassinats commis durant la guerre[190]. En 2007, dans une interview accordée à la journaliste Amy Goodman, Jimmy Carter reconnut à propos de l'attitude de son administration vis-à-vis du Timor oriental : « vous savez, je n'étais pas aussi bien informé que j'aurais dû l'être à propos de ce qui se passait au Timor oriental. J'étais davantage préoccupé par d'autres parties du monde à cette époque »[191].

Liste des déplacements internationaux

Carter fit douze voyages internationaux dans vingt-cinq pays au cours de sa présidence[192] :

Controverses

Le 21 septembre 1977, le directeur du Bureau de la gestion et du budget, Bert Lance, démissionna de son poste à la suite d'accusations d'activités bancaires illicites qui avaient été portées contre lui avant qu'il n'intègre l'administration[193]. La controverse autour de Lance et sa démission entachèrent la réputation de Carter auprès du Congrès et du grand public et le privèrent d'un de ses conseillers les plus efficaces[194]. En avril 1979, le procureur général Griffin Bell chargea l'avocat Paul J. Curran d'enquêter sur les prêts contractés par l'entreprise de production d'arachides de Carter auprès d'une banque dirigée par Bert Lance. Contrairement à Archibald Cox et Leon Jaworski, les deux procureurs spéciaux chargés de l'enquête sur le scandale du Watergate, le statut de Curran ne lui permettait pas de formuler directement des accusations car il devait d'abord en référer au procureur général adjoint Philipp Heymann, qui donnerait ou non son approbation[195]. Carter devint le premier président en exercice à témoigner sous serment dans le cadre d'une enquête le concernant[196]. L'affaire fut toutefois classée en octobre 1979 après que Curran eut annoncé qu'aucune preuve ne permettait de soutenir les allégations selon lesquelles une partie des fonds accordés par la Banque nationale de Géorgie aurait servi au financement de la campagne de Carter[197].

Le frère de Jimmy, Billy Carter, connut une grande notoriété sous la présidence de son frère en raison de sa personnalité extravagante[198]. Le Sénat ouvrit une enquête sur les activités de Billy Carter après qu'il eut été révélé que la Libye avait versé à ce dernier plus de 200 000 dollars pour des raisons peu claires[199]. La controverse autour des relations de Billy Carter avec la Libye devint connue sous le nom de Billygate et, bien que le président n'était pas personnellement impliqué, elle porta néanmoins préjudice à son administration[200].

Élection présidentielle de 1980

Cote de popularité de Carter sous sa présidence selon l'institut Gallup.

En avril 1978, les sondages révélèrent une chute spectaculaire de la popularité de Carter et une enquête Gallup montra Carter devancé par Ted Kennedy pour la course à l'investiture démocrate de 1980[201]. Au milieu de l'année 1979, Carter était confronté à la crise énergétique, à la hausse de l'inflation, à une croissance économique au ralenti et au sentiment généralisé que son administration était incompétente pour faire face à ces problèmes[202]. En novembre 1979, Kennedy annonça publiquement sa candidature aux primaires démocrates de 1980[203]. Toutefois, la cote de popularité de Carter remonta dans les sondages à la suite de la crise des otages en Iran[204], et sa réponse à l'invasion soviétique de l'Afghanistan augmenta encore ses chances en vue des primaires[151]. Il remporta les premières primaires, s'assurant ainsi une avance confortable en termes de délégués, mais sa cote de popularité subit une nouvelle inflexion au mois de mars et il fut battu par Kennedy aux primaires de New York et du Connecticut[205]. Alors que le président sortant conservait toujours une avance significative en nombre de délégués, Kennedy remporta deux victoires écrasantes en Pennsylvanie et dans le Michigan, l'incitant à maintenir sa candidature[206]. Dans les derniers jours des primaires, le taux d'approbation de Carter était tombé à un niveau historiquement bas et Kennedy était parvenu à rassembler suffisamment de délégués pour empêcher Carter de remporter la nomination[207].

Une fois les résultats des dernières primaires connus, Carter invita Kennedy à la Maison-Blanche. Ce dernier refusa de concéder la défaite, notamment parce que Carter était hostile à l'instauration d'un système d'assurance santé universelle et ne souhaitait pas l'intégrer dans son programme. Il proposa à la place une convention ouverte dans laquelle les délégués seraient libres de voter pour le candidat de leur choix indépendamment du résultat des primaires[208]. Les partisans de Carter manœuvrèrent habilement à la convention démocrate de 1980, permettant en définitive au président sortant et au vice-président Walter Mondale de décrocher la nomination[209]. Malgré sa défaite, Kennedy était parvenu à mobiliser l'aile progressiste du Parti démocrate, laquelle ne soutint que faiblement Carter lors du scrutin général[210].

Les primaires présidentielles républicaines de 1980 se transformèrent rapidement en un duel opposant l'ancien gouverneur de la Californie Ronald Reagan à l'ancien représentant du Texas George H. W. Bush. Bush, qui avait qualifié le programme de réduction d'impôt de son adversaire d'« économie vaudou », remporta le caucus de l'Iowa mais son avance s'effondra rapidement au fil des primaires. Reagan fut investi comme candidat du parti dès le premier tour de scrutin à la convention nationale républicaine de 1980 et nomma Bush en tant que colistier[211]. Dans le même temps, le représentant républicain John B. Anderson, qui avait sollicité la nomination de son parti en vue de l'élection présidentielle, se lança dans la course en indépendant[212]. Les sondages effectués au mois de septembre, après la clôture des conventions des deux grands partis, donnèrent Reagan et Carter au coude-à-coude dans les intentions de vote[213]. L'équipe de campagne de Carter était persuadée que les électeurs rejetteraient les idées conservatrices de Reagan alors que des signes encourageants laissaient entrevoir une amélioration de la situation économique et de la crise des otages en Iran[214]. Cherchant à unifier le Parti démocrate derrière sa candidature, Carter décida de se concentrer sur la critique de l'extrémisme idéologique de Reagan plutôt que sur l'explication de son propre programme politique[215].

