Pont Saint-Bénézet

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Pont d'Avignon
Présentation
Type
Fondation
Architecte
Jean de Tensanges (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Ouverture
Longueur
120 m, 920 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Largeur
4 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Ville d'Avignon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Franchit
Patrimonialité
Localisation
Adresse
29, quai de la LigneVoir et modifier les données sur Wikidata
Avignon, Vaucluse
 France
Coordonnées
Carte

Le pont Saint-Bénézet, couramment appelé Pont d'Avignon, est un vestige de pont sur le Rhône composé de quatre arches.

Il part du nord d'Avignon en direction du Gard mais ne permet plus de s’y rendre. Sur l'un des piliers est édifiée la chapelle Saint-Bénézet, et au-dessus d'elle, la chapelle Saint-Nicolas.

Histoire[modifier | modifier le code]

Attribué à l'entourage de Nicolas Froment, Retable des Pérussis (1480, détail), New York, Metropolitan Museum of Art[1].
Le pont avec 22 arches, détail d'une gravure de Mamigoz (XVIIe siècle).
Plan d'Avignon gravé en 1649 pour l'Atlas van Loon sur lequel l'on voit les parties manquantes du pont.

Un nommé Bénézet serait à l'origine de la construction de l'ouvrage en 1177[2] sur des restes de culées romaines[3]. À son achèvement en 1185, vingt-deux arches enjambaient le Rhône en formant une courbe de 920 mètres de long pour une largeur de quatre mètres.

S'il fut longtemps l'un des rares ponts permettant de traverser le Rhône entre Lyon et la mer Méditerranée, son utilisation était pourtant bien spécifique.

Trop étroit pour permettre aux charrettes de se croiser, il n'a jamais pu être utilisé à de pures fins commerciales. Le transport de marchandises dut être assuré par barque ou par barge.

En revanche, il permettait de contrôler efficacement le trafic et prélever les droits de péage, conformément au rôle de poste-frontière entre l'État pontifical et le Royaume de France qui lui était dévolu.

Endommagé tant par les crues que par les guerres, l'ouvrage fut reconstruit plusieurs fois, notamment entre 1234 et 1237[4].

En 1479, à cause des inondations, deux arches furent entièrement détruites. Aussi le roi de France Louis XI ordonna-t-il sa réparation par lettres patentes royales datées du [5].

À la suite de la modification du lit du fleuve à l’époque du petit âge glaciaire, une première arche s'effondre en 1603, ensuite trois autres en 1605, enfin toutes quatre sont rebâties vers 1628. En 1633, juste après la réouverture du pont, deux nouvelles arches s'effondrent. En 1669, une nouvelle crue du Rhône emporta plusieurs autres arches pour ne laisser pratiquement que celles qu'on lui connaît de nos jours[3].

Panorama sur les bords du Rhône depuis le Pont Saint-Bénézet.

Quelques vues du pont[modifier | modifier le code]

Dans la culture[modifier | modifier le code]

L'ancien logotype de la ville d'Avignon représente le pont sur lequel est écrit en capitales « AVIGNON ». En dessous peut figurer la devise « ville d'esprit ». Il s'agit d'une photographie floutée et retouchée du pont, l'arche étant anormalement allongée pour ressembler à une ligne. De couleur jaune ocre contrastant avec le ciel et l'eau, le pont est reconnaissable par la chapelle Saint-Nicolas.

Illustration de la chanson sur un calendrier du XIXe siècle. En fond, la chapelle Saint Nicolas et le palais des papes.

Le pont Saint-Bénézet ou pont d'Avignon a été rendu célèbre par la chanson populaire Sur le pont d'Avignon.

