Pierre Soubiranne

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Pierre Soubiranne
Image illustrative de l’article Pierre Soubiranne
Photographie de Pierre Soubiranne.
Biographie
Nom de naissance Pierre Jean Joseph Soubiranne
Naissance
Céret (Pyrénées-Orientales)
Ordination sacerdotale
Décès (à 65 ans)
Céret (Pyrénées-Orientales)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Archevêque de Néocésarée-du-Pont (de)
Évêque titulaire de Sébastée-en-Cilicie (de)
Évêque de Belley

Blason
« Spes in utroque »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Pierre Soubiranne, né le à Céret (Pyrénées-Orientales) et mort le dans cette même ville[1], est un évêque catholique français, notamment évêque de Belley.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Pierre-Jean-Joseph Soubiranne est né le à Céret[2] (Pyrénées-Orientales). Il est le fils de Jean Thadée Soubiranne i Rondoni, docteur en chirurgie et de Josèphe Catherine Do i Marill, il est le deuxième d’une fratrie de trois garçons. Son intelligence précoce, l’aisance financière de ses parents et la clairvoyance de son oncle prêtre font qu’il fut admis au petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet dirigé par le père Félix Dupanloup. Ils ne se perdront plus de vue, en poursuivant une relation d’attirance intellectuelle, d’entraide, de collaboration, de ruptures et de réconciliation. Pierre Soubiranne ne tarde pas à rejoindre le séminaire de Saint-Sulpice, dont le niveau est très élevé, où il côtoie Charles Lavigerie, Joseph-Alfred Foulon et François Leuillieux.

Prêtre[modifier | modifier le code]

Il est ordonné prêtre en . Il rejoint le premier de ses mentors, Félix Dupanloup, et l'aide à la maison d'éducation de Saint-Nicolas du Chardonnet. Il le suit à l'évêché d'Orléans où il devient à 28 ans son vicaire général apostolique. Là, Pierre Soubiranne se consacre à la diffusion des œuvres catholiques et à des travaux intellectuels. « Si le père Dupanloup était libéral en politique, il ne l’était pas du tout en matière pastorale et il fallait beaucoup d’abnégation à ses vicaires pour supporter un évêque qui s’acharnait à ce qu’ils fissent leur purgatoire sur terre[3]. »

Directeur Général de l'Œuvre des Écoles d’Orient[modifier | modifier le code]

Ses talents de théologien l’ayant ramené à Paris, il ne tardera pas à rejoindre la direction de l'Œuvre d'Orient[4],[5] comme sous-directeur. Le , Charles Lavigerie cède officiellement son titre de directeur général de L'Œuvre des Écoles d'Orient à l’abbé Soubiranne, qui dirigeait l’Œuvre de facto depuis [6]. Il est le deuxième directeur général de L'Œuvre des Écoles d'Orient ()[7].

Évêque Auxiliaire d’Alger[modifier | modifier le code]

Il accompagne Charles_Lavigerie, archevêque d’Alger, au concile de Vatican I en qualité d'ami et de conseiller.

En , l'archevêque d'Alger fait savoir au Saint-Siège que la direction des missions catholique en Afrique occupe la grande majorité de son temps, et demande à être suppléé. Pie IX nomme alors Pierre-Jean-Joseph Soubiranne évêque auxiliaire[8] in partibus de Sébastée-en-Cilicie (de), afin d'aider Lavigerie. C'est ce dernier qui consacre l'abbé Soubiranne le dans l'église Saint-Augustin de Paris. Le nouvel évêque travaille activement aux missions pastorales, sous la houlette du primat d'Afrique, et leur coopération porte du fruit. Le biographe du cardinal Lavigerie, Baunard, dresse un portrait élogieux de Soubiranne : « On remarquait, près de l'archevêque, un évêque jeune encore, d'une belle prestance et le front largement découvert, remarquablement distingué de paroles et de manières […] Mgr Soubiranne était un esprit élégant, un homme de lettre et un homme du monde[9],[10]. »

Après six années d'apostolat aux côtés de l'archevêque d'Alger, l'évêque de Sébastée-en-Cilicie rentre en France. Les deux prélats gardent toutefois intacte l'amitié qui les unit, et Lavigerie emploie tout son zèle et use de son crédit pour faire nommer son ancien auxiliaire à un siège épiscopal en métropole. Cependant, Dupanloup voyait d'un mauvais œil le retour de son ancien vicaire, auquel il gardait rancune. L'évêque d'Orléans, proche du maréchal Patrice de Mac-Mahon[11], fit preuve d'une implacable opposition à la nomination de Soubiranne, malgré les efforts de Lavigerie, de Bourret et de Langénieux[12]. Ce n'est que lorsque le maréchal de Mac-Mahon démissionna et que Dupanloup perdit de son influence que les efforts de l'archevêque d'Alger portèrent du fruit.

Soubiranne avait choisi pour armoiries épiscopales la Croix de Jérusalem et le Sacré-Cœur ; et pour devise : « Spes in utroque » (« En l’un et l’autre toute mon espérance »).

Évêque de Belley[modifier | modifier le code]

Au consistoire tenu le en vue de la nomination d'un nouvel évêque pour le siège épiscopal de Belley, le nom de Pierre Soubiranne est préconisé. Il est intronisé le . Durant son épiscopat il fonde le collège Saint-Pierre à Bourg-en-Bresse ainsi qu'un orphelinat à Ferney. Il travaille aussi à l'achèvement du procès apostolique du vénérable curé d'Ars. Un accident de voiture survenu lors d'une tournée pastorale laisse de graves blessures à Pierre Soubiranne. Les séquelles persistent et ne s'amenuisent pas avec le temps, ce qui contraint l'évêque à quitter sa charge pastorale après sept ans passés dans le diocèse[13]. En , il se retire dans sa ville natale de Céret, dans son mas qu’il avait acquis dès , muni du titre d'archevêque in partibus de Néocésarée-du-Pont (de) (actuelle Niksar en Turquie).

