Pierre Véron (journaliste)

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Pierre Véron
Image illustrative de l’article Pierre Véron (journaliste)
Portrait photographique de Pierre Véron par l'atelier Nadar.

Naissance
Ancien 1er arrondissement de Paris
Décès (à 69 ans)
1er arrondissement de Paris
Nationalité Française
Profession Journaliste
Années d'activité 1854-1900
Distinctions honorifiques Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur
Médias actuels
Fonction principale Rédacteur en chef
Directeur
Historique
Presse écrite Le Charivari

Pierre-Louis Véron né à Paris le et mort dans cette même ville le est un journaliste et écrivain français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Gautherin, Pierre Véron (1880), Paris, cimetière du Montparnasse.
Caricature de Pierre Véron par André Gill.

Né le au 5, rue des Vignes (actuelle rue Vernet) à Paris, Pierre-Louis Véron est le fils de Louise-Aimée Véron (née en 1809) et d'un père inconnu[1].

À l'issue de brillantes études et après avoir envisagé d'entrer à l’École normale, Pierre Véron se tourne très tôt vers la littérature et le journalisme. Après avoir débuté en 1854, il collabore jusqu'en 1858 à la Revue de Paris et à La Chronique et publie en 1857 un recueil de poésies, Réalités humaines. Au début des années 1860, il est le secrétaire de l'homme de lettres Philarète Chasles[2].

En 1859, Véron est entré au Charivari, célèbre revue satirique, dont il devient le rédacteur en chef et le directeur après la mort de Louis Huart en . Il succède également à Huart en tant que rédacteur en chef du Journal amusant.

Chroniqueur attitré du Monde illustré, il collabore à de nombreux journaux tels que Le Courrier de Paris, L'Illustration, Le Petit Journal, Le Journal illustré, L'Avenir national, L'Opinion nationale, Le Nain jaune et La Petite Presse. Fondateur du Paris-Journal, il y a pour collaborateur le jeune Alphonse Daudet[3]. Signant le plus souvent ses articles de son véritable nom, il utilise également des pseudonymes tels que « Jean de Paris », « Neuter », « Paul Ralph », « Fantasio » ou encore « Paul Girard »[4].

Pierre Véron est aussi l'auteur de très nombreuses œuvres d'esprit boulevardier, recueils d'articles et récits humoristiques de mœurs parisiennes.

Membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques[5], il a écrit quelques pièces de théâtre, telles que Sauvé, mon Dieu ! (vaudeville en un acte, avec Henri Rochefort) en 1865 ou Les Affolés (comédie en quatre actes, avec Edmond Gondinet) en 1883, toutes deux créées au Théâtre du Vaudeville. Il a également mis des paroles sur des compositions de Charles Gounod et de Paul Henrion et a servi de librettiste à Robert Planquette.

Par décret du , il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Marié depuis 1856 à Nathalie-Laure Angerant, Pierre Véron divorce en 1885[6] et se remarie quatre ans plus tard avec Euphémie-Marie-Augustine Heuse[7],[8].

Entre mars et , Pierre Véron met fin, pour raison de santé, à ses collaborations au Charivari et au Journal amusant. Mort subitement l'année suivante à son domicile du 182, rue de Rivoli[9], il est inhumé au cimetière du Montparnasse (3e division)[10]. Sa tombe est surmontée d'un buste en bronze sculpté par Jean Gautherin.

Soirées artistiques[modifier | modifier le code]

Danse de Julia Subra à la fête du cinquantenaire du Charivari, chez Pierre Véron. Ferdinand de Lesseps ainsi que de nombreux artistes et hommes de lettres sont présents.

Entre la fin du Second Empire et celle des années 1880, les salons de Pierre Véron, rue des Pyramides puis rue de Rivoli, accueillent de prestigieux dîners et de brillantes soirées musicales et théâtrales où se produisent notamment Sarah Bernhardt, Anna Judic, Coquelin aîné et Marcella Sembrich[11], qui y fait sa première apparition parisienne[12].