Parmi les représentations, dans un style artistique différent, plusieurs peintres ont peint l'ensemble — Rhône, pont d'Avignon, palais des papes, rocher des Doms — mettant tour à tour en avant l'un ou l'autre. Lorsque James Carroll Beckwith peint Le Palais des papes et le pont d'Avignon, le palais en lui-même n'est en fait présent que dans le coin supérieur droit sur moins d'un 1/6e du tableau alors que le Rhône en couvre la moitié. Paul Signac, avec son tableau Le Château des Papes représente une vue sensiblement orientée de la même manière, mais même si la proportion accordée au pont d'Avignon (sur la gauche du tableau) reste sensiblement la même, l'angle choisi recentre le palais, le rendant beaucoup plus important et gommant presque du fait le rocher des Doms. Les proportions choisies par l'auteur semblent même exagérées afin de lui donner une importance plus grande. Avec une orientation différente, vraisemblablement depuis l'ile de la Barthelasse ou Villeneuve-lès-Avignon, Adrian Stokes (1854-1935) pour son Palais des papes d'Avignon réduit le palais et le pont sur la moitié droite du tableau pour faire ressortir la colline du rocher des Doms, et y ajoute même de la végétation.

Le feuilleton télévisé français La Demoiselle d'Avignon, sorti à l'écran en 1972, commence par une panne de voiture à côté du fameux pont.

Dans Hypocrite, bande dessinée de Jean-Claude Forest parue en 1972, l'héroïne est une espionne dans une histoire fantaisiste tournant autour du pont d'Avignon.

En 1974, les postes de l'île de Man émettent un timbre représentant le pont Saint-Bénézet[6].

La Prophétie d'Avignon est une série télévisée en huit épisodes diffusée à partir d'août 2007.

En 1997, dans l’épisode 9 de la série Les Repentis, les deux nettoyeurs (Camier et Murphy) racontent une histoire du pont d'Avignon ayant été détruit durant la Seconde Guerre mondiale ; on y aurait repêché un side-car.

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. metmuseum.org
  2. musée du pont et exposition permanente, salle consacrée aux découvertes de 2016
  3. a et b pavage.map.archi.fr, le Pont Saint-Bénézet.
  4. Florian Mazel, Féodalités, collection « Histoire de France » sous la direction de Joël Cornette, Belin, 2010, p.423.
  5. France, Ordonnances des roys de France de la troisième race, , 972 p. (lire en ligne), p. 502.
  6. Émission postale de l'île de Man, en 1974, représentant le pont Saint-Bénézet

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française, du XIe au XVIe siècle, t. VII, Paris, A. Morel, (lire en ligne), p. 221-228
  • Noël Marmottan, Le Pont d'Avignon. Le Petit pâtre Benezet, l'histoire et la légende, la poésie et la chanson, préface de Sylvain Gagnère et couverture d'Eugène Yvan, Cavaillon, Impr. Mistral, 1964, 112 p.
  • Musée du Petit Palais (Avignon), Saint Bénézet : dossier publié à l'occasion de l'exposition tenue au Musée du Petit-Palais de à , Académie de Vaucluse, 1986, 27 p.
  • Bibliothèque Calvet d'Avignon : P. Pansier, Notes et documents sur le pont Saint-Bénezet, I 1226-1450, ms 5703, II 1451-1807, ms 5704. Beaucaire-Tarascon.
  • Alain Breton, « Les restaurations du pont Saint-Bénézet », Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes et des monuments d'Avignon, 1986-1987, pp.87-94.
  • Jean-Maurice Rouquette, Provence romane. La Provence rhodanienne, t.1, La Pierre-qui-Vire, Éditions Zodiaque, collection « La nuit des temps », n°40, 1980, pp.219–233 (ISBN 978-2736901387).
  • Jean Mesqui, Le pont en France avant le temps des ingénieurs, Paris, Picard, coll. « Grands manuels Picard », , 303 p. (ISBN 978-2-7084-0322-2).
  • Collectif, Dossiers d'Archéologie. Hors-série. Le Pont d'Avignon. Dix siècles d'histoires, no 30, , 74 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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