Pierre Rebeur

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Pierre Rebeur
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Pierre Rebeur, né le à Turcey en Bourgogne, et mort avant 1715, peut-être à Berlin, est un notaire et géomètre longtemps établi en Suisse, à Lausanne, puis à Cormondrèche.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Rebeur est attesté à Lausanne dès 1656, y exerçant le notariat. La même année, il acquiert la bourgeoisie du chef-lieu vaudois et épouse à Morges Suzanne Caran, fille d’un marchand lausannois, qui lui donnera douze enfants. L’ascension sociale de Rebeur est rapide : notaire, secrétaire de la cour d’appel, commissaire à terrier dans divers bailliages : il travaille pour des particuliers dès 1656, pour la ville de Lausanne dès l’année suivante, et pour les autorités bernoises, dont dépendait alors le Pays de Vaud, dès 1659. Dès 1659, il est membre de divers conseils lausannois, et, de 1662 à 1667, procureur patrimonial de Leurs Excellences de Berne, dont il défend les droits à Lausanne[1].

Les plans de Denges sont achevés en 1658. Travaillant aux relevés de Lausanne, d’abord pour les autorités lausannoises, puis pour celle de Berne, Rebeur réalise entre 1665 et 1680 trois gros terriers, accompagné d’un volume de plans, dont les archives ont conservé plusieurs exemplaires, dont deux copies difficiles à dater[1].

Rebeur est chargé également de procéder à une enquête sur la noblesse vaudoise. Cet ouvrage, «Dessin ou idée historique et généalogique du pays de Lausanne et de Vaud» est resté inachevé. Ces divers travaux, toutefois, lui valent de nombreuses inimitiés, aussi bien chez les Lausannois que chez les autorités bernoises. Emprisonné une première fois en , il s’enfuit à Dijon avec son fils Jean-Philippe en décembre de la même année. Rentré en pour s’expliquer, il est emprisonné à nouveau et condamné en 1684 à la réclusion à perpétuité. Un cellule est aménagée en 1685 pour lui au château d’Aarbourg [1].

Au printemps 1688, cependant, il parvient à s’évader et se réfugie à Cormondrèche, où le rejoint une partie de sa famille. Jean-Philippe, l’un des fils, a quitté lui aussi Lausanne, pour se rendre à Potsdam, où il est précepteur du prince Frédéric-Guillaume. Pierre Rebeur commence alors une nouvelle carrière sur le territoire de Neuchâtel, et est naturalisé Neuchâtelois en 1694. En dépit de ses efforts, il ne parviendra pas à rentrer en grâce auprès des autorités bernoises et lausannoises. En 1708, à près de 80 ans, il se trouve à Berlin pour récupérer l’héritage de son fils Jean-Philippe, décédé prématurément. Il meurt peut-être lui aussi dans cette ville, avant 1715[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Un juriste et géomètre à Lausanne au XVIIe siècle », dans Anne Radeff, Lausanne et ses campagnes au XVIIe siècle, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise 69, , p. 25-52.
  • Anne Radeff, « Destinée européenne d'un Bourguignon : le notaire et commissaire Pierre Rebeur », Annales de Bourgogne, Dijon 2004, t. 76, fasc. 3, p. 291-312.
  • Anne Radeff, « Les premiers plans terriers de Suisse occidentale (XVIIe siècle) », dans : Mireille Touzery dir., De l’estime au cadastre en Europe (XVe – XVIIIe siècles) (Comité pour l'histoire économique et financière de la France, Colloque des 4 et . [Vol. 2]: L'époque moderne, Paris 2007, pp. 43-55.
  • Carl Brun, Schweizerisches Künstler-Lexikon / Dictionnaire des artistes suisses, Frauenfeld 1905-1917, Supplément I (1917), p. 357, «Rebeur, Jean-Philippe», notice par Emile Butticaz.
  • Emile Butticaz, « Le commissaire Rebeur », Revue historique vaudoise 1909. Pp. 336-342 (contient des erreurs).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Anne Radeff, «Destinée européenne d'un Bourguignon : le notaire et commissaire Pierre Rebeur», Annales de Bourgogne, Dijon 2004, t. 76, fasc. 3, p. 291-312.