Plus jamais la guerre

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« Nie wieder Krieg », Zurich, premier numéro avril 1923

« Plus jamais la guerre », ou « Plus jamais de guerre », ou encore « Jamais plus la guerre ! » est une expression apparue à la suite de la Première Guerre mondiale et qui est devenue un slogan de l'esprit ancien combattant, des mouvements pacifistes et antimilitaristes. Elle a aussi été popularisée par le pape Paul VI en 1965.

À la suite de la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Dès la fin de la guerre le mouvement pacifiste allemand commémore le , jour du début de la guerre. Le slogan « Nie wieder Krieg » est repris progressivement dans plusieurs pays d’Europe[1].

Une affiche de 1924 de l’artiste allemande Käthe Kollwitz porte les mots « Nie wieder Krieg »[2]. Ce dessin a fait l’objet d’un timbre en 1970 en RDA (extrait sans le texte). Une seconde œuvre de la même artiste est en couverture du livre Nie wieder Krieg! No more War! Plus jamais de Guerre! Nunca jamais Guerra! Nooit meer Oorlog! Aldrig mere Krig! publié en 1929 par la Fédération syndicale internationale et réédité six fois jusqu'en 1934[3].

En français[modifier | modifier le code]

Autres langues[modifier | modifier le code]

Une brochure publiée en 1929 à Amsterdam, puis à Paris, associe plusieurs langues : « Nie wieder Krieg! = No more War! = Plus jamais de guerre »[4]. Le livre déjà mentionné et publié la même année est rédigé en six langues.

Anglais « No More War »
Allemand « Nie wieder Krieg »
  • (de) « Nie wieder Krieg (de) » (« Jamais plus la guerre »). Nom d'un collectif et d'un slogan allemands, créés en par le Friedensbund der Kriegsteilnehmer (Alliance pacifiste des participants à la guerre), autour des « Journées anti-guerre ».
  • (de) « Nie wieder Krieg » (« Jamais plus la guerre »). Nom d'une organisation fondée en 1922 par Carl von Ossietzky (Prix Nobel de la paix en 1935)[5].
  • Titre d'un périodique édité à Zurich depuis 1923 par le Weltfriedensbund der Jugend - Schweizer Zweig[6] (branche suisse de la Fédération mondiale des jeunes pour la paix).
  • Titre et texte d'une lithographie célèbre de Käthe Kollwitz en 1924[7].
  • Apparaît dans le titre de nombreux livres.

Monuments[modifier | modifier le code]

« Nie wieder Krieg ! », monument proche de Stuttgart

Cet appel est parfois inscrit sur les monuments aux morts. Il se trouve en quatre langues sur la Tour de l'Yser en Belgique (inaugurée en 1930), dont le néerlandais « Nooit meer oorlog ».

À Strümpfelbach, près de Stuttgart, « Nie wieder Krieg ! » a été gravé sur le monument commémoratif après la Première Guerre mondiale. Ce texte a été effacé sous le nazisme, puis gravé à nouveau à la demande de la commune après la Seconde Guerre mondiale[8].

À la suite de la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

« Nie wieder Krieg & Faschismus », Berlin, 1946

Après la Seconde Guerre mondiale, l'expression antimilitariste est réemployée dans un nouveau contexte.

Slogan[modifier | modifier le code]

Le premier mai 1946, on danse dans les rues de Berlin avec ce slogan « Nie wieder Krieg » (voir illustration).

En 1965, le pape Paul VI se trouve à New York à l'occasion du 20e anniversaire de l'ONU. Il en appelle aux représentants des nations : « Plus jamais la guerre »[9]. Le message est repris dans une Prière pour la paix de Jean-Paul II[10]. Le même message est repris par le pape François le dans un tweet en neuf langues : «Plus jamais la guerre, plus jamais la guerre»[11].

Une exposition temporaire intitulée « Plus jamais la guerre » de l'Unicef est montrée au Mémorial de Caen.

Au Liban en 2005, le slogan est brandi dans les rues à l'occasion du 30e anniversaire du début de la guerre civile[12].

Monuments[modifier | modifier le code]

Dans les Alpes carniques se trouve le Grand Kinigat (en italien Monte Cavallino) où une plaque commémorative « Nie wieder Krieg » a été placée en 1979 par les maires des communes voisines autrichienne et italienne[13].

À Bochum en Allemagne, une plaque avec l'inscription « Nie wieder Krieg und Faschismus » a été ajoutée en 1983 au monument aux morts des deux guerres mondiales ((de) Kriegerdenkmal am Stadtpark Bochum).

Un monument à la paix et au souvenir intitulé « Plus jamais la guerre », est installé à Gatineau au Québec, œuvre de Denis Massie, 1992[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Matthieu Jaccard, « Nie wieder Krieg ! », sur www.vidy.ch, Théâtre de Vidy, Lausanne, 2015-2016 (consulté le ). Série de quatre conférences de Matthieu Jaccard, architecte et historien de l'art.
  2. « Nie wieder Krieg », sur le site historiesdrawingsprints.com.
  3. « Nie wieder Krieg » sur WorldCat.
  4. Le titre est aussi imprimé en danois. Amsterdam : Verlag Internationaler Gewerkschaftsbund, 1929 ; Paris : Fédération syndicale internationale, 1934 (4e édition).
  5. « Karl von Ossietzky (1889-1938), Allemagne », site des Prix Nobel.
  6. Association fondée en octobre 1914 par Max Rotter (1881-1964). « Rotter, Max », fiche sur le site des Archives sociales suisses.
  7. Nie wieder Krieg! de Käthe Kollwitz
  8. Photo et description du monument sur Monuments pacifistes dans le monde. Strümpfelbach fait aujourd’hui partie de Weinstadt.
  9. Intervention de l'observateur permanent, 2000 et Trentième anniversaire de la mort de Paul VI.
  10. Prières de Jean-Paul II.
  11. « Le pape François tweete: «Plus jamais la guerre» », La Tribune de Genève, 2 septembre 2013.
  12. Revue de presse internationale du 13/4/2005 puis en 2008 Plus jamais ca. Plus jamais la guerre.
  13. À la frontière entre le Tyrol de l'Est en Autriche et la Province de Belluno en Vénétie (Italie). Voir (de) Thomas Mariacher, « Große Kinigat », dans Osttiroler Bote du 28 août 2008.
  14. Plus jamais la guerre, Monument à la paix et au souvenir.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Jamais plus la guerre ! » : relation documentée de la visite de Sa Sainteté le Pape Paul VI à l'Organisation des Nations Unies le , New York : Nations unies ; Paris : Fêtes et Saisons, [1967 ?], 112 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Série de quatre conférences de Matthieu Jaccard, architecte et historien de l'art.