Pierre Blondeau

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Pierre Blondeau
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Biographie
Naissance
Activité
Saint-Pons-de-Thomières, village de l'Hérault
siège des « insurgés permanents » de La Cigale

Pierre Blondeau est un buraliste-libraire dont le commerce est aussi un lieu de réunion associative et militante appelé La Cigale à Saint-Pons-de-Thomières, dans l’Hérault[1]. Il est militant politique[2], syndical et associatif. Il est, avec ses amis militants de Saint-Pons, au cœur d'une affaire d'antiterrorisme qui a fait l'objet du film documentaire[1] d’Olivier Azam, La Cigale, le Corbeau et les Poulets[3], sorti en 2017, dont il est le personnage principal.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre Blondeau est né en 1954[1].

Après 19 ans et demi chez les parachutistes[2], de 1972 à 1991, en Centrafrique, puis au Tchad, et sept dans une société de sécurité[1], il a ouvert le à Saint-Pons de Thomières un commerce de proximité de buraliste-libraire[1], « La Cigale »[4], qui est rapidement devenu la plaque tournante du militantisme politique et syndical local[1].

Action militante[modifier | modifier le code]

Si dès sa sortie de l’armée, à Strasbourg[1], Pierre Blondeau s’était engagé dans le mouvement associatif, c’est à partir de La Cigale que son activité a pu pleinement se déployer : pour commencer, il y a assuré auprès des plus démunis une fonction d’écrivain public[4].

À partir de 2000, Pierre Blondeau adhère à la section locale Jaur-Somail de l’association ATTAC[1] (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) dont il prendra la présidence en 2003.

Dans le cadre de cette association, il soutient également diverses actions en faveur du peuple palestinien et entame en 2002 sa première lutte locale militante, contre l’installation d’une méga-déchetterie qui devait s’implanter sur la commune voisine de Riols, sur un terrain de neuf hectares loué pour ce faire à la Société Sita-Sud[2],[1]. Pierre Blondeau monte pour cela avec ses camarades militants l'association spécifique « Patanarès »[5]. Le combat sera couronné de succès, puisque le projet sera finalement abandonné en .

En 2004, Pierre Blondeau adhère au Parti communiste[2] et monte la cellule Jacques Roux[6] du PCF, cellule dépendante de la section de Béziers. Il en est le secrétaire. Il quittera le PCF en 2011.

En 2005, la municipalité ayant fermé la banque alimentaire, il se monte à La Cigale une antenne du Secours Populaire[1],[6] de Béziers.

À partir de 2008, Pierre Blondeau soutient divers combats contre l’implantation locale de parcs éoliens[2] et rejoint l’association Hurlevent[7]. Il est membre de son bureau.

Ces divers combats avaient amené Pierre Blondeau à s’opposer à diverses reprises au député-maire de Saint-Pons, Kléber Mesquida[1], qui considère La Cigale comme un « foyer de subversion »[1]. Et Pierre Blondeau en 2009, à l’occasion d’une enquête policière visant un mystérieux corbeau[1] qui envoyait par la poste des lettres d'insultes et de menace accompagnées de balles à divers élus[1], dont Nicolas Sarkozy alors qu'il était Président de la République, a subi une première perquisition, le , à La Cigale, puis à son domicile[7]. Ont été aussi perquisitionnés ce jour-là Marcel Caron, proviseur en retraite[1], auteur de Une autre vie... ailleurs ? : Chassé-croisé de populations dans la vallée du Jaur (édition Marcel Caron, 2014), qui tapait usuellement les tracts diffusés par les diverses associations[1], ainsi que l’imprimeur qui les imprimait. Cette perquisition a été suivie le d’une deuxième[6], visant cette fois trente et une personnes que le maire de la ville avait signalées comme susceptibles de troubler l’ordre public, et de la rétention en garde à vue de onze d’entre elles. C’est cet épisode qui est raconté dans le film d’Olivier Azam La Cigale, le Corbeau et les Poulets[8],[4] où l'on voit aussi les nombreuses actions du groupe de militants autour de la Cigale et de Pierre Blondeau.