Il décède le samedi au mas de Llamouzy (devenu le mas Soubiranne). Noël Gaussail, évêque de Perpignan, célèbre la messe d’obsèques le dans l'église de Céret. L'oraison funèbre est prononcée par Louis-Joseph Luçon, le successeur immédiat du défunt prélat au siège de Belley. Il est inhumé dans le caveau familial dans l'ancien cimetière de Céret[14].

Publications de Pierre Soubiranne[modifier | modifier le code]

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Les Bulgares, les Grecs, les Arméniens, Note : Extrait du XIVe, du XVe et du XVIe "Bulletin de l'Œuvre des Écoles d'Orient", février, mai, juillet 1862. Belin, Paris, 1862. catalogue, Visualiser dans Gallica, ISNI 0000 0000 7688 8465.

Panégyrique[modifier | modifier le code]

  • Panégyrique de St Martin, évêque de Tours, prononcé dans l'église d'Olivet à la fête du 8 juillet 1860. Éditions Gatineau, Blanchard, Orléans, 1860, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Panégyrique de saint Claude, évêque de Besançon, prêché dans la cathédrale de Saint-Claude, le 6 juin 1881. Imprimerie de Villefranche, Bourg, 1881, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Oraison funèbre de Messire Louis Mermod, curé de Gex. Imprimerie de A. Sauzet, Belley, 1881, ISNI 0000 0000 7688 8465.

Discours[modifier | modifier le code]

  • Discours sur l'Œuvre des Écoles d'Orient (Note : Congrès catholique de Malines. Août 1863. Dernière séance publique solennelle, Belin, Imprimerie de Divry, Paris, 1863, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Discours prononcé pour l’ Erection solennelle de l’ Archiconfrérie de la Garde d'honneur du Sacré-Cœur de Jésus, (Donné à Bourg.), Imprimerie de Villefranche, Bourg, 1880, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Discours prononcé le 4 août 1881 à Ars pour l'anniversaire de la mort du vénérable Vianney et l'inauguration d'une statue monumentale de Sainte Philomène, Imprimerie de J.-M. Villefranche, Bourg, 1881, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Discours prononcé dans l'église de Saint-Nicolas de Blois, pour l'ouverture d'une chapelle du Sacré-Cœur de Jésus, le 7 août 1881, Imprimerie de Lecesne, Blois, 1881, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Discours prononcé à la cérémonie de la bénédiction de la première pierre de la basilique des SS. Ferréol et Ferjeux, apôtres de la Franche-Comté, le 30 août 1884, Imprimerie de P. Jacquin], Besançon, 1884, ISNI 0000 0000 7688 8465.
  • Discours sur la nécessité de l'enseignement supérieur libre (l'Eglise primatiale de Lyon, le 18 novembre 1885, pour la rentrée des Facultés catholiques), Imprimerie de A. Sauzet, Belley, 1885, ISNI 0000 0000 7688 8465.


Armes[modifier | modifier le code]

D'argent à la croix de Jérusalem de gueules, au chef d'azur chargé d'un cœur enflammé d'or[15].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Capeille, « Soubiranne (Pierre-Jean-Baptiste-Joseph) », dans Dictionnaire de biographies roussillonnaises, Perpignan,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Autorité BnF
  2. « Panthéon des MARILL », sur genealogiemarill.free.fr (consulté le ).
  3. « Généalogie de Amédée Joseph Jules NANTA », sur Geneanet (consulté le ).
  4. « L'Œuvre d'Orient », sur Gallica (consulté le ).
  5. https://www.oeuvre-orient.fr/wp-content/uploads/LE-CINQUANTENAIRE-DE-LŒUVRE-DES-ECOLES-DORIENT.04.07.2017.pdf
  6. Bulletin de l’Œuvre des Écoles d’Orient du juillet août 1893, numéro 197, pages 151, 152, 153, 154 et 155.
  7. https://oeuvre-orient.fr/wp-content/uploads/Les-11-Directeurs-de-l%C5%92uvre-des-Ecoles-dOrient.-22.06.2017.pdf
  8. « Les Evèques d'Algérie (l'histoire) », sur cerclealgerianiste.fr (consulté le ).
  9. Mgr Louis Baunard, Le cardinal Lavigerie, t. I, Paris, Poussielgue, , p. 314
  10. Mgr Louis Baunard, Le cardinal Lavigerie, t. II, Paris, Poussielgue, , p. 41
  11. « Généalogie de Amédée Joseph Jules NANTA », sur Geneanet (consulté le ).
  12. Abbé J. Capeille, Figures d'évêques roussillonnais, Perpignan, J. Comet, , 131 p., p. 129
  13. abbé J. Capeille, Figures d'évêques roussillonais, Perpignan, J. Comet, , p. 130-131
  14. Capeille 1914
  15. Comte de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p.70. Consultable sur Gallica.
  16. « Oeuvre des écoles d'Orient : bulletin périodique... », sur bnf.fr (consulté le ).
  17. « Oeuvre d'Orient (Paris) - 75 années disponibles - Gallica », sur Gallica (consulté le ).