Pita Limjaroenrat

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Pita Limjaroenrat
พิธา ลิ้มเจริญรัตน์
Illustration.
Pita Limjaroenrat en 2023.
Fonctions
Président consultatif auprès du chef d'Aller de l'avant
En fonction depuis le
(6 mois et 21 jours)
Chef Chaitawat Tulathon
Prédécesseur Fonction créée
Membre de la Chambre des représentants[N 1],[N 2]
En fonction depuis le [N 3]
(4 ans, 10 mois et 20 jours)
Élection 24 mars 2019
Réélection 14 mai 2023
Circonscription Scrutin proportionnel
Législature 25e et 26e
Groupe politique NA (2019-2020)
AA (depuis 2020)
Chef d'Aller de l'avant

(3 ans, 6 mois et 1 jour)
Élection
Prédécesseur Parti créé
Thanathorn Juangroongruangkit (de facto, chef du Nouvel avenir)
Successeur Chaitawat Tulathon
Biographie
Date de naissance (42 ans)
Lieu de naissance Bangkok (Thaïlande)
Nationalité Thaïlandais
Parti politique NA (2018-2020)
AA (depuis 2020)
Diplômé de Thammasat
Harvard
MIT

Pita Limjaroenrat (thaï : พิธา ลิ้มเจริญรัตน์; né le 5 septembre 1981[1] à Bangkok), souvent appelé Pita, est un homme politique thaïlandais. Il est chef du parti Aller de l'avant de 2020 à 2023[2],[3].

Membre influent du Nouvel avenir à l'issue de son élection à la Chambre des représentants lors des élections législatives de 2019, il succède en 2020 à Thanathorn Juangroongruangkit au poste de chef d'Aller de l'avant, le de facto successeur du parti dissous en 2020. Il est candidat au poste de Premier ministre pour son parti lors des élections législatives de 2023, mais malgré le plus grand nombre de sièges obtenus à la Chambre par Aller de l'avant, celui-ci échoue à se faire élire au poste de Premier ministre par le Parlement[4]. Comme son prédécesseur Thanathorn Juangroongruangkit, il est à son tour suspendu de ses fonctions en juillet 2023. En raison de cette suspension, il démissionne de son poste de chef du parti en septembre 2023 pour que son successeur, Chaitawat Tulathon, puisse accéder au poste de chef de l'opposition.

Le , à l'issue d'une décision de la Cour constitutionnelle thaïlandaise, le rendant innocent des plaintes émises contre lui, il redevient député, membre de la Chambre des représentants[5],[6],[7],[8].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

En mars 2020, il est désigné comme successeur du chef du parti du Nouvel Avenir[9], Thanathorn Juangroongruangkit, alors dissous par la Cour constitutionnelle thaïlandaise. Pour rester parlementaire, il rejoint alors le parti Aller de l'avant avec 54 autres anciens membres du Nouvel Avenir[10]. Il est élu en interne chef du parti le 14 mars 2020[9].

Il se présente comme candidat au poste de Premier ministre de son parti aux élections législatives de mai 2023, dont il sort vainqueur en obtenant la majorité des voix ainsi que le plus grand nombre de sièges à la Chambre pour sa coalition[11],[12],[13]. Il est la cible d'une série de plaintes, « téléguidée par les milieux ultraroyalistes et militaristes »[14]. Pita Limjaroenrat dénonce une « guerre juridique » qui dure selon lui depuis les élections semi-libres de 2019. Il fait l'objet de plusieurs plaintes dénonçant sa prise de participation dans le média iTV, issue d'actions léguées par son père décédé en 2006. En Thaïlande, la loi interdit aux candidats de détenir des participations dans les médias[15]. Cette chaîne de télévision, inactive et radiée de la Bourse en juin 2014[16],[17], a cessé d'émettre en 2007. Un autre leader pro-démocratie, Thanathorn Juangroongruangkit, avait lui aussi été victime de ce type de plaintes en raison de participations dans un média « dépourvu d’activité éditoriale ».

Le 12 juillet, à la veille du vote du Parlement sur la désignation du nouveau Premier ministre, la Cour constitutionnelle, dont les membres sont nommés par la junte, annonce l'ouverture de deux procédures contre Pita Limjaroenrat. Le dirigeant réformiste échoue le lendemain à gagner le vote du Parlement du fait de l'obstruction de la plupart des 250 sénateurs, tous nommés par la junte. Il est cependant soutenu par le parti Pheu Thai[18]. Il est suspendu temporairement de son mandat de représentant le 19 juillet sur décision de la Cour constitutionnelle[19]. Le jour même, le Parlement vote pour déclarer illégale sa candidature, l'ayant déjà présentée la semaine précédente[20]. D'importantes manifestations ont lieu le jour même à Bangkok pour réclamer la réhabilitation institutionnelle de Pita Limjaroenrat[21].

Il est l'une des personnalités apparaissant sur la liste de 2023 du Time 100[22].

