Pierre Gandet

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Pierre Gandet, né le à Culan (Cher) et mort le à Tours (Indre-et-Loire), est un médecin et résistant français.

Participant à la Résistance au sein d'un maquis dans le sud de l'Indre-et-Loire en 1944, il s'installe comme médecin en Indre-et-Loire après la Seconde Guerre mondiale et fonde à Tours, après sa retraite en 1988, un centre de soins gratuits pour les démunis.

Biographie[modifier | modifier le code]

La Résistance[modifier | modifier le code]

Stèle au maquis Conty-Freslon
La libération de Descartes en 1944.

Pierre Gandet naît le à Culan. Après avoir intégré l'école spéciale militaire de Saint-Cyr où il reste peu de temps en raison d'un accident, il poursuit des études de médecine à Tours[1].

Réfractaire au service du travail obligatoire en 1943, il vit dans la clandestinité en Touraine, puis en Normandie, avant de s'engager dans la Résistance au côté du maquis Conty-Freslon au printemps 1944 dans la région de Descartes, au sud de l'Indre-et-Loire[2]. Avec la section placée sous son commandement, il défend, fin août et début , le pont sur la Creuse qui sépare Descartes et l'Indre-et-Loire de Buxeuil et la Vienne ; il empêche ainsi, avec d'autres unités du maquis Conty-Freslon, les troupes allemandes de réinvestir la ville alors qu'elles cherchent à regagner l'est de la France[3]. Une stèle hommage au maquis Conty-Freslon est érigée à l'entrée du pont.

Après la Libération de la Touraine en septembre 1944, il rejoint le 32e régiment d'infanterie avec le grade de médecin-lieutenant et participe aux combats dans le pays de Retz. Il est démobilisé le [4],[5].

La médecine et l'action humanitaire[modifier | modifier le code]

Revenu en Touraine après la guerre, Pierre Gandet s'installe comme médecin généraliste à Luynes puis à Tours. Il exerce également comme médecin du travail auprès du personnel du quotidien La Nouvelle République du Centre-Ouest[1] de 1955 à 1992[5].

Après avoir pris sa retraite de la vie active, il fonde en 1988 à Tours le « Centre Porte ouverte » (CPO), un centre de médecine gratuite au profit des démunis dans lequel il exerce en compagnie d'autres médecins et de personnels de santé, tous bénévoles[6],[7] ; en 2017, le CPO fonctionne toujours[8].

Il meurt à Tours le à l'âge de 86 ans[1].

Publications[modifier | modifier le code]

Pierre Gandet évoque ses moments passés au maquis dans un court fascicule coécrit avec trois de ses compagnons[9], plus tard réédité avec d'autres textes dans un ouvrage plus volumineux intitulé La Haye-Descartes de la Résistance à la Libération[10], et dans un article paru dans la revue Résistances en Touraine et en région Centre publié par l'association pour l'étude de la Résistance en Indre-et-Loire, dont il est vice-président[11].

Il est également, avec l'un de ses confrères, l'auteur de Docteurs, faites-nous rire, un livre humoristique de souvenirs et d'anecdotes[12].

Distinctions et hommages[modifier | modifier le code]

Une allée et une place dans le quartier Monconseil (Tours-Nord) portent son nom.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Au revoir docteur Pierre Gandet », Bulletin de l'association « Mémoires et espoirs de la Résistance », no 41,‎ , p. 1.
  2. Briais 1988, p. 122-124.
  3. Briais 1988, p. 162-163.
  4. a b c d et e Chantal Ciret, « Pierre Gandet », Résistances en Touraine et en région Centre, no 1 (hors série),‎ , p. 37.
  5. a et b « Pierre Gandet, médecin et humaniste », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ .
  6. Magalie Basset, « Centre de soins : les locaux changent, pas l'esprit », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  7. Xavier Renard, « À Tours, un centre de soins accueille les exclus du système de santé », La Croix,‎ (lire en ligne).
  8. « Le CPO cherche des bénévoles », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne).
  9. Les lieutenants Gandet, Malbrant, Marie et Mury, Le maquis Conty-Freslon par quatre des siens, Poitiers, les auteurs, , 56 p.
  10. [Collectif], La Haye-Descartes de la Résistance à la Libération, Chambray-lès-Tours, CLD, , 206 p. (ISBN 978-2-85443-278-7).
  11. Pierre Gandet, « Mercredi  : les combats de La Haye-Descartes », Résistances en Touraine et en région Centre, no 1 (hors série),‎ , p. 37-41.
  12. Pierre Gandet et Henri Joye, Docteurs, faites-nous rire : souvenirs de deux médecins de famille, Tours, éditions de la Nouvelle République, , 185 p. (ISBN 978-2-8688-1091-5).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Briais, Le Lochois pendant la guerre 1939-1945, Chambray-lès-Tours, CLD, , 191 p.
  • Jean-Gilles Dutardre, La maquis Conty-Freslon : d'Abilly à la poche de Saint-Nazaire, Lamarque, , 216 p. (ISBN 978-2-4906-4343-1).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]