On y croise des journalistes, dramaturges et autres hommes de lettres (Altaroche, Augier, Banville, Bapst, Bornier, Blum, Claretie, Crémieux, Daudet, Deslandes, Déroulède, Doucet, Droz, Fouquier, Gondinet, Hepp, Houssaye, d'Hubert, Jollivet, Labiche, Leroy, Mayer, Meyer, Ney, Pailleron, Pittié, Rivet, Second, Ulbach, Vacquerie, Vitu, Wolff, Yriarte), des peintres et sculpteurs (Appian, Bartholdi, Béraud, Breton, Detaille, Duez, Duran, Étex, Falguière, Grévin, Guillemet, Harpignies, Heilbuth, Jundt, Lalanne, Lansyer, Lix, Mars, Millet, Neuville, Stop) ainsi que des personnalités du monde musical (Delibes, Gounod, Grisart, Heugel, Massenet, Tamberlick) et même quelques hommes politiques (Andrieux, Bardoux, Camescasse, Cazot, Choiseul, Girot-Pouzol, Guyot-Lavaline, Hébrard, Lefranc, Marcère, Proust, Sée, Tirard)[13],[14],[15],[16],[17],[18].

Les nombreux convives sont accueillis dans une salle à manger décorée par Detaille et Harpignies[19], où l'on peut admirer des panneaux décoratifs de Feyen-Perrin, Guillemet, Lansyer, Monginot, Appian, Doré, Mouillon, Grévin, Cham et Jundt[20].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Réalités humaines, Paris, Amyot, 1857.
  • Paris s'amuse, Paris, Dentu, 1861.
  • Les Marionnettes de Paris, Paris, Dentu, 1861.
  • Les Gens de théâtre, Paris, Dentu, 1862.
  • Les Souffre-plaisir, Paris, Dentu, 1862.
  • Le Roman de la femme à barbe - Messieurs du tréteau, Paris, Dentu, 1863.
  • La Comédie du voyage, Paris, Dentu, 1863.
  • Maison Amour et Cie, Paris, Dentu, 1864.
  • Monsieur Personne, Paris, Dentu, 1864.
  • Avez-vous besoin d'argent ?, Paris, Librairie centrale, 1865.
  • La Famille Hasard, Paris, Librairie centrale, 1865.
  • Le Pavé de Paris, Paris, Librairie centrale, 1865.
  • (Avec Henri Rochefort) Sauvé, mon Dieu !, Paris, Librairie centrale, 1865.
  • (Avec Henri Rochefort) La Confession d'un enfant du siècle, Paris, Librairie centrale, 1866.
  • La Foire aux grotesques, Paris, Librairie centrale, 1866.
  • Par devant Monsieur le maire, Paris, Librairie centrale, 1866.
  • Monsieur et Madame Tout-le-monde, Paris, A. de Vresse, 1867.
  • La Comédie en plein vent, Paris, Librairie centrale, 1867.
  • La Mythologie parisienne, Paris, A. de Vresse, 1867.
  • L'Âge de fer-blanc, Paris, A. de Vresse, 1868.
  • Les Pantins du boulevard, Paris, A. de Vresse, 1868.
  • Les Phénomènes vivants, Paris, A. de Vresse, 1868.
  • La Boutique à treize, Paris, A. de Vresse, 1869.
  • Les Grimaces parisiennes, Paris, A. de Vresse, 1869.
  • Je, tu, il, nous, vous, ils, Paris, A. de Vresse, 1869.
  • Les Marchands de santé, Paris, Lévy frères, 1872.
  • Le Carnaval du dictionnaire (24 dessins par Hadol), Paris, Lévy frères, 1874.
  • Paris comique sous le Second Empire, Paris, Lévy frères, 1874.
  • Paris à tous les diables, Paris, Lévy frères, 1874.
  • Ces monstres de femmes, Paris, Lévy frères, 1875.
  • Les Dindons de Panurge, Paris, Lévy frères, 1875.
  • Le Sac à la malice, Paris, Lévy frères, 1875.
  • Le Panthéon de poche, Paris, Degorce-Cadot, 1875.
  • (Avec Robert Planquette), La Confession de Rosette, Paris, Heugel, 1876.
  • (Avec Robert Planquette), On demande une femme de chambre, Paris, Heugel, 1876.
  • (Avec Robert Planquette), Vieux Billets doux !, Paris, au Ménestrel, 1876.
  • Les Coulisses artistiques, Paris, Dentu, 1876.
  • La Vie fantasque, Paris, C. Lévy, 1876.
  • Nos bons contemporains, Paris, C. Lévy, 1877.
  • Les Chevaliers du macadam, Paris, C. Lévy, 1877.
  • Le Nouvel art d'aimer, Paris, Dentu, 1877.
  • Les Mangeuses d'homme, Paris, Dentu, 1878.
  • En 1900, Paris, C. Lévy, 1878.
  • Ressemblance garantie, Paris, C. Lévy, 1878.
  • (Avec Robert Planquette) Le Chevalier Gaston, Paris, Bathlot, 1879.
  • Ohé ! vitrier !, Paris, Dentu, 1879.
  • (Avec Edmond Gondinet) Tant plus ça change, Paris, C. Lévy, 1879.
  • Visages sans masques, Paris, Dentu, 1879.
  • Les Araignées de mon plafond, Paris, Dentu, 1880.
  • Côté du cœur - Paris vicieux (400 dessins d'Alfred Grévin), Paris, Dentu, 1881.
  • La Chaîne des dames (400 dessins d'Alfred Grévin), Paris, Dentu, 1880.
  • Les Coulisses du grand drame, Paris, C. Lévy, 1882.
  • La Mascarade de l'histoire (illustrations de Draner), Paris, Dentu, 1882.
  • Les Mémoires des passants, Paris, Dentu, 1882.
  • Allons-y gaiment !, Paris, Dentu, 1883.
  • (Avec Edmond Gondinet) Les Affolés, Paris, C. Lévy, 1883.
  • Le Guide de l'adultère (illustrations d'Henriot), Paris, Dentu, 1883.
  • L'Art de vivre cent ans (illustrations de Draner), Paris, Dentu, 1884.
  • Paris qui grouille, Paris, Dentu, 1884.
  • Galop général !, Paris, Dentu, 1885.
  • Les Comédies de l'alcôve (illustrations d'Henriot), Paris, Dentu, 1885.
  • Le Tir aux oisons, Paris, Dentu, 1886.
  • L'Amour de Babel (illustrations de Draner), Paris, Dentu, 1886.
  • Boutique de plâtres, Paris, dentu, 1886.
  • Les Points sur les i, Paris, Dentu, 1886.
  • De vous à moi, Paris, Dentu, 1887.
  • Les Propos d'un boulevardier, Paris, Dentu, 1888.
  • La Vie galante (illustrations de Draner), Paris, Librairie moderne, 1888.
  • Paris amoureux, Paris, C. Lévy, 1891.lire en ligne sur Gallica

