Pietro Annigoni

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pietro Annigoni
Vittorio Miele (à gauche) et Pietro Annigoni.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
FlorenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pseudonyme
Annigoni al Santo, PietroVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Mouvement
Distinction
Site web
signature de Pietro Annigoni
Signature

Pietro Annigoni né le à Milan et mort le à Florence est un peintre et dessinateur italien.

Il est surtout connu pour avoir exécuté des portraits de la reine d'Angleterre Élisabeth II, et du président John F. Kennedy, publiés dans le magazine Time dans les années 1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pietro Annigoni avait un goût classique et peignait sous l'influence de la Renaissance italienne. Dans les années 1920, il vit la plupart du temps à Florence, où il étudie au collège des clercs réguliers des écoles pies. En 1927, il est admis à l'Académie des beaux-arts de Florence où il suit les cours de Felice Carena en peinture, de Giuseppe Graziosi (it) en sculpture et de Celestino Celestini (it) en gravure à l'eau-forte. Il participe à la classe du modèle nu au Cercle florentin des artistes, Il Circolo degli Artisti, et fréquente les classes ouvertes traitant du même sujet à l'Académie. Annigoni expose son travail pour la première fois à Florence en 1930 avec un groupe d'autres peintres. Sa première exposition personnelle a eu lieu deux ans plus tard à la galerie Bellini au palais Spini-Feroni. En 1932, le journaliste Ugo Ojetti remarque le travail de l'artiste dans le Corriere della Sera, puis Annigoni remporte le prix Trentacoste.

Famille[modifier | modifier le code]

Pietro Annigoni était marié avec Anna Giuseppa Maggini de 1937 jusqu'à la mort de son épouse en . Ils eurent deux enfants, Benedetto (1939) et Maria Ricciarda. En 1976, il se remarie avec Rosella Segreto qui était également son modèle favori.

Mort[modifier | modifier le code]

En , Annigoni subit une opération d'urgence à la suite d'un ulcère perforé, mais ne récupère pas. On le transporte à l'hôpital de Florence le , où il meurt de maladie des reins, le lendemain . Il est enterré au cimetière Porte Sante (des Portes saintes) de la basilique San Miniato al Monte.

Controverse en tradition[modifier | modifier le code]

Entre 1945 et 1950, Annigoni réalisa une série d’œuvres importantes qui remportèrent un grand succès. En 1947, il signa un manifeste des Peintres modernes et réalistes. Dans ce groupe, qui comprenait sept peintres, on s'opposait à l'art abstrait et aux mouvements qui avaient récemment vu le jour en Italie. Ce n'était en effet qu'un détail mineur dans la vie du peintre, mais cela devrait devenir une référence dans la littérature le concernant. Parmi les autres peintres qui avaient signé la pétition se trouvaient Gregorio Sciltian et les frères Antonio et Xavier Bueno.

En , le Comité de l'Académie royale d'Angleterre accepta les œuvres qu'Annigoni avait envoyées pour l'exposition annuelle.

Expositions[modifier | modifier le code]

Annigoni commença à exposer son œuvre à partir des années 1950. À Londres, ses expositions eurent lieu chez Wildenstein (1950 et 1954), chez Agnew (1952 et 1956), à la Fédération des Artistes britanniques (1961), aux Upper Grosvenor Galleries (1966), et plusieurs Académies royales. Une exposition spéciale se tint à Paris en 1953 à la galerie Beaux Arts. En 1969, l'œuvre d'Annigoni fut accrochée au Brooklyn Museum de New York. De nombreuses galeries montrèrent le travail d'Annigoni de son vivant, entre autres à Turin, Rome, Florence, Vérone, Brescia, Montecatini Terme, Pise, Bergame, Rovereto et Milan.

Les acclamations du monde[modifier | modifier le code]

Son travail en peinture portait l'influence de la Renaissance italienne, et contrastait avec les styles artistiques moderniste et post-moderniste qui dominaient la seconde moitié du XXe siècle et surtout la fin du XXe siècle. Il se fit connaître pour son portrait romantique de la jeune reine Élisabeth II de 1956 (conservé au Fishmongers Hall de Londres, collection particulière), et pour le portrait du pape Jean XXIII, des présidents américains John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson, du chah et de l'impératrice d'Iran, de la princesse Margaret et de plusieurs autres membres de la famille royale britannique. Il peignit un autre portrait de la reine d'Angleterre en 1969 (National Portrait Gallery de Londres).

Pietro Annigoni fut choisi par le magazine Time pour peindre le président des États-Unis, John F. Kennedy, pour la couverture du numéro du Person of the Year. Le résultat ne fut pas couronné de succès car Kennedy ne voulait pas rester tranquille et Annigoni, n'ayant pas assez de temps, ne put satisfaire Time magazine. D'autres couvertures de cette revue illustrées de portraits d'Annigoni furent publiées le (le pape Jean XIII), le (Ludwig Erhard), et le (Lyndon Johnson).

Annigoni fit le portrait d'autres personnalités, comme le duc d'Édimbourg et plusieurs autres membres de la maison Windsor, sans oublier le créateur de souliers de mode Salvatore Ferragamo, l'auteur florentin Luigi Ugolini, la ballerine dame Margot Fonteyn, l'actrice britannique Julie Andrews, l'étoile du ballet russe Rudolf Noureïev, et la Maharani Gayatri Devi de Jaïpour. Il se prononçait ouvertement contre les tendances de l'art moderne, ne craignant pas de taxer d'iconoclasme le manque de savoir-faire en dessin des artistes modernistes, le modernisme trahissant à ses yeux la noblesse de la mission de l'artiste et péchant par les pauvreté de ses matériaux picturaux. Annigoni écrivit des essais à ce sujet, mettant l'accent sur l'apparent besoin des artistes modernistes de cacher une manque de maîtrise du dessin à la base d'une œuvre peinte. Il se fit donc beaucoup d'ennemis parmi les critiques d'art qui s'opposaient à un art trop figuratif et tardivement inspiré de l'art de la Renaissance.

Fresques religieuses[modifier | modifier le code]

Annigoni consacra beaucoup de son temps à peindre des fresques à Florence, dans sa ville tant aimée, mais également dans les alentours, comme à Propositura di San Michele Arcangelo. C'était au monastère du mont Cassin, au sud de Rome, qu'il travailla à son plus grand œuvre en peignant une fresque dans le dôme du monastère. Commencé en 1980, il s'y dévouait avec tout son savoir-faire et avec force générosité. Il y travailla cinq ans de 1980 à 1985.

Distinctions[modifier | modifier le code]

En 1959, Annigoni fut élu au National Academy of Design comme membre correspondant honoraire.

Le , il fut nommé chevalier de l'ordre du Mérite de la République italienne.

Il reçut le Studium Academia di Casale e del Monferrato per l'Arte, la Letteratura, la Storia, le Scienze e le Varie Umanità.

En , la Poste italienne édita un timbre à l'occasion du centenaire de la naissance de Pietro Annigoni.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

États-Unis
Italie
Royaume-Uni

Élèves notables[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]