Résultats de l'élection présidentielle américaine de 1980.

Dans le camp républicain, les propos de Reagan rencontrèrent une forte résonance au sein du mouvement conservateur alors en plein essor et qui était incarné par des activistes comme Paul Weyrich, Richard Viguerie et Phyllis Schlafly. Traditionnellement partisans d'une réduction des impôts et du déficit budgétaire, de nombreux conservateurs commençaient également à s'intéresser aux questions sociales comme l'avortement ou l'homosexualité[216]. Un certain nombre d'événements survenus au cours des années 1970, notamment l'arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour suprême ou le retrait de l'exemption fiscale de l'université Bob Jones, convainquirent de nombreux protestants évangéliques de s'engager pour la première fois en politique ; ils formèrent par la suite un corps électoral de plus en plus important et la plupart soutinrent la candidature de Reagan durant la campagne de 1980[217]. Reagan profita également du ralliement des Reagan Democrats, généralement des électeurs du Nord, blancs, issus du milieu ouvrier, favorables aux politiques économiques libérales mais opposés à certaines actions telles que la discrimination positive[218]. Reagan était favorable à des mesures conservatrices sur les questions sociales mais il concentra surtout ses attaques sur la politique étrangère de Carter, en particulier le traité SALT II, les traités Torrijos-Carter et la révocation du traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et Taïwan. Reagan plaida également pour une augmentation des dépenses dans le secteur de la défense, une baisse massive des impôts et une réduction des dépenses intérieures ainsi que pour la suppression des départements de l'Éducation et de l'Énergie[219].

Les deux candidats restèrent très proches dans les intentions de vote tout au long des mois de septembre et octobre, mais la solide performance de Reagan lors du débat du 28 octobre et l'échec de Carter à obtenir la libération des otages en Iran donnèrent un élan décisif à la campagne de Reagan[220]. Le jour de l'élection, Reagan arriva en tête avec 50,7 % des voix et 489 votes de grands électeurs, contre 41 % des voix et 49 votes de grands électeurs pour Carter et 6,6 % des voix pour Anderson[221]. Le candidat républicain remporta la plupart des États et réalisa des scores particulièrement élevés dans l'électorat blanc du Sud[222]. L'ampleur de la victoire de Reagan surprit de nombreux observateurs, qui s'attendaient au contraire à un résultat extrêmement serré. La participation électorale atteignit en revanche son plus bas niveau depuis l'élection de 1948, traduisant un rejet de la personnalité des trois principaux candidats par un grand nombre d'électeurs[223]. Lors des élections législatives qui eurent lieu à la même période, les républicains remportèrent une majorité absolue des sièges au Sénat, pour la première fois depuis les années 1950[222]. Carter devint pour sa part le premier président à ne pas être réélu pour un second mandat depuis Herbert Hoover en 1932[224].

Héritage

Dans les enquêtes d'opinions effectuées auprès des historiens et des politologues, Carter est généralement évalué comme un président inférieur à la moyenne. Un sondage réalisé en 2018 auprès de la section de l’American Political Science Association consacrée aux présidents et aux politiques exécutives le liste à la 25e place parmi les présidents américains[225]. Lors d'un sondage C-Span mené en 2017 auprès d'historiens, Carter termine également en 26e position[226]. Certains opposants l'ont parfois comparé à Herbert Hoover, qui était comme lui « un technocrate consciencieux mais sans relief »[227].

Robert A. Strong écrit :

« Jimmy Carter est beaucoup plus apprécié aujourd'hui que lorsqu'il échoua à se faire réélire en 1980. Sa période post-présidentielle a été exemplaire et on comprend mieux aujourd'hui, sinon les mesures qu'il prit pour faire face aux crises auxquelles il fut confronté, du moins l'énormité de la tâche qu'il dut assumer en 1977. Carter entra en fonction trente mois après qu'un de ses prédécesseurs avait laissé le gouvernement fédéral en ruines. Il fut confronté à des défis immenses : la crise énergétique, l'agression soviétique, l'Iran et surtout la profonde méfiance des citoyens vis-à-vis de leurs responsables politiques. Il était un travailleur acharné et consciencieux. Toutefois, il donnait souvent l'impression d'être dépassé par ses responsabilités et l'image d'un homme plus fait pour être secrétaire à l'Énergie que président. Carter avait été élu en battant de justesse un chef de l'exécutif dépourvu de charisme, qui n'avait pas été élu et dont l'accession au pouvoir était liée au pire scandale présidentiel de l'histoire. S'il remporta la nomination de son parti, ce fut essentiellement parce que, dans la décennie précédant l'année 1976, l'état-major démocrate avait été décimé par des scandales, par le Viêt Nam et par un assassinat[228]. »

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Notes et références

Notes

  1. Toutes les données, à l'exception du pourcentage de la dette, sont exprimées en milliards de dollars. Le PIB est calculé selon l'année civile. Le montant des revenus, des dépenses, du déficit et de la dette est calculé selon l'année fiscale, qui se termine le 30 septembre. Par exemple, l'année fiscale 2017 aux États-Unis s'est achevée le 30 septembre 2017.
  2. Représente la dette nationale détenue par le public en pourcentage du PIB.

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