Suspendu du parlement, Pita Limjaroenrat annonce le 15 septembre sa démission de la direction d'Aller de l'avant afin d'« ouvrir la voie à un député capable de s'exprimer au parlement et d'être le chef de l'opposition »[23],[24],[25]. Il est remplacé dans ces deux fonctions le 23 septembre par Chaitawat Tulathon[26].

Il est condamné le 5 février 2024, aux côtés de sept autres figures du mouvement prodémocratie, à quatre mois de prison avec sursis, pour une manifestation organisée en 2019 et qui avait été jugée illégale[27],[28].

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La date de début du mandat correspond ici à la date d'ouverture de la législature. La Constitution thaïlandaise de 2017, par son article 100, dit cependant que "le mandat des membres de la Chambre des représentants débute le jour de l'élection".
  2. Temporairement suspendu de ses fonctions du 19 juillet 2023 au 24 janvier 2024.
  3. Date d'ouverture de la vingt-cinquième législature.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Portal HRIS », sur hris.parliament.go.th (consulté le ).
  2. (en-US) Pravit Rojanaphruk et Senior Staff Writer, « Future Forward Successor Says He Will Continue the Fight », sur Khaosod English, (consulté le ).
  3. Gavroche, « THAÏLANDE - POLITIQUE : Le parti Move Forward se dote d'une nouveau leader pour remplacer Pita », sur Gavroche Thaïlande, (consulté le ).
  4. « En Thaïlande, la démocratie confisquée », Le Monde.fr,‎ 21 juillet 2023 (mis à jour le 22 juillet 2023) (lire en ligne)
  5. « La justice thaïlandaise blanchit Pita Limjaroenrat, le leader de l’opposition, qui redevient député », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « En Thaïlande, Pita Limjaroenrat innocenté par la justice - L'Humanité », sur humanite.fr, (consulté le ).
  7. « Les juges relaxent Pita Limjaroenrat », sur gavroche-thailande.com, Gavroche Thaïlande, .
  8. « Pourquoi Pita Limjaroenrat a été relaxé par la justice », sur gavroche-thailande.com, Gavroche Thaïlande, .
  9. a et b (en) « Pita takes the reins of Move Forward Party, the 'second chapter of Future Forward' », sur nationthailand, (consulté le ).
  10. (en) Hermes, « New Thai party to replace dissolved Future Forward | The Straits Times », sur straitstimes.com, (consulté le ).
  11. « Élections en Thaïlande. Percée historique du parti prodémocratie de Pita Limjaroenrat », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  12. « Thaïlande : qui est Pita Limjaroenrat, leader de l’opposition qui espère déloger les militaires ? », sur parismatch.com, (consulté le ).
  13. « Thaïlande : Pita Limjaroenrat, l’opposant qui veut mettre fin au régime militaire », sur France 24, (consulté le ).
  14. Brice Pedroletti, « En Thaïlande, la coalition sortie victorieuse des législatives se bat pour faire élire son premier ministre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Politique. “Mascarade” en Thaïlande : Pita Limjaroenrat, vainqueur du scrutin du 14 mai, visé par une enquête », sur Courrier international, (consulté le ).
  16. Carol Isoux, « Thaïlande : après la victoire de "Move forward" aux législatives, les tensions avec la coalition au pouvoir », sur rfi.fr, .
  17. Carol Isoux, « Thaïlande : la commission électorale ouvre une enquête contre le vainqueur des élections », sur rfi.fr, .
  18. « Thaïlande : Pita Limjaroenrat échoue dans sa première tentative pour être élu premier ministre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  19. « Thaïlande : la candidature de Pita au poste de premier ministre déclarée illégale par le Parlement », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  20. Belga -, « Détail d'article », sur La Libre.be, (consulté le ).
  21. « La colère monte en Thaïlande à la suite de la disqualification de « Pita » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en) « 2023 TIME100 Next: Pita Limjaroenrat », sur Time, (consulté le ).
  23. (th) « ด่วน! พิธา ลาออกหัวหน้าพรรค เปิดทางก้าวไกล รับตำแหน่งผู้นำฝ่ายค้าน », sur Matichon Online,‎ (consulté le ).
  24. Belga Belga, « Thaïlande: Pita démissionne de son poste de chef du principal parti d'opposition », sur DHnet, (consulté le ).
  25. « Le chef du parti sorti vainqueur des élections en Thaïlande cède sa place », sur lepetitjournal.com, Le petit journal de Bangkok, .
  26. Gavroche, « THAÏLANDE - POLITIQUE : Un nouveau chef pour le parti d'opposition Move Forward », sur Gavroche Thaïlande, GavrocheMagazine, (consulté le ).
  27. AFP, « En Thaïlande, le principal opposant, Pita Limjaroenrat, condamné à de la prison avec sursis pour une manifestation en 2019 », sur lemonde.fr, Le Monde,
  28. « Thaïlande: prison avec sursis contre le principal opposant pour une manifestation en 2019 », sur La Libre.be, .

Liens externes[modifier | modifier le code]