Pietà de Villeneuve-lès-Avignon

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Pietà de Villeneuve-lès-Avignon
Artiste
attribué à Enguerrand Quarton
Date
entre 1455 et 1460
Type
Panneau d'un retable
Technique
Tempera sur panneau de bois de noyer
Dimensions (H × L)
163 × 218 cm
Propriétaire
No d’inventaire
RF 1569
Localisation
Musée du Louvre, Paris (France)
Inscriptions
Ô VOS OMNES QUI TRANSITIS PER VIAN (M) ATTENDITE ET VIDETE SI EST DOLOR SICUT DOLOR MEUS
JOHANNES EVANGELISTA
VIRGO MATERVoir et modifier les données sur Wikidata
Protection
Objet classé monument historique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

La Pietà de Villeneuve-lès-Avignon (ou Pietà d'Avignon) est un panneau peint au XVe siècle actuellement conservé au musée du Louvre.

Historique[modifier | modifier le code]

La localisation d'origine du panneau est inconnue, il est découvert en 1834 par Prosper Mérimée qui occupe alors la fonction d'inspecteur général des Monuments historiques, dans la Collégiale Notre-Dame de Villeneuve-lès-Avignon. Présenté en 1904 à l'exposition des primitifs français, il est acquis en 1905 par la Société des Amis du Louvre, qui le fait entrer au musée du Louvre[1] (inventaire R.F. 1569). Une copie du panneau a, par la suite, été placée dans la Collégiale.  

Attribution[modifier | modifier le code]

Prosper Mérimée y a vu la main de Giovanni Bellini et pour d'autres des maîtres italiens. Après son exposition en 1904, les querelles d'attribution reprennent de plus belle et certains, comme Hulin de Loo ou Bouchot, y voient une école espagnole. Charles Sterling, en 1938, crée le terme de « maître de la Pietà d'Avignon » mais à regret, dit-il alors, car il s'agit selon lui d'un simple « nom de nécessité ». La même année, un certain Marignane[2] attribue la paternité du panneau au peintre Enguerrand Charonton, plus connu sous l'orthographe Enguerrand Quarton mais en se basant sur les résultats de la pseudo-science radiésthésique. En 1959, Sterling démontre l'attribution à Enguerrand Quarton, cette fois-ci en se basant sur la typologie de la disposition des mains, des visages, des plis ou la structure des rochers, en comparaison avec les deux tableaux assurément de la main de Quarton, La Vierge de miséricorde de la famille Cadard et Le Couronnement de la vierge[3]. La plupart des historiens de l'art s'accordent désormais à y voir Enguerrand Quarton, seuls Albert Châtelet[4] et Jacques Thuillier[5] lui refusent encore la paternité de la Pietà, selon Dominique Thiébaut[6].

Les personnages[modifier | modifier le code]

Le donateur.

A gauche du tableau figure le donateur, c'est-à-dire celui qui a commandé l’œuvre et qui l’a payée afin de la donner à un établissement religieux.

La scène religieuse à proprement parler comporte quatre personnages. A droite du donateur, Jean l’évangéliste, l’un des douze apôtres, puis la vierge Marie, Marie-Madelaine et au centre le Christ. Les têtes des trois premiers sont entourées d'auréoles où sont inscrits, en latin, leurs noms.

Postérité[modifier | modifier le code]

Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dossier de presse, Exposition « Primitifs Français, Découvertes et redécouvertes », 2004, Commissaire de l’exposition Dominique Thiébaut, conservateur en chef au musée du Louvre p. 15, voir la page « Primitifs français : Découvertes et redécouvertes » [PDF], sur enguerrandquarton.com
    « Dès l’ouverture de celle-ci (ndlr : exposition sur les primitifs français de 1904), deux des membres du Comité des Primitifs français, Georges Berger et Henri Bouchot - qui président aux destinées de la toute jeune Société des Amis du Louvre - entreprennent des négociations avec le maire de la commune (ndlr : de Villeneuve-lès-Avignon) : le tableau est finalement acquis en juillet 1905. »
  2. M. Marignane, Le maître de la Pietà de Villeneuve, de l'Annonciation d'Aix révélé, Enguerrand Charonton éditions J.Povolozky, 1938.
  3. Paternité dans une publication du Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France en 1959.
  4. Automne et renouveau, 1380-1500, 1988, p. 372.
  5. Histoire de l'art, 2002, p. 267.
  6. Primitifs français, op. cit..
  7. Michel Butor, Le Musée imaginaire de Michel Butor : 105 œuvres décisives de la peinture occidentale, Paris, Flammarion, , 368 p. (ISBN 978-2-08-145075-2), p. 72-75.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]