Pont de Térénez

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Pont de Térénez
Image illustrative de l’article Pont de Térénez
Géographie
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Commune Argol - Rosnoën
Coordonnées géographiques 48° 16′ 09″ N, 4° 15′ 47″ O
Fonction
Franchit Aulne
Fonction Pont routier
Itinéraire D 791
Caractéristiques techniques
Type Pont à haubans
Longueur 515 m
Matériau(x) Béton armé et acier
Construction
Inauguration
Mise en service
Architecte(s) Charles Lavigne
Ingénieur(s) Michel Virlogeux
Maître(s) d'œuvre Conseil général du Finistère
Maître d'ouvrage Conseil général du Finistère
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pont de Térénez
Géolocalisation sur la carte : rade de Brest
(Voir situation sur carte : rade de Brest)
Pont de Térénez
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Pont de Térénez
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Pont de Térénez

Le pont de Térénez enjambe l'Aulne entre Argol et Rosnoën sur la route départementale 791 qui relie Crozon au Faou. Il est situé dans le Finistère et est considéré comme un élément essentiel de désenclavement pour la presqu'île de Crozon, évitant un détour de 47 km via Châteaulin afin de rejoindre le Nord-Finistère.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la construction du pont, la traversée de l'Aulne se faisait par bacs afin d'assurer la continuité de la route nationale. Les accidents étaient très nombreux, notamment les jours de foire en raison d'un bac à fond plat et peu manœuvrable qui était emporté par le courant des marées et chavirait. L'Aulne engloutissait les hommes, les chevaux et les marchandises.

Pont de 1925[modifier | modifier le code]

Le premier pont suspendu de Térénez (1925).
Le premier pont suspendu de Térénez (1925).
Le premier Pont de Térénez vu de Crozon

Le premier pont de Térénez a été construit entre 1913 et 1925. C'était un pont suspendu d'une longueur de 350 m, dont 272 m pour la portée principale. Le , il est ouvert à la circulation. Il est alors le plus grand pont suspendu d'Europe.

Le , Hervé Quillien, ancien capitaine au long cours, est tué par une patrouille allemande alors qu'il passait en bateau sous le pont de Térénez[2].

Ce pont de Térénez aurait été détruit le par l'armée allemande, afin de retarder l'avance des troupes alliées. Cependant, des témoins affirment qu'il fut détruit par des bombardements américains, en même temps que ceux-ci bombardaient la ville de Telgruc, à proximité. Les restes du pont sont toujours présents au fond de l'Aulne.

Pont de 1952[modifier | modifier le code]

Le nouveau pont, basé sur ses piles d'origine, n'est terminé qu'en 1952. C'est un pont suspendu, comme le précédent, qui reprend les mêmes mensurations : longueur de 350 m, dont 272 m pour la portée principale. Malheureusement, la pénurie de matériaux de qualité à l'époque entraîne l'utilisation de ciment de mauvaise qualité. Le pont contracta alors le « cancer du béton » (alcali-réaction) et se trouva sous étroite surveillance à partir de 1992, année du constat. Il fut démoli bien après la mise en service du nouveau pont. Faute de budget, les travaux commencèrent début 2014 pour s'achever fin 2014. Il fut scié en plusieurs tronçons. Les culées construites aux deux extrémités du premier pont de 1925 furent conservées et servent désormais de belvédère.

Pont de 2011[modifier | modifier le code]

Le nouveau pont de Térénez vu du sommet du Ménez-Hom avant la déconstruction du pont de 1952 (en haut), puis après (en bas).

En 1998, le projet retenu s'oriente vers une reconstruction du pont de Térénez à proximité du pont actuel. L'option majeure est d'offrir des accès en courbe pour fluidifier la circulation. Sur le pont de 1952, les accès à angle droit ne permettaient pas le croisement d'un camion avec une semi-remorque et d'un autre véhicule, l'un devant céder le passage à l'autre[5].