L’aventure a poussé Pierre Blondeau à créer à La Cigale, dès sa sortie de garde à vue en , une section locale Hauts-Cantons de la Ligue des droits de l’Homme[1], dont il est le trésorier.

Avec d'autres militants, Pierre Blondeau s'oppose très activement depuis des années aux projets d'éoliennes industrielles, installées par EDF Énergie Nouvelle (désormais ENGIE), défendant plutôt la décroissance, le petit éolien local et surtout l'énergie solaire.

En 2013, il choisit de se rattacher à Ensemble !, « mouvement pour une alternative à gauche écologiste et solidaire » lancé en , qui regroupe entre autres diverses composantes du Front de Gauche, et soutient Jean-Luc Mélenchon. Il monte une section locale d’Ensemble 34, section présidée par son ami Jean-Michel Villeroux, dans laquelle il assume pour sa part des responsabilités de manière non-statutaire.

En 2015, il crée avec ses camarades un comité local 34 Hauts-Cantons de BDS (Boycott désinvestissement sanctions)[1], participe à son bureau, et mène à ce titre diverses actions de promotion du boycott des produits israéliens[1],[9].

Il est de plus, de manière informelle, le relais local des deux syndicats Sud et Solidaires, ainsi que d’Alternatives libertaires.

Depuis 2011, Pierre Blondeau et ses camarades ont soutenu activement la ZAD de Notre-Dame-des-Landes[1] de l'Aéroport du Grand Ouest, puis, plus activement encore, La ZAD de Sivens. Il a également organisé en 2016 une Nuit debout[1] à Saint-Pons de Thomières.

Candidatures électorales[modifier | modifier le code]

En 2008, Pierre Blondeau se présente aux élections municipales de Saint-Pons-de-Thomières, mais n'obtient aucun siège[10].

En 2011, il se présente aux élections cantonales d’Olargues sous l’étiquette Front de Gauche. Il obtient 9,91% des voix[11].

En 2014, aux élections municipales de Saint-Pons, sous l’étiquette « L’humain d’abord »[12],[10],[13], et se rattachant au parti de Jean-Luc Mélenchon, comme tête de liste de la liste Front de Gauche  [13] il obtient 10,89 % des voix au premier tour et 7,12% au deuxième. Là encore, il n'emporte aucun siège[14].

Le parcours de Pierre Blondeau et ses nombreux écrits dans La Commune [15] (feuillet d'opinion dont il est l'animateur et le principal rédacteur) attestaient de son engagement progressiste et antifasciste.Cependant, en 2017, pendant la campagne des élections présidentielles, un article de Marianne [16] annonce que Pierre Blondeau, jusqu'alors soutien de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise, s'est allié avec Marc Dorcet, alias Rodolphe Crevelle[17],[18], militant d’extrême droite[19],[20],[21], rédacteur du Lys Noir[22] et de Paris Zone de Combat[17],[23], pour promouvoir la candidature d’Hugues Aufray[24],[13]. Hugues Aufray a rencontré Rodolphe Crevelle et Pierre Blondeau en 2016 à la ZAD de Notre-Dame des Landes[13], où Pierre Blondeau se rendait fréquemment. Pierre Blondeau et Rodolphe Crevelle, lequel habite la région proche, se connaissaient depuis de nombreuses années. « On n'est pas sectaires dans le coin », explique Pierre Blondeau[13]. Hugues Aufray ayant finalement renoncé à sa candidature dès qu’il s’est aperçu de l’idéologie véhiculée par le "Cercle des gens de peu", nom du groupe qui l’avait contacté[25], et la "France Invisible" qu’il devait représenter[26], l’affaire a tourné court[13].

