Pōmare II

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Pōmare II
Illustration.
Le roi Pōmare II (1820).
Titre
Roi de Tahiti

(30 ans, 9 mois et 24 jours)
Couronnement
Régent Pōmare (1791-1803)
Prédécesseur Pōmare Ier
Successeur Pōmare III
Prince héritier de Tahiti

(3 ans)
Prédécesseur Création du titre
Successeur Teriʻitaria Pōmare
Biographie
Dynastie Pōmare
Date de naissance
Lieu de naissance Tahiti
Date de décès (à environ 39 ans)
Lieu de décès Motu Uta, Moorea ( Royaume de Tahiti)
Nature du décès Alcoolisme
Sépulture Cimetière Royal,
Papa’oa, Arue
Nationalité Tahitiens
Père Pōmare Ier
Mère Ariʻi Teraimano, dite Itia
Conjoint Teriʻitariʻa
Teriʻitoʻoterai Teremoemoe
Enfants Pōmare IV Souverain
Prince Teinaiti Pōmare
Pōmare III Souverain
Héritier Prince Teriʻitaria Pōmare
Religion Protestantisme

Pōmare II
Monarques de Tahiti

Pōmare II, connu sous le nom de Tunuieaiteatua (Tū-nui-e-a'a-i-te-atua) ou encore de Vaira'a-toa, né vers 1782 à Tahiti et mort le à Moorea, fut le second roi de Tahiti de la dynastie des Pōmare. Héritier et fils de Pōmare Ier, il règne d'abord sous la régence de son père à partir de 1791, puis seul après la mort de ce dernier en 1803. Sous son règne, le protestantisme devient la religion officielle du royaume.

En 1803, à la mort de Pōmare Ier, son fils lui succède véritablement. Au pouvoir, il s’allie encore davantage avec les missionnaires, et dès 1803 ces derniers lui enseignent la lecture et les Évangiles. Les missionnaires encouragent par ailleurs sa volonté de conquête, afin de n’avoir à traiter qu’avec un seul interlocuteur politique[1]. La conversion de Pōmare II en 1812 inaugure l’essor du protestantisme dans l’île.

Accession au trône[modifier | modifier le code]

En 1788, Bligh estime que le prince a six ans, il serait ainsi né vers 1782 à Tahiti. Fils du chef tahitien Vairaʻatoa Taina, il devient prince héritier du nouveau royaume de Tahiti après que son père a réunifié les différentes chefferies en se proclamant roi sous le nom de Pōmare Ier en 1788.

En 1791, le roi abdique en faveur de son jeune fils de neuf ans, mais prend la régence qu'il conserve jusqu'à sa mort.

Le , des missionnaires de la London Missionary Society débarquent à la pointe Vénus (Mahina) à bord du Duff (en), avec pour ambition de détruire les cultes maohi et de christianiser la population. L’arrivée de ces missionnaires marque un nouveau tournant pour l’île de Tahiti, dont la culture locale et la structure sociale sont profondément bouleversées.

Les premières années sont laborieuses pour les missionnaires, malgré leur association avec les Pōmare, dont ils connaissent l’importance grâce aux récits des précédents navigateurs.

Règne personnel[modifier | modifier le code]

Gravure de Pōmare II de Tahiti.

Le règne personnel de Pōmare II débute ainsi en 1803 à la mort de son père. Dès 1812, le roi avait déclaré son attachement au christianisme. Ce fut dans la Chapelle Royale des missions de Papaoa, à Tahiti, le , lors du premier baptême public que le sacrement lui est administré. Cette cérémonie se déroule devant quatre à cinq mille personnes. Pōmare II est baptisé devant la chaire centrale. Ce sont les missionnaires Bicknell et Henry qui procèdent aux ablutions.

Par la suite, de nombreuses personnes sont baptisées a Tahiti et Moorea. En 1819, les missionnaires célèbrent le vingt-deuxième anniversaire de leur arrivée à Tahiti. Ils contribuèrent largement à centraliser le pouvoir royal.

Le [2], grâce à ces alliances, Pōmare II remporte une bataille décisive à Fe’i Pī (Punaauia), notamment contre Opuhara, le chef du puissant clan des Teva, encore animistes[3]. Cette victoire permet à Pōmare II d’être reconnu Ari’i Rahi, c’est-à-dire roi de Tahiti[1]. C’est la première fois que Tahiti est unifiée sous la domination d’une seule famille. C’est la fin de la féodalité tahitienne et de l’aristocratie militaire, remplacée par une monarchie absolue[1]. Parallèlement, le protestantisme se propage rapidement grâce au soutien de Pōmare II, et remplace les croyances traditionnelles. Dès 1817, les Evangiles sont traduits en tahitien et enseignés dans les écoles religieuses. En 1818, le Pasteur Crook fonde la ville de Papeete, qui deviendra la capitale de l’île.

En 1819, Pōmare II, sur l’initiative des missionnaires, instaure le premier code de lois tahitiennes, connu sous le nom de Code Pomare[1]. Les missionnaires et Pōmare II imposent alors l’obligation de porter des vêtements couvrant tout le corps, l’interdiction des danses et des chants, des tatouages et des parures de fleurs, toutes ces traditions étant qualifiés d’« impudiques ».

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

En 1809, il épouse à Moorea la princesse Teriitaria, fille aînée du roi Tamatoa III de Raiatea, qui lui donne une fille, la future Pōmare IV. Mais lors de l'arrivée de celle-ci, le roi s'éprend de sa sœur cadette la princesse Teremoemoe[4], qu'il épouse finalement en secondes noces. Celle-ci donne naissance à deux fils : Teinaiti (1817-1818), qui ne survit pas, et le futur Pōmare III (1820-1827).

Pōmare II meurt à Moorea le des suites de son alcoolisme. Son jeune fils d'à peine un an, Pōmare III, lui succéde alors sous la régence de sa mère, Teremoemoe[5].

Portrait par William Ellis[modifier | modifier le code]

« Grand, fortement charpenté sans être corpulent, il était d’une stature imposante, mesurant plus de six pieds. [...] Son teint n’était pas sombre, mais plutôt hâlé ; ses traits paraissaient lourds, encore que ses yeux brillaient d’intelligence[6]. [...] »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Bernard Gille, Antoine Leca, « Histoire des institutions de l'Océanie française : Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna », L'Harmattan, 2009, (ISBN 978-2-296-09234-1)
  2. Bernard Gille, Antoine Leca, op. cit.
  3. « Tahiti et les Iles de la Société », Encyclopédie du Voyage, éditions Gallimard, 2006, (ISBN 2-74-241917-9), p. 187.
  4. Claude Robineau, « Tradition et modernité aux îles de la Société: Les racines », IRD éditions, 1985, (ISBN 2-70-990687-2)p. 218
  5. Royal Ark
  6. William Ellis, À la recherche de la Polynésie d’autrefois (Polynesian Researches), Paris, Société des Océanistes,