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris, état civil reconstitué, naissances du 19 avril 1831 (vue 28 sur 33).
  2. La Petite revue, , p. 34-35.
  3. L'Aurore, , p. 1.
  4. Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 333.
  5. Annuaire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, 1895, p. 315.
  6. État civil du 1er arrondissement de Paris, registre des mariages, acte de divorce no 31 du . Parmi les témoins : Gabriel-Abel de Montfumat, Robert Hyenne et Henri Maigrot.
  7. Le Figaro, , p. 4.
  8. En 1902, la veuve de Pierre Véron se remarie avec l'industriel et homme politique Anschaire Deneux (Le Figaro, , p. 2).
  9. État civil du 1er arrondissement de Paris, registre des décès, acte no 763 du .
  10. La Presse, , p. 3.
  11. Le Figaro, , p. 3.
  12. Le Ménestrel, , p. 371.
  13. Le Petit Journal, , p. 2.
  14. Gil Blas, , p. 1.
  15. Le Figaro, , p. 1.
  16. Le Monde illustré, , p. 295.
  17. Gil Blas, , p. 2.
  18. Le Monde illustré, , p. 111.
  19. Le Journal amusant, , p. 11.
  20. Robert Hyenne, « Un dîner littéraire », Le Figaro, supplément littéraire, , p. 2.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Valmy-Baysse et Jean Frappat, André Gill l'impertinent, Paris, éditions du Félin, 1991, p. 248.
  • Adolphe Bitard, Dictionnaire général de biographie contemporaine française et étrangère, Paris, A. Lévy et Cie, 1887, p. 505.
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1880, p. 1807.

Liens externes[modifier | modifier le code]