Pour les législatives de 2017[1], Pierre Blondeau avait proposé sa candidature aux militants de « France insoumise » de la cinquième circonscription de l'Hérault. Il a finalement soutenu Pierre Polard, candidat officiellement investi par la France insoumise[27].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Pierre Blondeau : bimensuel papier La Commune[15] (édité depuis la fondation de la cellule Jacques Roux), 2004 à 2017
  • Pierre Blondeau : La commune, version internet (lire en ligne)
  • Pierre Blondeau et Marcel Caron : Garde à vue ! L'affaire du corbeau à St Pons de Thomières, édition La Cigale, [28]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Julie Brafman, « Saint-Pons-de-Thomières : les insurgés permanents de la Cigale », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d et e Carole Rap, « La traque du corbeau fait chou blanc », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Fiche et synopsis du film La Cigale, le corbeau et les poulets », sur allocine.fr (consulté le )
  4. a b et c Claire Moutarde, « Le film La Cigale, le Corbeau et les Poulets d'Olivier Azam diffusé à Montpellier et Saint-Pons-de-Thomières », francebleu.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Robert Rossignol, « Mille personnes disent non à la décharge de Tanarès », La dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Christian Goutorbe, « Affaire du corbeau. Pierre Blondeau : « Je ne craignais rien, je suis innocent ». Hérault. Le mystère de la cellule 34 reste entier. Le suspect n° 1 est libre. Pierre Blondeau témoigne », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Isabelle Mandraud, « Émoi dans l'Hérault après les interpellations dans l'enquête sur les menaces avec balles », lemonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Vincent Ostria, « La Cigale, le Corbeau et les Poulets : documentaire caustique autour d’un groupe de vieux villageois gauchistes qui furent traités comme de dangereux criminels », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Hauts Cantons 34 : création d'un Comité BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) », Midi Libre,‎ (lire en ligne)
  10. a et b « La liste "L'humain d'abord" se veut sociale et écologique », midilibre.fr,‎ (lire en ligne)
  11. « Hérault-Olargues : premier tour des élections cantonales 2011 », sur acteurspublics.com (consulté le )
  12. « Saint-Pons-de-Thomières : réunion publique de la liste l'Humain d'abord », midilibre.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a b c d e et f Étienne Girard, « Présidentielle : comment Hugues Aufray se fait instrumentaliser par un groupuscule d'extrême droite », marianne.net,‎ (lire en ligne)
  14. « Résultat des élections municipales 2014 », lexpress.fr,‎ (lire en ligne)
  15. a et b Pierre Blondeau et les camarades de La Cigale, « La Commune », sur La Commune (consulté le )
  16. « Présidentielle : comment Hugues Aufray se fait instrumentaliser par un groupuscule d'extrême droite », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. a et b Arnaud Boucomont, « Vol au-dessus d'un nid de fachos : enquête sur les réseaux d'extrême droite du Midi », midilibre.fr,‎ (lire en ligne)
  18. Frédéric Haziza, Vol au-dessus d'un nid de fachos : Dieudonné, Soral, Ayoub et les autres, Paris, Fayard, 180 p. (ISBN 978-2-213-68105-4)
  19. Benoît Delrue, « Nébuleuse fasciste à l'assaut des facs », humanite.fr,‎ (lire en ligne)
  20. Laure Moysset, « Perpignan : absent à l'audience, il adresse un courrier d'injures au tribunal », Midi Libre,‎ (lire en ligne)
  21. « Une plume d'extrême droite et Le petit journal catalan devant la justice », L'indépendant,‎ (lire en ligne)
  22. « Élection présidentielle 2017 – Notre programme Lys Noir pour celui qui en voudra ! » [PDF], sur lelysnoir.wordpress.com (consulté le )
  23. Gilles Lucas, Nicolas Arraitz, Sonia Retame, « Chez Blondeau, la Cigale chante la Révolution », PaZoc (Paris Zone de combat), no 2,‎ , p. 8-9 (lire en ligne)
  24. Lucas Bourel, « Hugues Aufray manipulé par l'extrême droite », lexpress.fr,‎ (lire en ligne)
  25. Caroline Campagne, « Présidentielles 2017 : le chanteur Hugues Aufray veut être candidat », Sud-Ouest,‎ (lire en ligne)
  26. Marylou Magal, « Hugues Aufray : une vraie-fausse candidature à l'insu de son plein gré », le point.fr,‎ (lire en ligne)
  27. « Ouest Hérault : les candidats à la députation », sur MidiLibre.fr (consulté le )
  28. Christian Goutorbe, « Les faux corbeaux contre les renards », La dépêche,‎ (lire en ligne)