Le chantier a débuté le . Les boîtes d'ancrage des haubans, au sommet des piliers, ont été respectivement hissées le en rive gauche (côté Argol sur la presqu'île) et le en rive droite (côté Rosnoën). La première moitié de la structure, à partir du pilier rive gauche, a été achevée fin mars 2010 et l'ensemble de la structure, reliant les deux rives, fin . L'inauguration a eu lieu le week-end des 16 et . Le samedi , a lieu l'inauguration proprement dite puis le passage symbolique du Tour cycliste du Finistère sur le nouveau pont. Le dimanche 17 avril a lieu la fermeture totale de l'axe routier pour laisser place à des animations. L'accès aux deux ponts est alors réservés aux piétons, aux cavaliers et à un défilé de véhicules anciens de collection (voitures et camions). Il a ensuite été ouvert définitivement à la circulation le même jour aux alentours de 23 h. Le nouveau pont de Térénez est le premier pont courbe à haubans de France, de 515 m de portée dont 285 m pour la travée centrale. L'ouvrage a été conçu par l'architecte Charles Lavigne et l'ingénieur Michel Virlogeux. Thomas Lavigne et Christophe Cheron ont assuré le suivi architectural de l'ouvrage pendant le chantier.

C'est une première mondiale : jamais un pont à haubans de forme circulaire n'avait été construit[6]. L'ouvrage est récompensé en 2013 par le World Infrastructure Award et en 2014 par le prix du plus bel ouvrage d’art remis par la Fédération internationale du béton[7]. Il détient le record du monde de portance en courbe et sans support[8].

En juin 2017, le pont fut le cadre du tournage du téléfilm Peur sur la base dont l'intrigue se déroule dans la rade de Brest et qui a pour héroïne une gendarme interprétée par Audrey Fleurot.

Des vues aériennes du pont à haubans figurent à plusieurs reprises dans le film Le mystère Henri Pick de Rémi Bezançon (2019) dans lequel jouent notamment Fabrice Luchini et Camille Cottin.

Le samedi , le Tour de France passe sur le pont de Térénez lors de la première étape de Brest à Landerneau via Quimper.

Déconstruction du pont de 1952[modifier | modifier le code]

Il est décidé en 2013 de détruire l'ancien pont de 1952 qui est inutilisé depuis l'ouverture du nouvel ouvrage. Le site étant classé Natura 2000, le pont fut déconstruit afin de récupérer une partie des matériaux qui le constituaient, et d'étudier (dans un laboratoire de Saint-Brieuc) certains éléments des pylônes atteints d'alcali-réaction.

Le chantier a débuté au début du mois de [9]. Le tablier central est totalement démonté en . En , c'est au tour des pylônes d'être progressivement démantelés. Début 2015, le chantier est achevé et les anciennes culées du premier pont sont aménagées. Elles supportent désormais deux belvédères, permettant d'observer le nouveau pont[10].

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Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Pont de Térénez (Rosnoën/Argol, 1925) », sur Structurae, (consulté le ).
  2. Éric Rondel, Crimes nazis en Bretagne (septembre 1941-août 1944), éditions Astoure, , 251 p. (ISBN 978-2-36428-032-8).
  3. « Pont de Térénez (Rosnoën/Argol, 1951) », sur Structurae, (consulté le ).
  4. « Pont de Térénez (Rosnoën/Argol, 2011) », sur Structurae, (consulté le ).
  5. « Le pont de Térénez », sur Planète TP, (consulté le ).
  6. « Le pont de Térénez », sur Conseil général du Finistère (consulté le ).
  7. Olivier Baumann, « Le pont de Térénez mondialement récompensé », sur www.lemoniteur.fr, .
  8. « Pont de Térénez. Le prix international du plus bel ouvrage d'art », sur www.letelgramme.fr, (consulté le ).
  9. « Ancien pont de Terenez. Les travaux de déconstruction vont débuter », sur Ouest-France, (consulté le ).
  10. « Térénez. L'ancien pont démoli à partir de janvier », sur Le Télégramme, (consulté le ).
  11. Philippe Attard, « Le tournage du « Mystère Henri Pick » a débuté hier », sur Ouest-France, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Contient de nombreuses photos des trois ponts successifs de Térénez.
  • Stéphane Calas, Stefan Bernhard et al., « Le nouveau pont de Térénez (Finistère) », Travaux, no 879,‎ , p. 74-84

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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