Portail:Scepticisme rationnel/Pseudohistoire

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La pseudo-histoire est une discipline non enseignée dans le monde académique, fourmillant d'erreurs méthodologiques ou de manipulation de résultats, ne vérifiant pas les hypothèses qu'elle propose, souvent non-réfutable au sens de Popper, et concluant de manière hâtive ou erronée.

Douglas Allchin propose six critères pour déterminer si une étude relève de la pseudohistoire[1] :

  • L’ouvrage poursuit un but politique, religieux ou idéologique.
  • L’ouvrage cité n’est pas publié dans une revue scientifique et/ou n’a pas été validé par des pairs.
  • Les principaux faits mentionnés à l’appui de la thèse du livre sont spéculatifs, controversés ou font partie des cas suivants :
    • les sources sont sélectionnées/ignorées pour valider ou mettre en valeur un point de vue dominant ;
    • sont interprétées de manière partiale ou sont déformées, involontairement, accidentellement ou frauduleusement ;
    • se voient accorder une importance anormale ou au contraire décrédibiliser par l’emploi de l'hypercritique ;
    • sont citées hors de leur contexte ou ne sont pas correctement citées.
  • Les explications divergentes et plus simples pour le même ensemble de faits, données par des spécialistes et correctement référencées, ne sont pas mentionnées.
  • L’ouvrage fait référence à une ou plusieurs théories de la conspiration ou à des explications complexes, alors qu’une explication plus simple peut être trouvée et devrait être retenue en application du rasoir d'Occam.
  • L’ouvrage réfute catégoriquement toute possibilité de manipulation dans la version du récit d’un événement dont il défend la version, présentée comme exclusive.
Sculpté en 1992, lors d'une restauration, l'astronaute en apesanteur de la porte de Ramos, à la cathédrale de Salamanque, est une œuvre d'OOPArt.

Le protochronisme est la réécriture de l'histoire selon des hypothèses contredites ou non-confirmées par les documents et/ou les fouilles, souvent nationalistes, parfois racistes, toujours hostiles à admettre la cohabitation et/ou le mélange des cultures. Le postulat peut être simplement réducteur et anachronique (« rétroprojection nationaliste », expression de l'historien Jean Ravenstein de l'université de Marseille), en tentant de donner aux états du passé une coloration mono-ethnique afin d'y enraciner de manière exclusive l'identité nationale des états modernes qui en sont issus.

Dans cette vision, chaque état moderne aurait une population « de souche » qui serait l'unique héritière d'une unique culture du passé ou qui descendrait en « droite ligne » d'ancêtres les plus anciens possible, ou établis le plus anciennement possible dans l'actuel territoire du pays étudié. Les formes plus virulentes de protochronisme tentent de démontrer que les ancêtres de chaque peuple étaient beaucoup plus « civilisés » que ceux des autres peuples, et qu'ils ont développé seuls leurs cultures, sans influences extérieures. Dans cette vision, si des traditions, une langue ou des croyances sont partagés par les peuples voisins, c'est que ces derniers ont subi l'« influence civilisatrice » du peuple que l'on veut magnifier.

Dans la théorie des anciens astronautes, le postulat est inverse : nos ancêtres étaient trop « primitifs » pour développer eux-mêmes leurs civilisations, et ce sont des extraterrestres qui les leur ont apportées, mais ce postulat rejoint le protochronisme dans l'idée qu'elles atteignirent ensuite un niveau technologique et spirituel très supérieur à ce qu'affirment les archéologues et les historiens, qui, membres d'un complot international, essaient de nous cacher la « fantastique vérité ».