Pont romain de Trèves
Pont romain de Trèves | |
Géographie | |
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Pays | Allemagne |
Land | Rhénanie-Palatinat |
Commune | Trèves |
Coordonnées géographiques | 49° 45′ 00″ N, 6° 38′ 14″ E |
Fonction | |
Franchit | Moselle |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont route |
Longueur | 198 m |
Largeur | 13 m |
Matériau(x) | Pierre |
Construction | |
Construction | IIe siècle, 1190–1490 |
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Numéro d’identification |
367-002 |
Année d’inscription | |
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Le pont romain (appelé également pont de la Moselle) qui franchit la Moselle à Trèves est le plus ancien pont d’Allemagne[1]. Les plus anciennes piles datent du milieu du IIe siècle apr. J.-C.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'existence d'un premier pont romain en bois sur la Moselle est attestée dès [2] Il s'agissait d'un pont sur pilotis ; l'âge des pilots a pu être estimé en 1963 par des analyses dendrochronologiques.

Le premier pont en maçonnerie a été édifié en 45 de notre ère, un peu en aval de l'emplacement actuel du pont, comme les données dendrochronologiques l'ont prouvé. L'extrémité supérieure des pieux fondant les piles est encore visible aux basses eaux.
Les piles du pont de pierre actuel ont été posées entre 144 et 152[3],[4]. Le nouveau pont romain est le troisième érigé à cet emplacement depuis la fondation de la ville. Les piles, faites de blocs de basalte et de pierre bleue, ont pu être fondées sur le fond de la rivière grâce à un batardeau fait de palplanches calfatées. Les piles présentent vers l’amont des avant-becs en pointe afin de mieux diviser les filets d'eau lors des crues et les glaces lors des débâcles. À l'époque romaine, ces piles massives ne supportaient qu'un simple tablier en charpente renforcé de tirants, chaque travée fonctionnant en quelque sorte comme un pont à béquilles. Ce pont pouvait correctement reprendre le poids d'une chaussée large de dix mètres. Comme, en temps normal, cette chaussée surplombait la Moselle de quelque quatorze mètres, il n’était pas nécessaire de replier les mâts des bateaux avalants. À l’amont du pont, il fallait retenir les bateaux par des câbles de halage à cause de la force du courant.
L'emplacement de la porte du pont, la Porta Inclyta (la « Porte illustre »), démolie au Moyen Âge, n'est pas clair. En 2004, les chercheurs se sont demandé si la porte, semblable dans son style à la Porta Nigra, se trouvait sur la rive gauche ou sur la rive droite de la Moselle[5].

Les voûtes en maçonnerie ont été construites entre 1190 et 1490, peut-être sous le règne du prince-archevêque Baudouin (1307–1354). Des neuf piles d'époque romaine, cinq ont traversé les siècles jusqu'à nos jours ; la vieille tradition selon laquelle deux de ces piles auraient été reconstruites en 1717-1718 n’est plus admise : les deux premières piles du côté de la ville ont été enterrées sous une avancée dans la rivière dès la période romaine.
Le pont fut miné en 1689 par l’armée française, mais les voûtes furent reconstruites en 1716-1718 sous la direction de Johann Georg Judas, charpentier de l'électeur de Trèves. C’est à cette occasion qu’on érigea sur la cinquième pile depuis l’ouest un crucifix et une statue de saint Nicolas. On démantela la porte occidentale du pont en 1806, puis la porte orientale en 1869.
En 1931, le pont fut élargi et reçut les actuelles passerelles piétonnes en encorbellement.
C’est par ce pont, demeuré intact, qu’au matin du 2 mars 1945 les Américains purent atteindre les quartiers ouest de Trèves. Pour une raison indéterminée, l'armée allemande avait renoncé à faire sauter cet ouvrage. Selon un témoin oculaire, les câbles destinés à actionner les explosifs étaient probablement endommagés.
Après la Seconde Guerre mondiale, la canalisation de la Moselle s'accompagna d'importantes fouilles archéologiques.
En 2012, la ville de Trèves a annoncé un concours d'architecture pour le réaménagement de la zone du pont et du pont lui-même, dans le but de mieux mettre en valeur le monument, mais pour des raisons financières, ces propositions n'ont pas été mises en œuvre.
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Le pont romain, vu de la colonne Mariensäule.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Ernst Hollstein: Zur Erbauungszeit der Römerbrücke bei Konz. Funde und Ausgrabungen im Bezirk Trier 12 (1980): 46-49.
- ↑ . Holger Dietrich: Römische Kaiser in Deutschland. Der archäologische Führer, Holger Sonnabend und Christian Winkel, Darmstadt / Mainz 2013, p. 75 Abs. 2
- ↑ Petzholdt Hans: 2000 Jahre Stadtentwicklung Trier: Katalog zur Ausstellung, Selbstverlag des Baudezernates der Stadt Trier, Trier 1984, p. 24 Abs. 2
- ↑ Holger Dietrich: Römische Kaiser in Deutschland. Der archäologische Führer, Holger Sonnabend und Christian Winkel, Darmstadt / Mainz 2013, p. 95 Abs. 2
- ↑ Roland Morgen, « Sprengwerk gegen den Engpass », Trierischer Volksfreund, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Panorama sur 360º du pont romain
- fiche sur Structurae
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Prade, Marcel Les grands ponts du monde: Ponts remarquables d'Europe, Brissaud, Poitiers (France) , (ISBN 2902170653), 1990; p. 101.
- (de) Dehio-Handbuch: Rheinland-Pfalz/Saarland, 2e éd., Munich 1984, p. 1052.
- (de) Heinz Cüppers: Die Trierer Römerbrücken, Mayence 1969, (ISBN 3-923319-91-6)
- (de) Jens Fachbach: Zur Baugeschichte der Trierer Römerbrücke nach 1718, in: Kurtrierisches Jahrbuch 47, 2007, p. 383–416
- (de) Bundesministerium für Verkehr Steinbrücken in Deutschland, Beton-Verlag, Düsseldorf (Allemagne) , (ISBN 3764002409), 1988; p. 403–406.
- (de) Standfuß, Friedrich Brücken in Deutschland für Straßen und Wege, Deutscher Bundesverlag, Cologne (Allemagne) , (ISBN 3935064411), 2006; p. 12–13.